Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1862 15 janvier 1862
Description : 1862/01/15 (A7,N134). 1862/01/15 (A7,N134).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203288n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MEns. - 21
que moralement la faute n'est pas la même9 Est-ce
que physiquement elle n'est point beaucoup plus
grande? Et dans ces circonstances réciproques quels
seraient les plus coupables, des Américains détrui-
sant un port chez eux ou des Anglais voulant
priver tous les peuples d'une des plus belles voies
commerciales du monde? Quels seraient les plus
blâmables, des Américains poussant à ses derniè-
res limites le droit de la guerre, ou des Anglais
prohibant en pleine paix, sur un territoire qui ne
leur appartient pas, chez un gouvernement ami,
la suppression d'un obstacle qui ferme l'accès de
deux mers à une grande partie du monde? Mais non,
la politique anglaise a réfléchi : les événements suc-
cessifs sont venus éclairer des préjugés d'une autre gé-
nération. Elle ne voudra pas qu'à ses plaintes à propos
du port de Charleston, les Américains lui répondent par
la foudroyante réplique, de son opposition au canal de
Suez. Aujourd'hui le canal de Suez devient plus que
jamais la pierre angulaire de la politique pacifique
et commerciale de l'avenir. Il est écrit par les lois du
temps et par le doigt des événements au premier
rang des nécessités de l'époque, et quant à son uti-
lité pour les intérêts britanniques, nous n'hésitons
pas à répéter ces mots que nous adressait un Anglais
distingué : « Le jour viendra où le canal de Suez
sera aussi populaire en Angleterre qu'en France. »
ERNEST DESPLACES.
MOUVEMENT ABOLITIONISTE EN AMÉRIQUE.
On lit dans la Presse :
« Les questions politiques se présentent rarement dès
le début, et au moment où elles naissent, sous leur
aspect le plus vrai. Il faut un certain temps pour que
les effets se dégagent nettement des causes qui de-
vaient les produire. L'étroite logique qui les enchaîne
ne se manifeste pas tout d'abord aux regards même
des plus prévoyants, et il n'est point aisé de pressen-
tir tout ce que tel ou tel événement comporte de con-
séquences inévitables.
» La crise américaine cependant a fait conjecturer à
tous les bons esprits qu'une atteinte mortalle allait être
portée à l'esclavage ; ils se sont volontiers inclinés de-
vant l'aveugle et providentielle témérité des États du
Sud, se précipitant au devant d'un péril qui ne les me-
naçait encore qu'à long terme, de même qu'ils ont
souri de pitié en voyant le gouvernement de Washing-
ton, trop méticuleux, trop hésitant, écarter, ajourner,
pour ne pas multiplier les causes de dissidence, les
mesures décisives auxquelles le pousse maintenant
une nécessité chaque jour plus évidente et plus ur-
gente. Aujourd'hui, le néant de ces précautions éclate
à tous les yeux ; chaque nouvel incident les montre
plus vaines et plus chimériques. L'idée abolitioniste
se dégage des mille entraves au moyen desquelles on
voulait paralyser son essor ; elle s'alimente de ce qui
semblerait devoir la tenir en échec : ainsi l'imminence
heureusement conjurée d'une guerre entre les États
du Nord et la Grande-Bretagne — cette combinaison,
un moment si favorable aux intérêts du Sud — n'aura
servi qu'à opérer un étrange revirement dans les opi-
nions du vrai peuple américain. Cette agression devait
lui créer des dangers exceptionnels: aussi lui a-t-elle
fait entrevoir et accepter l'idée de droits plus étendus,
de devoirs plus stricts ; elle légitime à ses yeux les
mesures extrêmes devant lesquelles il reculait naguère,
et les mêmes hommes qui lui prêchaient le respect
de « l'institution particulière aux États du Sud » —
c'est à-dire de l'esclavage — comme un dogme politi-
que, comme une des conditions essentielles du pacte à
maintenir entre les deux grandes fractions de l'Union
américaine, ces mêmes hommes lui ont parlé un tout
autre langage : — « Puisque nous allons avoir à faire
Il face en même temps aux rebelles et à l'étranger, lui
» disaient-ils, il faudra, devant un danger supérieur, ne
» reculer devant aucune détermination, ne garder aucun
» ménagement. Et l'insurrection servile dût-elle être in-
» voquée comme ressource annale, nous devons, même à
» ce prix, s'il le faut, sortir vainqueurs et libres de la
» lutte qui s'est engagée. Nous ne serons plus responsa-
» bles des conséquences fatales que peut avoir un pareil
» bouleversement ; l'histoire les portera au compte de
» ceux qui ont établi et développé l'esclavage, au compte
» de ceux qui, dans un intérêt quelconque, seront venus
» prêter secours à la rébellion. ) Ce langage imprévu
sur des lèvres peu suspectes frappait les esprits, modi-
fiait rapidement les opinions, et les abolitionistes en
étaient venus à espérer, comme un bienfait, l'interven-
tion hostile de la Grande-Bretagne dans le différend
américain; ils savaient ce qu'elle entraînerait de dé-
sastres militaires et commerciaux ; mais ils s'en con-
solaient en la voyant assurer à leur cause le concours
de tous leurs concitoyens. S'il est maintenant une
vérité démontrée, c'est celle-ci : à partir du moment
où l'étranger aura pris parti pour les « lords du fouet, »
ceux-ci ne trouveront plus un avocat parmi leurs ex-
concitoyens des États libres. Prudence politique, cal-
culs intéressés , scrupules d'ordre religieux ou civil,
tout sera mis de côté. Il faudra, n'importe à quel prix,
que « Carthage » soit détruite ; il faudra que l'aristo-
cratie négrière subisse le joug de la loi commune , et
sa ruine deviendra le juste châtiment des malheurs
qu'elle aura attirés sur la République, où elle avait,
hier encore, tant d'influence et d'autorité. Ainsi pen-
sent les abolitionistes , ainsi s'explique leur enthouS
siasme chaque jour plus fervent.
» Le progrès de leurs idées est aussi chaque jour plus
marqué. Nous parlions naguère du rapport publié par
le ministre de la guerre (M. Cameron), rapport qui se
rapproche singulièrement de la fameuse proclamation
à laquelle le général Fremont a dû sa glorieuse dis-
grâce ; nous rappelions le mécontentement manifesté,
à ce sujet, par le président Lincoln. Ce mécontente-
ment n'a pas empêché l'un des généraux envoyés dans
le Sud de lancer un manifeste encore plus hardi que
ceux de MM. Fremont et Cameron. Il y déclare, en
que moralement la faute n'est pas la même9 Est-ce
que physiquement elle n'est point beaucoup plus
grande? Et dans ces circonstances réciproques quels
seraient les plus coupables, des Américains détrui-
sant un port chez eux ou des Anglais voulant
priver tous les peuples d'une des plus belles voies
commerciales du monde? Quels seraient les plus
blâmables, des Américains poussant à ses derniè-
res limites le droit de la guerre, ou des Anglais
prohibant en pleine paix, sur un territoire qui ne
leur appartient pas, chez un gouvernement ami,
la suppression d'un obstacle qui ferme l'accès de
deux mers à une grande partie du monde? Mais non,
la politique anglaise a réfléchi : les événements suc-
cessifs sont venus éclairer des préjugés d'une autre gé-
nération. Elle ne voudra pas qu'à ses plaintes à propos
du port de Charleston, les Américains lui répondent par
la foudroyante réplique, de son opposition au canal de
Suez. Aujourd'hui le canal de Suez devient plus que
jamais la pierre angulaire de la politique pacifique
et commerciale de l'avenir. Il est écrit par les lois du
temps et par le doigt des événements au premier
rang des nécessités de l'époque, et quant à son uti-
lité pour les intérêts britanniques, nous n'hésitons
pas à répéter ces mots que nous adressait un Anglais
distingué : « Le jour viendra où le canal de Suez
sera aussi populaire en Angleterre qu'en France. »
ERNEST DESPLACES.
MOUVEMENT ABOLITIONISTE EN AMÉRIQUE.
On lit dans la Presse :
« Les questions politiques se présentent rarement dès
le début, et au moment où elles naissent, sous leur
aspect le plus vrai. Il faut un certain temps pour que
les effets se dégagent nettement des causes qui de-
vaient les produire. L'étroite logique qui les enchaîne
ne se manifeste pas tout d'abord aux regards même
des plus prévoyants, et il n'est point aisé de pressen-
tir tout ce que tel ou tel événement comporte de con-
séquences inévitables.
» La crise américaine cependant a fait conjecturer à
tous les bons esprits qu'une atteinte mortalle allait être
portée à l'esclavage ; ils se sont volontiers inclinés de-
vant l'aveugle et providentielle témérité des États du
Sud, se précipitant au devant d'un péril qui ne les me-
naçait encore qu'à long terme, de même qu'ils ont
souri de pitié en voyant le gouvernement de Washing-
ton, trop méticuleux, trop hésitant, écarter, ajourner,
pour ne pas multiplier les causes de dissidence, les
mesures décisives auxquelles le pousse maintenant
une nécessité chaque jour plus évidente et plus ur-
gente. Aujourd'hui, le néant de ces précautions éclate
à tous les yeux ; chaque nouvel incident les montre
plus vaines et plus chimériques. L'idée abolitioniste
se dégage des mille entraves au moyen desquelles on
voulait paralyser son essor ; elle s'alimente de ce qui
semblerait devoir la tenir en échec : ainsi l'imminence
heureusement conjurée d'une guerre entre les États
du Nord et la Grande-Bretagne — cette combinaison,
un moment si favorable aux intérêts du Sud — n'aura
servi qu'à opérer un étrange revirement dans les opi-
nions du vrai peuple américain. Cette agression devait
lui créer des dangers exceptionnels: aussi lui a-t-elle
fait entrevoir et accepter l'idée de droits plus étendus,
de devoirs plus stricts ; elle légitime à ses yeux les
mesures extrêmes devant lesquelles il reculait naguère,
et les mêmes hommes qui lui prêchaient le respect
de « l'institution particulière aux États du Sud » —
c'est à-dire de l'esclavage — comme un dogme politi-
que, comme une des conditions essentielles du pacte à
maintenir entre les deux grandes fractions de l'Union
américaine, ces mêmes hommes lui ont parlé un tout
autre langage : — « Puisque nous allons avoir à faire
Il face en même temps aux rebelles et à l'étranger, lui
» disaient-ils, il faudra, devant un danger supérieur, ne
» reculer devant aucune détermination, ne garder aucun
» ménagement. Et l'insurrection servile dût-elle être in-
» voquée comme ressource annale, nous devons, même à
» ce prix, s'il le faut, sortir vainqueurs et libres de la
» lutte qui s'est engagée. Nous ne serons plus responsa-
» bles des conséquences fatales que peut avoir un pareil
» bouleversement ; l'histoire les portera au compte de
» ceux qui ont établi et développé l'esclavage, au compte
» de ceux qui, dans un intérêt quelconque, seront venus
» prêter secours à la rébellion. ) Ce langage imprévu
sur des lèvres peu suspectes frappait les esprits, modi-
fiait rapidement les opinions, et les abolitionistes en
étaient venus à espérer, comme un bienfait, l'interven-
tion hostile de la Grande-Bretagne dans le différend
américain; ils savaient ce qu'elle entraînerait de dé-
sastres militaires et commerciaux ; mais ils s'en con-
solaient en la voyant assurer à leur cause le concours
de tous leurs concitoyens. S'il est maintenant une
vérité démontrée, c'est celle-ci : à partir du moment
où l'étranger aura pris parti pour les « lords du fouet, »
ceux-ci ne trouveront plus un avocat parmi leurs ex-
concitoyens des États libres. Prudence politique, cal-
culs intéressés , scrupules d'ordre religieux ou civil,
tout sera mis de côté. Il faudra, n'importe à quel prix,
que « Carthage » soit détruite ; il faudra que l'aristo-
cratie négrière subisse le joug de la loi commune , et
sa ruine deviendra le juste châtiment des malheurs
qu'elle aura attirés sur la République, où elle avait,
hier encore, tant d'influence et d'autorité. Ainsi pen-
sent les abolitionistes , ainsi s'explique leur enthouS
siasme chaque jour plus fervent.
» Le progrès de leurs idées est aussi chaque jour plus
marqué. Nous parlions naguère du rapport publié par
le ministre de la guerre (M. Cameron), rapport qui se
rapproche singulièrement de la fameuse proclamation
à laquelle le général Fremont a dû sa glorieuse dis-
grâce ; nous rappelions le mécontentement manifesté,
à ce sujet, par le président Lincoln. Ce mécontente-
ment n'a pas empêché l'un des généraux envoyés dans
le Sud de lancer un manifeste encore plus hardi que
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