Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1864 01 mars 1864
Description : 1864/03/01 (A9,N185)-1864/03/04. 1864/03/01 (A9,N185)-1864/03/04.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203316h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 163
sympathie. Le journal spécialement consacré à la dé- -
fense de l'entreprise, l'Isthme de Suez, a publié en outre
les nombreuses adresses envoyées de presque tous les
points de la France à M. Ferdinand de Lesseps et au
Conseil d'administration pour les féliciter sur la fermeté
de leur attitude et les assurer du concours non-seule-
ment des actionnaires, mais encore de l'opinion publi-
que. En effet, ces adresses que nous avons parcourues
sont une de ces démonstrations devant laquelle tous
les aveuglements ou toutes incrédulités doivent ouvrir les
yeux. Ce ne sont pas seulement les villes, mais des dé-
partements et des provinces entières qui ont voulu ma-
nifester toute la sollicitude que la France porte à l'a-
chèvement d'une entreprise qui la place à la tête d'une
œuvre d'une utilité universelle et qui est destinée à
conférer au commerce du monde entier de si grands
avantages. Parmi ces adresses, nous avons remarqué,
entre autres, celle de la province du Dauphiné, cou-
verte de plusieurs milliers de signatures appartenant
à toutes les classes de la société, et où figurent les
noms de quarante maires des principales villes et des
communes les plus importantes de cette contrée patrio-
tique.
» Cependant, malgré ces antécédents, l'assemblée gé-
nérale du 1er mars a dépassé l'attente de ceux qui comp-
taient le plus sur l'union et sur la persévérance des
actionnaires. L'assemblée était plus nombreuse qu'elle
n'avait jamais été. Elle comptait plus de 1,200 membres
présents ou représentés. La réunion se tenait aux
Champs-Elysées, dans le vaste local du cirque de l'Im-
pératrice ; la salle Herz, qui jusqu'ici avait servi à ces
réunions, n'offrant plus un espace suffisant pour conte-
nir tous les actionnaires inscrits. Parmi eux on remar-
quait un grand nombre de dames, un plus grand nom-
bre encore occupait les gradins réservés aux invités,
aux personnes qui s'intéressent à l'œuvre, et à ceux
des actionnaires qui, aux termes des statuts, n'avaient
pas droit de vote dans la délibération.
» Vers trois heures et quart M. Ferdinand de Lesseps
est venu - prendre possession du fauteuil de la prési-
dence. Son entrée a été accueillie par une salve de bra-
vos et d'acclamations qui annonçaient assez les dispo-
sitions de l'assemblée. Après les formalités de l'instal-
lation du bureau, le président a pris la parole pour lire
un rapport remarquable à tous les points de vue, et
que nous reproduirons dans son entier. Il a commencé
par présenter un exposé des plus satisfaisants sur la
situation des travaux. Il en a constaté les progrès, et
il a fait connaître les marchés importants qui ont été
conclus avec divers entrepreneurs, et qui, d'après leurs
stipulations, assurent dans quatre ans la livraison
complète du canal maritime à la grande navigation.
» Cette partie du rapport, écoutée avec une attention
constante, a été accompagnée de fréquentes marques
d'approbation, et la fin en a été saluée par des applau-
dissements unanimes.
» Mais c'est surtout la seconde partie de ce rapport qui
a excité au plus vif degré l'intérêt de l'assemblée. En
effet, ce document présentait l'historique de tous les
incidents diplomatiques qui se sont succédé, relative-
ment à cette affaire, depuis la fameuse note du 6 avril
de l'année dernière. On y trouve d'abondantes et nou-
velles preuves du rôle actif que la diplomatie anglaise.
n'a cessé de jouer dans ces circonstances à Constanti-
nople et ailleurs, et il reste démontré, selon nous, que -
les propositions portées par Nubar-Pacha ne sont pas
autre chose que des propositions d'origine et d'inspi-
ration britanniques.
» C'est, du reste, ce que viennent d'avouer plusieurs
journaux de Londres dans des articles tout récents.
» M. de Lesseps a communiqué ensuite à son audi-
toire les extraits d'un mémorandum que, dans le mois
de septembre dernier, il avait soumis à S. A. le vice-roi,
d'Egypte, et où d'avance étaient refutées les proposi-
tions faisant l'objet de la mission de Nubar-Pacha. Cette
note substantielle, ou les droits de la Compagnie nous
ont semblé démontrés d'une façon irrésistible, a pro-
duit une véritable sensation dans l'assemblée.
» Le rapport a continué par le récit de ce qui s'était
passé, depuis le mois d'octobre dernier, entre Nubar-
Pacha et la Compagnie, et la lecture de la résolution
prise le 29 octobre par le Conseil d'administration, et
sur laquelle l'assemblée générale était appelée à se pro
noncer définitivement.
» Mais l'événement capital de la séance a été l'an-
nonce faite de l'intervention personnelle de l'Empereur
dans la situation. Ici nous devons citer le texte
même de cette déclaration considérable.
« Nous sommes autorisés, a dit le rapport, à vous an-
» noncer qu'en réponse aux communications qui lui
» ont été faites, le vice-roi a déclaré qu'il s'en rapportait
» complétement à l'Empereur pour régler amiablement
» et définitivement toutes les questions en litige, et
» que Sa Majesté a daigné se charger personnellement
» de la suprême décision de toutes ces questions. »
» Ces paroles ont été le signal d'un enthousiasme
indescriptible. Les acclamations, les cris unanimes de
vive l'Empereur! ont ébranlé la salle. L'agitation, les
cris de reconnaissance ont été longtemps à se calmer.
L'assemblée comprenait que sous la haute protection
dont elle avait si souvent invoqué la justice, et qui
avait déjà soutenu l'entreprise dans plus d'une de ses
épreuves, elle n'aurait plus à craindre les mauvais vou-
loirs étrangers. La confiance la plus absolue dans la
pensée de l'Empereur se manifestait en expressions plus
énergiques les unes que les autres.
» La Compagnie devait à coup sûr un hommage au
vif intérêt que le prince Napoléon n'a cessé de lui té-
moigner, aux grands services qu'il lui a rendus; le
rapport, sur ce point, s'est fait aussi l'interprète des
sentiments unanimes de l'assemblée, et il s'est terminé
par la lecture de la résolution suivante :
(Suit le texte de la résolution).
« Quand il s'est agi de voter sur cette proposition, le
président a voulu la relire. L'assemblée s'y est opposée
et voulait l'adopter par acclamation. Le président néan-
moins a persisté à la mettre aux voix et toute l'as-
semblée s'est levée comme un seul homme au bruit des
sympathie. Le journal spécialement consacré à la dé- -
fense de l'entreprise, l'Isthme de Suez, a publié en outre
les nombreuses adresses envoyées de presque tous les
points de la France à M. Ferdinand de Lesseps et au
Conseil d'administration pour les féliciter sur la fermeté
de leur attitude et les assurer du concours non-seule-
ment des actionnaires, mais encore de l'opinion publi-
que. En effet, ces adresses que nous avons parcourues
sont une de ces démonstrations devant laquelle tous
les aveuglements ou toutes incrédulités doivent ouvrir les
yeux. Ce ne sont pas seulement les villes, mais des dé-
partements et des provinces entières qui ont voulu ma-
nifester toute la sollicitude que la France porte à l'a-
chèvement d'une entreprise qui la place à la tête d'une
œuvre d'une utilité universelle et qui est destinée à
conférer au commerce du monde entier de si grands
avantages. Parmi ces adresses, nous avons remarqué,
entre autres, celle de la province du Dauphiné, cou-
verte de plusieurs milliers de signatures appartenant
à toutes les classes de la société, et où figurent les
noms de quarante maires des principales villes et des
communes les plus importantes de cette contrée patrio-
tique.
» Cependant, malgré ces antécédents, l'assemblée gé-
nérale du 1er mars a dépassé l'attente de ceux qui comp-
taient le plus sur l'union et sur la persévérance des
actionnaires. L'assemblée était plus nombreuse qu'elle
n'avait jamais été. Elle comptait plus de 1,200 membres
présents ou représentés. La réunion se tenait aux
Champs-Elysées, dans le vaste local du cirque de l'Im-
pératrice ; la salle Herz, qui jusqu'ici avait servi à ces
réunions, n'offrant plus un espace suffisant pour conte-
nir tous les actionnaires inscrits. Parmi eux on remar-
quait un grand nombre de dames, un plus grand nom-
bre encore occupait les gradins réservés aux invités,
aux personnes qui s'intéressent à l'œuvre, et à ceux
des actionnaires qui, aux termes des statuts, n'avaient
pas droit de vote dans la délibération.
» Vers trois heures et quart M. Ferdinand de Lesseps
est venu - prendre possession du fauteuil de la prési-
dence. Son entrée a été accueillie par une salve de bra-
vos et d'acclamations qui annonçaient assez les dispo-
sitions de l'assemblée. Après les formalités de l'instal-
lation du bureau, le président a pris la parole pour lire
un rapport remarquable à tous les points de vue, et
que nous reproduirons dans son entier. Il a commencé
par présenter un exposé des plus satisfaisants sur la
situation des travaux. Il en a constaté les progrès, et
il a fait connaître les marchés importants qui ont été
conclus avec divers entrepreneurs, et qui, d'après leurs
stipulations, assurent dans quatre ans la livraison
complète du canal maritime à la grande navigation.
» Cette partie du rapport, écoutée avec une attention
constante, a été accompagnée de fréquentes marques
d'approbation, et la fin en a été saluée par des applau-
dissements unanimes.
» Mais c'est surtout la seconde partie de ce rapport qui
a excité au plus vif degré l'intérêt de l'assemblée. En
effet, ce document présentait l'historique de tous les
incidents diplomatiques qui se sont succédé, relative-
ment à cette affaire, depuis la fameuse note du 6 avril
de l'année dernière. On y trouve d'abondantes et nou-
velles preuves du rôle actif que la diplomatie anglaise.
n'a cessé de jouer dans ces circonstances à Constanti-
nople et ailleurs, et il reste démontré, selon nous, que -
les propositions portées par Nubar-Pacha ne sont pas
autre chose que des propositions d'origine et d'inspi-
ration britanniques.
» C'est, du reste, ce que viennent d'avouer plusieurs
journaux de Londres dans des articles tout récents.
» M. de Lesseps a communiqué ensuite à son audi-
toire les extraits d'un mémorandum que, dans le mois
de septembre dernier, il avait soumis à S. A. le vice-roi,
d'Egypte, et où d'avance étaient refutées les proposi-
tions faisant l'objet de la mission de Nubar-Pacha. Cette
note substantielle, ou les droits de la Compagnie nous
ont semblé démontrés d'une façon irrésistible, a pro-
duit une véritable sensation dans l'assemblée.
» Le rapport a continué par le récit de ce qui s'était
passé, depuis le mois d'octobre dernier, entre Nubar-
Pacha et la Compagnie, et la lecture de la résolution
prise le 29 octobre par le Conseil d'administration, et
sur laquelle l'assemblée générale était appelée à se pro
noncer définitivement.
» Mais l'événement capital de la séance a été l'an-
nonce faite de l'intervention personnelle de l'Empereur
dans la situation. Ici nous devons citer le texte
même de cette déclaration considérable.
« Nous sommes autorisés, a dit le rapport, à vous an-
» noncer qu'en réponse aux communications qui lui
» ont été faites, le vice-roi a déclaré qu'il s'en rapportait
» complétement à l'Empereur pour régler amiablement
» et définitivement toutes les questions en litige, et
» que Sa Majesté a daigné se charger personnellement
» de la suprême décision de toutes ces questions. »
» Ces paroles ont été le signal d'un enthousiasme
indescriptible. Les acclamations, les cris unanimes de
vive l'Empereur! ont ébranlé la salle. L'agitation, les
cris de reconnaissance ont été longtemps à se calmer.
L'assemblée comprenait que sous la haute protection
dont elle avait si souvent invoqué la justice, et qui
avait déjà soutenu l'entreprise dans plus d'une de ses
épreuves, elle n'aurait plus à craindre les mauvais vou-
loirs étrangers. La confiance la plus absolue dans la
pensée de l'Empereur se manifestait en expressions plus
énergiques les unes que les autres.
» La Compagnie devait à coup sûr un hommage au
vif intérêt que le prince Napoléon n'a cessé de lui té-
moigner, aux grands services qu'il lui a rendus; le
rapport, sur ce point, s'est fait aussi l'interprète des
sentiments unanimes de l'assemblée, et il s'est terminé
par la lecture de la résolution suivante :
(Suit le texte de la résolution).
« Quand il s'est agi de voter sur cette proposition, le
président a voulu la relire. L'assemblée s'y est opposée
et voulait l'adopter par acclamation. Le président néan-
moins a persisté à la mettre aux voix et toute l'as-
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