Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1862 15 mai 1862
Description : 1862/05/15 (A7,N142). 1862/05/15 (A7,N142).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032966
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 159
adressé à M. Ferdinand de Lesseps, président fonda-
teur de la Compagnie universelle du canal de Suez,
l'invitation de faire partie de cette réunion distin-
guée, et en même temps de vouloir bien assister à
l'une des séances prochaines où devait s'agiter la
question du grand projet à la tête duquel il est
placé. Cette double invitation résumait et couron-
nait en quelque sorte tous les témoignages de solli-
citude et de concours qu'en chacune de ses sessions
le congrès n'a cessé de décerner à cette œuvre. Le
représentant du canal de Suez s'est empressé d'y
répondre par une double acceptation, et le 25 avril
il était présent à la séance à laquelle il avait été
spécialement appelé.
Nous sommes heureux de pouvoir offrir à nos lec-
teurs une analyse étendue du procès-verbal de cette
séance. Ils y trouveront une nouvelle manifestation
de ces profondes sympathies que l'entreprise inspire
à tous les nobles esprits, et la confiance dont l'ac-
compagnent les corps les plus éclairés.
ERNEST DESPLACES.
CONGRÈS SCIENTIFIQUE DE FRANCE.
SECTON D'AGRICULTURE.
Séance du 25 avril 18G2.
Présidence de M. CIIALLE.
Siègent au bureau :
MM. Ferdinand de Lesseps ; l'abbé Chamousset ; le duc
d'Harcourt; Belgrand; Lecoq (de Clermont) ; Jou-
vin, professeur de chimie ; le marquis de Fournès,
secrétaire général.
M. BELLOT a la parole pour donner lecture d'un mé-
moire sur l'état d'avancement des travaux de l'isthme
de Suez.
M. FERDIXAND DE LESSEPS lui succède et entre lui-
même dans les détails les plus complets et les plus in-
téressants sur la grande œuvre qu'il a conçue et qu'il
dirige avec une si rare persévérance. M. de Lesseps
remercie d'abord le congrès des marques de sympa-
thie constantes qu'a données depuis sept ans cette as-
semblée à l'entreprise du canal de Suez. Ses vœux cha-
leureux et répétés ont beaucoup contribué à soutenir
les courages de ceux pour qui ils étaient formés. M. de
Lesseps ne voit pas de meilleur moyen d'initier l'as-
semblée aux travaux accomplis dans l'isthme, que de
faire avec elle, sur la carte dont il a distribué plusieurs
exemplaires dans la salle, le voyage qu'il a accompli
lui-même, il y a quinze jours à peine. Il partira donc
de Port-Saïd, entrée du canal dans la Méditerranée, en
priant chacun de le suivre dans son trajet.
On travaille activement à la jetée nord-ouest de
Port-Saïd ; seulement, comme on ne trouverait de pierres
qu'au milieu de l'isthme, et que le transport de ces
pierres dans l'état actuel du canal serait trop dispen-
dieux, il a fallu aller en chercher par la mer. On les a
trouvées et prises non loin d'Alexandrie, a l'endroit
appelé les bains de Cléopàtre, précisément à la place
où débarquèrent les Français il y a soixante-quatre
ans. Mais comme cette jetée doit avoir 3,000 mètres
d'étendue, on a pensé, pour éviter des diflicultés de
transport, 1t construire à égale distance de la plage et
de l'extrémité projetée de cette digue, en d'autres ter-
mes, à 1,500 mètres en mer, un îlot en bois sur pilotis
en fer, où les navires iraient déposer leurs charge-
ments de pierres. Pour cela, il a fallu planter en mer,
ii une profondeur de 10 mètres, soixante-dix pieux qui
doivent supporter un tillac dont la moitié est déjà
placée. On avait beaucoup dit que les pieux, aussi bien
que les blocs de pierre, s'engloutiraient dans les vases
pour ne plus reparaître. Les pieux sont restés et les
blocs déjà jetés se sont recouverts d'algues, ce qui
indique qu'ils ne se déplacent pas. On s'était fait d'é-
tranges illusions sur ce qu'on appelait les vases voya-
geuses, sous prétexte que le nom de Péluse si-
gnifiant boue, la baie de Péluse ne devait être qu'un
étang de boue. On parlait de l'existence d'une mer de
boue qui devait faire obstacle à tous les travaux, aussi
bien qu'à la navigation. Mais les boues de Péluse sont
des boues dans l'intérieur des terres qui ne vont pas
jusqu'au rivage de la mer. La plage de Port-Saïd est sa-
bleuse et belle comme nos plus belles plages de France.
Dans le lac Menzaleh, on trouve les boues ; mais ces
boues ne retombent pas après le travail, comme on
l'avait prédit; les déblais boueux se durcissent et se
maintiennent. De plus, ils n'engendrent aucun miasme,
aucune insalubrité. M. de Lesseps a parcouru ces ma-
rais par des chaleurs de 45 degrés et n'a point été in-
commodé. Les boues des lacs sont très-salées; elles ont
jusqu'à 9 0/0 de salure, trois fois plus que l'eau de
mer.
A Kantara, on ne trouve pas d'eau douce ; la Com-
pagnie s'en est procuré en détournant l'ancienne bran-
che pélusiaque. C'est près de là qu'on a retrouvé ces
briqueteries dont parle la Bible, et à propos desquelles
les Hébreux formulèrent tant de plaintes contre les
Egyptiens. On avait alors et on a encore l'habitude
dans ces contrées de mêler de la paille à l'argile dont
on veut faire des briques. Un jour, les Egyptiens vou-
lurent forcer les Hébreux à faire beaucoup plus de bri-
ques en ne leur donnant pas plus de paille. Ce fut là un
des grands griefs de Moïse. La Compagnie de Suez a
établi des briqueteries au même endroit.
Les tempêtes de sable, les sables voyageurs, comme
on les nomme, étaient le danger le plus sérieux dont
eût à se préoccuper la Compagnie. Ces sables poussés
par les vents étésiens, les vents de nord-ouest, arrivent
dans l'isthme de deux manières : d'abord en poussière
dans l'air, ces sables n'ont jamais fait que traverser
l'isthme pour aller s'abattre et se fixer en montagnes
de près de 400 pieds de hauteur, sur les frontières de
Syrie, aux environs d'EI-Arish. Le second mode d'en-
vahissement des sables est encore dû à l'action du
vent qui les pousse et les roule sur la superficie du
sol. Sous cette forme, ils pourraient gêner les travaux,
s'ils n'étaient arrêtés dans leur marche naturellement
par des dunes comme au bord des lacs qui ne reçoivent
jamais de sables. Dans la partie de l'isthme la plus ex-
posée à ces invasions, dans le parcours de 14 kilomètres
adressé à M. Ferdinand de Lesseps, président fonda-
teur de la Compagnie universelle du canal de Suez,
l'invitation de faire partie de cette réunion distin-
guée, et en même temps de vouloir bien assister à
l'une des séances prochaines où devait s'agiter la
question du grand projet à la tête duquel il est
placé. Cette double invitation résumait et couron-
nait en quelque sorte tous les témoignages de solli-
citude et de concours qu'en chacune de ses sessions
le congrès n'a cessé de décerner à cette œuvre. Le
représentant du canal de Suez s'est empressé d'y
répondre par une double acceptation, et le 25 avril
il était présent à la séance à laquelle il avait été
spécialement appelé.
Nous sommes heureux de pouvoir offrir à nos lec-
teurs une analyse étendue du procès-verbal de cette
séance. Ils y trouveront une nouvelle manifestation
de ces profondes sympathies que l'entreprise inspire
à tous les nobles esprits, et la confiance dont l'ac-
compagnent les corps les plus éclairés.
ERNEST DESPLACES.
CONGRÈS SCIENTIFIQUE DE FRANCE.
SECTON D'AGRICULTURE.
Séance du 25 avril 18G2.
Présidence de M. CIIALLE.
Siègent au bureau :
MM. Ferdinand de Lesseps ; l'abbé Chamousset ; le duc
d'Harcourt; Belgrand; Lecoq (de Clermont) ; Jou-
vin, professeur de chimie ; le marquis de Fournès,
secrétaire général.
M. BELLOT a la parole pour donner lecture d'un mé-
moire sur l'état d'avancement des travaux de l'isthme
de Suez.
M. FERDIXAND DE LESSEPS lui succède et entre lui-
même dans les détails les plus complets et les plus in-
téressants sur la grande œuvre qu'il a conçue et qu'il
dirige avec une si rare persévérance. M. de Lesseps
remercie d'abord le congrès des marques de sympa-
thie constantes qu'a données depuis sept ans cette as-
semblée à l'entreprise du canal de Suez. Ses vœux cha-
leureux et répétés ont beaucoup contribué à soutenir
les courages de ceux pour qui ils étaient formés. M. de
Lesseps ne voit pas de meilleur moyen d'initier l'as-
semblée aux travaux accomplis dans l'isthme, que de
faire avec elle, sur la carte dont il a distribué plusieurs
exemplaires dans la salle, le voyage qu'il a accompli
lui-même, il y a quinze jours à peine. Il partira donc
de Port-Saïd, entrée du canal dans la Méditerranée, en
priant chacun de le suivre dans son trajet.
On travaille activement à la jetée nord-ouest de
Port-Saïd ; seulement, comme on ne trouverait de pierres
qu'au milieu de l'isthme, et que le transport de ces
pierres dans l'état actuel du canal serait trop dispen-
dieux, il a fallu aller en chercher par la mer. On les a
trouvées et prises non loin d'Alexandrie, a l'endroit
appelé les bains de Cléopàtre, précisément à la place
où débarquèrent les Français il y a soixante-quatre
ans. Mais comme cette jetée doit avoir 3,000 mètres
d'étendue, on a pensé, pour éviter des diflicultés de
transport, 1t construire à égale distance de la plage et
de l'extrémité projetée de cette digue, en d'autres ter-
mes, à 1,500 mètres en mer, un îlot en bois sur pilotis
en fer, où les navires iraient déposer leurs charge-
ments de pierres. Pour cela, il a fallu planter en mer,
ii une profondeur de 10 mètres, soixante-dix pieux qui
doivent supporter un tillac dont la moitié est déjà
placée. On avait beaucoup dit que les pieux, aussi bien
que les blocs de pierre, s'engloutiraient dans les vases
pour ne plus reparaître. Les pieux sont restés et les
blocs déjà jetés se sont recouverts d'algues, ce qui
indique qu'ils ne se déplacent pas. On s'était fait d'é-
tranges illusions sur ce qu'on appelait les vases voya-
geuses, sous prétexte que le nom de Péluse si-
gnifiant boue, la baie de Péluse ne devait être qu'un
étang de boue. On parlait de l'existence d'une mer de
boue qui devait faire obstacle à tous les travaux, aussi
bien qu'à la navigation. Mais les boues de Péluse sont
des boues dans l'intérieur des terres qui ne vont pas
jusqu'au rivage de la mer. La plage de Port-Saïd est sa-
bleuse et belle comme nos plus belles plages de France.
Dans le lac Menzaleh, on trouve les boues ; mais ces
boues ne retombent pas après le travail, comme on
l'avait prédit; les déblais boueux se durcissent et se
maintiennent. De plus, ils n'engendrent aucun miasme,
aucune insalubrité. M. de Lesseps a parcouru ces ma-
rais par des chaleurs de 45 degrés et n'a point été in-
commodé. Les boues des lacs sont très-salées; elles ont
jusqu'à 9 0/0 de salure, trois fois plus que l'eau de
mer.
A Kantara, on ne trouve pas d'eau douce ; la Com-
pagnie s'en est procuré en détournant l'ancienne bran-
che pélusiaque. C'est près de là qu'on a retrouvé ces
briqueteries dont parle la Bible, et à propos desquelles
les Hébreux formulèrent tant de plaintes contre les
Egyptiens. On avait alors et on a encore l'habitude
dans ces contrées de mêler de la paille à l'argile dont
on veut faire des briques. Un jour, les Egyptiens vou-
lurent forcer les Hébreux à faire beaucoup plus de bri-
ques en ne leur donnant pas plus de paille. Ce fut là un
des grands griefs de Moïse. La Compagnie de Suez a
établi des briqueteries au même endroit.
Les tempêtes de sable, les sables voyageurs, comme
on les nomme, étaient le danger le plus sérieux dont
eût à se préoccuper la Compagnie. Ces sables poussés
par les vents étésiens, les vents de nord-ouest, arrivent
dans l'isthme de deux manières : d'abord en poussière
dans l'air, ces sables n'ont jamais fait que traverser
l'isthme pour aller s'abattre et se fixer en montagnes
de près de 400 pieds de hauteur, sur les frontières de
Syrie, aux environs d'EI-Arish. Le second mode d'en-
vahissement des sables est encore dû à l'action du
vent qui les pousse et les roule sur la superficie du
sol. Sous cette forme, ils pourraient gêner les travaux,
s'ils n'étaient arrêtés dans leur marche naturellement
par des dunes comme au bord des lacs qui ne reçoivent
jamais de sables. Dans la partie de l'isthme la plus ex-
posée à ces invasions, dans le parcours de 14 kilomètres
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