Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1862 01 février 1862
Description : 1862/02/01 (A7,N135). 1862/02/01 (A7,N135).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032892
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 37
nos marchés, et surtout recevra un accroissement de
population sédentaire de plusieurs milliers de bras.
Tout y croît avec un luxe prodigieux de végétation.
Nous y avons vu en même temps : mûrier, cotonnier,
oranger, olivier, et toutes sortes de grains: riz, sor-
gho, maïs, etc. Cette propriété, outre qu'il était indis-
pensable de l'obtenir, présente de tels avantages, qu'il
eût été tout à fait contraire aux premières règles de
la prévoyance de la laisser échapper.
Le canal d'eau douce est en pleine voie d'exécution ;
nous l'avons suivi dans une embarcation, depuis
Maxamah (premier campement après Tell el Kebir),
jusqu'à 3 kilomètres de Ramsès ; de Ramsès à Mak-
far 8 kilomètres sont commencés, et doivent être
terminés maintenant. Huit mille hommes travaillent
activement sur le tracé du canal. Il ne reste plus que
13 kilomètres pour arriver à Timsah, où l'on sera
avant trois mois (1).
Il n'est peut-être pas sans intérêt, pour détruire
le préjugé du prétendu travail forcé, de'dire que parmi
les terrassiers, on aperçoit quelques femmes voilées
travaillant avec leur costume pittoresque.
Le seuil d'El-Guisr est un établissement commencé
sur une très-large échelle : grands magasins et ap
provisionnements de tous genres, maisons d'habita-
tion pour loger tous les ouvriers européens, dont le
nombre augmente tous les jours. Il y a dix-huit
cents âmes sur ce point, où rien n'existait il y a un
an, et où l'on trouve aujourd'hui village arabe, ate-
liers, forges, scierie, menuiserie, un parc pour les qua-
tre cents chameaux qui servent aux transports, un hô--
pital remarquable et heureusement inoccupé à notre
passage, pharmacie, boutiques, où tout se vend aux
prix de fabrique de France, augmentés seulement
de 10 0/0 (ce qui est même trop peu). Il y a une mos-
quée en construction et une petite église en pierre
déjà couverte qui produit un bel effet; enfin on est
frappé à la vue de ce mouvement, contrastant si sin-
gulièrement avec le désert qui s'étend dans toutes
les directions.
Timsah. L'emplacement que doit occuper cette ville
dont les plans s'achèvent en ce moment, s'étend sur
un plateau magnifique, où jusqu'à présent on ne
voit que trois chalets en construction. La position
paraît admirablement choisie.
Toussoun est un point culminant qui domine le dé-
sert ; c'est là que fut organisé un des premiers cam-
pements destinés à prendre possession de la ligne du
canal. La station a des maisons et des rues bien ali-
gnées. Aujourd'hui elle n'est pas occupée ; elle pourra
l'être de nouveau ;"mais son importance ne se lie qu'à
celle de Timsah.
Birabou Ballah, où arrive une conduite d'eau des-
(1) Depuis le jour où ce rapport a été écrit, la communication a
été achevée entre le Nit et le lac Timsah,
tinée à l'irrigation des terres, est aussi intéressant
parce que l'on y a créé une petite ferme modèle,
où l'on voit ce que sur cette terre féconde l'eau et
les bras de l'homme sont capables de produire.
Kantara, déjà bien organisé et approvisionné, est
une étape sur la route de Syrie. Il y passe en
moyenne cinq ou six cents personnes par jour, et jus-
qu'à trois cents chameaux. Il ya un puits intarissable
à 4 kilomètres, et un autre un peu plus loin.
La branche pélusiaque, qui n'est pas très-éloignée,
est à 1 mètre au-dessus du niveau du lac Menzaleh.
Il est question, pour une dépense très-minime, d'en
détourner une rigole qui alimentera la ville, appelée
à un avenir certain. Des terrains immenses seront
arrosés sur les bords de ce canal (1).
Ce campement, qui prend tous les jours de l'im-
portance, était le point d'embarquement pour Port-
Saïd, avant que la rigole eût atteint ses 65 kilomè-
tres.
Nous nous y sommes embarqués, et nous avons
suivi le canal, traversant de temps en temps des lacs
jusqu'au campement de Raz-el-Eche.
Cette rigole de lm,20 de profondeur et de 15 mètres
de large, dont les berges sont à peine indiquées, et
paraissent avoir souffert de la hauteur exception-
nelle des eaux du Nil cette année, a, par cela même,
prouvé quel degré de confiance on devra avoir dans
les travaux subséquents ; car ces deux berges au-
raient dû être détruites partout par la hausse extra-
ordinaire des eaux. Bien qu'elles aient été attaquées
en certains endroits, elles ont donné la mesure d'une
résistance à laquelle on ne pouvait pas s'attendre en
présence des dégâts causés en général ailleurs par le
débordement du fleuve. La traversée de la rigole ma-
ritime se fait en deux jours par radeaux, et la tonne
de marchandises (il en passe en moyenne quinze par
jour) ne coûte plus que 7 francs au lieu de 100.
Dans le parcours du lac, nous avons vu 7 ou 8 ki-
lomètres du grand canal maritime commencés à la
largeur de 56 mètres.
A Raz-el-Eche, la drague n° 3 fonctionne. Ce cam-
pement est à la lettre dans l'eau. Il y a environ
100 mètres carrés pour se promener. De Raz-el-Eche
nous avons été en canot à travers le lac non balisé,
pendant presque tout ce parcours, jusqu'à la drague
n° 5 qui fonctionne. A partir de ce point, nous avons
pris le bateau à vapeur, et sommes arrivés à Port-
Saïd.
Les dragues ont dessiné le contour du grand bas-
sin de 78 hectares, et du haut du phare on distingue
déjà très-bien le panorama des travaux. On va
creuser un chenal au milieu du bassin, car nous avons
(t) Depuis le mois de novembre ce travail a été commencé et
avance de Tell-el-Deffné à Kantara.
nos marchés, et surtout recevra un accroissement de
population sédentaire de plusieurs milliers de bras.
Tout y croît avec un luxe prodigieux de végétation.
Nous y avons vu en même temps : mûrier, cotonnier,
oranger, olivier, et toutes sortes de grains: riz, sor-
gho, maïs, etc. Cette propriété, outre qu'il était indis-
pensable de l'obtenir, présente de tels avantages, qu'il
eût été tout à fait contraire aux premières règles de
la prévoyance de la laisser échapper.
Le canal d'eau douce est en pleine voie d'exécution ;
nous l'avons suivi dans une embarcation, depuis
Maxamah (premier campement après Tell el Kebir),
jusqu'à 3 kilomètres de Ramsès ; de Ramsès à Mak-
far 8 kilomètres sont commencés, et doivent être
terminés maintenant. Huit mille hommes travaillent
activement sur le tracé du canal. Il ne reste plus que
13 kilomètres pour arriver à Timsah, où l'on sera
avant trois mois (1).
Il n'est peut-être pas sans intérêt, pour détruire
le préjugé du prétendu travail forcé, de'dire que parmi
les terrassiers, on aperçoit quelques femmes voilées
travaillant avec leur costume pittoresque.
Le seuil d'El-Guisr est un établissement commencé
sur une très-large échelle : grands magasins et ap
provisionnements de tous genres, maisons d'habita-
tion pour loger tous les ouvriers européens, dont le
nombre augmente tous les jours. Il y a dix-huit
cents âmes sur ce point, où rien n'existait il y a un
an, et où l'on trouve aujourd'hui village arabe, ate-
liers, forges, scierie, menuiserie, un parc pour les qua-
tre cents chameaux qui servent aux transports, un hô--
pital remarquable et heureusement inoccupé à notre
passage, pharmacie, boutiques, où tout se vend aux
prix de fabrique de France, augmentés seulement
de 10 0/0 (ce qui est même trop peu). Il y a une mos-
quée en construction et une petite église en pierre
déjà couverte qui produit un bel effet; enfin on est
frappé à la vue de ce mouvement, contrastant si sin-
gulièrement avec le désert qui s'étend dans toutes
les directions.
Timsah. L'emplacement que doit occuper cette ville
dont les plans s'achèvent en ce moment, s'étend sur
un plateau magnifique, où jusqu'à présent on ne
voit que trois chalets en construction. La position
paraît admirablement choisie.
Toussoun est un point culminant qui domine le dé-
sert ; c'est là que fut organisé un des premiers cam-
pements destinés à prendre possession de la ligne du
canal. La station a des maisons et des rues bien ali-
gnées. Aujourd'hui elle n'est pas occupée ; elle pourra
l'être de nouveau ;"mais son importance ne se lie qu'à
celle de Timsah.
Birabou Ballah, où arrive une conduite d'eau des-
(1) Depuis le jour où ce rapport a été écrit, la communication a
été achevée entre le Nit et le lac Timsah,
tinée à l'irrigation des terres, est aussi intéressant
parce que l'on y a créé une petite ferme modèle,
où l'on voit ce que sur cette terre féconde l'eau et
les bras de l'homme sont capables de produire.
Kantara, déjà bien organisé et approvisionné, est
une étape sur la route de Syrie. Il y passe en
moyenne cinq ou six cents personnes par jour, et jus-
qu'à trois cents chameaux. Il ya un puits intarissable
à 4 kilomètres, et un autre un peu plus loin.
La branche pélusiaque, qui n'est pas très-éloignée,
est à 1 mètre au-dessus du niveau du lac Menzaleh.
Il est question, pour une dépense très-minime, d'en
détourner une rigole qui alimentera la ville, appelée
à un avenir certain. Des terrains immenses seront
arrosés sur les bords de ce canal (1).
Ce campement, qui prend tous les jours de l'im-
portance, était le point d'embarquement pour Port-
Saïd, avant que la rigole eût atteint ses 65 kilomè-
tres.
Nous nous y sommes embarqués, et nous avons
suivi le canal, traversant de temps en temps des lacs
jusqu'au campement de Raz-el-Eche.
Cette rigole de lm,20 de profondeur et de 15 mètres
de large, dont les berges sont à peine indiquées, et
paraissent avoir souffert de la hauteur exception-
nelle des eaux du Nil cette année, a, par cela même,
prouvé quel degré de confiance on devra avoir dans
les travaux subséquents ; car ces deux berges au-
raient dû être détruites partout par la hausse extra-
ordinaire des eaux. Bien qu'elles aient été attaquées
en certains endroits, elles ont donné la mesure d'une
résistance à laquelle on ne pouvait pas s'attendre en
présence des dégâts causés en général ailleurs par le
débordement du fleuve. La traversée de la rigole ma-
ritime se fait en deux jours par radeaux, et la tonne
de marchandises (il en passe en moyenne quinze par
jour) ne coûte plus que 7 francs au lieu de 100.
Dans le parcours du lac, nous avons vu 7 ou 8 ki-
lomètres du grand canal maritime commencés à la
largeur de 56 mètres.
A Raz-el-Eche, la drague n° 3 fonctionne. Ce cam-
pement est à la lettre dans l'eau. Il y a environ
100 mètres carrés pour se promener. De Raz-el-Eche
nous avons été en canot à travers le lac non balisé,
pendant presque tout ce parcours, jusqu'à la drague
n° 5 qui fonctionne. A partir de ce point, nous avons
pris le bateau à vapeur, et sommes arrivés à Port-
Saïd.
Les dragues ont dessiné le contour du grand bas-
sin de 78 hectares, et du haut du phare on distingue
déjà très-bien le panorama des travaux. On va
creuser un chenal au milieu du bassin, car nous avons
(t) Depuis le mois de novembre ce travail a été commencé et
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