Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1862 15 décembre 1862
Description : 1862/12/15 (A7,N156). 1862/12/15 (A7,N156).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033101
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 381
peu de sa sympathie pour ceux qui ont accompli ce
magnifique progrès pour l'honneur de notre époque?
Cependant tout n'est pas fini. Il reste encore beau-
coup à faire, et même, en regardant de près à ce qui
est fait, le Times n'éprouve plus qu'une médiocre
satisfaction. La Méditerranée, il est vrai, est arrivée
au lac Timsah, mais elle n'y arrive que par le lac
Menzaleh. Par où donc veut-il qu'elle y vienne, puisque
le Menzaleh la sépare de Timsah ? Ce lac reçoit les eaux
de la Méditerranée, d'où par la tranchée du seuil il les
jette dans le bassin de Timsah. Comment les choses
peuvent-elles se passer autrement, et comment ja-
mais pourraient-elles se passer autrement? Nous
serions obligés au Times de nous l'apprendre.
Le Times a encore un autre motif de désespoir.
Port-Saïd et Timsah communiquent ensemble, il faut
l'avouer; le problème de la communication est résolu,
mais elle ne s'effectue encore que par un petit chenal.
Sans contredit ; mais le Times a-t-Il oublié le pro-
gramme des travaux ; a-t-il oublié que, justement
pour répondre à des clameurs dont il a pris sa part,
la Compagnie a décidé qu'elle exécuterait d'abord
par une simple rigole la jonction des deux mers,
parce que ce premier fait accompli mettait un terme
à toutes les incrédulités volontaires ou involontaires ?
Nous lui avons démontré plus haut que par la seule
arrivée de la Méditerranée au centre de l'isthme, au
point d'où l'ancien canal allait se réunir à la mer
Rouge, la question de cette jonction était vidée.
N'est-ce point là un grand résultat et un résultat
décisif, quoique non définitif, et le Times lui-même
pourrait-il le nier, quand il avoue que cet événe-
ment est de nature à produire une grande sensation
dans le monde ?
Par cet événement, de nombreux préjugés se trou-
vent dissipés. On ne nous parlera plus de ces inva-
sions de sables qui devaient encombrer le canal ; on
cessera d'épouvanter le public de ce fameux fossé
stagnant inventé par M, Stephenson. On n'objectera
plus qu'il n'est pas possible de trancher l'isthme en-
tre Timsah et la Méditerranée et de conduire cette mer
au-devant de la mer Rouge. On est forcé de renoncer
à toutes les vieilles fictions, et les adversaires du ca-
nal, délogés de leur premier terrain, seront réduits
à créer quelques fictions nouvelles. Mais, instruits par
les preuves réalisées, quel crédit trouveront-elles
dans le public ?
La Méditerranée est au lac Timsah : c'est un fait
énorme, nous ne saurions trop le répéter. Maintenant,
et le langage du Times nous le fait craindre, on peut
se retrancher derrière la question de l'avenir. Comme
on nous a dit que nous n'arriverions pas au lac
Timsah, on peut nous dire que nous n'arriverons pas
à la mer Rouge. Quand nous serons arrivés à la mer
Rouge, on pourra nous dire que nous n'y parvenons
que par un petit aqueduc. Quand nous aurons creusé
un chenal assez puissant pour les navires, et la
science nous a donné pour cela la vapeur et les
dragues indépendamment des bras de l'homme, on
pourra se récrier peut être encore que les ports ne
sont pas faits ou du moins qu'ils sont imparfaits. Lorsque
lss navires passeront, on nous dira que le canal ne
peut pas être entretenu. Lorsque cette supposition
sera détruite, on se rejettera sur les questions finan-
cières. Et enfin, au train dont vont certains esprits,
quand toutes ces sinistres prophéties seront démenties,
n'exprimera-t-on pas la crainte que quelque convul-
sion de la terre ou de la mer ne vienne engloutir le
canal?
Que notre confrère persiste donc dans son incré-
dulité! nous le regrettons, mais nous ne nous en
effrayons pas. Qu'il veuille bien dire que toute l'An-
gleterre est de son avis, nous ne le croyons pas;
et nous en avons pour preuve les manifestations
faites, à l'inauguration de Timsah, par les Anglais
de distinction qui ont assisté à cette cérémonie. Qu'il
s'appuie même sur le concours qu'il trouve en Egypte
parmi quelques individus de notre pays, mécontents,
désappointés ou congédiés, ou bien cosmopolites ta-
rés de l'intrigue, placés plus bas encore dans l'es-
time de ceux qu'ils prétendent servir que dans la
considération de ceux auxquels ils essaient de nuire,
nous savons jusqu'où peuvent aller le dépit, l'envie et
les convoitises qui veulent se substituer à autrui dans
une grande affaire; mais rien de tout cela ne nous
décourage ni ne nous atteint. Nous avons pour
nous la confiance du monde ; nous avons pour nous
les faits accomplis; nous avons pour nous les témoi-
gnages des visiteurs de tous les pays, qui, après
être allés inspecter les lieux, qui, après avoir voulu
voir sans se fier aux fables intéressées de ceux qui
n'ont pas vu, sont revenus ou convertis de leurs dou-
tes, ou corroborés dans leur foi ; témoignage dont
l'éminent M. Béhic a été récemment le dernier écho,
en proclamant, en public, avec toute l'autorité de sa
compétence, ce mot résumant les diverses phases
de l'examen auquel il venait de se livrer : « Le ca-
nal n'est pas à faire, il est fait. •> Nous avons, de
plus, la garantie de l'avenir, qui, d'étape en étape,
viendra successsivement répondre, par le fait, à toute
la série des argumentations alarmistes, comme le
présent a déjà répondu à celles que l'on opposait à la
possibilité d'amener la Méditerranée au cœur de
l'isthme.
Toutefois, l'incrédulité du Times est-elle elle-même
bien robuste, et n'entrevoit-il pas déjà le jour où il
sera contraint de l'abdiquer ? Pouvons-nous interpré-
ter autrement cette résurrection du chemin de fer
de l'Euphrate qu'il opère d'un signe de sa baguette?
peu de sa sympathie pour ceux qui ont accompli ce
magnifique progrès pour l'honneur de notre époque?
Cependant tout n'est pas fini. Il reste encore beau-
coup à faire, et même, en regardant de près à ce qui
est fait, le Times n'éprouve plus qu'une médiocre
satisfaction. La Méditerranée, il est vrai, est arrivée
au lac Timsah, mais elle n'y arrive que par le lac
Menzaleh. Par où donc veut-il qu'elle y vienne, puisque
le Menzaleh la sépare de Timsah ? Ce lac reçoit les eaux
de la Méditerranée, d'où par la tranchée du seuil il les
jette dans le bassin de Timsah. Comment les choses
peuvent-elles se passer autrement, et comment ja-
mais pourraient-elles se passer autrement? Nous
serions obligés au Times de nous l'apprendre.
Le Times a encore un autre motif de désespoir.
Port-Saïd et Timsah communiquent ensemble, il faut
l'avouer; le problème de la communication est résolu,
mais elle ne s'effectue encore que par un petit chenal.
Sans contredit ; mais le Times a-t-Il oublié le pro-
gramme des travaux ; a-t-il oublié que, justement
pour répondre à des clameurs dont il a pris sa part,
la Compagnie a décidé qu'elle exécuterait d'abord
par une simple rigole la jonction des deux mers,
parce que ce premier fait accompli mettait un terme
à toutes les incrédulités volontaires ou involontaires ?
Nous lui avons démontré plus haut que par la seule
arrivée de la Méditerranée au centre de l'isthme, au
point d'où l'ancien canal allait se réunir à la mer
Rouge, la question de cette jonction était vidée.
N'est-ce point là un grand résultat et un résultat
décisif, quoique non définitif, et le Times lui-même
pourrait-il le nier, quand il avoue que cet événe-
ment est de nature à produire une grande sensation
dans le monde ?
Par cet événement, de nombreux préjugés se trou-
vent dissipés. On ne nous parlera plus de ces inva-
sions de sables qui devaient encombrer le canal ; on
cessera d'épouvanter le public de ce fameux fossé
stagnant inventé par M, Stephenson. On n'objectera
plus qu'il n'est pas possible de trancher l'isthme en-
tre Timsah et la Méditerranée et de conduire cette mer
au-devant de la mer Rouge. On est forcé de renoncer
à toutes les vieilles fictions, et les adversaires du ca-
nal, délogés de leur premier terrain, seront réduits
à créer quelques fictions nouvelles. Mais, instruits par
les preuves réalisées, quel crédit trouveront-elles
dans le public ?
La Méditerranée est au lac Timsah : c'est un fait
énorme, nous ne saurions trop le répéter. Maintenant,
et le langage du Times nous le fait craindre, on peut
se retrancher derrière la question de l'avenir. Comme
on nous a dit que nous n'arriverions pas au lac
Timsah, on peut nous dire que nous n'arriverons pas
à la mer Rouge. Quand nous serons arrivés à la mer
Rouge, on pourra nous dire que nous n'y parvenons
que par un petit aqueduc. Quand nous aurons creusé
un chenal assez puissant pour les navires, et la
science nous a donné pour cela la vapeur et les
dragues indépendamment des bras de l'homme, on
pourra se récrier peut être encore que les ports ne
sont pas faits ou du moins qu'ils sont imparfaits. Lorsque
lss navires passeront, on nous dira que le canal ne
peut pas être entretenu. Lorsque cette supposition
sera détruite, on se rejettera sur les questions finan-
cières. Et enfin, au train dont vont certains esprits,
quand toutes ces sinistres prophéties seront démenties,
n'exprimera-t-on pas la crainte que quelque convul-
sion de la terre ou de la mer ne vienne engloutir le
canal?
Que notre confrère persiste donc dans son incré-
dulité! nous le regrettons, mais nous ne nous en
effrayons pas. Qu'il veuille bien dire que toute l'An-
gleterre est de son avis, nous ne le croyons pas;
et nous en avons pour preuve les manifestations
faites, à l'inauguration de Timsah, par les Anglais
de distinction qui ont assisté à cette cérémonie. Qu'il
s'appuie même sur le concours qu'il trouve en Egypte
parmi quelques individus de notre pays, mécontents,
désappointés ou congédiés, ou bien cosmopolites ta-
rés de l'intrigue, placés plus bas encore dans l'es-
time de ceux qu'ils prétendent servir que dans la
considération de ceux auxquels ils essaient de nuire,
nous savons jusqu'où peuvent aller le dépit, l'envie et
les convoitises qui veulent se substituer à autrui dans
une grande affaire; mais rien de tout cela ne nous
décourage ni ne nous atteint. Nous avons pour
nous la confiance du monde ; nous avons pour nous
les faits accomplis; nous avons pour nous les témoi-
gnages des visiteurs de tous les pays, qui, après
être allés inspecter les lieux, qui, après avoir voulu
voir sans se fier aux fables intéressées de ceux qui
n'ont pas vu, sont revenus ou convertis de leurs dou-
tes, ou corroborés dans leur foi ; témoignage dont
l'éminent M. Béhic a été récemment le dernier écho,
en proclamant, en public, avec toute l'autorité de sa
compétence, ce mot résumant les diverses phases
de l'examen auquel il venait de se livrer : « Le ca-
nal n'est pas à faire, il est fait. •> Nous avons, de
plus, la garantie de l'avenir, qui, d'étape en étape,
viendra successsivement répondre, par le fait, à toute
la série des argumentations alarmistes, comme le
présent a déjà répondu à celles que l'on opposait à la
possibilité d'amener la Méditerranée au cœur de
l'isthme.
Toutefois, l'incrédulité du Times est-elle elle-même
bien robuste, et n'entrevoit-il pas déjà le jour où il
sera contraint de l'abdiquer ? Pouvons-nous interpré-
ter autrement cette résurrection du chemin de fer
de l'Euphrate qu'il opère d'un signe de sa baguette?
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