Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1864 01 février 1864
Description : 1864/02/01 (A9,N183). 1864/02/01 (A9,N183).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203314p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
14 L'ISTHME DE SUEZ,
triotisme, d'intérêt et d'honneur national, ainsi que
de bien-être universel et de civilisation; aussi les
nouvelles et violentes attaques dont la Compagnie
vient d'être l'objet, nous ont-elles doublement affec-
tés; et elles nous suggèrent les réflexions que,
malgré notre obscurité, nous prenons la liberté de
vous soumettre, parce qu'elles nous sont inspirées
par notre bon sens, notre loyauté et l'amour de notre
pays.
Voilà six à huit ans que la Société a été fondée ;
certes le temps n'a pas manqué au gouvernement
turc pour examiner la question sur toutes ses faces.
Qui l'a donc empêché de refuser son consentement
ou de le subordonner aux conditions qu'il prétend
• imposer aujourd'hui ? Pourquoi a-t-il toléré, encou-
ragé même l'exécution de cette entreprise en la re-
connaissant utile à la Turquie? Pour nous, ce si-
lence de huit années n'a que deux manières d'être
interprété: c'est un consentement tacite, mais forme],
ou c'est un piège. Qu'on ose donc choisir. Osez donc
avouer que, tant que notre œuvre n'a été, suivant
la science et la jalousie de l'Angleterre, qu'une chi-
mère destinée à engloutir des centaines de millions
dans les sables du désert, vous avez attiré les capi -
taux et les travailleurs par des paroles bienveillantes;
que vous vous êtes bien gardé d'élever une seule ob-
jection contre ces concessions, sans lesquelles rien
n'eût même été commencé. Avouez donc que vous
préméditiez alors, en cas de miracle, la loyale évo-
lution que vous exécutez du jour même où ce mi-
racle n'est plus douteux. Oui, de ce jour seulement
vous exhumez, après huit années de consentement et
d'approbation, le droit de dépouiller la Compagnie
de ses conditions d'existence. C'est, nous le répétons
avec tous les honnêtes gens, une odieuse prétention,
que ne tolérera certainement pas le gouvernement de
l'Empereur.
Autre question :
Quelle était la mission de Nubar en venant à Pa-
ris? N'était-ce pas évidemment de remettre, de la
part du Grand Seigneur, à la Compagnie de l'isthme,
sous forme de note, le fameux lacet turc, cet inexo-
rable lacet devant lequel s'inclinaient et s'exécutaient
respectueusement les puissants vizirs dont on Convoi-
tait les richesses. Nubar n'a que quelques mois
pour faire accepter son lacet ; sur votre refus pé-
remptoire de vous suicider pour le bon plaisir du
Grand Turc, l'habile Arménien eut de suite recours
aux moyens extrêmes pour vous y forcer. Il sut, doué
de séductions et de ressources infinies, gagner à la
cause du lacet trois illustres avocats et quatre ou
cinq journalistes parisiens, dont la savante consulta.
tion et les articles violents, répandus avec profusion
et à, grand bruit dans tous les journaux et toutes les
rues de la capitale, firent de l'agitation à la mode
anglaise.
Il s'agissait de convertir l'opinion publique, les
actionnaires, le gouvernement lui-même aux mœurs
de l'Orient et aux droits du Grand Seigneur. L'opi-
nion publique fut révoltée ; les actionnaires protes-
tèrent, et le gouvernement, par un communiqué isé-
vère, administra une douche salutaire et opportune
à ces écrivains fanatiques du droit musulman. La
presse départementale, inaccessible aux séductions
de l'artificieux Arménien, vint achever la déroute
du parti Nubar, dont les malheureux affidés ont
laissé sur le champ de bataille des lambeaux de
leurs plumes, de leur talent et de leur renommée :
Triste coup d'œil pour des Français.
Nous ne sommes pas légistes ; mais, en lisant la
consultation de nos adversaires, nous nous sommes
demandé comment des avocats, des princes du bar-
reau et de la tribune, peuvent sacrifier leur réputa-
tion de patriotisme, de champions de la liberté et-de
la civilisation à un certain point de vue en matière
de droit qui les fait passer, à leur insu, dans le camp
de nos ennemis, et sous le drapeau du despotisme
oriental ; nous nous demandons avec tristesse si l'on
trouverait à Londres trois légistes, non pas parmi
ceux qui siègent dans la Chambre des lords ou dans
la Chambre des communes, mais parmi les plus obs-
curs, qui, dépouillant l'esprit national, consentissent
à prêter leur plume et leur nom anglais à un plai-
doyer contre les iptérêts et l'honneur britannique. —
Pour terminer, l'attaque va se porter sur un autre
terrain. En provoquant une lutte retentissante, Nubar
a espéré décourager les actionnaires et jeter le trouble
et la division dans leurs rangs ; c'est là peut-être la
dernière ressource de sa politique à bout d'expédients.
Son espoir sera trompé, et il verra, à la prochaine
assemblée, que notre union est plus solide que jamais,
et que notre courageux et infatigable président n'a
fait que grandir dans notre confiance, notre estime
et notre admiration. — Que si, après tout cela, le
gouvernement turc veut user à notre égard du droit
du plus fort, confiants dans notre loyauté, dans l'uti-
lité et la grandeur de notre cause, nous en appelons
à la justice de Dieu et à l'énergique protection du
gouvernement de l'Empereur, qui n'abandonnera pas
une œuvre où sont engagés les intérêts, l'honneur
et les destinées de la France, aux intrigues et à l'é-
goïsme des éternels ennemis de notre gloire et de
notre prospérité.
MICHEL, propriétaire. — MOTTU, rentier. —
Auguste CORNISSET, négociant. — HAUVET,
limonadier. — SIMON, chapelier. — SÉPOT,
ancien libraire. — VOISELLE, négociant
épicier. — Veuve JEANDEL, négociant. —
MOREAU, agent d'assurances. — MOTTRÉ,
propriétaire rentier. — VIEILLARD, rentier.
- BAUDOIN, huissier. — BERNARD, pro-
triotisme, d'intérêt et d'honneur national, ainsi que
de bien-être universel et de civilisation; aussi les
nouvelles et violentes attaques dont la Compagnie
vient d'être l'objet, nous ont-elles doublement affec-
tés; et elles nous suggèrent les réflexions que,
malgré notre obscurité, nous prenons la liberté de
vous soumettre, parce qu'elles nous sont inspirées
par notre bon sens, notre loyauté et l'amour de notre
pays.
Voilà six à huit ans que la Société a été fondée ;
certes le temps n'a pas manqué au gouvernement
turc pour examiner la question sur toutes ses faces.
Qui l'a donc empêché de refuser son consentement
ou de le subordonner aux conditions qu'il prétend
• imposer aujourd'hui ? Pourquoi a-t-il toléré, encou-
ragé même l'exécution de cette entreprise en la re-
connaissant utile à la Turquie? Pour nous, ce si-
lence de huit années n'a que deux manières d'être
interprété: c'est un consentement tacite, mais forme],
ou c'est un piège. Qu'on ose donc choisir. Osez donc
avouer que, tant que notre œuvre n'a été, suivant
la science et la jalousie de l'Angleterre, qu'une chi-
mère destinée à engloutir des centaines de millions
dans les sables du désert, vous avez attiré les capi -
taux et les travailleurs par des paroles bienveillantes;
que vous vous êtes bien gardé d'élever une seule ob-
jection contre ces concessions, sans lesquelles rien
n'eût même été commencé. Avouez donc que vous
préméditiez alors, en cas de miracle, la loyale évo-
lution que vous exécutez du jour même où ce mi-
racle n'est plus douteux. Oui, de ce jour seulement
vous exhumez, après huit années de consentement et
d'approbation, le droit de dépouiller la Compagnie
de ses conditions d'existence. C'est, nous le répétons
avec tous les honnêtes gens, une odieuse prétention,
que ne tolérera certainement pas le gouvernement de
l'Empereur.
Autre question :
Quelle était la mission de Nubar en venant à Pa-
ris? N'était-ce pas évidemment de remettre, de la
part du Grand Seigneur, à la Compagnie de l'isthme,
sous forme de note, le fameux lacet turc, cet inexo-
rable lacet devant lequel s'inclinaient et s'exécutaient
respectueusement les puissants vizirs dont on Convoi-
tait les richesses. Nubar n'a que quelques mois
pour faire accepter son lacet ; sur votre refus pé-
remptoire de vous suicider pour le bon plaisir du
Grand Turc, l'habile Arménien eut de suite recours
aux moyens extrêmes pour vous y forcer. Il sut, doué
de séductions et de ressources infinies, gagner à la
cause du lacet trois illustres avocats et quatre ou
cinq journalistes parisiens, dont la savante consulta.
tion et les articles violents, répandus avec profusion
et à, grand bruit dans tous les journaux et toutes les
rues de la capitale, firent de l'agitation à la mode
anglaise.
Il s'agissait de convertir l'opinion publique, les
actionnaires, le gouvernement lui-même aux mœurs
de l'Orient et aux droits du Grand Seigneur. L'opi-
nion publique fut révoltée ; les actionnaires protes-
tèrent, et le gouvernement, par un communiqué isé-
vère, administra une douche salutaire et opportune
à ces écrivains fanatiques du droit musulman. La
presse départementale, inaccessible aux séductions
de l'artificieux Arménien, vint achever la déroute
du parti Nubar, dont les malheureux affidés ont
laissé sur le champ de bataille des lambeaux de
leurs plumes, de leur talent et de leur renommée :
Triste coup d'œil pour des Français.
Nous ne sommes pas légistes ; mais, en lisant la
consultation de nos adversaires, nous nous sommes
demandé comment des avocats, des princes du bar-
reau et de la tribune, peuvent sacrifier leur réputa-
tion de patriotisme, de champions de la liberté et-de
la civilisation à un certain point de vue en matière
de droit qui les fait passer, à leur insu, dans le camp
de nos ennemis, et sous le drapeau du despotisme
oriental ; nous nous demandons avec tristesse si l'on
trouverait à Londres trois légistes, non pas parmi
ceux qui siègent dans la Chambre des lords ou dans
la Chambre des communes, mais parmi les plus obs-
curs, qui, dépouillant l'esprit national, consentissent
à prêter leur plume et leur nom anglais à un plai-
doyer contre les iptérêts et l'honneur britannique. —
Pour terminer, l'attaque va se porter sur un autre
terrain. En provoquant une lutte retentissante, Nubar
a espéré décourager les actionnaires et jeter le trouble
et la division dans leurs rangs ; c'est là peut-être la
dernière ressource de sa politique à bout d'expédients.
Son espoir sera trompé, et il verra, à la prochaine
assemblée, que notre union est plus solide que jamais,
et que notre courageux et infatigable président n'a
fait que grandir dans notre confiance, notre estime
et notre admiration. — Que si, après tout cela, le
gouvernement turc veut user à notre égard du droit
du plus fort, confiants dans notre loyauté, dans l'uti-
lité et la grandeur de notre cause, nous en appelons
à la justice de Dieu et à l'énergique protection du
gouvernement de l'Empereur, qui n'abandonnera pas
une œuvre où sont engagés les intérêts, l'honneur
et les destinées de la France, aux intrigues et à l'é-
goïsme des éternels ennemis de notre gloire et de
notre prospérité.
MICHEL, propriétaire. — MOTTU, rentier. —
Auguste CORNISSET, négociant. — HAUVET,
limonadier. — SIMON, chapelier. — SÉPOT,
ancien libraire. — VOISELLE, négociant
épicier. — Veuve JEANDEL, négociant. —
MOREAU, agent d'assurances. — MOTTRÉ,
propriétaire rentier. — VIEILLARD, rentier.
- BAUDOIN, huissier. — BERNARD, pro-
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