Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 avril 1862 15 avril 1862
Description : 1862/04/15 (A7,N140). 1862/04/15 (A7,N140).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203294c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 125
mais les tempéraments pléthoriques, dont le sang est
riche en globules, sont les plus facilement frappés
par les maladies inflammatoires, tandis que l'anémie
des fellahs, qui vous semble au premier abord de-
voir être si fâcheuse, constitue au contraire pour eux
un véritable bienfait, l'immunité presque absolue en
face des maladies aiguës, qui occupent une aussi
large place dans le cadre pathologique des climats
tempérés.
État hygrométrique. — 1/humid.ité est excessive
dans l'isthme de Suez ; cette circonstance tient à la
proximité de deux grandes surfaces d'évaporation,
la Méditerranée et la mer Rouge ; la pluie cependant
est très-rare et toujours de très-courte durée; les
orages sont presque aussi rares que la pluie ; enfin les
observations, fournies par l'hygromètre dans un seul
nychthémère donnent des différences considérables.
Cette grande humidité qui existe dans le plus
grand nombre des climats chauds, est considérée à
bon droit comme une des causes principales d'insa-
lubrité, attendu qu'avec la surcharge électrique, elle
est le meilleur dissolvant des miasmes. Son rôle ne
saurait être aussi fâcheux dans l'isthme de Suez,
puisque nous avons vu déjà qu'à cause de la nature
et de la constitution du sol, la formation des mias-
mes est impossible.
A cause de l'état anémique des indigènes, les
grandes différences nychthémérales hygrométriques
ne sauraient, et pour les mêmes raisons, être plus
préjudiciables à leur santé que les différences de
température.
Vents. — La direction des vents dans l'isthme est
presque toujours du nord-ouest au nord-est; ils ar-
rivent donc sur le terrain du désert chargés de la
bienfaisante humidité qu'ils ont puisée dans la Médi-
terranée. Durant la saison d'été, ces vents-soufflent
d'une manière à peu près constante à partir de midi ;
ils permettent ainsi de supporter plus facilement la
trop grande ardeur du soleil pendant les heures les
plus chaudes de la journée.
Je ne parlerai que pour mémoire du khamsin ; ce
vent très-chaud arrive du sud-ouest après avoir tra-
versé les déserts de l'Afrique ; il ne souffle guère
qu'une ou deux fois par an et pendant un laps de
temps très-court ; son existence éphémère ne saurait
lui permettre de jouer un rôle important dans la sa-
lubrité.
Saisons. — L'hiver est peu marqué dans le désert
de Suez , comme il est facile de le voir dans le ta-
bleau thermométrique. Il n'en est pas de même de
l'été, où la température s'élève jusqu'à plus de 40
degrés.
Je m'attendais sans cesse, dans un pareil climat, à
me trouver chaque jour en présence de fellahs frap-
pés d'insolations ; grande a été ma surprise de n'en
jamais voir un seul cas : aussi suis-je forcé de croire
que l'Arabe se trouvant sous ce rapport en face d'un
élément auquel il est habitué depuis son enfance,
pour lui l'immunité se trouve par cela même natu-
rellement constituée.
Toutes les considérations météorologiques que je
viens d'envisager se donnent donc la main pour
créer par leur ensemble la salubrité du désert de
l'isthme de Suez, et pour justifier une mortalité et
un tableau pathologique aussi restreints que ceux
qui ont été fournis pendant un espace de neuf mois
par les nombreux travailleurs indigènes du canal
d'eau douce.
CHAPITRE II.
HYGIÈNE.
Pour comprendre que le nombre des malades puisse
être aussi minime dans le désert de Suez, il est indis-
pensable de comparer l'hygiène des fellahs dans les
provinces du Delta avec les conditions hygiéniques
au milieu desquelles ils se trouvent placés pendant
le temps de leur séjour dans l'isthme.
Habitations. — Les Arabes de la basse Égypte habi-
tent des maisons en terre mal closes et pour ainsi dire
accessibles à tous les vents, ou bien des gourbis cons-
truits avec quelques branches qui ne les défendent
que fort incomplétement contre les ardeurs du soleil.
A peine arrivés au désert, ils s'établissent dans les
villages arabes construits en terre par les soins de la
Compagnie, ou bien ils creusent des trous dans le
sable et les entourent de quelques branches de tama-
rix ; seulement ils prennent la précaution pendant
l'hiver de disposer les uns à côté des autres les trous
faits dans le sable, de manière à former une enceinte
toujours défendue du côté des vents régnants.
Vêtements. — Un large sac de toile percé de trois
trous pardessus lequel ils s'enveloppent dans un grand
morceau d'étoffe en poil de chameau; un bonnet de
même tissu, mais plus épais, composent tout le vête-
ment des Arabes aussi bien au désert que dans le
Delta : les jambes et les bras sont nus ; leur vieil ami,
le soleil de l'Egypte, se charge de remplacer pour eux
tout notre arsenal précautionnel.
Alimentation. — Les fellahs sont en général très-
sobres: dans leurs foyers, ils se contentent de lentilles
ou d'oignons, d'un peu de galette arabe ou de mau-
vais biscuit; ils ne font jamais usage de viande dans
leur alimentation.
Leur nourriture se trouve singulièrement amélio-
rée quand ils arrivent au désert. J'indique ici la ration
journalière qui leur est fournie par les soins de la
Compagnie :
mais les tempéraments pléthoriques, dont le sang est
riche en globules, sont les plus facilement frappés
par les maladies inflammatoires, tandis que l'anémie
des fellahs, qui vous semble au premier abord de-
voir être si fâcheuse, constitue au contraire pour eux
un véritable bienfait, l'immunité presque absolue en
face des maladies aiguës, qui occupent une aussi
large place dans le cadre pathologique des climats
tempérés.
État hygrométrique. — 1/humid.ité est excessive
dans l'isthme de Suez ; cette circonstance tient à la
proximité de deux grandes surfaces d'évaporation,
la Méditerranée et la mer Rouge ; la pluie cependant
est très-rare et toujours de très-courte durée; les
orages sont presque aussi rares que la pluie ; enfin les
observations, fournies par l'hygromètre dans un seul
nychthémère donnent des différences considérables.
Cette grande humidité qui existe dans le plus
grand nombre des climats chauds, est considérée à
bon droit comme une des causes principales d'insa-
lubrité, attendu qu'avec la surcharge électrique, elle
est le meilleur dissolvant des miasmes. Son rôle ne
saurait être aussi fâcheux dans l'isthme de Suez,
puisque nous avons vu déjà qu'à cause de la nature
et de la constitution du sol, la formation des mias-
mes est impossible.
A cause de l'état anémique des indigènes, les
grandes différences nychthémérales hygrométriques
ne sauraient, et pour les mêmes raisons, être plus
préjudiciables à leur santé que les différences de
température.
Vents. — La direction des vents dans l'isthme est
presque toujours du nord-ouest au nord-est; ils ar-
rivent donc sur le terrain du désert chargés de la
bienfaisante humidité qu'ils ont puisée dans la Médi-
terranée. Durant la saison d'été, ces vents-soufflent
d'une manière à peu près constante à partir de midi ;
ils permettent ainsi de supporter plus facilement la
trop grande ardeur du soleil pendant les heures les
plus chaudes de la journée.
Je ne parlerai que pour mémoire du khamsin ; ce
vent très-chaud arrive du sud-ouest après avoir tra-
versé les déserts de l'Afrique ; il ne souffle guère
qu'une ou deux fois par an et pendant un laps de
temps très-court ; son existence éphémère ne saurait
lui permettre de jouer un rôle important dans la sa-
lubrité.
Saisons. — L'hiver est peu marqué dans le désert
de Suez , comme il est facile de le voir dans le ta-
bleau thermométrique. Il n'en est pas de même de
l'été, où la température s'élève jusqu'à plus de 40
degrés.
Je m'attendais sans cesse, dans un pareil climat, à
me trouver chaque jour en présence de fellahs frap-
pés d'insolations ; grande a été ma surprise de n'en
jamais voir un seul cas : aussi suis-je forcé de croire
que l'Arabe se trouvant sous ce rapport en face d'un
élément auquel il est habitué depuis son enfance,
pour lui l'immunité se trouve par cela même natu-
rellement constituée.
Toutes les considérations météorologiques que je
viens d'envisager se donnent donc la main pour
créer par leur ensemble la salubrité du désert de
l'isthme de Suez, et pour justifier une mortalité et
un tableau pathologique aussi restreints que ceux
qui ont été fournis pendant un espace de neuf mois
par les nombreux travailleurs indigènes du canal
d'eau douce.
CHAPITRE II.
HYGIÈNE.
Pour comprendre que le nombre des malades puisse
être aussi minime dans le désert de Suez, il est indis-
pensable de comparer l'hygiène des fellahs dans les
provinces du Delta avec les conditions hygiéniques
au milieu desquelles ils se trouvent placés pendant
le temps de leur séjour dans l'isthme.
Habitations. — Les Arabes de la basse Égypte habi-
tent des maisons en terre mal closes et pour ainsi dire
accessibles à tous les vents, ou bien des gourbis cons-
truits avec quelques branches qui ne les défendent
que fort incomplétement contre les ardeurs du soleil.
A peine arrivés au désert, ils s'établissent dans les
villages arabes construits en terre par les soins de la
Compagnie, ou bien ils creusent des trous dans le
sable et les entourent de quelques branches de tama-
rix ; seulement ils prennent la précaution pendant
l'hiver de disposer les uns à côté des autres les trous
faits dans le sable, de manière à former une enceinte
toujours défendue du côté des vents régnants.
Vêtements. — Un large sac de toile percé de trois
trous pardessus lequel ils s'enveloppent dans un grand
morceau d'étoffe en poil de chameau; un bonnet de
même tissu, mais plus épais, composent tout le vête-
ment des Arabes aussi bien au désert que dans le
Delta : les jambes et les bras sont nus ; leur vieil ami,
le soleil de l'Egypte, se charge de remplacer pour eux
tout notre arsenal précautionnel.
Alimentation. — Les fellahs sont en général très-
sobres: dans leurs foyers, ils se contentent de lentilles
ou d'oignons, d'un peu de galette arabe ou de mau-
vais biscuit; ils ne font jamais usage de viande dans
leur alimentation.
Leur nourriture se trouve singulièrement amélio-
rée quand ils arrivent au désert. J'indique ici la ration
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