Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1862 15 avril 1862
Description : 1862/04/15 (A7,N140). 1862/04/15 (A7,N140).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203294c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
118 L'ISTHME DE SUEZ,
tantôt du sable, quelquefois de la terre végétale. Sur
aucun point il ne s'est révélé de maladie due au
travail exécuté. Le médecin de la circonscription a
compté parmi les ouvriers arabes neuf cas de fièvre
intermittente simple, qui ont facilement cédé à quel-
ques doses de sulfate de quinine ; ils avaient con-
tractécette maladie sur les bords du lac Maxama, où
elle se montre chaque année, surtout lors de la crue
du lac. Ces cas ne peuvent en aucune façon être
attribués à l'influence des travaux; le travail des Ara-
bes pendant les chaleurs de l'été ou pendant l'hiver
n'a produit aucune différence sensible sur l'état de
leur santé.
Ce qui vient de se passer sur le canal d'eau douce
est un enseignement et une garantie pour l'avenir,
une certitude de la salubrité des ouvrages entrepris
ou à entreprendre. Dans les conditions où ceux qui
viennent de s'affectuer ont eu lieu, conditions qui ne
peuvent que s'améliorer, sur 55,083 Arabes, il n'y a
eu que dix morts, dont un noyé, soit un dix-huitième
d'unité (0.18) 0/0. Les maladies ont été insignifiantes;
il n'y a eu que six blessures peu graves. Chez les 70
Européens il y a eu un mort.
En présence de ces chiffres, M. le docteur Bougouin,
médecin de la circonscription du canal d'eau douce,
ne peut s'empêcher d'exprimer son étonnement :
« Ces chiffres, dit-il, parlent trop éloquemment par
» eux-mêmes pour que je doive rien ajouter. Je di-
» rai seulement que jamais dans les climats réputés
» les plus salubres, aucun travail de cette importance
» - n'a été accompli dans des conditions sanitaires
» aussi satisfaisantes.
J'ai l'honneur de signaler à M. le président un
excellent mémoire de ce docteur relatif à l'action des
travaux du canal d'eau douce sur la santé des in-
digènes.
ÉTABLISSEMENTS EN DEHORS DE L'ISTHME.
Les établissements de l'isthme, les travaux qui s'y
exécutent, la position des travailleurs, doivent sur-
tout nous préoccuper. Ajoutons qu'au point de vue
purement matériel, les conditions de santé et de sa-
lubrité peuvent exercer une grande influence sur
l'affaire en elle-même et ses résultats. Par ailleurs
l'état hygiénique à Damiette, à Alexandrie, au Caire,
au Mex, à Zagazig, où se trouvent divers établisse-
ments de la Compagnie, rentre dans les conditions
ordinaires de la santé en Egypte. Les observations
toutes spéciales fournies par ces localités ne peuvent,
par rapport à l'isthme, servir que -de terme de com-
* paraison.
Relativement à la santé des employés, l'avantage
n'est pas pour les villes. Il est évident que l'on se
porte mieux dans l'isthme qu'à Damiette, au Caire
ou à Alexandrie ; le chiffre des malades en fait foi.
Et cependant dans ces villes il y a plus de confor-
table, plus de ressources alimentaires et autres, plus
de distractions, moins de changement d'habitudes
qu'à Port-Saïd, au seuil et dans les autres parties
du désert. Pourquoi donc les maladies, les indisposi-
tions sont-elles plus fréquentes dans les villes? C'est
qu'il leur manque un air aussi pur que celui du seuil
et de Port-Saïd, des terrains ou une exposition aussi
salubres ; c'est que dans l'isthme il n'y a pas presse
dans la population, et que l'air arrive, pénètre par-
tout venant de la mer ou du désert, sans être arrêté
par des groupes d'habitations voisines qui souvent
sont des foyers d'infection.
Que l'on compare Alexandrie à Port-Saïd comme
salubrité ; l'exposition de la première est au N. 0,
celle de la seconde au N. E ou au levant. Celle-ci est
par conséquent garantie des coups de vent, des tem-
pêtes du N. 0 : aussi voit-on peu de pluie et d'humi-
dité à Port-Saïd, où l'on se promène le soir sans ha-
bit. Damiette est environnée de rizières; ses rues,
qui ne sont jamais balayées, ont 2 ou 3 mètres de'
largeur; les maisons se touchent. Son insalubrité
n'est combattue que par sa position sur le Nil, par son
éloignement des bords de la mer et les terrains sa-
blonneux, que le vent doit parcourir avant d'arriver
sur la ville : conditions qui font de Damiette une
ville moins insalubre qu'Alexandrie, mais qui ne peut
être comparée ni avec Port-Saïd ni avec le seuil. Du
reste, deux chiffres suffisent pour démontrer cette
différence. La mortalité générale dans l'isthme est de
1.60 0/0, elle est à Damiette de 2 0/0. La proportion
des malades est plus que double : quand il y a 100
malades à Port-Saïd ou au seuil, on en compte 212
à Damiette.
Je ne crois pas devoir parler du Caire et des ma-
gasins de Boulac : les conditions de santé et de sa-
lubrité de cette ville sont bien connues.
Quant à la belle propriété de l'Ouady, dont la Com-
pagnie a fait dernièrement l'acquisition, je la crois
placée dans les meilleures conditions possibles de salu-
brité, surtout lorsque, par un système d'irrigation
bien entendu, les eaux, ne se perdant pas, ne forme-
ront plus de marécages, et lorsque les habitants sui-
vront les avis sanitaires du médécin établi par la
Compagnie sur la propriété.
En examinant les établissements et les travaux,
j'ai parlé de l'alimentation, de l'eau et des habitations
en général ; j'ai indiqué les améliorations qui ont eu
lieu et qui ont exercé sur la santé la plus heureuse
influence. Les rapports sanitaires de quinzaine en-
voyés par chacun des médecins pour leur circonscrip-
tion donnent sur ces questions et sur d'autres
toutes spéciales des détails circonstanciés : les vivres
de toute sorte, le pain, la viande, l'eau, le vin, la
disposition et la salubrité des habitations, les vête-
ments, le coucher, tout ce qui tient à la voirie, l'ac-
tion des causes physiques et morales, etc., etc., est
tantôt du sable, quelquefois de la terre végétale. Sur
aucun point il ne s'est révélé de maladie due au
travail exécuté. Le médecin de la circonscription a
compté parmi les ouvriers arabes neuf cas de fièvre
intermittente simple, qui ont facilement cédé à quel-
ques doses de sulfate de quinine ; ils avaient con-
tractécette maladie sur les bords du lac Maxama, où
elle se montre chaque année, surtout lors de la crue
du lac. Ces cas ne peuvent en aucune façon être
attribués à l'influence des travaux; le travail des Ara-
bes pendant les chaleurs de l'été ou pendant l'hiver
n'a produit aucune différence sensible sur l'état de
leur santé.
Ce qui vient de se passer sur le canal d'eau douce
est un enseignement et une garantie pour l'avenir,
une certitude de la salubrité des ouvrages entrepris
ou à entreprendre. Dans les conditions où ceux qui
viennent de s'affectuer ont eu lieu, conditions qui ne
peuvent que s'améliorer, sur 55,083 Arabes, il n'y a
eu que dix morts, dont un noyé, soit un dix-huitième
d'unité (0.18) 0/0. Les maladies ont été insignifiantes;
il n'y a eu que six blessures peu graves. Chez les 70
Européens il y a eu un mort.
En présence de ces chiffres, M. le docteur Bougouin,
médecin de la circonscription du canal d'eau douce,
ne peut s'empêcher d'exprimer son étonnement :
« Ces chiffres, dit-il, parlent trop éloquemment par
» eux-mêmes pour que je doive rien ajouter. Je di-
» rai seulement que jamais dans les climats réputés
» les plus salubres, aucun travail de cette importance
» - n'a été accompli dans des conditions sanitaires
» aussi satisfaisantes.
J'ai l'honneur de signaler à M. le président un
excellent mémoire de ce docteur relatif à l'action des
travaux du canal d'eau douce sur la santé des in-
digènes.
ÉTABLISSEMENTS EN DEHORS DE L'ISTHME.
Les établissements de l'isthme, les travaux qui s'y
exécutent, la position des travailleurs, doivent sur-
tout nous préoccuper. Ajoutons qu'au point de vue
purement matériel, les conditions de santé et de sa-
lubrité peuvent exercer une grande influence sur
l'affaire en elle-même et ses résultats. Par ailleurs
l'état hygiénique à Damiette, à Alexandrie, au Caire,
au Mex, à Zagazig, où se trouvent divers établisse-
ments de la Compagnie, rentre dans les conditions
ordinaires de la santé en Egypte. Les observations
toutes spéciales fournies par ces localités ne peuvent,
par rapport à l'isthme, servir que -de terme de com-
* paraison.
Relativement à la santé des employés, l'avantage
n'est pas pour les villes. Il est évident que l'on se
porte mieux dans l'isthme qu'à Damiette, au Caire
ou à Alexandrie ; le chiffre des malades en fait foi.
Et cependant dans ces villes il y a plus de confor-
table, plus de ressources alimentaires et autres, plus
de distractions, moins de changement d'habitudes
qu'à Port-Saïd, au seuil et dans les autres parties
du désert. Pourquoi donc les maladies, les indisposi-
tions sont-elles plus fréquentes dans les villes? C'est
qu'il leur manque un air aussi pur que celui du seuil
et de Port-Saïd, des terrains ou une exposition aussi
salubres ; c'est que dans l'isthme il n'y a pas presse
dans la population, et que l'air arrive, pénètre par-
tout venant de la mer ou du désert, sans être arrêté
par des groupes d'habitations voisines qui souvent
sont des foyers d'infection.
Que l'on compare Alexandrie à Port-Saïd comme
salubrité ; l'exposition de la première est au N. 0,
celle de la seconde au N. E ou au levant. Celle-ci est
par conséquent garantie des coups de vent, des tem-
pêtes du N. 0 : aussi voit-on peu de pluie et d'humi-
dité à Port-Saïd, où l'on se promène le soir sans ha-
bit. Damiette est environnée de rizières; ses rues,
qui ne sont jamais balayées, ont 2 ou 3 mètres de'
largeur; les maisons se touchent. Son insalubrité
n'est combattue que par sa position sur le Nil, par son
éloignement des bords de la mer et les terrains sa-
blonneux, que le vent doit parcourir avant d'arriver
sur la ville : conditions qui font de Damiette une
ville moins insalubre qu'Alexandrie, mais qui ne peut
être comparée ni avec Port-Saïd ni avec le seuil. Du
reste, deux chiffres suffisent pour démontrer cette
différence. La mortalité générale dans l'isthme est de
1.60 0/0, elle est à Damiette de 2 0/0. La proportion
des malades est plus que double : quand il y a 100
malades à Port-Saïd ou au seuil, on en compte 212
à Damiette.
Je ne crois pas devoir parler du Caire et des ma-
gasins de Boulac : les conditions de santé et de sa-
lubrité de cette ville sont bien connues.
Quant à la belle propriété de l'Ouady, dont la Com-
pagnie a fait dernièrement l'acquisition, je la crois
placée dans les meilleures conditions possibles de salu-
brité, surtout lorsque, par un système d'irrigation
bien entendu, les eaux, ne se perdant pas, ne forme-
ront plus de marécages, et lorsque les habitants sui-
vront les avis sanitaires du médécin établi par la
Compagnie sur la propriété.
En examinant les établissements et les travaux,
j'ai parlé de l'alimentation, de l'eau et des habitations
en général ; j'ai indiqué les améliorations qui ont eu
lieu et qui ont exercé sur la santé la plus heureuse
influence. Les rapports sanitaires de quinzaine en-
voyés par chacun des médecins pour leur circonscrip-
tion donnent sur ces questions et sur d'autres
toutes spéciales des détails circonstanciés : les vivres
de toute sorte, le pain, la viande, l'eau, le vin, la
disposition et la salubrité des habitations, les vête-
ments, le coucher, tout ce qui tient à la voirie, l'ac-
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