Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 décembre 1862 15 décembre 1862
Description : 1862/12/15 (A7,N156). 1862/12/15 (A7,N156).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033101
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 383
» Une conquête de 1,200 feddans sur les terrains
incultes de la propriété ;
» La mise en culture de Tfl feddans dans le dé-
sert, sur les terres de la concession, par des Bédouins
ou fellahs qui arriveront peu à peu à devenir, comme
ceux de l'Ouady, de bons et exacts fermiers;
» La rentrée complète des locations à leurs échéan-
ces là où le précédent propriétaire a laissé 36,000
francs d'arriérés, non recouvrés :
» Tels sont en somme ces résultats.
» J'ai la conviction que ce premier succès est d'un
heureux augure pour uii avenir prochain; car, je le
répète, nos revenus ne peuvent désormais qu'aug-
menter, et il est parfaitement acquis par l'expérience
que l'achat du domaine de l'Ouady a été une opé-
ration aussi utile à la grande oeuvre que vous pour-
suivez, monsieur le président, qu'aux intérêts finan-
ciers de la Compagnie.
» En effet, cette opération a donné un revenu de
plus de 7 0/0 assuré pour les trois années couran-
tes, à partir du mois de septembre dernier, par les
locations au taux actuel, auxquelles s'ajoutent cha-
que jour de nouveaux feddans mis en culture à des
prix réduits, mais progressifs, avec la presque cer-
titude d'être successivement porté à 9 et 10 0/0 par
l'augmentation des baux, assurés par l'aisance qui
commence à se répandre parmi nos cultivateurs.
Enrichis par leur récolte dont ils ont la libre jouis-
sance, ils ne trouveront certainement pas dur, dans
trois ans, de payer nos terres aux prix de location
des terres des autres provinces de l'Egypte placées
dans de bonnes conditions de fertilité et de situation.
» M. le clitf du service agricole, dans scn exposé
de situation et dans son bilan de l'Ouady, nous ac-
cuse un encaisse de 11,000 P. T. provenant des terres
concédées et défrichées en dehors de l'Ouady, terres
faisant partie de la concession.
» Ces résultats sont d'autant plus précieux que la
Compagnie ne fait aucun frais, aucune avance pour
cette colonisation graduelle et successive, entreprise
tout entière par les indigènes, Bédouins du désert,
attirés par les facilités et les bons exemples qui leur
sont donnés, ou fellahs des autres provinces, des-
cendant de nos travaux et attirés par leurs frères de
l'Ouady.
» Le mouvement est donné, et si le système
adopté n'est pas contrarié, on peut assurer qu'avant
un an il n'y aura pas un bassin le long du canal
d'eau douce, de Gassassine à ïoussoum et au Séra-
peum, qui ne soit en culture partielle, et ne de-
vienne par suite un centre d.) population indigène,
attachée au sol par ses travaux, et se dévouant à
la Compagnie dont elle sera une des ressources im-
portantes et une des forces dans l'avenir.
» Recevez, monsieur le président, le nouvelle as-
surance de mon respectueux et parfait dévouement.
» L'inspecteur général, agent supérieur par intérim,
» A. SALA.
» Alexandrie, IG octobie 18G2. »
UNE RECHUTE DU TIMES.
On lit dans le Times du 29 novembre:
« La terre d'Egypte garde ses deux merveilles natu-
relles. Le Nil est un des cours d'eau les plus puissants
et les plus mystérieux du monde, descendant de sour-
ces qui sont encore à peine devinées; il agit comme
une fontaine de vie sur les pays qu'il traverse: c'est
sur le Nil et par le Nil seulement que vivent les Egyp-
tiens. Au-delà de ses rives immédiates la terre est dé-
serte, et ce n'e^t que par ses eaux seules qu'une étroite
bande de territoire est rendue habitable à l'homme.
L'isthme est une aussi grande merveille que le fleuve,
quoique d'une manière différente. Il est une simple
langue de terre, mais il est la barrière entre l'Europe
et l'Asie. Ses quelques milles de sable et de marécage
sont placés en travers de l'exécution d'un gigantesque
projet, ayant pour but d'unir l'Orient et l'Occident; et
c'est là le rôle qu'ils ont joué pendant des siècles. Le
sol est semé des marques des anciennes entreprises et
des traces laissées par les générations successives dans
leurs luttes avec la nature. Enlever le Nil à l'Egypte,
ce serait comme enlever le soleil à la terre. Enlevez
l'isthme, et l'Egypte deviendra le rendez-vous du
monde.
» La tentative est si attrayante qu'elle n'a jamais
manqué d'avocats. Les Français nous en offrent le plus
récent exemple. Sans se laisser effrayer par les impé-
rissables souvenirs des échecs passés, ils ont une fois
de plus entrepris l'œuvre historique. Les monuments
du travail perdu et de l'ambition désappointée n'ont
pas de terreurs pour eux. L'Egypte a toujours été la
terre du labeur, la terre des grands ouvrages. Nulle
part les rois ne disposèrent de la puissance d'une popu-
lation aussi dense avec l'aide d'un corps de prêtres aussi
habiles. Un grand canal aurait été exactement l'ou-
vrage qui, s'il n'était complétement impraticable, au-
rait été praticable pour les pharaons. Ils pouvaient
mettre en mouvement tant de myriades de bras, d'a-
près des systèmes si excellents, que le résultat en était
une véritable organisation du travail. Cependant, quoi-
que dans ce genre ils aient accompli toute espèce de
prodiges et réalisé des faits qui sont un objet d'éton-
nement pour les ingénieurs modernes, ils n'ont jamais
coupé l'isthme de Suez. On retrouve à chaque pas les
commencements de leurs tentatives en lignes de ma-
çennerie enfouie et de tranchées à moitié comblées ;
mais les eaux de l'Asie n'ont jamais été amenées à se
mêler aux eaux de 1 Europe.
» Nos voltins réussiront-ils mieux? Ils semblent le
penser. Un télégramme vient de nous annoncer que
» Une conquête de 1,200 feddans sur les terrains
incultes de la propriété ;
» La mise en culture de Tfl feddans dans le dé-
sert, sur les terres de la concession, par des Bédouins
ou fellahs qui arriveront peu à peu à devenir, comme
ceux de l'Ouady, de bons et exacts fermiers;
» La rentrée complète des locations à leurs échéan-
ces là où le précédent propriétaire a laissé 36,000
francs d'arriérés, non recouvrés :
» Tels sont en somme ces résultats.
» J'ai la conviction que ce premier succès est d'un
heureux augure pour uii avenir prochain; car, je le
répète, nos revenus ne peuvent désormais qu'aug-
menter, et il est parfaitement acquis par l'expérience
que l'achat du domaine de l'Ouady a été une opé-
ration aussi utile à la grande oeuvre que vous pour-
suivez, monsieur le président, qu'aux intérêts finan-
ciers de la Compagnie.
» En effet, cette opération a donné un revenu de
plus de 7 0/0 assuré pour les trois années couran-
tes, à partir du mois de septembre dernier, par les
locations au taux actuel, auxquelles s'ajoutent cha-
que jour de nouveaux feddans mis en culture à des
prix réduits, mais progressifs, avec la presque cer-
titude d'être successivement porté à 9 et 10 0/0 par
l'augmentation des baux, assurés par l'aisance qui
commence à se répandre parmi nos cultivateurs.
Enrichis par leur récolte dont ils ont la libre jouis-
sance, ils ne trouveront certainement pas dur, dans
trois ans, de payer nos terres aux prix de location
des terres des autres provinces de l'Egypte placées
dans de bonnes conditions de fertilité et de situation.
» M. le clitf du service agricole, dans scn exposé
de situation et dans son bilan de l'Ouady, nous ac-
cuse un encaisse de 11,000 P. T. provenant des terres
concédées et défrichées en dehors de l'Ouady, terres
faisant partie de la concession.
» Ces résultats sont d'autant plus précieux que la
Compagnie ne fait aucun frais, aucune avance pour
cette colonisation graduelle et successive, entreprise
tout entière par les indigènes, Bédouins du désert,
attirés par les facilités et les bons exemples qui leur
sont donnés, ou fellahs des autres provinces, des-
cendant de nos travaux et attirés par leurs frères de
l'Ouady.
» Le mouvement est donné, et si le système
adopté n'est pas contrarié, on peut assurer qu'avant
un an il n'y aura pas un bassin le long du canal
d'eau douce, de Gassassine à ïoussoum et au Séra-
peum, qui ne soit en culture partielle, et ne de-
vienne par suite un centre d.) population indigène,
attachée au sol par ses travaux, et se dévouant à
la Compagnie dont elle sera une des ressources im-
portantes et une des forces dans l'avenir.
» Recevez, monsieur le président, le nouvelle as-
surance de mon respectueux et parfait dévouement.
» L'inspecteur général, agent supérieur par intérim,
» A. SALA.
» Alexandrie, IG octobie 18G2. »
UNE RECHUTE DU TIMES.
On lit dans le Times du 29 novembre:
« La terre d'Egypte garde ses deux merveilles natu-
relles. Le Nil est un des cours d'eau les plus puissants
et les plus mystérieux du monde, descendant de sour-
ces qui sont encore à peine devinées; il agit comme
une fontaine de vie sur les pays qu'il traverse: c'est
sur le Nil et par le Nil seulement que vivent les Egyp-
tiens. Au-delà de ses rives immédiates la terre est dé-
serte, et ce n'e^t que par ses eaux seules qu'une étroite
bande de territoire est rendue habitable à l'homme.
L'isthme est une aussi grande merveille que le fleuve,
quoique d'une manière différente. Il est une simple
langue de terre, mais il est la barrière entre l'Europe
et l'Asie. Ses quelques milles de sable et de marécage
sont placés en travers de l'exécution d'un gigantesque
projet, ayant pour but d'unir l'Orient et l'Occident; et
c'est là le rôle qu'ils ont joué pendant des siècles. Le
sol est semé des marques des anciennes entreprises et
des traces laissées par les générations successives dans
leurs luttes avec la nature. Enlever le Nil à l'Egypte,
ce serait comme enlever le soleil à la terre. Enlevez
l'isthme, et l'Egypte deviendra le rendez-vous du
monde.
» La tentative est si attrayante qu'elle n'a jamais
manqué d'avocats. Les Français nous en offrent le plus
récent exemple. Sans se laisser effrayer par les impé-
rissables souvenirs des échecs passés, ils ont une fois
de plus entrepris l'œuvre historique. Les monuments
du travail perdu et de l'ambition désappointée n'ont
pas de terreurs pour eux. L'Egypte a toujours été la
terre du labeur, la terre des grands ouvrages. Nulle
part les rois ne disposèrent de la puissance d'une popu-
lation aussi dense avec l'aide d'un corps de prêtres aussi
habiles. Un grand canal aurait été exactement l'ou-
vrage qui, s'il n'était complétement impraticable, au-
rait été praticable pour les pharaons. Ils pouvaient
mettre en mouvement tant de myriades de bras, d'a-
près des systèmes si excellents, que le résultat en était
une véritable organisation du travail. Cependant, quoi-
que dans ce genre ils aient accompli toute espèce de
prodiges et réalisé des faits qui sont un objet d'éton-
nement pour les ingénieurs modernes, ils n'ont jamais
coupé l'isthme de Suez. On retrouve à chaque pas les
commencements de leurs tentatives en lignes de ma-
çennerie enfouie et de tranchées à moitié comblées ;
mais les eaux de l'Asie n'ont jamais été amenées à se
mêler aux eaux de 1 Europe.
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