Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1864 01 mars 1864
Description : 1864/03/01 (A9,N185)-1864/03/04. 1864/03/01 (A9,N185)-1864/03/04.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203316h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
154 L'ISTHME DE SUEZ,
de subordonner à la Porte le gouvernement intérieur
de l'Egypte; elle empiète ouvertement sur les attri-
butions des vice-rois; elle tend, en un mot, à rap-
procher l'Egypte de l'état complet de subordination
dans lequel l'Angleterre a fait tous ses efforts pour
la placer en 1841.
» Il y aurait là tous les germes d'un remanie-
ment politique que l'Europe, à coup sûr, n'est pas
disposée à subir. Il y aurait là un commencement
de démolition de l'œuvre de 1841, dans le seul but
de nuire à l'entreprise du canal de Suez, que l'Eu-
rope considère cependant comme un bienfait pour
elle, comme un progrès moral et matériel pour le
monde.
» La dépêche attaque deux œuvres que la France
principalement est intéressée à protéger, l'une sous
le point de vue politique, l'autre sous le point de
vue commercial : la combinaison de 1841 et le canal
de Suez. La France ne permettra pas que des prin-
cipes perturbateurs de l'équilibre oriental viennent
déranger, à propos d'une simple lettre vizirielle, une
situation politique réglée depuis plus de vingt ans,
et, dans sa résistance, elle sera appuyée par toute
l'Europe, tandis que la Turquie sera abandonnée par
l'Angleterre elle-même. Elle ne permettra pas non
plus qu'il soit porté atteinte à des capitaux français
loyalement engagés dans une entreprise d'utilité
générale.
» Il reste à définir la situation que, dans la cir-
constance produite par la dépêche vizirielle, entend
prendre la Compagnie.
), Elle s'en tient aux stipulations de ses contrats
en ce qui concerne ses droits vis-à-vis du gouverne-
ment égyptien, et aux stipulations des conventions
internationales, en ce qui concerne les rapports entre
l'Egypte et la Turquie.
0
» L'acte de concession dû à l'initiative du gou-
vernement égyptien était dans les attributions de
ce gouvernement.
» 11 a été soumis à deux formalités :
) 10 A la ratification du sultan en ce qui concer-
nait la neutralité du passage;
» 2° A une autorisation du vice-roi pour la pour-
suite des travaux, le prince s'obligeant à obtenir
lui-même à cet effet l'agrément de la Porte.
» Pour la neutralité du canal, tout le monde est
d'accord ; aucune difficulté ne s'est élevée de c)
côté. Il dépend de la Porte seule d'ouvrir à cet
égard, quand elle le voudra, des négociations sé-
rieuses avec les puissances. La base d'un traité
existe déjà dans l'article 14 de l'acte de concession,
et dans; un projet élaboré d'accord avec deux illus-
tres hommes d'Etat dont l'opinion ne sera suspecte
à aucun gouvernement : S. A. le feu prince de
Metternich et M. Thiers. (Approbation.)
» Ce projet, dont la Porte et les divers cabinets
de l'Europe ont reçu des copies, a été publié, il y a
plusieurs années déjà, par le président de la Compa-
gnie.
» L'autorisation des travaux a été donnée prati-
quement et activement par les deux vice-rois qui
ont successivement régné en Egypte depuis la déli-
vrance de la concession. Pour la Compagnie, cette
autoiisation impliquait l'assentiment de la Porte.
puisque le vice-roi, par acle de déférence et de cour-
toisie et non par obligation, s'était chargé de l'obte-
nir. Mais lorsque le vice-roi reconnut que ce n'était
pas son seigneur suzerain qui faisait des difficultés,
mais seulement la diplomatie anglaise qui usait d'une
pression illégitime sur lui, il fut convenu qu'une
approbation écrite, dont l'obligation n'était indiquée
nulle part, serait inutile, et qu'on se contenterait d'une
approbation de principe
» Le principe de l'entreprise a été reconnu et ap-
prouvé par les deux sultans Abd-ul-Medjid et Abd-
ul-Azi3 d'une manière constante.
» Il a été admis dans la première lettre vizirielle
de Réchid-Paclia en 1855.
» Il a été admis de nouveau par la publication de
l'appel aux capitaux fait en 1858 dans les journaux
de Constantinople soumis à la censure préalable, et
du programme de l'association financière chargée
d'exécuter le canal de Suez. La souscription au ca-
pital de la Compagnie a été ensuite réalisée à Cons-
tantinople comme elle l'a été à Alexandrie et dans
toutes les autres villes désignées par les statuts.
» Le principe de l'entreprise a été admis dans les
déclarations de la note du 6 avril 1863, prononçant
que le canal est tellement utile que si la Compagnie
ne voulait pas s'en charger, la Turquie l'exécuterait
elle-même.
» Enfin la Turquie vient de réitérer cette appro-
bation dans les paroles suivantes de la dernière dé-
pêche vizirielle :
« Il est entendu que la Porte a admis l'ouverture
d'un canal maritime et commercial destiné à unir les
deux mers. »
» Avec ses droits politiques respectés et réservés
pour la négociation de la neutralité, la déclaration
qui vient d'être lue épuise tout ce que les termes
de la concession pouvaient, dans cette affaire, donner
d'attributions à la Porte.
» Les autres questions sont exclusivement du
ressort du gouvernement intérieur de l'Egypte.
» Pour le travail obligatoire, est-ce sérieusement
que l'on parie de son abolition en Turquie par une
que ,
de subordonner à la Porte le gouvernement intérieur
de l'Egypte; elle empiète ouvertement sur les attri-
butions des vice-rois; elle tend, en un mot, à rap-
procher l'Egypte de l'état complet de subordination
dans lequel l'Angleterre a fait tous ses efforts pour
la placer en 1841.
» Il y aurait là tous les germes d'un remanie-
ment politique que l'Europe, à coup sûr, n'est pas
disposée à subir. Il y aurait là un commencement
de démolition de l'œuvre de 1841, dans le seul but
de nuire à l'entreprise du canal de Suez, que l'Eu-
rope considère cependant comme un bienfait pour
elle, comme un progrès moral et matériel pour le
monde.
» La dépêche attaque deux œuvres que la France
principalement est intéressée à protéger, l'une sous
le point de vue politique, l'autre sous le point de
vue commercial : la combinaison de 1841 et le canal
de Suez. La France ne permettra pas que des prin-
cipes perturbateurs de l'équilibre oriental viennent
déranger, à propos d'une simple lettre vizirielle, une
situation politique réglée depuis plus de vingt ans,
et, dans sa résistance, elle sera appuyée par toute
l'Europe, tandis que la Turquie sera abandonnée par
l'Angleterre elle-même. Elle ne permettra pas non
plus qu'il soit porté atteinte à des capitaux français
loyalement engagés dans une entreprise d'utilité
générale.
» Il reste à définir la situation que, dans la cir-
constance produite par la dépêche vizirielle, entend
prendre la Compagnie.
), Elle s'en tient aux stipulations de ses contrats
en ce qui concerne ses droits vis-à-vis du gouverne-
ment égyptien, et aux stipulations des conventions
internationales, en ce qui concerne les rapports entre
l'Egypte et la Turquie.
0
» L'acte de concession dû à l'initiative du gou-
vernement égyptien était dans les attributions de
ce gouvernement.
» 11 a été soumis à deux formalités :
) 10 A la ratification du sultan en ce qui concer-
nait la neutralité du passage;
» 2° A une autorisation du vice-roi pour la pour-
suite des travaux, le prince s'obligeant à obtenir
lui-même à cet effet l'agrément de la Porte.
» Pour la neutralité du canal, tout le monde est
d'accord ; aucune difficulté ne s'est élevée de c)
côté. Il dépend de la Porte seule d'ouvrir à cet
égard, quand elle le voudra, des négociations sé-
rieuses avec les puissances. La base d'un traité
existe déjà dans l'article 14 de l'acte de concession,
et dans; un projet élaboré d'accord avec deux illus-
tres hommes d'Etat dont l'opinion ne sera suspecte
à aucun gouvernement : S. A. le feu prince de
Metternich et M. Thiers. (Approbation.)
» Ce projet, dont la Porte et les divers cabinets
de l'Europe ont reçu des copies, a été publié, il y a
plusieurs années déjà, par le président de la Compa-
gnie.
» L'autorisation des travaux a été donnée prati-
quement et activement par les deux vice-rois qui
ont successivement régné en Egypte depuis la déli-
vrance de la concession. Pour la Compagnie, cette
autoiisation impliquait l'assentiment de la Porte.
puisque le vice-roi, par acle de déférence et de cour-
toisie et non par obligation, s'était chargé de l'obte-
nir. Mais lorsque le vice-roi reconnut que ce n'était
pas son seigneur suzerain qui faisait des difficultés,
mais seulement la diplomatie anglaise qui usait d'une
pression illégitime sur lui, il fut convenu qu'une
approbation écrite, dont l'obligation n'était indiquée
nulle part, serait inutile, et qu'on se contenterait d'une
approbation de principe
» Le principe de l'entreprise a été reconnu et ap-
prouvé par les deux sultans Abd-ul-Medjid et Abd-
ul-Azi3 d'une manière constante.
» Il a été admis dans la première lettre vizirielle
de Réchid-Paclia en 1855.
» Il a été admis de nouveau par la publication de
l'appel aux capitaux fait en 1858 dans les journaux
de Constantinople soumis à la censure préalable, et
du programme de l'association financière chargée
d'exécuter le canal de Suez. La souscription au ca-
pital de la Compagnie a été ensuite réalisée à Cons-
tantinople comme elle l'a été à Alexandrie et dans
toutes les autres villes désignées par les statuts.
» Le principe de l'entreprise a été admis dans les
déclarations de la note du 6 avril 1863, prononçant
que le canal est tellement utile que si la Compagnie
ne voulait pas s'en charger, la Turquie l'exécuterait
elle-même.
» Enfin la Turquie vient de réitérer cette appro-
bation dans les paroles suivantes de la dernière dé-
pêche vizirielle :
« Il est entendu que la Porte a admis l'ouverture
d'un canal maritime et commercial destiné à unir les
deux mers. »
» Avec ses droits politiques respectés et réservés
pour la négociation de la neutralité, la déclaration
qui vient d'être lue épuise tout ce que les termes
de la concession pouvaient, dans cette affaire, donner
d'attributions à la Porte.
» Les autres questions sont exclusivement du
ressort du gouvernement intérieur de l'Egypte.
» Pour le travail obligatoire, est-ce sérieusement
que l'on parie de son abolition en Turquie par une
que ,
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