Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1862 15 mai 1862
Description : 1862/05/15 (A7,N142). 1862/05/15 (A7,N142).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032966
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
-158 L'ISTHME Dfa SUEZ,
qui longtemps fut aussi pour elle « l'enthousiaste
lieutenant Waghorn. »
Après ces considérations ou plutôt ces constata-
tions, il ne nous reste plus qu'à' soumettre, suivant
notre usage, à nos lecteurs, la correspondance qui
les a inspirées. ERNFST DESPLAGES.
ERNEST DESPLACES.
LE CANAL DE SUEZ
(Correspondance du Times.)
(Alexandrie, 28 avril.
» Tout ce qui a été accompli quant à présent en tra-
vaux actuels au canal de Suez, se monte à peu de
chose. La petite rigole de service a été creusée jus-
qu'aux collines de sable d'El-Guisr, et les hommes sont
maintenant employés à couper cette hauteur, afin de
faire arriver les eaux du lac Menzaleh dans le bassin
du lac Timsah. La tranchée en question aura environ
70 pieds de profondeur. Je ne doute pas que cette tran-
chée ne soit achevée avant longtemps, et il y aura
alors un grand bruit de trompettes à ce sujet. Mais un
fossé de 15 ou 20 pieds de large et de 1 ou 2 pieds de
fond est loin d'être .un canal maritime. Je voudrais bien
aller faire personnellement l'inspection des travaux,
mais je crois qu'il vaut mieux attendre un peu plus tard.
M Naturellement, je n'entreprendrais ce voyage. que
dans le but de m'assurer par moi-même des travaux
en cours d'exécution ou de ceux qui sont exécutés.
Toute évaluation que je pourrais former sur l'impor-
tànce des difficultés d'art et aussi sur la question im-
portante de savoir si le capital de la Compagnie est
suffisant pour la réalisation de son projet, pourrait être
considérée comme n'ayant pas beaucoup de valeur. Ce
qui rend cette estimation très-difficile, c'est que les in-
génieurs français semblent dire une chose, et les ingé-
nieurs anglais précisément le contraire. J'ajouterai
pourtant qu'après avoir lu à peu près tout ce qui' a été
écrit sur la matière; et après avoir recueilli des rensei-
gnements de tous côtés, il n'y a rien à mon sens qui
puisse empêcher la Compagnie de creuser une tranchée
- ou un canal à travers l'isthme, et qu'il est très-vraisem-
blable que cela sera fait, surtout si les Français sont
encouragés par l'idée que l'Angleterre redoute l'exis-
tence d'un passage entre la Méditerranée et la mer Rouge.
» Je crois que M. Stephenson a exagéré plus que de
raison les difficultés provenant de la présence des
sables. Sur la plus grande partie de ]a ligne, le sable
couvre légèrement un terrain ferme et argileux, et
• même les hauteurs d'El-Guisr ne sont qu'une question
de travail. Mais un canal tel que celui dont je viens
de vous parler ne constituera pas un grand canal ma-
ritime. Ce sera une rude épreuve de le tenir ouvert à
travers le lac Menzaleh, mais la difficulté principale
sera, selon moi, dans les jetées de Port-Saïd. M. Robert
Stephenson a dit qu'aucun ingénieur ne pouvait évaluer
ce qu'elles coûteraient ou ne coûteraient pas, et c'est
là qu'on peut attendre que l'œuvre échouera. Quant à
savoir si l'entreprise sera bonne comme spéculation
commerciale, les actionnaires français sont devenus évi-
demment très-inquiets sur ce point ; cette inquiétude
je le crois, doit s'accroître et finira très-probablement
avant qu'il soit longtemps par être fatale à la conti-
nuation du projet, à moins que sa vie ne soit prolongée
par l'idée d'un avantage indirect, politique et com-
mercial provenant des fâcheux effets supposés que le
canal aura sur la suprématie maritime et commerciale
de l'Angleterre. Vous pouvez avoir observé avec quelle
industrie les Français se sont appliqués à publier au
large et au loin toutes les réflexions hostiles des hom-
mes d'Etat d'Angleterre. Je serais donc fâché que cette
discussion fut de nouveau portée devant la Chambre
des communes. La meilleure manière pour les Anglais
de traiter ce sujet est d'en rire, et de montrer qu'il
doit se terminer par un désastre financier pour tous
ceux qui y sont intéressés.
» Yoilà ce que je crois être la simple vérité? Je crois
que les Français, même les plus intelligents, ont un sen-
timent plus ou moins distinct que l'existence du ca-
nal serait un grand coup porté à la suprématie britan-
nique. Mais je crois aussi que leur principale idée est
que soit que le canal réussisse ou non il est un moyen
de fortifier l'influence française en Egypte, et qu'ils
comptent en définitive sur le gouvernement égyptien
pour supporter les pertes d'argent dans le cas de la catas-
trophe. Lesseps lui-même, je le crois, est un enthousiaste,
la tête remplie de la gloire qu'il pense devoir rejaillir
sur lui. Quant au travail forcé, pas un Français ne
croit que les Anglais le combattent par pure philan-
thropie, et il est certainement vrai que les fellahs ne
s'engageraient jamais ici dans aucun travail d'utilité
publique, quel que fût le salaire qu'on pourrait leur of-
frir, et qu'un travail public de quelque importance n'a
jamais été et ne peut pas être accompli en Egypte sans
les corvées.
» Comme je l'ai dit, il a été fait jusqu'à présent peu
de travail, et c'est ce que plusieurs Français admettent ;
mais ils répondent qu'on a fait beaucoup en assemblant
les matériaux et les machines, en pourvoyant aux lo-
gements, à Ja nourriture, à l'eau, etc., nécessaires aux
travailleurs. Ceci est incontestablement vrai. On à cons-
truit des fonderies et des ateliers ; on a réuni des ma-
chines et des approvisionnements de toute espèce ; on
a dressé des plans des villes; on a tout organisé très-
complétement. Mais la question est si ces dépenses
n'ont pas absorbé une trop grosse proportion du capital
social. On prétend que ces progrès constituent presque
la moitié du travail. Il est plus probable que c'est le
moment où les difficultés ne font que commencer. »
LE CANAL DE SUEZ
Devant le congrès scientifique de France.
Le congrès scientifique de France qui, comme on
sait, se réunit annuellement et alternativement dans
l'une des principales villes de l'empire, siège cette
année à Paris. M. de Caumont, président de cette
institution considérable par la science et la notabi-
lité de ses membres, a, dans le mois d'avril dernier,
qui longtemps fut aussi pour elle « l'enthousiaste
lieutenant Waghorn. »
Après ces considérations ou plutôt ces constata-
tions, il ne nous reste plus qu'à' soumettre, suivant
notre usage, à nos lecteurs, la correspondance qui
les a inspirées. ERNFST DESPLAGES.
ERNEST DESPLACES.
LE CANAL DE SUEZ
(Correspondance du Times.)
(Alexandrie, 28 avril.
» Tout ce qui a été accompli quant à présent en tra-
vaux actuels au canal de Suez, se monte à peu de
chose. La petite rigole de service a été creusée jus-
qu'aux collines de sable d'El-Guisr, et les hommes sont
maintenant employés à couper cette hauteur, afin de
faire arriver les eaux du lac Menzaleh dans le bassin
du lac Timsah. La tranchée en question aura environ
70 pieds de profondeur. Je ne doute pas que cette tran-
chée ne soit achevée avant longtemps, et il y aura
alors un grand bruit de trompettes à ce sujet. Mais un
fossé de 15 ou 20 pieds de large et de 1 ou 2 pieds de
fond est loin d'être .un canal maritime. Je voudrais bien
aller faire personnellement l'inspection des travaux,
mais je crois qu'il vaut mieux attendre un peu plus tard.
M Naturellement, je n'entreprendrais ce voyage. que
dans le but de m'assurer par moi-même des travaux
en cours d'exécution ou de ceux qui sont exécutés.
Toute évaluation que je pourrais former sur l'impor-
tànce des difficultés d'art et aussi sur la question im-
portante de savoir si le capital de la Compagnie est
suffisant pour la réalisation de son projet, pourrait être
considérée comme n'ayant pas beaucoup de valeur. Ce
qui rend cette estimation très-difficile, c'est que les in-
génieurs français semblent dire une chose, et les ingé-
nieurs anglais précisément le contraire. J'ajouterai
pourtant qu'après avoir lu à peu près tout ce qui' a été
écrit sur la matière; et après avoir recueilli des rensei-
gnements de tous côtés, il n'y a rien à mon sens qui
puisse empêcher la Compagnie de creuser une tranchée
- ou un canal à travers l'isthme, et qu'il est très-vraisem-
blable que cela sera fait, surtout si les Français sont
encouragés par l'idée que l'Angleterre redoute l'exis-
tence d'un passage entre la Méditerranée et la mer Rouge.
» Je crois que M. Stephenson a exagéré plus que de
raison les difficultés provenant de la présence des
sables. Sur la plus grande partie de ]a ligne, le sable
couvre légèrement un terrain ferme et argileux, et
• même les hauteurs d'El-Guisr ne sont qu'une question
de travail. Mais un canal tel que celui dont je viens
de vous parler ne constituera pas un grand canal ma-
ritime. Ce sera une rude épreuve de le tenir ouvert à
travers le lac Menzaleh, mais la difficulté principale
sera, selon moi, dans les jetées de Port-Saïd. M. Robert
Stephenson a dit qu'aucun ingénieur ne pouvait évaluer
ce qu'elles coûteraient ou ne coûteraient pas, et c'est
là qu'on peut attendre que l'œuvre échouera. Quant à
savoir si l'entreprise sera bonne comme spéculation
commerciale, les actionnaires français sont devenus évi-
demment très-inquiets sur ce point ; cette inquiétude
je le crois, doit s'accroître et finira très-probablement
avant qu'il soit longtemps par être fatale à la conti-
nuation du projet, à moins que sa vie ne soit prolongée
par l'idée d'un avantage indirect, politique et com-
mercial provenant des fâcheux effets supposés que le
canal aura sur la suprématie maritime et commerciale
de l'Angleterre. Vous pouvez avoir observé avec quelle
industrie les Français se sont appliqués à publier au
large et au loin toutes les réflexions hostiles des hom-
mes d'Etat d'Angleterre. Je serais donc fâché que cette
discussion fut de nouveau portée devant la Chambre
des communes. La meilleure manière pour les Anglais
de traiter ce sujet est d'en rire, et de montrer qu'il
doit se terminer par un désastre financier pour tous
ceux qui y sont intéressés.
» Yoilà ce que je crois être la simple vérité? Je crois
que les Français, même les plus intelligents, ont un sen-
timent plus ou moins distinct que l'existence du ca-
nal serait un grand coup porté à la suprématie britan-
nique. Mais je crois aussi que leur principale idée est
que soit que le canal réussisse ou non il est un moyen
de fortifier l'influence française en Egypte, et qu'ils
comptent en définitive sur le gouvernement égyptien
pour supporter les pertes d'argent dans le cas de la catas-
trophe. Lesseps lui-même, je le crois, est un enthousiaste,
la tête remplie de la gloire qu'il pense devoir rejaillir
sur lui. Quant au travail forcé, pas un Français ne
croit que les Anglais le combattent par pure philan-
thropie, et il est certainement vrai que les fellahs ne
s'engageraient jamais ici dans aucun travail d'utilité
publique, quel que fût le salaire qu'on pourrait leur of-
frir, et qu'un travail public de quelque importance n'a
jamais été et ne peut pas être accompli en Egypte sans
les corvées.
» Comme je l'ai dit, il a été fait jusqu'à présent peu
de travail, et c'est ce que plusieurs Français admettent ;
mais ils répondent qu'on a fait beaucoup en assemblant
les matériaux et les machines, en pourvoyant aux lo-
gements, à Ja nourriture, à l'eau, etc., nécessaires aux
travailleurs. Ceci est incontestablement vrai. On à cons-
truit des fonderies et des ateliers ; on a réuni des ma-
chines et des approvisionnements de toute espèce ; on
a dressé des plans des villes; on a tout organisé très-
complétement. Mais la question est si ces dépenses
n'ont pas absorbé une trop grosse proportion du capital
social. On prétend que ces progrès constituent presque
la moitié du travail. Il est plus probable que c'est le
moment où les difficultés ne font que commencer. »
LE CANAL DE SUEZ
Devant le congrès scientifique de France.
Le congrès scientifique de France qui, comme on
sait, se réunit annuellement et alternativement dans
l'une des principales villes de l'empire, siège cette
année à Paris. M. de Caumont, président de cette
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