Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1864 15 janvier 1864
Description : 1864/01/15 (A9,N182). 1864/01/15 (A9,N182).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033138
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
52 L'ISTHME DE SUEZ.
France; depuis deux mois, à peu près, les choses ont
changé. Il s'est trouvé un écrivain francais, - puis plu-
sieurs écrivains, — pour prendre en main la cause de
M. Nubar contre M. de Lesseps.
» Nous avons vu mieux que cela, — c'est-à-dire que
nous avons vu pire :
Plusieurs grands journaux, pour encaisser mille ou
deux mille francs, ont consenti à reproduire — à titre
d'annonce — l'article malveillant qui avait primitive-
ment paru dans une feuille financière. — Ce procédé
est déplorable et ne saurait être trop sévèrement qua-
lifié.
» Assurément, un journal ne prend pas ni ne peut
prendre la responsabilité des annonces qu'il accueille ;
mais un journal qui se respecte n'accueillera jamais
d'annonce qui soit en opposition avec la ligne qu'il
suit ou qui lui semble nuire à un grand intérêt public.
» Nos confrères de Paris n'ont pas su être dignes et
fermes en cette circonstance. Aussi la presse, en géné-
ral, n'y a pas gagné en considération.
» Après les articles hostiles, est venue une consulta-
tion d'avocats, également hostile. Celle-ci a fait du bruit
et de l'impression à cause des noms qui l'ont signée.
Quand on a vu MM. Odflon Barrot, Dufaure et Jules
Favre condamner la Compagnie et se prononcer en fa-
veur du vice-roi, on s'est inquiété, et le crédit de la
Compagnie en a sensiblement souffert.
» Aussi, cette consultation a été la goutte d'eau qui
fait déborder le vase.
» M. de Lesseps a compris que le silence n'était plus
possible, et que les réponses par la voie de la presse
étaient insuffisantes. Il a donc recouru à la justice, en
accusant formellement Nubar-Pacha, l'agent du vice-
roi, d'avoir » falsifié, altéré ou dissimulé plusieurs tex-
» tes essentiels dans le but de surprendre la bonne foi Il
des trois avocats, signataires de la consultation, « dont
» il calculait que l'opinion et les noms auraient en sa
» faveur une grande influence. »
» Ce passage est emprunté à la citation qui a été re-
mise à M. Nubar, au nom de M. de Lesseps et de ses
collègues.
» Nous sommes tout disposés à croire que si le vice-
roi d'Egypte n'est pas étranger à la campagne qui se
poursuit contre la Compagnie du canal de Suez, il est
étranger, du moins, à la façon dont cette campagne est
conduite. — Cela doit retomber sur M. Nubar.
» Mais laissons la justice suivre son cours, et exami-
nons incidemment et brièvement les deux questions sui-
vantes :
* Est ce que l'Angleterre, qui est un pays intelligent,
ne comprend pas la grande importance du canal de
Suez ? — Elle la comprend très-bien, au contraire. Seu-
lement, elle vise à faire de ce canal une propriété an_
glaise, en en faisant une propriété turque. Toutes ces
manœuvres se concentrent sur ce but.
» La seconde question est, peut-être, d'un intérêt plus
général, c'est celle-ci :
» Malgré l'opposition des Anglais, malgré le mauvais
vouloir du sultan et du vice-roi d'Egypte, le canal d -
Suez se fera-t-il ?
» On a longtemps soutenu qu'il était impossible ; au-
jourd'hui 011 n'oserait plus soutenir cela. Et puisqu'il est
possible, il se fera. Tout le monde y est intéressé, et
les Anglais plus que personne. Aussi, si, rebuté demain
et découragé, — ou bien, si, empêché par une opposi-
tion invincible, M. de Lesseps renonçait à poursuivre
son entreprise, l'Angleterre s'en emparerait aussitôt, et
alors on verrait arriver, comme par enchantement,
l'acquiescement de la Porte, et tomber, de même, le
mauvais vouloir du vice-roi actuel.
» On sait que l'Empereur a demandé un rapport sur
cette affaire à M. Emile Ollivier. Nous avons la con-
fiance que la lumière, une fois pleinement faite, ne
sera plus mise sous le boisseau. Un jour ou l'autre,
l'Angleterre persistant dans sa résistance, notre gou-
vernement sera forcé de dessiner nettement son attitude,
et de rendre ainsi un grand service aux Anglais eux-
mêmes, en rendant un grand service à l'humanité.
» A. KAEUFFER. »
COURRIER DE LYON.
29 décembre.
« Nous avons mis loyalement sous les yeux de nos
lecteurs le long plaidoyer de MM. Odilon Barrot, Du-
faure et Jules Favre en faveur d'Ismaïl-Pacha. Beau-
coup de personnes se sont scandalisées de voir ces trois
sommités du barreau français, et surtout du barreau li-
, béral, mettre leur talent au service d'une cause anti-
française , anticivilisatrice, qui ne rachète certes pas
ce défaut par l'évidence de son équité. On s'est étonné
encore plus du zèle avec lequel ces habiles légistes,
sortant de leur spécialité, ont déployé à l'appui de cette
thèse douteuse, outre les arguties de la légalité, des
considérations politiques et philanthropiques infiniment
moins plausibles, sinon tout à fait erronées.
» Pourtant, quoique l'abstention en pareil cas eût été
le meilleur parti à prendre, nous ne saurions être sur-
pris de ce que des avocats, obligés par état à défendre
des criminels les plus avérés, aient cru pouvoir em-
brasser la défense des ennemis du canal de Suez, et
plaider les circonstances atténuantes de cette avanie
d'un pacha turc, qu'on leur a sans doute présentée à
eux-mêmes sous le jour le plus innocent.
D Au lieu de récriminer stérilement sur une question
de convenance, nous croyons plus utile d'examiner le
fond même du débat. Ce n'est pas que nous voulions
entreprendre une réfutation complète de la thèse des
avocats de Nubar-Pacha. Une telle réponse ne peut être
faite comme il faut que par M. de Lesseps et ses dé-
fenseurs, non moins habiles, non moins illustres, non
moins convaincus que leurs redoutables adversaires, et
mieux en mesure que personne de démontrer la faus-
seté des assertions ou des documents qui ont servi de
base à la consultation en faveur du vice-roi d'Egypte.
Notre seul but est de soumettre au jugement du lec-
teur quelques observations sur certaines parties du
France; depuis deux mois, à peu près, les choses ont
changé. Il s'est trouvé un écrivain francais, - puis plu-
sieurs écrivains, — pour prendre en main la cause de
M. Nubar contre M. de Lesseps.
» Nous avons vu mieux que cela, — c'est-à-dire que
nous avons vu pire :
Plusieurs grands journaux, pour encaisser mille ou
deux mille francs, ont consenti à reproduire — à titre
d'annonce — l'article malveillant qui avait primitive-
ment paru dans une feuille financière. — Ce procédé
est déplorable et ne saurait être trop sévèrement qua-
lifié.
» Assurément, un journal ne prend pas ni ne peut
prendre la responsabilité des annonces qu'il accueille ;
mais un journal qui se respecte n'accueillera jamais
d'annonce qui soit en opposition avec la ligne qu'il
suit ou qui lui semble nuire à un grand intérêt public.
» Nos confrères de Paris n'ont pas su être dignes et
fermes en cette circonstance. Aussi la presse, en géné-
ral, n'y a pas gagné en considération.
» Après les articles hostiles, est venue une consulta-
tion d'avocats, également hostile. Celle-ci a fait du bruit
et de l'impression à cause des noms qui l'ont signée.
Quand on a vu MM. Odflon Barrot, Dufaure et Jules
Favre condamner la Compagnie et se prononcer en fa-
veur du vice-roi, on s'est inquiété, et le crédit de la
Compagnie en a sensiblement souffert.
» Aussi, cette consultation a été la goutte d'eau qui
fait déborder le vase.
» M. de Lesseps a compris que le silence n'était plus
possible, et que les réponses par la voie de la presse
étaient insuffisantes. Il a donc recouru à la justice, en
accusant formellement Nubar-Pacha, l'agent du vice-
roi, d'avoir » falsifié, altéré ou dissimulé plusieurs tex-
» tes essentiels dans le but de surprendre la bonne foi Il
des trois avocats, signataires de la consultation, « dont
» il calculait que l'opinion et les noms auraient en sa
» faveur une grande influence. »
» Ce passage est emprunté à la citation qui a été re-
mise à M. Nubar, au nom de M. de Lesseps et de ses
collègues.
» Nous sommes tout disposés à croire que si le vice-
roi d'Egypte n'est pas étranger à la campagne qui se
poursuit contre la Compagnie du canal de Suez, il est
étranger, du moins, à la façon dont cette campagne est
conduite. — Cela doit retomber sur M. Nubar.
» Mais laissons la justice suivre son cours, et exami-
nons incidemment et brièvement les deux questions sui-
vantes :
* Est ce que l'Angleterre, qui est un pays intelligent,
ne comprend pas la grande importance du canal de
Suez ? — Elle la comprend très-bien, au contraire. Seu-
lement, elle vise à faire de ce canal une propriété an_
glaise, en en faisant une propriété turque. Toutes ces
manœuvres se concentrent sur ce but.
» La seconde question est, peut-être, d'un intérêt plus
général, c'est celle-ci :
» Malgré l'opposition des Anglais, malgré le mauvais
vouloir du sultan et du vice-roi d'Egypte, le canal d -
Suez se fera-t-il ?
» On a longtemps soutenu qu'il était impossible ; au-
jourd'hui 011 n'oserait plus soutenir cela. Et puisqu'il est
possible, il se fera. Tout le monde y est intéressé, et
les Anglais plus que personne. Aussi, si, rebuté demain
et découragé, — ou bien, si, empêché par une opposi-
tion invincible, M. de Lesseps renonçait à poursuivre
son entreprise, l'Angleterre s'en emparerait aussitôt, et
alors on verrait arriver, comme par enchantement,
l'acquiescement de la Porte, et tomber, de même, le
mauvais vouloir du vice-roi actuel.
» On sait que l'Empereur a demandé un rapport sur
cette affaire à M. Emile Ollivier. Nous avons la con-
fiance que la lumière, une fois pleinement faite, ne
sera plus mise sous le boisseau. Un jour ou l'autre,
l'Angleterre persistant dans sa résistance, notre gou-
vernement sera forcé de dessiner nettement son attitude,
et de rendre ainsi un grand service aux Anglais eux-
mêmes, en rendant un grand service à l'humanité.
» A. KAEUFFER. »
COURRIER DE LYON.
29 décembre.
« Nous avons mis loyalement sous les yeux de nos
lecteurs le long plaidoyer de MM. Odilon Barrot, Du-
faure et Jules Favre en faveur d'Ismaïl-Pacha. Beau-
coup de personnes se sont scandalisées de voir ces trois
sommités du barreau français, et surtout du barreau li-
, béral, mettre leur talent au service d'une cause anti-
française , anticivilisatrice, qui ne rachète certes pas
ce défaut par l'évidence de son équité. On s'est étonné
encore plus du zèle avec lequel ces habiles légistes,
sortant de leur spécialité, ont déployé à l'appui de cette
thèse douteuse, outre les arguties de la légalité, des
considérations politiques et philanthropiques infiniment
moins plausibles, sinon tout à fait erronées.
» Pourtant, quoique l'abstention en pareil cas eût été
le meilleur parti à prendre, nous ne saurions être sur-
pris de ce que des avocats, obligés par état à défendre
des criminels les plus avérés, aient cru pouvoir em-
brasser la défense des ennemis du canal de Suez, et
plaider les circonstances atténuantes de cette avanie
d'un pacha turc, qu'on leur a sans doute présentée à
eux-mêmes sous le jour le plus innocent.
D Au lieu de récriminer stérilement sur une question
de convenance, nous croyons plus utile d'examiner le
fond même du débat. Ce n'est pas que nous voulions
entreprendre une réfutation complète de la thèse des
avocats de Nubar-Pacha. Une telle réponse ne peut être
faite comme il faut que par M. de Lesseps et ses dé-
fenseurs, non moins habiles, non moins illustres, non
moins convaincus que leurs redoutables adversaires, et
mieux en mesure que personne de démontrer la faus-
seté des assertions ou des documents qui ont servi de
base à la consultation en faveur du vice-roi d'Egypte.
Notre seul but est de soumettre au jugement du lec-
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