Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1862 15 janvier 1862
Description : 1862/01/15 (A7,N134). 1862/01/15 (A7,N134).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203288n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 29
d'échantillons de coton qui sont accompagnés d'au-
tres échantillons de tabac. Les exposants exhibe-
ront aussi du vin colonial, du vin de leurs propres
vignobles. Il y aura du fromage, du savon, des chan-
delles, du cirage et d'excellents échantillons de soie
écrue et de cire vierge. L'art colonial y brillera par
une invention d'huile à peindre. On y verra aussi
abondance de produits agricoles et naturels, et entre
autres, des teintures végétales, des gommes, des sal-
separeilles. L'histoire naturelle trouvera également
son intérêt dans cette exhibition. Outre les oiseaux si
beaux et si nombreux des forêts de l'Australie, il y
figurera une grande variété de poissons et de reptiles
peu connus. Enfin, parmi les échantillons d'or, le
Sidney Herald a grand soin de mentionner et signa-
ler une pépite pesant treize onces.
FLEURY.
MADAGASCAR.
Nous avons déjà parlé des événements considéra-
bles qui se sont accomplis vers la dernière moitié
de 1861, dans l'île de Madagascar. Nos lecteurs sa-
vent que la reine des Hovas, maîtresse absolue de ce
grand pays et célèbre par ses cruautés et sa haîne
des Européens et de leur civilisation, est morte après
un règne long et sanglant, en laissant son sceptre à
son fils, dont les idées et les sentiments sont en com-
plète opposition avec ceux de sa mère. Si les espé-
rances qu'on fonde sur ce prince se réalisent, on a
tout lieu d'espérer que ce vaste et riche pays entrera
enfin dans la communauté des nations, et par la va-
riété de ses produits naturels et agricoles, il peut
largement contribuer à la prospérité du commerce
général.
Des relations avec la cour du nouveau roi ont été
ouvertes par les gouvernements de France et d'An-
gleterre. Les Anglais, toujours attentifs à ce qui
peut favoriser l'extension de leur commerce, n'ont
pas négligé de nouer sans délai des rapport d'ami-
tié avec l'héritier de la reine Ranavalo. En consé-
quence, le gouverneur de Maurice a envoyé vers la ca-
pitale de l'Etat malgache une ambassade officielle. L'un
des membres de cette ambassade a publié à ce sujet,
dans le Times, des détails qui nous ont paru avoir
un incontestable intérêt, et qui sont loin d'être
étrangers au caractère spécial de notre journal, car
Madagascar, rendu au mouvement de la civilisation,
ajouterait encore aux perspectives d'avenir du canal
de Suez dont, à coup sûr, il emprunterait la route
pour tous ses échanges avec l'Europe,
Voici donc la relation adressée au Times et dont
nous donnerons la suite si, comme nous le fait es-
pérer son auteur, elle doit être continuée.
« Les yeux des Européens sont ouverts depuis quelque
temps sur cette très-productive contrée. Pourtant une
porte n'y a été rouverte à l'introduction de l'influence
européenne que depuis peu de mois. Le rapport de
l'ambassade vous apprendra les circonstances les plus
importantes relatives à sa mission. Je vais, pour ma
part, essayer de vous présenter des faits qui trouve-
raient difficilement place dans un document de cette
nature.
» La reine Ranavalo mourut le 16 août dernier, et cet
événement occasionna une scène digne d'être racontée.
Je la tiens d'un des officiers du palais. Durant les
trois semaines précédentes, un grand nombre d'of-
ficiers et de soldats ne cessèrent de monter constam-
ment la garde autour de la demeure royale. Dans cette
matinée suprême on répondit, comme d'habitude, va-
guement à leurs questions, et deux heures après il était
certain que la reine était morte. Dans le tumulte invo-
lontaire de leur joie, les officiers et les soldats firent
voler en l'air leurs boucliers, leurs épées, leurs sagayes,
et manifestèrent leur allégresse de plusieurs autres fa-
çons fort claires. Néanmoins ils s'aperçurent bientôt
que c'était là une politique dangereuse, et ils essayèrent
de l'amender en faisant circuler dans la ville la nouvelle
que la reine était beaucoup plus faible. Mais leur con-
duite et les rapports dont ils l'accompagnaient étaient
trop contradictoires pour qu'on ajoutât foi à ces der-
niers.
» Il parait que ce n'est pas sans de grandes difficul-
tés que le prince Rakoto, maintenant Radama II,
réussit à proclamer ses droits au trône et à les faire
prévaloir. Il est fils de la feue reine, mais il ne lui res-
semble pas plus que le jour ne ressemble à la nuit. S'il
erre en politique, c'est réellement dans un sens tout
opposé : par l'excès de la douceur. Il a laissé vivre son
compétiteur au trône, nommé Rambousalama, son
cousin, qui est ou était placé, au moment où l'ambas-
sade partit d'Antananarive, dans ce que le roi se plai-
sait à nommer « une honorable captivité ».
» Il est impossible de prévoir quelles seront les con-
séquences de cette clémence. Il est certain que Rambou-
salama a des adhérents dans la capitale, sinon dans
le palais même du roi, et si une révolution survenait et
que Rambousalama atteignit son but, les choses iraient
plus mal que jamais, l'intention avouée de Hambousa-
lama étant de reprendre la politique de la reine dans
toute sa complète horreur.
» C'est sans doute un fait des plus curieux que nous
offre l'histoire de toute nation, civilisée ou non, qu'a-
près trente ans pendant lesquels le sang avait coulé
comme l'eau dans Antananarive, le fils de cette même
reine se soit absolument refusé à sanctionner l'exécu-
tion de son plus mortel ennemi, l'ayant en son pou-
voir. Tel est le fait. Le roi Radama II a inauguré son
règne sur le principe rigoureux qu'il ne versera pas
de sang. La seule manière dont ce prince ait puni la
tentative de le supplanter, a été de faire marquer au
front un certain nombre des suivants de Rambousalama
et de les exiler dans une province éloignée.
» Le témoignage de l'ambassade peut pleinement cor-
roborer les récits des voyageurs précédents, quant aux
massacres en masse exécutés sous l'autorité de la reine.
Un officier de haut rang me dit que dans le peu d'an-
d'échantillons de coton qui sont accompagnés d'au-
tres échantillons de tabac. Les exposants exhibe-
ront aussi du vin colonial, du vin de leurs propres
vignobles. Il y aura du fromage, du savon, des chan-
delles, du cirage et d'excellents échantillons de soie
écrue et de cire vierge. L'art colonial y brillera par
une invention d'huile à peindre. On y verra aussi
abondance de produits agricoles et naturels, et entre
autres, des teintures végétales, des gommes, des sal-
separeilles. L'histoire naturelle trouvera également
son intérêt dans cette exhibition. Outre les oiseaux si
beaux et si nombreux des forêts de l'Australie, il y
figurera une grande variété de poissons et de reptiles
peu connus. Enfin, parmi les échantillons d'or, le
Sidney Herald a grand soin de mentionner et signa-
ler une pépite pesant treize onces.
FLEURY.
MADAGASCAR.
Nous avons déjà parlé des événements considéra-
bles qui se sont accomplis vers la dernière moitié
de 1861, dans l'île de Madagascar. Nos lecteurs sa-
vent que la reine des Hovas, maîtresse absolue de ce
grand pays et célèbre par ses cruautés et sa haîne
des Européens et de leur civilisation, est morte après
un règne long et sanglant, en laissant son sceptre à
son fils, dont les idées et les sentiments sont en com-
plète opposition avec ceux de sa mère. Si les espé-
rances qu'on fonde sur ce prince se réalisent, on a
tout lieu d'espérer que ce vaste et riche pays entrera
enfin dans la communauté des nations, et par la va-
riété de ses produits naturels et agricoles, il peut
largement contribuer à la prospérité du commerce
général.
Des relations avec la cour du nouveau roi ont été
ouvertes par les gouvernements de France et d'An-
gleterre. Les Anglais, toujours attentifs à ce qui
peut favoriser l'extension de leur commerce, n'ont
pas négligé de nouer sans délai des rapport d'ami-
tié avec l'héritier de la reine Ranavalo. En consé-
quence, le gouverneur de Maurice a envoyé vers la ca-
pitale de l'Etat malgache une ambassade officielle. L'un
des membres de cette ambassade a publié à ce sujet,
dans le Times, des détails qui nous ont paru avoir
un incontestable intérêt, et qui sont loin d'être
étrangers au caractère spécial de notre journal, car
Madagascar, rendu au mouvement de la civilisation,
ajouterait encore aux perspectives d'avenir du canal
de Suez dont, à coup sûr, il emprunterait la route
pour tous ses échanges avec l'Europe,
Voici donc la relation adressée au Times et dont
nous donnerons la suite si, comme nous le fait es-
pérer son auteur, elle doit être continuée.
« Les yeux des Européens sont ouverts depuis quelque
temps sur cette très-productive contrée. Pourtant une
porte n'y a été rouverte à l'introduction de l'influence
européenne que depuis peu de mois. Le rapport de
l'ambassade vous apprendra les circonstances les plus
importantes relatives à sa mission. Je vais, pour ma
part, essayer de vous présenter des faits qui trouve-
raient difficilement place dans un document de cette
nature.
» La reine Ranavalo mourut le 16 août dernier, et cet
événement occasionna une scène digne d'être racontée.
Je la tiens d'un des officiers du palais. Durant les
trois semaines précédentes, un grand nombre d'of-
ficiers et de soldats ne cessèrent de monter constam-
ment la garde autour de la demeure royale. Dans cette
matinée suprême on répondit, comme d'habitude, va-
guement à leurs questions, et deux heures après il était
certain que la reine était morte. Dans le tumulte invo-
lontaire de leur joie, les officiers et les soldats firent
voler en l'air leurs boucliers, leurs épées, leurs sagayes,
et manifestèrent leur allégresse de plusieurs autres fa-
çons fort claires. Néanmoins ils s'aperçurent bientôt
que c'était là une politique dangereuse, et ils essayèrent
de l'amender en faisant circuler dans la ville la nouvelle
que la reine était beaucoup plus faible. Mais leur con-
duite et les rapports dont ils l'accompagnaient étaient
trop contradictoires pour qu'on ajoutât foi à ces der-
niers.
» Il parait que ce n'est pas sans de grandes difficul-
tés que le prince Rakoto, maintenant Radama II,
réussit à proclamer ses droits au trône et à les faire
prévaloir. Il est fils de la feue reine, mais il ne lui res-
semble pas plus que le jour ne ressemble à la nuit. S'il
erre en politique, c'est réellement dans un sens tout
opposé : par l'excès de la douceur. Il a laissé vivre son
compétiteur au trône, nommé Rambousalama, son
cousin, qui est ou était placé, au moment où l'ambas-
sade partit d'Antananarive, dans ce que le roi se plai-
sait à nommer « une honorable captivité ».
» Il est impossible de prévoir quelles seront les con-
séquences de cette clémence. Il est certain que Rambou-
salama a des adhérents dans la capitale, sinon dans
le palais même du roi, et si une révolution survenait et
que Rambousalama atteignit son but, les choses iraient
plus mal que jamais, l'intention avouée de Hambousa-
lama étant de reprendre la politique de la reine dans
toute sa complète horreur.
» C'est sans doute un fait des plus curieux que nous
offre l'histoire de toute nation, civilisée ou non, qu'a-
près trente ans pendant lesquels le sang avait coulé
comme l'eau dans Antananarive, le fils de cette même
reine se soit absolument refusé à sanctionner l'exécu-
tion de son plus mortel ennemi, l'ayant en son pou-
voir. Tel est le fait. Le roi Radama II a inauguré son
règne sur le principe rigoureux qu'il ne versera pas
de sang. La seule manière dont ce prince ait puni la
tentative de le supplanter, a été de faire marquer au
front un certain nombre des suivants de Rambousalama
et de les exiler dans une province éloignée.
» Le témoignage de l'ambassade peut pleinement cor-
roborer les récits des voyageurs précédents, quant aux
massacres en masse exécutés sous l'autorité de la reine.
Un officier de haut rang me dit que dans le peu d'an-
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