Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1862 01 août 1862
Description : 1862/08/01 (A7,N147). 1862/08/01 (A7,N147).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033012
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 247
organes de la presse sur les conférences tenues par
M. Ferd. de Lesseps à l'Association polytechnique.
Nous complétons ces appréciations en donnant le
compte rendu fourni par la Correspondance Havas,
sous la date du 20 juillet, et reproduit par bon nom-
bre de feuilles des départements.
J. MONGIN.
« Les personnes qui n'ont pas assisté aux conféren-
ces sur les travaux du canal de Suez de M. Ferdinand
de Lesseps, en liraient certainement avec un vif inté-
rêt le compte rendu sténographié par M. Sabbatier.
Nous qui avons été privés d'assister à ces séances,
comme tant d'autres, nous avons lu ce compte rendu,
et le recommandons par la raison qu'il nous a causé le
plus grand plaisir, et que nous désirons le faire parta-
ger à d'auties.
» M. Ferdinand de Lesseps, qui a consacré son exis-
tence entière à l'œuvre la plus gigantesque des temps
présents, anciens, et, on peut le dire, des temps futurs,
est plein de son sujet. Il en parle avec amour, fier
d'une noble conquête faite au plus grand avantage du
monde entier. Il a eu pour partisans toutes les cours
de l'Europe, tous les cabinets, et s'il a dû en excepter
un auquel on est fondé à reprocher souvent trop de
personnalité, on peut dire encore que le peuple ne mar-
chait pas avec lui.
» M. de Lesseps ne blâme pas, il ne parle que très-
peu de lui-même, mais il cite avec une âme pénétrée
de reconnaissance tous ceux qui ont noblement servi
l'intérêt véritable des peuples. Nous citerons avec lui
une lettre du vice-roi Mohammed-Saïd. Elle fait l'éloge
d'un prince qui occupe, par la protection qu'il n'a pas
craint de donner à la canalisation de Suez, une place
parmi les plus élevées. Si l'on peut faire l'éloge de son
esprit et de sa haute intelligence en matière politique
et sociale, cette lettre ne fait pas moins l'éloge de son
cœur. »
Ici l'article reproduit la lettre de Mohammed-Saïd
à son précepteur, Kcenig-Bey, citée par M. Ferdinand
de Lesseps dans sa première conférence, et que, par
conséquent, nos lecteurs connaissent.
« Cet esprit élevé qui exprime si bien sa reconnais-
sance, devait comprendre encore une idée aussi gran-
diose que celle qu'il a aidée de ses trésors, de ses con-
seils et de toute l'influence qu'il pouvait avoir auprès
des cabinets de l'Europe. Aujourd'hui Son Altesse en
est récompensée. Elle se souvient que si le cabinet an-
glais lui a résisté, M. le comte Walewski a répondu
victorieusement à lord Palmerston que le peuple an -
glais et la presse forment les mêmes vœux que la
France, et pour nous servir d'une heureuse, expression
de M. de Lesseps, qu'une illustre protectrice a fait pour
le canal de Suez ce qu'une grande reine avait fait pour
la découverte du nouveau monde. Le canal de Suez,
Son Altesse le sait, a aussi son Isabelle la Catho-
lique. »
De son côté, le Siècle du 28 juillet s'exprime en
ces termes, au sujet des mêmes conférences :
« Il est difficile d'obtenir des succès plus éclatants et
plus mérités que ceux des conférences de l'Association
polytechnique. On peut voir chaque dimanche une
foule nombreuse qui assiège l'Ecole de médecine.
» Les Amphithéâtres sont trop petits et les derniers
venus stationnent dans la cour, voire même dans la
rue. Parmi ces succès, il en est un, plus grand encore
si c'est possible, c'est celui qu'a obtenu M. de Lesseps.
-Rien n'y a manqué, ni la grandeur et la popularité de
l'œuvre, dont M. de Lesseps a fait l'exposition, ni les
sympathies que cette œuvre lui a conquises, ni l'inté-
rêt du récit et la simplicité éloquente avec laquelle il
a été fait. Le percement de l'isthme de Suez est de-
venu un projet essentiellement français; c'est, comme
le disait récemment un orateur du parlement anglais,
une entreprise rivée dans les affections des Français.
Il suffit en effet de nous montrer quelque chose de
grand à accomplir pour que nous nous y attachions.
» Sans doute l'opposition au moins étrange de l'An-
gleterre a l'accomplissement de cette entreprise a pu
nous la faire prendre plus à cœur , mais ne serait-ce
pas parce qu'on croyait voir dans cette opposition des
motifs d'intérêt particulier? Aussi, lorsque M. Perdon-
net, le président de l'Association polytechique, l'intel-
ligent organisateur des conférences, qu'un récent dé-
cret a appelé à diriger une des premières écoles de la
France, l'Ecole centrale, lorsque M. Perdonnet, dis-je, a
présenté M. Ferdinand de Lesseps à l'assemblée, et qu'il
a dit avec sa bonhomie accoutumée : « Messieurs,
D avant de s'adresser à vous, M. Ferdinand de Lesseps
» désire que je vous le présente. En vérité, Messieurs,
» vous penserez comme moi que ce n'était nullement
» nécessaire. Quand on s'appelle Ferdinand de Lesseps,
» on n'a besoin d'être présenté à qui que ce soit, , des
bravos et des applaudissements prolongés ont couvert
ses paroles.
D M. de Lesseps, prenant alors la parole, a exposé
sur le ton d'une conversation familière la situation de
l'entreprise à laquelle, a-t-il dit, s'adressaient tant d'ap-
plaudissements patriotiques. Celte conférence a été
véritablement une leçon d'histoire et des plus intéres-
santes. Il ne s'agissait pas, en effet, de la construction
d'un canal ordinaire et dans un pays connu. Le canal
de Suez est presque la jonction de deux mondes, et le
pays qu'il traverse est plein de souvenirs intéressants.
» Nous sommes là près du séjour des Hébreux en
Egypte. On y trouve les ruines des villes dont il est
parlé dans la Bible, construites par eux dans leur dur
esclavage sous les Pharaons. C'est là que Moïse a été
sauvé des eaux, non du Nil même, mais d'un cours
d'eau qui se perd dans le Nil à peu de distance, et
porte encore le nom de rivière de Moïse. C'est aussi de
là que Moïse partit, suivi des fsraélites entonnant, le
premier hymne à la liberté qu'on ait entendu dans
ces contrées. M. de Lesseps a fait suivre, sur la carte,
à ses auditeurs émus, la marche de ce petit peuple
grand par ses idées, sa gloire et sa chute. On lira avec
le plus grand intérêt la conférence de M. de Lesseps,
publiée sous les auspices de l'Association polytechni-
que, où se trouvent de nombreux détails sur les tra-
vaux du canal, le sort des ouvriers, la géographie du
pays, la marche du peuple hébreux, et le passage de
la mer Rouge par ce peuple. » FÉLIX HEMENT. »
organes de la presse sur les conférences tenues par
M. Ferd. de Lesseps à l'Association polytechnique.
Nous complétons ces appréciations en donnant le
compte rendu fourni par la Correspondance Havas,
sous la date du 20 juillet, et reproduit par bon nom-
bre de feuilles des départements.
J. MONGIN.
« Les personnes qui n'ont pas assisté aux conféren-
ces sur les travaux du canal de Suez de M. Ferdinand
de Lesseps, en liraient certainement avec un vif inté-
rêt le compte rendu sténographié par M. Sabbatier.
Nous qui avons été privés d'assister à ces séances,
comme tant d'autres, nous avons lu ce compte rendu,
et le recommandons par la raison qu'il nous a causé le
plus grand plaisir, et que nous désirons le faire parta-
ger à d'auties.
» M. Ferdinand de Lesseps, qui a consacré son exis-
tence entière à l'œuvre la plus gigantesque des temps
présents, anciens, et, on peut le dire, des temps futurs,
est plein de son sujet. Il en parle avec amour, fier
d'une noble conquête faite au plus grand avantage du
monde entier. Il a eu pour partisans toutes les cours
de l'Europe, tous les cabinets, et s'il a dû en excepter
un auquel on est fondé à reprocher souvent trop de
personnalité, on peut dire encore que le peuple ne mar-
chait pas avec lui.
» M. de Lesseps ne blâme pas, il ne parle que très-
peu de lui-même, mais il cite avec une âme pénétrée
de reconnaissance tous ceux qui ont noblement servi
l'intérêt véritable des peuples. Nous citerons avec lui
une lettre du vice-roi Mohammed-Saïd. Elle fait l'éloge
d'un prince qui occupe, par la protection qu'il n'a pas
craint de donner à la canalisation de Suez, une place
parmi les plus élevées. Si l'on peut faire l'éloge de son
esprit et de sa haute intelligence en matière politique
et sociale, cette lettre ne fait pas moins l'éloge de son
cœur. »
Ici l'article reproduit la lettre de Mohammed-Saïd
à son précepteur, Kcenig-Bey, citée par M. Ferdinand
de Lesseps dans sa première conférence, et que, par
conséquent, nos lecteurs connaissent.
« Cet esprit élevé qui exprime si bien sa reconnais-
sance, devait comprendre encore une idée aussi gran-
diose que celle qu'il a aidée de ses trésors, de ses con-
seils et de toute l'influence qu'il pouvait avoir auprès
des cabinets de l'Europe. Aujourd'hui Son Altesse en
est récompensée. Elle se souvient que si le cabinet an-
glais lui a résisté, M. le comte Walewski a répondu
victorieusement à lord Palmerston que le peuple an -
glais et la presse forment les mêmes vœux que la
France, et pour nous servir d'une heureuse, expression
de M. de Lesseps, qu'une illustre protectrice a fait pour
le canal de Suez ce qu'une grande reine avait fait pour
la découverte du nouveau monde. Le canal de Suez,
Son Altesse le sait, a aussi son Isabelle la Catho-
lique. »
De son côté, le Siècle du 28 juillet s'exprime en
ces termes, au sujet des mêmes conférences :
« Il est difficile d'obtenir des succès plus éclatants et
plus mérités que ceux des conférences de l'Association
polytechnique. On peut voir chaque dimanche une
foule nombreuse qui assiège l'Ecole de médecine.
» Les Amphithéâtres sont trop petits et les derniers
venus stationnent dans la cour, voire même dans la
rue. Parmi ces succès, il en est un, plus grand encore
si c'est possible, c'est celui qu'a obtenu M. de Lesseps.
-Rien n'y a manqué, ni la grandeur et la popularité de
l'œuvre, dont M. de Lesseps a fait l'exposition, ni les
sympathies que cette œuvre lui a conquises, ni l'inté-
rêt du récit et la simplicité éloquente avec laquelle il
a été fait. Le percement de l'isthme de Suez est de-
venu un projet essentiellement français; c'est, comme
le disait récemment un orateur du parlement anglais,
une entreprise rivée dans les affections des Français.
Il suffit en effet de nous montrer quelque chose de
grand à accomplir pour que nous nous y attachions.
» Sans doute l'opposition au moins étrange de l'An-
gleterre a l'accomplissement de cette entreprise a pu
nous la faire prendre plus à cœur , mais ne serait-ce
pas parce qu'on croyait voir dans cette opposition des
motifs d'intérêt particulier? Aussi, lorsque M. Perdon-
net, le président de l'Association polytechique, l'intel-
ligent organisateur des conférences, qu'un récent dé-
cret a appelé à diriger une des premières écoles de la
France, l'Ecole centrale, lorsque M. Perdonnet, dis-je, a
présenté M. Ferdinand de Lesseps à l'assemblée, et qu'il
a dit avec sa bonhomie accoutumée : « Messieurs,
D avant de s'adresser à vous, M. Ferdinand de Lesseps
» désire que je vous le présente. En vérité, Messieurs,
» vous penserez comme moi que ce n'était nullement
» nécessaire. Quand on s'appelle Ferdinand de Lesseps,
» on n'a besoin d'être présenté à qui que ce soit, , des
bravos et des applaudissements prolongés ont couvert
ses paroles.
D M. de Lesseps, prenant alors la parole, a exposé
sur le ton d'une conversation familière la situation de
l'entreprise à laquelle, a-t-il dit, s'adressaient tant d'ap-
plaudissements patriotiques. Celte conférence a été
véritablement une leçon d'histoire et des plus intéres-
santes. Il ne s'agissait pas, en effet, de la construction
d'un canal ordinaire et dans un pays connu. Le canal
de Suez est presque la jonction de deux mondes, et le
pays qu'il traverse est plein de souvenirs intéressants.
» Nous sommes là près du séjour des Hébreux en
Egypte. On y trouve les ruines des villes dont il est
parlé dans la Bible, construites par eux dans leur dur
esclavage sous les Pharaons. C'est là que Moïse a été
sauvé des eaux, non du Nil même, mais d'un cours
d'eau qui se perd dans le Nil à peu de distance, et
porte encore le nom de rivière de Moïse. C'est aussi de
là que Moïse partit, suivi des fsraélites entonnant, le
premier hymne à la liberté qu'on ait entendu dans
ces contrées. M. de Lesseps a fait suivre, sur la carte,
à ses auditeurs émus, la marche de ce petit peuple
grand par ses idées, sa gloire et sa chute. On lira avec
le plus grand intérêt la conférence de M. de Lesseps,
publiée sous les auspices de l'Association polytechni-
que, où se trouvent de nombreux détails sur les tra-
vaux du canal, le sort des ouvriers, la géographie du
pays, la marche du peuple hébreux, et le passage de
la mer Rouge par ce peuple. » FÉLIX HEMENT. »
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