Presse et revues
48 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 février 1864 15 février 1864
Description : 1864/02/15 (A9,N184). 1864/02/15 (A9,N184).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033153
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
98 L'ISTHME DE SUEZ,
BANQUET
OFFERT A M. FERDINAND DE LES SEPS,
Président-fondateur
de la
COMPAGNIE UNIVERSELLE DU CANAL MARITIME DE SUEZ,
'ET AU CONSEIL D'ADMINISTRATION.
Président : S. A. I. le Prince NAPOLÉON.
Vicè-Président,: M. le vice-amiral JURIEN DE LA GRAVIÈRE,
aide de camp de S. M. l'Empereur des Français.
Le 11 février 1864 restera comme une date mé-
morable dans l'histoire du canal de Suez. Nos lec-
teurs savent déjà que cette journée avait été fixée
pour la célébration du banquet offert par les ac-
tionnaires de la Compagnie universelle au président
et aux membres de leur Conseil d'administration, à
l'occasion de l'arrivée des eaux du Nil dans la mer
Rouge par l'achèvement du canal d'eau douce.
La souscription s'était effectuée avec un empresse-
ment tel, qu'en moins de quinze jours, c'est-à-dire
au 31 janvier, époque désignée pour la clôture des
listes, près de quinze cents noms y étaient inscrits, et la
commission s'est vue dans la pénible nécessité, par
défaut d'un local suffisant, de refuser une quantité de
souscripteurs qui certainement aurait doublé ce
chiffre.
Sur l'autorisation gracieuse de l'Empereur, l'ad-
ministration supérieure avait bien voulu mettre la
plus vaste salle du Palais de l'Industrie à la disposi-
tion de la Commission chargée d'organiser la fête.
Le 11, dès 4 heures, la foule se pressait déjà
aux portes du Palais des Champs-Elysées. Dès ce
moment son affluence n'a point cessé. A 6 heu-
res elle remplissait entièrement le vaste salon d'at-
tente destiné à la recevoir, et que précédait un autre
salon particulier réservé pour Son Altesse Impériale,
où le prince était lui-même arrivé à 6 heures et demie.
AT heures seize cents convives étaient assis aux
places qui leur étaient assignées selon les numéros
d'ordre qui leur étaient distribués à l'entrée.
Bientôt après, le Prince Napoléon venait prendre
possession du siège de la présidence, accompagné
de la Commission du banquet, des membres du
Conseil d'administration et des principaux person-
nages invités par la Commission.
En cet instant la salle présentait un coup d'œil
magnifique. L'assemblée a reçu le Prince debout.
L'enceinte formée de tentures rouges était termi-
née au fond par un magnifique panorama de
l'isthme de Suez exécuté sur les dessins de M. Bu-
quet, ingénieur de la Compagnie, par le pinceau
de M. Moinet, peintre de l'Opéra-Comique. -
Sur l'un des côtés de cette enceinte s'étendait lon-
gitudinalement et d'un bout à l'autre, une première
table à laquelle, par une combinaison ingénieuse, ve-
naient se joindre dans le sens perpendiculaire dix-neuf
autres tables séparées entre elles par un espace con-
venable pour le service, le tout formant à l'œil une ta-
ble commune. La salle éclairée par le gaz de plusieurs
lustres et de milliers de bougies resplendissait
de lumière. -
Mais sa plus splendide décoration c'était l'assem-
bléè elle-même qu'elle réunissait dans son sein. Là,
dans une seule pensée, dans une pensée de bien et
de progrès, se mêlaient et se confondaient harmo-
nieusement toutes les couches de la société française.
A la droite du prince, M. Ferdinand de Lesseps, à
sa gauche, M. l'amiral Jurien de la Gravière, et de
quelque côté que le regard se portât, il rencontrait
des visages illustres et connus, l'élite de l'art, de la
politique, de l'administration, des lettres, des scien-
ces de la guerre et de la paix. Là se trouvaient re-
présentés le monde officiel et non officiel, et, nous
pouvons le dire, toutes les opinions, toutes les croyan-
ces, toutes les professions: sénateurs, députés, conseil-
lers d'Etat, membres du clergé, magistrats, officiers
de tout grade de terre et de mer, administrateurs de
tous ordres, diplomates, manufacturiers, négociants,
financiers, artistes, avocats, médecins, agronomes,
simples travailleurs de nos ateliers et de nos champs,
et parmi ces derniers, quelques-uns venaient pour la
première fois à Paris, afin de s'associer à cette ma-
nifestation qui a de si profondes racines dans les en-
trailles populaires.
La presse ne pouvait demeurer étrangère à ces té-
moignages de sympathie pour une entreprise au
succès de laquelle elle a tant contribué par l'appui
incessant que dans sa presque unanimité elle n'a
cessé de lui prêter. Aussi s'y était-elle amplement
associée par les rédacteurs les plus distingués du
Moniteur universel, du Journal des Débats, du Siècle,
de la Presse, de l'Opinion nationale, de la Patrie, de
F Union; de la France, du Charivari, du Mémorial di-
plomatique, de la Gazette de France, du Journal des
Villes et des Campagnes, de VIllustration, du Monde
illustré, du Journal des actionnaires, du Crédit pu-
blic, du Journal des Chemins de fer,, du Moniteur in-
dustriel, de l'Univers illustré, du Journal des écono-
mistes, de la Revue coloniale, de l'Économiste français,
du Petit Journal, etc.
A la presse parisienne étaient venus s'adjoindre les
représentants de l'Avenir, de Blois, du Journal de
Soissons, l'un des correspondants de l'Indépendance
belge, etc., etc. -
L'opinion départementale n'a pas voulu rester en
arrière de l'opinion parisienne. Nous avons publié et
nous continuerons à publier les adresses émanées des
actionnaires disséminés sur les divers points du ter-
ritoire, et qui, depuis notre dernier numéro, s'élèvent à
plus de trente. Ces témoignages d'adhésion n'ont pas
suffi au sentiment de nos provinces; des députations se
BANQUET
OFFERT A M. FERDINAND DE LES SEPS,
Président-fondateur
de la
COMPAGNIE UNIVERSELLE DU CANAL MARITIME DE SUEZ,
'ET AU CONSEIL D'ADMINISTRATION.
Président : S. A. I. le Prince NAPOLÉON.
Vicè-Président,: M. le vice-amiral JURIEN DE LA GRAVIÈRE,
aide de camp de S. M. l'Empereur des Français.
Le 11 février 1864 restera comme une date mé-
morable dans l'histoire du canal de Suez. Nos lec-
teurs savent déjà que cette journée avait été fixée
pour la célébration du banquet offert par les ac-
tionnaires de la Compagnie universelle au président
et aux membres de leur Conseil d'administration, à
l'occasion de l'arrivée des eaux du Nil dans la mer
Rouge par l'achèvement du canal d'eau douce.
La souscription s'était effectuée avec un empresse-
ment tel, qu'en moins de quinze jours, c'est-à-dire
au 31 janvier, époque désignée pour la clôture des
listes, près de quinze cents noms y étaient inscrits, et la
commission s'est vue dans la pénible nécessité, par
défaut d'un local suffisant, de refuser une quantité de
souscripteurs qui certainement aurait doublé ce
chiffre.
Sur l'autorisation gracieuse de l'Empereur, l'ad-
ministration supérieure avait bien voulu mettre la
plus vaste salle du Palais de l'Industrie à la disposi-
tion de la Commission chargée d'organiser la fête.
Le 11, dès 4 heures, la foule se pressait déjà
aux portes du Palais des Champs-Elysées. Dès ce
moment son affluence n'a point cessé. A 6 heu-
res elle remplissait entièrement le vaste salon d'at-
tente destiné à la recevoir, et que précédait un autre
salon particulier réservé pour Son Altesse Impériale,
où le prince était lui-même arrivé à 6 heures et demie.
AT heures seize cents convives étaient assis aux
places qui leur étaient assignées selon les numéros
d'ordre qui leur étaient distribués à l'entrée.
Bientôt après, le Prince Napoléon venait prendre
possession du siège de la présidence, accompagné
de la Commission du banquet, des membres du
Conseil d'administration et des principaux person-
nages invités par la Commission.
En cet instant la salle présentait un coup d'œil
magnifique. L'assemblée a reçu le Prince debout.
L'enceinte formée de tentures rouges était termi-
née au fond par un magnifique panorama de
l'isthme de Suez exécuté sur les dessins de M. Bu-
quet, ingénieur de la Compagnie, par le pinceau
de M. Moinet, peintre de l'Opéra-Comique. -
Sur l'un des côtés de cette enceinte s'étendait lon-
gitudinalement et d'un bout à l'autre, une première
table à laquelle, par une combinaison ingénieuse, ve-
naient se joindre dans le sens perpendiculaire dix-neuf
autres tables séparées entre elles par un espace con-
venable pour le service, le tout formant à l'œil une ta-
ble commune. La salle éclairée par le gaz de plusieurs
lustres et de milliers de bougies resplendissait
de lumière. -
Mais sa plus splendide décoration c'était l'assem-
bléè elle-même qu'elle réunissait dans son sein. Là,
dans une seule pensée, dans une pensée de bien et
de progrès, se mêlaient et se confondaient harmo-
nieusement toutes les couches de la société française.
A la droite du prince, M. Ferdinand de Lesseps, à
sa gauche, M. l'amiral Jurien de la Gravière, et de
quelque côté que le regard se portât, il rencontrait
des visages illustres et connus, l'élite de l'art, de la
politique, de l'administration, des lettres, des scien-
ces de la guerre et de la paix. Là se trouvaient re-
présentés le monde officiel et non officiel, et, nous
pouvons le dire, toutes les opinions, toutes les croyan-
ces, toutes les professions: sénateurs, députés, conseil-
lers d'Etat, membres du clergé, magistrats, officiers
de tout grade de terre et de mer, administrateurs de
tous ordres, diplomates, manufacturiers, négociants,
financiers, artistes, avocats, médecins, agronomes,
simples travailleurs de nos ateliers et de nos champs,
et parmi ces derniers, quelques-uns venaient pour la
première fois à Paris, afin de s'associer à cette ma-
nifestation qui a de si profondes racines dans les en-
trailles populaires.
La presse ne pouvait demeurer étrangère à ces té-
moignages de sympathie pour une entreprise au
succès de laquelle elle a tant contribué par l'appui
incessant que dans sa presque unanimité elle n'a
cessé de lui prêter. Aussi s'y était-elle amplement
associée par les rédacteurs les plus distingués du
Moniteur universel, du Journal des Débats, du Siècle,
de la Presse, de l'Opinion nationale, de la Patrie, de
F Union; de la France, du Charivari, du Mémorial di-
plomatique, de la Gazette de France, du Journal des
Villes et des Campagnes, de VIllustration, du Monde
illustré, du Journal des actionnaires, du Crédit pu-
blic, du Journal des Chemins de fer,, du Moniteur in-
dustriel, de l'Univers illustré, du Journal des écono-
mistes, de la Revue coloniale, de l'Économiste français,
du Petit Journal, etc.
A la presse parisienne étaient venus s'adjoindre les
représentants de l'Avenir, de Blois, du Journal de
Soissons, l'un des correspondants de l'Indépendance
belge, etc., etc. -
L'opinion départementale n'a pas voulu rester en
arrière de l'opinion parisienne. Nous avons publié et
nous continuerons à publier les adresses émanées des
actionnaires disséminés sur les divers points du ter-
ritoire, et qui, depuis notre dernier numéro, s'élèvent à
plus de trente. Ces témoignages d'adhésion n'ont pas
suffi au sentiment de nos provinces; des députations se
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