Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1862 01 mai 1862
Description : 1862/05/01 (A7,N141)-1862/05/04. 1862/05/01 (A7,N141)-1862/05/04.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203295s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
144 L'ISTHME DE SUEZ.
pliant difficilement à l'usage de machines qui de-
mandent un certain apprentissage, on a démonté
et remisé tous les appareils précédemment installés,
et on ne les utilisera que plus tard. Les ouvriers in-
digènes amenés dans nos chantiers préfèrent de
beaucoup à ces inventions européennes, l'usage de
la pioche égyptienne, avec laquelle ils fouillent la
terre, et du panier dit couffe dans lequel ils la trans-
portent. Les travaux de terrassement ne sont pas
nouveaux en Egypte, et l'on a jugé prudent de lais-
ser à la population du pays l'usage des simples
instruments qui lui sont familiers et qui lui ont
suffi pour l'exécution de tant de grands travaux.
Le creusement du canal et le transport des déblais
dans la traversée du seuil, se font donc aujourd'hui
à la pioche et à la couffe.
Les ouvriers employés à la tâche, et stimulés par
le désir naturel de réaliser le plus promptement pos-
sible le prix de cette tâche, ne peuvent guère, dans
la condition de profondeur et de distance moyenne de
transport où s'exécutent aujourd'hui les déblais, faire
plus d'un mètre cube de terrassement par homme et
par jour; il faut compter sur un travail de vingt
jours par mois. La tâche dévolue à chaque ouvrier
étant terminée généralement dans cet intervalle,
vingt mille ouvriers, travaillant vingt jours par
mois, à raison d'un mètre cube par homme et par
jour, donnent 400,000 mètres cubes de déblais par
mois. Il y a des motifs sérieux d'espérer que, par le
progrès du recrutement, les ouvriers seront portés
avant longtemps à trente-cinq ou quarante mille
hommes.
L'opération principale du percement du seuil étant
achevée, le reste du travail sera comparativement
court et facile. Dès que l'eau de la Méditerranée cou-
lera dans le lac Timsah, on poursuivra l'œuvre du
prolongement de la rigole depuis ce lac jusqu'à Suez,
en continuant parallèlement l'exécution du canal d'eau
douce jusqu'à la mer Rouge. Ces travaux seront d'une
exécution simple et prompte ; ou ne peut mettre en
doute qu'ils ne soient aisément terminés en huit ou
neuf mois.
Ainsi donc, bien certainement, avant le délai total
d'une année, si les ouvriers ne nous font point dé-
faut, les deux mers seront mises en communication;
le problème de leur jonction sera résolu.
Des travaux considérables ont préparé les résul-
tats déjà obtenus et ceux que nous attendons à bref
délai. Le siège principal en est à Port-Saïd.
Nos opérations sur ce point comprennent principa-
lement : la construction des jetées, le dragage du
bassin du port, la construction des ateliers et des
maisons d'habitation.
Un appontement en charpente, servant d'amorce à
la jetée ouest, a été établi dès le principe et conduit
à plusieurs centaines de mètres de la côte ; mais on
a reconnu promptement la nécessité de le protéger
par des enrochements. Dans ce but, une carrière a été
ouverte au Mex, près d'Alexandrie. Elle est en
pleine exploitation et a déjà fourni les matériaux
pour ces enrochements.
L'amorce d'une autre jetée à l'est a été formée
pour protéger le littoral contre les corrosions de la
mer. 1,000 mètres cubes de blocs y ont été jetés.
L'appontement n'est point encore assez avancé en
mer pour qu'on trouve à son extrémité une profon-
deur d'eau qui permette aux navires d'accoster et
d'opérer leur déchargement. Ils doivent donc jusqu'à
présent rester au mouillage, et transborder les pierres
qu'ils portent dans de grosses barques calant peu
d'eau et pouvant arriver jusqu'à l'appontement. Mais
cette double opération n'est pas économique ; elle pré-
sente en outre quelques dangers, surtout pendant
les gros temps. Il fallait améliorer cette situation.
Continuer la jetée jusqu'à ce qu'elle atteignit la pro-
fondeur suffisante pour offrir un abri aux navires,
c'était subir longtemps encore les inconvénients et
les frais que nous venons de signaler.
On a décidé, en conséquence, la construction dans
la direction même de la jetée de l'ouest, à la dis-
tance de 1,500 mètres de la plage, correspondant aux
fonds de 5 mètres, d'un îlot ou débarcadère com-
posé de pieux en fer à vis, reliés'à leur partie supé-
rieure par une charpente qui supportera un tillac en
madriers et sur lequel seront installées des grues de
déchargement. Le débarcadère, qui aura 65 mètres
de longueur sur 20 mètres de largeur, permettra aux
navires chargés des blocs d'enrochement de se mettre
à l'abri pour y opérer leur déchargement. Les pre-
miers blocs seront employés à consolider les pieux
mêmes de l'îlot ; puis on s'approchera progres-
sivement vers la terre. On profitera d'ailleurs des
temps calmes pour continuer les déchargements sur
l'appontement et avancer vers le large la jetée déjà
amorcée.
En sorte que l'on peut entrevoir dans un avenir
prochain l'achèvement de la jetée en enrochement
jusqu'aux fonds de 5 mètres. La construction de
l'îlot est en trè3- bonne voie et sera terminée sous
bref délai. 132 pieux à vis doivent entrer dans cet
ouvrage; 78 ont déjà été mis en place. En temps
ordinaire on enfonce cinq de ces pieux par jour.
Les dragages du port ont eu pour objet : premiè-
rement, d'ouvrir entre les divers ateliers un canal de
service qui les réunît et permît entre eux l'échange
facile et commode des matériaux; secondement, le
creusement du bassin de l'Arsenal, où se fait le mon-
tage des dragues.
Le bassin de l'Arsenal présente aujourd'hui une
nappe d'eau de 150 mètres de longueur sur 125 mè-
tres de largeur , avec une profondeur de lra,80.
Le produit des dragages a été employé au remblai
pliant difficilement à l'usage de machines qui de-
mandent un certain apprentissage, on a démonté
et remisé tous les appareils précédemment installés,
et on ne les utilisera que plus tard. Les ouvriers in-
digènes amenés dans nos chantiers préfèrent de
beaucoup à ces inventions européennes, l'usage de
la pioche égyptienne, avec laquelle ils fouillent la
terre, et du panier dit couffe dans lequel ils la trans-
portent. Les travaux de terrassement ne sont pas
nouveaux en Egypte, et l'on a jugé prudent de lais-
ser à la population du pays l'usage des simples
instruments qui lui sont familiers et qui lui ont
suffi pour l'exécution de tant de grands travaux.
Le creusement du canal et le transport des déblais
dans la traversée du seuil, se font donc aujourd'hui
à la pioche et à la couffe.
Les ouvriers employés à la tâche, et stimulés par
le désir naturel de réaliser le plus promptement pos-
sible le prix de cette tâche, ne peuvent guère, dans
la condition de profondeur et de distance moyenne de
transport où s'exécutent aujourd'hui les déblais, faire
plus d'un mètre cube de terrassement par homme et
par jour; il faut compter sur un travail de vingt
jours par mois. La tâche dévolue à chaque ouvrier
étant terminée généralement dans cet intervalle,
vingt mille ouvriers, travaillant vingt jours par
mois, à raison d'un mètre cube par homme et par
jour, donnent 400,000 mètres cubes de déblais par
mois. Il y a des motifs sérieux d'espérer que, par le
progrès du recrutement, les ouvriers seront portés
avant longtemps à trente-cinq ou quarante mille
hommes.
L'opération principale du percement du seuil étant
achevée, le reste du travail sera comparativement
court et facile. Dès que l'eau de la Méditerranée cou-
lera dans le lac Timsah, on poursuivra l'œuvre du
prolongement de la rigole depuis ce lac jusqu'à Suez,
en continuant parallèlement l'exécution du canal d'eau
douce jusqu'à la mer Rouge. Ces travaux seront d'une
exécution simple et prompte ; ou ne peut mettre en
doute qu'ils ne soient aisément terminés en huit ou
neuf mois.
Ainsi donc, bien certainement, avant le délai total
d'une année, si les ouvriers ne nous font point dé-
faut, les deux mers seront mises en communication;
le problème de leur jonction sera résolu.
Des travaux considérables ont préparé les résul-
tats déjà obtenus et ceux que nous attendons à bref
délai. Le siège principal en est à Port-Saïd.
Nos opérations sur ce point comprennent principa-
lement : la construction des jetées, le dragage du
bassin du port, la construction des ateliers et des
maisons d'habitation.
Un appontement en charpente, servant d'amorce à
la jetée ouest, a été établi dès le principe et conduit
à plusieurs centaines de mètres de la côte ; mais on
a reconnu promptement la nécessité de le protéger
par des enrochements. Dans ce but, une carrière a été
ouverte au Mex, près d'Alexandrie. Elle est en
pleine exploitation et a déjà fourni les matériaux
pour ces enrochements.
L'amorce d'une autre jetée à l'est a été formée
pour protéger le littoral contre les corrosions de la
mer. 1,000 mètres cubes de blocs y ont été jetés.
L'appontement n'est point encore assez avancé en
mer pour qu'on trouve à son extrémité une profon-
deur d'eau qui permette aux navires d'accoster et
d'opérer leur déchargement. Ils doivent donc jusqu'à
présent rester au mouillage, et transborder les pierres
qu'ils portent dans de grosses barques calant peu
d'eau et pouvant arriver jusqu'à l'appontement. Mais
cette double opération n'est pas économique ; elle pré-
sente en outre quelques dangers, surtout pendant
les gros temps. Il fallait améliorer cette situation.
Continuer la jetée jusqu'à ce qu'elle atteignit la pro-
fondeur suffisante pour offrir un abri aux navires,
c'était subir longtemps encore les inconvénients et
les frais que nous venons de signaler.
On a décidé, en conséquence, la construction dans
la direction même de la jetée de l'ouest, à la dis-
tance de 1,500 mètres de la plage, correspondant aux
fonds de 5 mètres, d'un îlot ou débarcadère com-
posé de pieux en fer à vis, reliés'à leur partie supé-
rieure par une charpente qui supportera un tillac en
madriers et sur lequel seront installées des grues de
déchargement. Le débarcadère, qui aura 65 mètres
de longueur sur 20 mètres de largeur, permettra aux
navires chargés des blocs d'enrochement de se mettre
à l'abri pour y opérer leur déchargement. Les pre-
miers blocs seront employés à consolider les pieux
mêmes de l'îlot ; puis on s'approchera progres-
sivement vers la terre. On profitera d'ailleurs des
temps calmes pour continuer les déchargements sur
l'appontement et avancer vers le large la jetée déjà
amorcée.
En sorte que l'on peut entrevoir dans un avenir
prochain l'achèvement de la jetée en enrochement
jusqu'aux fonds de 5 mètres. La construction de
l'îlot est en trè3- bonne voie et sera terminée sous
bref délai. 132 pieux à vis doivent entrer dans cet
ouvrage; 78 ont déjà été mis en place. En temps
ordinaire on enfonce cinq de ces pieux par jour.
Les dragages du port ont eu pour objet : premiè-
rement, d'ouvrir entre les divers ateliers un canal de
service qui les réunît et permît entre eux l'échange
facile et commode des matériaux; secondement, le
creusement du bassin de l'Arsenal, où se fait le mon-
tage des dragues.
Le bassin de l'Arsenal présente aujourd'hui une
nappe d'eau de 150 mètres de longueur sur 125 mè-
tres de largeur , avec une profondeur de lra,80.
Le produit des dragages a été employé au remblai
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.92%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.92%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 16/24
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203295s/f16.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203295s/f16.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203295s/f16.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203295s
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203295s
Facebook
Twitter