Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1862 15 mai 1862
Description : 1862/05/15 (A7,N142). 1862/05/15 (A7,N142).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032966
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 167
naissante: la Société artistique de l'isthme de Suez.
» Cet essai, tracé par une main novice, vous paraîtra
peut-être bien faible ; je le crains, mais il aura
un bon résultat ; celui d'avoir utilisé mes heures de
loisir beaucoup plus agréablement que si je les avais
dépensées en des plaisirs plus bruyants, et dont il ne
me resterait que le regret d'avoir perdu mon temps, au
détriment de ma bourse et quelquefois même de la
santé.
« C'estdansces sentiments, monsieur le directeur, que
l'auteur de ces notices est avec le plus profond respect,
» Votre très-humble et très-obéissant serviteur.
» BREVARD.
» M. Guiter, directeur, etc. D
« Le 18 décembre 1858, je me trouvais à Suez : aidé
du bienveillant concours de M. Costa, chancelier du
vice-consulat de France en cette ville, j'obtins pour une
faible somme l'autorisation de prendre passage sur une
barque arabe en destination de Dreda avec un charge-
de bachi-bouzoucks, débris du contingent turc, — au-
trefois au service de Sa Majesté Britannique.—Pendant
toute la durée du voyage, ces indigènes témoignèrent
pour nous la plus grande sympathie : je dis, nous,
parce que j'étais accompagné de deux compatriotes, que
je nommerai plus tard.
» Notre départ eut lieu dans la nuit du 17 décembre;
une bonne brise nous amena rapidement à Hammam-
Pbaraoun (bains de Pharaon), situés sur la côte ; le
lendemain nous allâmes faire des approvisionnements
d'eau à El-Thor, village placé au bord de la mer, et
qui sert de point de ravitaillement aux navires allant
et venant de Suez. Là, nous fûmes reçus par des Euro-
péens employés au sauvetage de plusieurs bâtiments
anglais jetés sur la côte. — L'un de ces employés était
le représentant d'une Compagnie, chargée de l'exploi-
tation d'une mine de soufre, concédée à un Français.
» Thor est un centre de population peu important,
assis sur une plage sablonneuse ; les habitations sont
sans élégance, mal bâties; il n'y a pour toute végéta-
tion qu'une dizaine de palmiers. Au centre est une
église desservie par des moines grecs schismatiques,
appartenant au couvent du mont Sinaï. Le village est
habité par des Coptes; l'hospitalité leur est étrangère.
» Plus loin, il existe encore un autre centre peuplé
par les Bédouins de la presqu'île. On y remarque
aussi quelques palmiers en petit nombre, des grena-
diers, des concombres, etc., etc. Les habitants sont
presque tous employés au transport du charbon que
l'on tire de Cliorom, localité dont je parlerai plus tard.
» Sur un point aussi dénudé de végétation, je fus
surpris de voir de si beaux troupeaux.
» Auprès du village existent des ruines fort anciennes,
qui attestent bien certainement qu'il y a eu là autre-
fois une ville d'une assez grande importance, mais
dont les vestiges ne permettent point de déterminer
l'origine.
» Le 19, au soir, nous nous mimes en route : contrai-
rement aux habitudes des marins de ces contrées, nous
gagnâmes le large, sans toutefois perdre la terre de'
vue. Nous avions seulement pour instrument une mau-
vaise boussole, fixée sur un plateau en bois à l'aide de
clous et autres morceaux de fer. Jugez de la précision
avec laquelle nous voyagions ! Cependant, le patron de
la barque attachait beaucoup d'importance à cet ins-
trument. Le lendemain, après avoit décrit bon nombre
de zigzags, nous arrivâmes en vue de Râs-el-Mohamet
(cap ainsi nommé, parce qu'il représente de loin une
tête surmontée d'un turban). De là, nous traversâmes
le golfe de Acaba, et nous suivîmes alors la côte, ne
naviguant que jusqu'au soir seulement, mesure reconnue
indispensable, en raison du mauvais état des barques
arabes, et en outre des dangers auxquels on s'expose-
rait si l'on se trouvait sur ces bateaux sans pont, pris
au large, par une nuit obscure avec un gros temps.
» Le 22, notre capitaine fit aborder à El-Wich, ville
assez considérable, et par sa position et aussi par son
commerce.
D El-Wich est un point de relâche pour les navires
qui servent à transporter les céréales dans la province
de Iledjaz, qu'ils approvisionnent. Les approvisionne-
ments se font à Kosseir.
« Si vous ne voulez pas être volé, dit un proverbe
» du pays, n'allez point à El-Wich ! »
» Il existe Ih, en effet, un grand nombre de restaura-
teurs et de cafetiers établis en plein vent, qui exploi-
tent la bonne foi des pèlerins qui vont soit à Médine,
soit à la Mecque.
» A peu de distance de la mer est situé un village où
résident les autorités civiles et militaires de la circons-
cription.
» El-Wich, quoique sur la frontière de l'Asie, appar-
tient à l'Egypte. Là, on est encore à l'abri des insultes
et des mauvais traitements des nomades. Il est cepen-
dant prudent, si la curiosité ou des affaires vous ap-
pellent au dehors, de ne point s'en éloigner sans être
accompagné d'un agent de l'autorité locale.
» Le port d'El-Wich communique par une voie facile
à la citadelle Guellot, enceinte fortifiée à l'aide de mu-
railles crénelées.
D En cet endroit, le capitaine fit procéder au débar-
quement des marchandises et des voyageurs.
» Le 23 décembre au matin, nous continuâmes notre
route avec le même mode de locomotion, mouillant le
soir et naviguant pendant le jour seulement.—Durant
plusieurs jours, tous nos instants furent donnés au
plaisir de la pêche à la ligne; nulle part je n'ai vu des
poissons aussi curieux que ceux de la mer Rouge. Peu
versé dans l'étude de la pisciculture, je ne pourrais dire
à quelle famille chacun d'eux appartient; je citerai ce-
pendant une circonstance très-particulière : lors de
mon retour en Egypte, un de mes compagnons de
voyage apporta la peau d'un poisson dont la forme est
fort singulière. Il a un bec ressemblant presque à celui
du perroquet, dont sa robe reflète le plumage. A notre
arrivée à Suez, cette peau fut offerte à M. le docteur
Bouteille, attaché au service du gouvernement égyp-
naissante: la Société artistique de l'isthme de Suez.
» Cet essai, tracé par une main novice, vous paraîtra
peut-être bien faible ; je le crains, mais il aura
un bon résultat ; celui d'avoir utilisé mes heures de
loisir beaucoup plus agréablement que si je les avais
dépensées en des plaisirs plus bruyants, et dont il ne
me resterait que le regret d'avoir perdu mon temps, au
détriment de ma bourse et quelquefois même de la
santé.
« C'estdansces sentiments, monsieur le directeur, que
l'auteur de ces notices est avec le plus profond respect,
» Votre très-humble et très-obéissant serviteur.
» BREVARD.
» M. Guiter, directeur, etc. D
« Le 18 décembre 1858, je me trouvais à Suez : aidé
du bienveillant concours de M. Costa, chancelier du
vice-consulat de France en cette ville, j'obtins pour une
faible somme l'autorisation de prendre passage sur une
barque arabe en destination de Dreda avec un charge-
de bachi-bouzoucks, débris du contingent turc, — au-
trefois au service de Sa Majesté Britannique.—Pendant
toute la durée du voyage, ces indigènes témoignèrent
pour nous la plus grande sympathie : je dis, nous,
parce que j'étais accompagné de deux compatriotes, que
je nommerai plus tard.
» Notre départ eut lieu dans la nuit du 17 décembre;
une bonne brise nous amena rapidement à Hammam-
Pbaraoun (bains de Pharaon), situés sur la côte ; le
lendemain nous allâmes faire des approvisionnements
d'eau à El-Thor, village placé au bord de la mer, et
qui sert de point de ravitaillement aux navires allant
et venant de Suez. Là, nous fûmes reçus par des Euro-
péens employés au sauvetage de plusieurs bâtiments
anglais jetés sur la côte. — L'un de ces employés était
le représentant d'une Compagnie, chargée de l'exploi-
tation d'une mine de soufre, concédée à un Français.
» Thor est un centre de population peu important,
assis sur une plage sablonneuse ; les habitations sont
sans élégance, mal bâties; il n'y a pour toute végéta-
tion qu'une dizaine de palmiers. Au centre est une
église desservie par des moines grecs schismatiques,
appartenant au couvent du mont Sinaï. Le village est
habité par des Coptes; l'hospitalité leur est étrangère.
» Plus loin, il existe encore un autre centre peuplé
par les Bédouins de la presqu'île. On y remarque
aussi quelques palmiers en petit nombre, des grena-
diers, des concombres, etc., etc. Les habitants sont
presque tous employés au transport du charbon que
l'on tire de Cliorom, localité dont je parlerai plus tard.
» Sur un point aussi dénudé de végétation, je fus
surpris de voir de si beaux troupeaux.
» Auprès du village existent des ruines fort anciennes,
qui attestent bien certainement qu'il y a eu là autre-
fois une ville d'une assez grande importance, mais
dont les vestiges ne permettent point de déterminer
l'origine.
» Le 19, au soir, nous nous mimes en route : contrai-
rement aux habitudes des marins de ces contrées, nous
gagnâmes le large, sans toutefois perdre la terre de'
vue. Nous avions seulement pour instrument une mau-
vaise boussole, fixée sur un plateau en bois à l'aide de
clous et autres morceaux de fer. Jugez de la précision
avec laquelle nous voyagions ! Cependant, le patron de
la barque attachait beaucoup d'importance à cet ins-
trument. Le lendemain, après avoit décrit bon nombre
de zigzags, nous arrivâmes en vue de Râs-el-Mohamet
(cap ainsi nommé, parce qu'il représente de loin une
tête surmontée d'un turban). De là, nous traversâmes
le golfe de Acaba, et nous suivîmes alors la côte, ne
naviguant que jusqu'au soir seulement, mesure reconnue
indispensable, en raison du mauvais état des barques
arabes, et en outre des dangers auxquels on s'expose-
rait si l'on se trouvait sur ces bateaux sans pont, pris
au large, par une nuit obscure avec un gros temps.
» Le 22, notre capitaine fit aborder à El-Wich, ville
assez considérable, et par sa position et aussi par son
commerce.
D El-Wich est un point de relâche pour les navires
qui servent à transporter les céréales dans la province
de Iledjaz, qu'ils approvisionnent. Les approvisionne-
ments se font à Kosseir.
« Si vous ne voulez pas être volé, dit un proverbe
» du pays, n'allez point à El-Wich ! »
» Il existe Ih, en effet, un grand nombre de restaura-
teurs et de cafetiers établis en plein vent, qui exploi-
tent la bonne foi des pèlerins qui vont soit à Médine,
soit à la Mecque.
» A peu de distance de la mer est situé un village où
résident les autorités civiles et militaires de la circons-
cription.
» El-Wich, quoique sur la frontière de l'Asie, appar-
tient à l'Egypte. Là, on est encore à l'abri des insultes
et des mauvais traitements des nomades. Il est cepen-
dant prudent, si la curiosité ou des affaires vous ap-
pellent au dehors, de ne point s'en éloigner sans être
accompagné d'un agent de l'autorité locale.
» Le port d'El-Wich communique par une voie facile
à la citadelle Guellot, enceinte fortifiée à l'aide de mu-
railles crénelées.
D En cet endroit, le capitaine fit procéder au débar-
quement des marchandises et des voyageurs.
» Le 23 décembre au matin, nous continuâmes notre
route avec le même mode de locomotion, mouillant le
soir et naviguant pendant le jour seulement.—Durant
plusieurs jours, tous nos instants furent donnés au
plaisir de la pêche à la ligne; nulle part je n'ai vu des
poissons aussi curieux que ceux de la mer Rouge. Peu
versé dans l'étude de la pisciculture, je ne pourrais dire
à quelle famille chacun d'eux appartient; je citerai ce-
pendant une circonstance très-particulière : lors de
mon retour en Egypte, un de mes compagnons de
voyage apporta la peau d'un poisson dont la forme est
fort singulière. Il a un bec ressemblant presque à celui
du perroquet, dont sa robe reflète le plumage. A notre
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