Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1862 15 mai 1862
Description : 1862/05/15 (A7,N142). 1862/05/15 (A7,N142).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032966
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 161
M. ROBINET : On a vanté, on a admiré les monuments
égyptiens et romains ; mais. on s'est toujours trop peu
rappelé les immenses sacrifices humains que ces cons-
tructions ont coûtés. Il n'y a pas trente ans que, dans
cette même Égypte, le canal de Madhmoudié exigeait
le sacrifice de près de vingt mille hommes. L'oeuvre de
Suez est plus grande que celle-là : elle n'est pas un
sujet de larmes; elle ne rappelle que les bienfaits de
l'humanité, la liberté et le bonheur.
M. le président, en commençant son exposé, a bien
voulu rappeler les vœux que les congrès scientifiques
de France ont émis pour le succès de sa grande entre-
prise. Ces vœux sont une de nos gloires. Pendant sept
années, sur la proposition d'un Je nos collègues les plus
distingués, M. l'abbé Baruffi, le même vœu a été re-
nouvelé. Le congrès n'a été, sur ce point, que l'inter-
prète de la pensée publique en France ; il a voulu pro-
tester contre l'accusation si souvent portée contre la
nation française d'être une nation frivole.
M. le président, avant d'inviter le congrès à émettre
un vœu en l'honneur du chef du percement de l'isthme
de Suez, veut exprimer à quel point l'assemblée est
flattée d'avoir été choisie pour théâtre de cette com-
munication de premier ordre.
Une proposition de M. Mahias, en l'honneur de M. Fer-
dinand de Lesseps, est votée par acclamation par le
congrès, dont chaque membre lui adresse en particulier
les plus chaudes félicitations.
Le congrès prend ensuite en considération une pro-
position de M. de Froville, tendant à ce que, lors de
l'inauguration du canal de Suez, le congrès se fasse
représenter par plusieurs membres à cette mémorable
cérémonie.
Pour extrait : FLEURY.
LA PRESSE ET L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 1er MAI.
Nous pouvons dire que le jugement de la presse
française, sur l'impression produite par le rapport de
M. Ferd. de Lesseps, et les résultats satisfaisants de
l'assemblée générale, ont été à peu près unanimes.
Les principaux journaux politiques, industriels et
financiers de Paris, la presse départementale tout
entière ont signalé comme nous l'avons fait nous
même l'accord, la résolution, la confiance qui ont
caractérisé cette réunion, l'unanimité avec laquelle
toutes les propositions présentées à la suite du rap-
port ont été adoptées, et les remercîments enthou-
siastes et spontanés offerts à l'honorable président.
La situation morale, matérielle et financière de la
Compagnie exposée dans le rapport semble avoir re-
doublé les convictions de tous ces organes de la
publicité, sur le succès définitif de l'œuvre à laquelle
ils ont prêté un concours puissant et éclairé, au-
quel nous ne cesserons de rendre hommage.
La discussion, nous l'avons dit souvent, est la
première force qui ait soutenu dans ses moments
difficiles l'entreprise du percement de l'isthme, et c'est
jusqu'au bout celle sur laquelle elle s'appuiera,
parce que la lumière et l'opinion sont les deux plus
efficaces soutiens des bonnes causes et des grandes
affaires.
Nous regrettons de ne pouvoir citer les extraits
des nombreux journaux qui se sont occupés de la
séance du 1er mai et ont donné leur pleine approba-
tion aux votes importants et remarquables qui l'ont
conclue. Il faudrait en effet citer les journaux les
plus considérables de Paris et des départements. Il
nous faudrait également reproduire bon nombre d'or-
ganes de la presse étrangère et spécialement de la
presse anglaise. Toutefois nous ferons une excep-
tion pour le compte rendu que dans sa correspondance
parisienne le Times, entre autres, a soumis à ses lec-
teurs. On y trouvera une preuve de plus des chan-
gements qui s'opèrent tous les jours et que nous
signalions plus haut dans le sein de l'opinion an-
glaise relativement au canal de Suez.
Voici comment s'exprime le Times du 3 mai :
« L'assemblée annuelle des actionnaires de la Com-
pagnie du canal de Suez a été tenue le 1er mai dans
la grande salle de Herz. La salle était comble et des
sièges réservés étaient occupés par des dames en
toilettes élégantes. M. Ferdinand de Lesseps prési-
dait. D'abord un membre du comité de direction a
lu le rapport des recettes et des dépenses de la Com-
pagnie pendant l'année finissant au 30 avril dernier.
» Ce rapport a été bien accueilli, et l'une de ses par-
ties dans laquelle il était fait allusion aux efforts
infatigables de M. de Lesseps pour défendre les in-
térêts de la Compagnie, a été saluée d'une triple
salve d'applaudissements. Un des directeurs a lu un
autre rapport exposant l'état des travaux et les pro-
grès faits jusqu'ici dans l'exécution du canal. cette
lecture a également excité une explosion d'applau-
dissements. M. de Lesseps s'est alors levé et a pré-
senté sur l'état général de la Compagnie un compte-
rendu écouté avec la plus grande attention. Ce do-
cument contient plusieurs faits très-intéressants. Il
en résulte que dans l'opinion de l'ingénieur en chef,
aucun doute n'existe sur l'union des eaux de la mer
Rouge avec celle de la Méditerranée dans l'espace
de quelques mois. Port-Saïd est commencé et con-
tient déjà une population de 1,000 Européens et de
2,000 Arabes. La santé des indigènes employés au
creusement des tranchées a été des plus satisfai-
santes.
» La mortalité n'a pas excédé 2 sur 10,000. M. de Les-
seps, en parlant des indigènes employés par la Com-
pagnie, a lu un télégramme de l'ingénieur daté de
Timsah, 29 avril, annonçant que la pose de la pre-
mière pierre de la ville nouvelle avait été l'occasion
de grandes réjouissances parmi les Arabes. Il a ajouté
qu'il y avait actuellement 26,000 travaillejiçâ--ii^QS
1-i 1- -t il
M. ROBINET : On a vanté, on a admiré les monuments
égyptiens et romains ; mais. on s'est toujours trop peu
rappelé les immenses sacrifices humains que ces cons-
tructions ont coûtés. Il n'y a pas trente ans que, dans
cette même Égypte, le canal de Madhmoudié exigeait
le sacrifice de près de vingt mille hommes. L'oeuvre de
Suez est plus grande que celle-là : elle n'est pas un
sujet de larmes; elle ne rappelle que les bienfaits de
l'humanité, la liberté et le bonheur.
M. le président, en commençant son exposé, a bien
voulu rappeler les vœux que les congrès scientifiques
de France ont émis pour le succès de sa grande entre-
prise. Ces vœux sont une de nos gloires. Pendant sept
années, sur la proposition d'un Je nos collègues les plus
distingués, M. l'abbé Baruffi, le même vœu a été re-
nouvelé. Le congrès n'a été, sur ce point, que l'inter-
prète de la pensée publique en France ; il a voulu pro-
tester contre l'accusation si souvent portée contre la
nation française d'être une nation frivole.
M. le président, avant d'inviter le congrès à émettre
un vœu en l'honneur du chef du percement de l'isthme
de Suez, veut exprimer à quel point l'assemblée est
flattée d'avoir été choisie pour théâtre de cette com-
munication de premier ordre.
Une proposition de M. Mahias, en l'honneur de M. Fer-
dinand de Lesseps, est votée par acclamation par le
congrès, dont chaque membre lui adresse en particulier
les plus chaudes félicitations.
Le congrès prend ensuite en considération une pro-
position de M. de Froville, tendant à ce que, lors de
l'inauguration du canal de Suez, le congrès se fasse
représenter par plusieurs membres à cette mémorable
cérémonie.
Pour extrait : FLEURY.
LA PRESSE ET L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 1er MAI.
Nous pouvons dire que le jugement de la presse
française, sur l'impression produite par le rapport de
M. Ferd. de Lesseps, et les résultats satisfaisants de
l'assemblée générale, ont été à peu près unanimes.
Les principaux journaux politiques, industriels et
financiers de Paris, la presse départementale tout
entière ont signalé comme nous l'avons fait nous
même l'accord, la résolution, la confiance qui ont
caractérisé cette réunion, l'unanimité avec laquelle
toutes les propositions présentées à la suite du rap-
port ont été adoptées, et les remercîments enthou-
siastes et spontanés offerts à l'honorable président.
La situation morale, matérielle et financière de la
Compagnie exposée dans le rapport semble avoir re-
doublé les convictions de tous ces organes de la
publicité, sur le succès définitif de l'œuvre à laquelle
ils ont prêté un concours puissant et éclairé, au-
quel nous ne cesserons de rendre hommage.
La discussion, nous l'avons dit souvent, est la
première force qui ait soutenu dans ses moments
difficiles l'entreprise du percement de l'isthme, et c'est
jusqu'au bout celle sur laquelle elle s'appuiera,
parce que la lumière et l'opinion sont les deux plus
efficaces soutiens des bonnes causes et des grandes
affaires.
Nous regrettons de ne pouvoir citer les extraits
des nombreux journaux qui se sont occupés de la
séance du 1er mai et ont donné leur pleine approba-
tion aux votes importants et remarquables qui l'ont
conclue. Il faudrait en effet citer les journaux les
plus considérables de Paris et des départements. Il
nous faudrait également reproduire bon nombre d'or-
ganes de la presse étrangère et spécialement de la
presse anglaise. Toutefois nous ferons une excep-
tion pour le compte rendu que dans sa correspondance
parisienne le Times, entre autres, a soumis à ses lec-
teurs. On y trouvera une preuve de plus des chan-
gements qui s'opèrent tous les jours et que nous
signalions plus haut dans le sein de l'opinion an-
glaise relativement au canal de Suez.
Voici comment s'exprime le Times du 3 mai :
« L'assemblée annuelle des actionnaires de la Com-
pagnie du canal de Suez a été tenue le 1er mai dans
la grande salle de Herz. La salle était comble et des
sièges réservés étaient occupés par des dames en
toilettes élégantes. M. Ferdinand de Lesseps prési-
dait. D'abord un membre du comité de direction a
lu le rapport des recettes et des dépenses de la Com-
pagnie pendant l'année finissant au 30 avril dernier.
» Ce rapport a été bien accueilli, et l'une de ses par-
ties dans laquelle il était fait allusion aux efforts
infatigables de M. de Lesseps pour défendre les in-
térêts de la Compagnie, a été saluée d'une triple
salve d'applaudissements. Un des directeurs a lu un
autre rapport exposant l'état des travaux et les pro-
grès faits jusqu'ici dans l'exécution du canal. cette
lecture a également excité une explosion d'applau-
dissements. M. de Lesseps s'est alors levé et a pré-
senté sur l'état général de la Compagnie un compte-
rendu écouté avec la plus grande attention. Ce do-
cument contient plusieurs faits très-intéressants. Il
en résulte que dans l'opinion de l'ingénieur en chef,
aucun doute n'existe sur l'union des eaux de la mer
Rouge avec celle de la Méditerranée dans l'espace
de quelques mois. Port-Saïd est commencé et con-
tient déjà une population de 1,000 Européens et de
2,000 Arabes. La santé des indigènes employés au
creusement des tranchées a été des plus satisfai-
santes.
» La mortalité n'a pas excédé 2 sur 10,000. M. de Les-
seps, en parlant des indigènes employés par la Com-
pagnie, a lu un télégramme de l'ingénieur daté de
Timsah, 29 avril, annonçant que la pose de la pre-
mière pierre de la ville nouvelle avait été l'occasion
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