Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1864 15 février 1864
Description : 1864/02/15 (A9,N184). 1864/02/15 (A9,N184).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033153
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 111
tre bien-aimée souveraine que l'on a appelée l'Isa-
belle la Catholique de l'isthme de Suez, à côté de
l'Empereur qui tient si haut le drapeau de la France.
Permettez-moi, Monseigneur, de mêler à l'expres-
sion de nos sentiments pour vous un hommage que
vous accueillerez avec cordialité, parce qu'il s'a-
dresse à un prince dont vous avez été l'hôte, et d'y
joindre un souvenir qui ne cessera de vivre dans
notre reconnaissance.
A la mémoire de Mohammed-Saïd!
A. S. A. lsmdil, vice-roi d'Egypte !
A vous, Monseigneur, de tout cœur, au nom du
Conseil, des actionnaires et des travailleurs du ca-
nal de Suez.
Vive Son Altesse Impériale le Prince Napoléon !
(Acclamations réitérées.)
L'illustre procureur général de la Cour de cassa-
tion, M. Dupin, a voulu porter aussi dans les gran-
des questions que le prince avait examinées le poids
de sa parole, et voici l'allocution substantielle et si-
gnificative qu'il a improvisée avec cette verve et ce
bonheur d'expression qui restent toujours jeunes.
Discours de M. Dupin.
Messieurs;
C'est me rendre un mauvais service et me mettre
dans un véritable embarras, que d'insister pour que
je prenne la parole après les deux discours que vous
venez d'entendre et d'applaudir.
Le prince Napoléon a visité l'Egypte : il a tout
vu, et bien vu, et il vient de vous retracer ses sou-
venirs et ses impressions avec éloquence, chaleur et
conviction.
M. de Lesseps, directeur de la Compagnie, dépo-
sitaire de ses intérêts, vous a rendu compte de son
mandat.
Chacun a parlé de ce qu'il connaissait parfaite-
ment.
Pour moi, je n'ai rien vu, je n'ai rien fait ; je ne
puis donc rien ajouter à ce qu'ils ont si bien dit ; et
si je cède à vos déârs en vous adressant quelques
mots, ce ne peut être que pour vous exprimer mes
sentiments personnels.
J'ai toujours fait des vœux pour le percement de
l'isthme de Suez. J'étais frappé de la grandeur du
projet et de l'utilité dont il devait être pour les
relations et le commerce des nations.
11 y a plus de vingt ans que, devant la Chambre
des députés, j'avais ainsi formulé mon opinion :
Liberté des deux Bosphores ! comme si déjà le canal
de Suez eût été exécuté! (Applaudissements,)
Depuis, ce dessein a été repris. Une Compagnie
s'est formée, puissante en nombre et en capitaux,
réunis par un appel fait à toutes les nations. Cette
Compagnie (c'est la vôtre) a mis à sa tête un homme
actif, ferme et résolu.
M. de Lesseps, secondé par d'habiles ingénieurs,
a ouvert et installé les travaux. Ils ont été conduits
avec intelligence, hardiesse et persévérance. D'im-
portants résultats sont déjà réalisés; l'eau du Nil est
arrivée jusqu'à Suez ; et M. de Lesseps a vérifié
dans sa personne cet adage : Tant vaut l'homme,
tant vaut la terre; tant vaut aussi la place et la
fonction. (Vive approbation.)
De grandes difficultés ont été surmontées : d'autres
vous sont encore suscitées; mais, comme on vous
l'a dit : avec un sage esprit de conciliation, on
parviendra à mettre le droit d'accord avec les inté-
rêts et les prétentions.
La Porte Ottomane ne voudra certainement pas
exagérer son droit de suzeraineté nominale et en
abuser pour entraver une entreprise qui importe
essentiellement à la prospérité d'un pays qu'elle ne
gouverne pas, et dont l'administration héréditaire est
confiée à une dynastie intelligente, et qui s'éclaire
chaque jour davantage. La suzeraineté ne pourrait
intervenir que si l'indépendance de l'Egypte était
réellement menacée ; mais elle n'a pas droit de
s'immiscer dans des entreprises industrielles et de
descendre jusqu'à la discussion des intérêts privés.
(Vives acclamations.)
Pour ce qui est de l'Angleterre, elle a souvent, il
est vrai, essayé de contrarier votre entreprise et de
bouleverser vos travaux, à l'aide de sa diplomatie
envieuse et tracassière. Mais l'Angleterre, qui, pen-
dant bien des années, a fait peur à tout le monde,
l'Angleterre aujourd'hui semble avoir peur de tout.
(Applaudissements répétés.)
Il est donc permis de croire qu'elle ne fera pas la
guerre pour le canal de Suez, et qu'elle se consolera
de voir les autres peuples s'en servir avec avantage,
en réfléchissant qu'elle-même, plus qu'aucun autre,
en tirera profit.
Quant au gouvernement français, son appui, s'il
était nécessaire, ne saurait manquer à une entre-
prise aussi utile en elle-même que glorieuse pour le
nom français.
Messieurs, lorsqu'à la fin du XVC siècle, les Por-
tugais doublèrent, pour la première fois, la pointe
de l'Afrique, pour y chercher par un trajet de trois
mille lieues un passage aux Indes, le cap qui s'appe-
lait d'abord le cap des Tempêtes reçut bientôt le nom
de cap de Bonne-Espérance.
Le canal de Suez, sur lequel aussi on a essayé
d'amonceler des orages et de faire gronder des tem-
pêtes, est dès à présent pour nous le canal de bonne
Espérance.
Je termine en proposant une acclamation à l'heu-
tre bien-aimée souveraine que l'on a appelée l'Isa-
belle la Catholique de l'isthme de Suez, à côté de
l'Empereur qui tient si haut le drapeau de la France.
Permettez-moi, Monseigneur, de mêler à l'expres-
sion de nos sentiments pour vous un hommage que
vous accueillerez avec cordialité, parce qu'il s'a-
dresse à un prince dont vous avez été l'hôte, et d'y
joindre un souvenir qui ne cessera de vivre dans
notre reconnaissance.
A la mémoire de Mohammed-Saïd!
A. S. A. lsmdil, vice-roi d'Egypte !
A vous, Monseigneur, de tout cœur, au nom du
Conseil, des actionnaires et des travailleurs du ca-
nal de Suez.
Vive Son Altesse Impériale le Prince Napoléon !
(Acclamations réitérées.)
L'illustre procureur général de la Cour de cassa-
tion, M. Dupin, a voulu porter aussi dans les gran-
des questions que le prince avait examinées le poids
de sa parole, et voici l'allocution substantielle et si-
gnificative qu'il a improvisée avec cette verve et ce
bonheur d'expression qui restent toujours jeunes.
Discours de M. Dupin.
Messieurs;
C'est me rendre un mauvais service et me mettre
dans un véritable embarras, que d'insister pour que
je prenne la parole après les deux discours que vous
venez d'entendre et d'applaudir.
Le prince Napoléon a visité l'Egypte : il a tout
vu, et bien vu, et il vient de vous retracer ses sou-
venirs et ses impressions avec éloquence, chaleur et
conviction.
M. de Lesseps, directeur de la Compagnie, dépo-
sitaire de ses intérêts, vous a rendu compte de son
mandat.
Chacun a parlé de ce qu'il connaissait parfaite-
ment.
Pour moi, je n'ai rien vu, je n'ai rien fait ; je ne
puis donc rien ajouter à ce qu'ils ont si bien dit ; et
si je cède à vos déârs en vous adressant quelques
mots, ce ne peut être que pour vous exprimer mes
sentiments personnels.
J'ai toujours fait des vœux pour le percement de
l'isthme de Suez. J'étais frappé de la grandeur du
projet et de l'utilité dont il devait être pour les
relations et le commerce des nations.
11 y a plus de vingt ans que, devant la Chambre
des députés, j'avais ainsi formulé mon opinion :
Liberté des deux Bosphores ! comme si déjà le canal
de Suez eût été exécuté! (Applaudissements,)
Depuis, ce dessein a été repris. Une Compagnie
s'est formée, puissante en nombre et en capitaux,
réunis par un appel fait à toutes les nations. Cette
Compagnie (c'est la vôtre) a mis à sa tête un homme
actif, ferme et résolu.
M. de Lesseps, secondé par d'habiles ingénieurs,
a ouvert et installé les travaux. Ils ont été conduits
avec intelligence, hardiesse et persévérance. D'im-
portants résultats sont déjà réalisés; l'eau du Nil est
arrivée jusqu'à Suez ; et M. de Lesseps a vérifié
dans sa personne cet adage : Tant vaut l'homme,
tant vaut la terre; tant vaut aussi la place et la
fonction. (Vive approbation.)
De grandes difficultés ont été surmontées : d'autres
vous sont encore suscitées; mais, comme on vous
l'a dit : avec un sage esprit de conciliation, on
parviendra à mettre le droit d'accord avec les inté-
rêts et les prétentions.
La Porte Ottomane ne voudra certainement pas
exagérer son droit de suzeraineté nominale et en
abuser pour entraver une entreprise qui importe
essentiellement à la prospérité d'un pays qu'elle ne
gouverne pas, et dont l'administration héréditaire est
confiée à une dynastie intelligente, et qui s'éclaire
chaque jour davantage. La suzeraineté ne pourrait
intervenir que si l'indépendance de l'Egypte était
réellement menacée ; mais elle n'a pas droit de
s'immiscer dans des entreprises industrielles et de
descendre jusqu'à la discussion des intérêts privés.
(Vives acclamations.)
Pour ce qui est de l'Angleterre, elle a souvent, il
est vrai, essayé de contrarier votre entreprise et de
bouleverser vos travaux, à l'aide de sa diplomatie
envieuse et tracassière. Mais l'Angleterre, qui, pen-
dant bien des années, a fait peur à tout le monde,
l'Angleterre aujourd'hui semble avoir peur de tout.
(Applaudissements répétés.)
Il est donc permis de croire qu'elle ne fera pas la
guerre pour le canal de Suez, et qu'elle se consolera
de voir les autres peuples s'en servir avec avantage,
en réfléchissant qu'elle-même, plus qu'aucun autre,
en tirera profit.
Quant au gouvernement français, son appui, s'il
était nécessaire, ne saurait manquer à une entre-
prise aussi utile en elle-même que glorieuse pour le
nom français.
Messieurs, lorsqu'à la fin du XVC siècle, les Por-
tugais doublèrent, pour la première fois, la pointe
de l'Afrique, pour y chercher par un trajet de trois
mille lieues un passage aux Indes, le cap qui s'appe-
lait d'abord le cap des Tempêtes reçut bientôt le nom
de cap de Bonne-Espérance.
Le canal de Suez, sur lequel aussi on a essayé
d'amonceler des orages et de faire gronder des tem-
pêtes, est dès à présent pour nous le canal de bonne
Espérance.
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