Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1862 15 janvier 1862
Description : 1862/01/15 (A7,N134). 1862/01/15 (A7,N134).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203288n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
26 L'ISTHME DE SUEZ,
pouvait résulter de la prolongation d'un pareil état
de choses, le prince Kong fit un premier effort pour y
mettre un terme, en se rendant, il y a un mois, à Jeho,
où il eut plusieurs entrevues avec l'impératrice douai-
rière. Cette tentative fut couronnée de succès, et il ob-
tint que la cour, renonçant enfin à l'exil qu'elle s'était
imposé et qu'il devenait difficile de motiver plus long-
temps, viendrait reprendre possession du palais de Pé-
kin.
» Le 1er du mois de novembre dernier, le jeune empe-
reur rentrait dans la capitale. Mais cet événement, que
l'on considérait déjà comme un échec pour le parti
systématiquement hostile à l'Europe, n'était que le
prélude de faits bien autrement considérables.
» Parmi les huit membres du conseil de régence,
trois surtout étaient désignés comme les chefs de ce
parti : c'étaient le prince de Y, le prince de Tcheuun
et Sou-Chun, frère du précédent. Dès le lendemain du
jour où l'empereur avait fait son entrée à Pékin, ils
étaient arrêtés en vertu d'un décret dont les considé-
rants méritent une attention particulière. Ainsi, l'on y
reproche au prince de Y sa conduite lors des négo-
ciations de Tont-Tchéou ; les violences dont les prison-
niers européens ont été les victimes sont flétries comme
un manque de foi qui a été la principale cause de la
destruction du palais d'été; l'opposition faite au retour
de la cour dans la capitale est également qualifiée
crime de haute trahison. Assurément, un tel langage
placé dans la bouche du successeur de Hien-Fung, et
les termes honorables dans lesquels on parle des na-
tions étrangères, hier encore traitées de barbares par
tout l'empire, démontrent les progrès qu'ont faits les
idées européennes, et l'influence qu'elles ont su prendre
sur l'esprit du prince Kong. Ce dernier recevait en
même temps la récompense de ses efforts : revêtu des
plus hautes fonctions du Céleste Empire et du titre de
premier ministre, il ne voit aujourd'hui d'autorité supé-
rieure à la sienne que celle de l'impératrice douairière
à laquelle est dévolue la régence. Tous ses partisans,
qui sont aussi ceux de la civilisation européenne, en-
trent en même temps au pouvoir, et succèdent- aux chefs du
parti rétrograde, successivement jugés par une com-
mission dont le prince Kong était président, et con-
damnés à des peines diverses. Les trois plus coupables,
le prince de Y, le prince Tcheuun et Sou-Chun de-
vaient, en vertu de la loi chinoise, être soumis à la mort
lente, c'est-à-dire être coupés en morceaux. L'empereur,
par un esprit de clémence auquel l'influence des idées
nouvelles n'est peut-être pas étrangère, a commué cet
affreux supplice.
» Les princes de Y et Tcheuun ont reçu l'ordre de s'é-
trangler dans leur prison; quant à Sou-Chun, que sa
conduite semble avoir plus particulièrement désigné à
la colère du souverain, il a eu la tête tranchée sur une
des places publiques de la capitale. Les autres membres
de l'ancien conseil de régence ont été simplement pri-
vés de leurs emplois et dignités, à l'exception du mi-
nistre de la guerre, exilé au fond de la Mongolie.
» Telle a été l'issue de cette révolution de palais, mal-
heureusement encore accompagnée d'effusion du sang,
mais qui, par la publicité qui lui a été donnée, et le
caractère de satisfaction politique qu'elle a semblé ré-
vêtir vis-à-vis des puissances étrangères, n'est rien
moins qu'une modification complète de l'attitude sécu-
laire du gouvernement chinois à l'égard de l'Europe. Il
en faut reporter tout le mérite au prince Kong, qui, au
péril de sa vie, a su faire triompher les tendances fa-
vorables à la civilisation étrangère. »
COLONIES ANGLAISES DE L'AFRIQUE ORIENTALE.
Parmi les pays sur lesquels l'Angleterre fonde des
espérances pour remplacer le coton américain nous
devons citer la colonie anglaise de Natal, située sur
la côte orientale d'Afrique, et à qui par conséquent
le percement de l'isthme de Suez ouvrirait aussi bien
qu'à l'Inde sa route la plus directe vers l'Europe.
Entre les raisons qui doivent inviter le gouverne-
ment anglais à chercher autant que possible à rac-
courcir la distance qui le sépare de ce pays, il faut
sans doute compter aussi des incidents semblables
à ceux que la Gazette de Cologne nous raconte en ces
termes et qui se renouvellent assez souvent :
J. MONGIN.
« Un Allemand établi depuis longtemps à la fron-
tière du pays des Caffres nous adresse, à la date du
10 septembre, sur l'attitude des Zulucaffres vis-à-vis de
Natal, la lettre suivante :
» Ce que je puis vous communiquer d'ici de plus
intéressant, est la disposition hostile actuelle des Zuiu-
caffres à l'égard de NataL Pour les personnes qui ne
sont pas très au courant de la géographie et de l'his-
toire de l'Afrique méridionale, je dois commencer par
dire que la colonie de Natal, située sur le côté oriental
de l'Afrique, est grande environ comme la moitié de
l'Angleterre avec le pays de Galles ; qu'elle a une po-
pulation d'environ 12,000 Européens et de 150,000 indi-
vidus de race de couleur, parmi lesquels se trouvent
beaucoup de réfugiés des tribus voisines. Les Zulu-
caffres habitent une partie du pays au nord de Natal
qui, au delà d'une ligne de 40 milles, est extrême-
ment malsain pour les blancs. Cette nombreuse et
puissante tribu des Zulucaffres a vécu jusqu'ici sous le
gouvernement du roi Panda, connu par ses dispositions
favorables pour les Anglais, mais qui actuellement est
gras, vieux et affaibli par l'âge. Il a une nombreuse
famille de fils rudes et insoumis, qui se détestent en-
tre eux, et semblent n'aspirer qu'à s'entre-détruire.
Cetywayo est le pire de la bande. Dès 1856, il avait en-
voyé à trépas son frère Umbuzali, et avec lui, en même
temps, plusieurs milliers de ses partisans. Cela eut lieu
sur les bords du Tugela. C'est un fleuve large et sa-
blonneux qui traverse une vallée dont le paysage donne
à certains endroits au voyageur, par son aspect sauvage,
une idée du chaos. Quelque large et profonde que soit
la vallée, des blocs énormes de rochers précipités des
hauteurs voisines, 'des collines informes et inaccessibles
et de profonds ravins la remplissent.
pouvait résulter de la prolongation d'un pareil état
de choses, le prince Kong fit un premier effort pour y
mettre un terme, en se rendant, il y a un mois, à Jeho,
où il eut plusieurs entrevues avec l'impératrice douai-
rière. Cette tentative fut couronnée de succès, et il ob-
tint que la cour, renonçant enfin à l'exil qu'elle s'était
imposé et qu'il devenait difficile de motiver plus long-
temps, viendrait reprendre possession du palais de Pé-
kin.
» Le 1er du mois de novembre dernier, le jeune empe-
reur rentrait dans la capitale. Mais cet événement, que
l'on considérait déjà comme un échec pour le parti
systématiquement hostile à l'Europe, n'était que le
prélude de faits bien autrement considérables.
» Parmi les huit membres du conseil de régence,
trois surtout étaient désignés comme les chefs de ce
parti : c'étaient le prince de Y, le prince de Tcheuun
et Sou-Chun, frère du précédent. Dès le lendemain du
jour où l'empereur avait fait son entrée à Pékin, ils
étaient arrêtés en vertu d'un décret dont les considé-
rants méritent une attention particulière. Ainsi, l'on y
reproche au prince de Y sa conduite lors des négo-
ciations de Tont-Tchéou ; les violences dont les prison-
niers européens ont été les victimes sont flétries comme
un manque de foi qui a été la principale cause de la
destruction du palais d'été; l'opposition faite au retour
de la cour dans la capitale est également qualifiée
crime de haute trahison. Assurément, un tel langage
placé dans la bouche du successeur de Hien-Fung, et
les termes honorables dans lesquels on parle des na-
tions étrangères, hier encore traitées de barbares par
tout l'empire, démontrent les progrès qu'ont faits les
idées européennes, et l'influence qu'elles ont su prendre
sur l'esprit du prince Kong. Ce dernier recevait en
même temps la récompense de ses efforts : revêtu des
plus hautes fonctions du Céleste Empire et du titre de
premier ministre, il ne voit aujourd'hui d'autorité supé-
rieure à la sienne que celle de l'impératrice douairière
à laquelle est dévolue la régence. Tous ses partisans,
qui sont aussi ceux de la civilisation européenne, en-
trent en même temps au pouvoir, et succèdent- aux chefs du
parti rétrograde, successivement jugés par une com-
mission dont le prince Kong était président, et con-
damnés à des peines diverses. Les trois plus coupables,
le prince de Y, le prince Tcheuun et Sou-Chun de-
vaient, en vertu de la loi chinoise, être soumis à la mort
lente, c'est-à-dire être coupés en morceaux. L'empereur,
par un esprit de clémence auquel l'influence des idées
nouvelles n'est peut-être pas étrangère, a commué cet
affreux supplice.
» Les princes de Y et Tcheuun ont reçu l'ordre de s'é-
trangler dans leur prison; quant à Sou-Chun, que sa
conduite semble avoir plus particulièrement désigné à
la colère du souverain, il a eu la tête tranchée sur une
des places publiques de la capitale. Les autres membres
de l'ancien conseil de régence ont été simplement pri-
vés de leurs emplois et dignités, à l'exception du mi-
nistre de la guerre, exilé au fond de la Mongolie.
» Telle a été l'issue de cette révolution de palais, mal-
heureusement encore accompagnée d'effusion du sang,
mais qui, par la publicité qui lui a été donnée, et le
caractère de satisfaction politique qu'elle a semblé ré-
vêtir vis-à-vis des puissances étrangères, n'est rien
moins qu'une modification complète de l'attitude sécu-
laire du gouvernement chinois à l'égard de l'Europe. Il
en faut reporter tout le mérite au prince Kong, qui, au
péril de sa vie, a su faire triompher les tendances fa-
vorables à la civilisation étrangère. »
COLONIES ANGLAISES DE L'AFRIQUE ORIENTALE.
Parmi les pays sur lesquels l'Angleterre fonde des
espérances pour remplacer le coton américain nous
devons citer la colonie anglaise de Natal, située sur
la côte orientale d'Afrique, et à qui par conséquent
le percement de l'isthme de Suez ouvrirait aussi bien
qu'à l'Inde sa route la plus directe vers l'Europe.
Entre les raisons qui doivent inviter le gouverne-
ment anglais à chercher autant que possible à rac-
courcir la distance qui le sépare de ce pays, il faut
sans doute compter aussi des incidents semblables
à ceux que la Gazette de Cologne nous raconte en ces
termes et qui se renouvellent assez souvent :
J. MONGIN.
« Un Allemand établi depuis longtemps à la fron-
tière du pays des Caffres nous adresse, à la date du
10 septembre, sur l'attitude des Zulucaffres vis-à-vis de
Natal, la lettre suivante :
» Ce que je puis vous communiquer d'ici de plus
intéressant, est la disposition hostile actuelle des Zuiu-
caffres à l'égard de NataL Pour les personnes qui ne
sont pas très au courant de la géographie et de l'his-
toire de l'Afrique méridionale, je dois commencer par
dire que la colonie de Natal, située sur le côté oriental
de l'Afrique, est grande environ comme la moitié de
l'Angleterre avec le pays de Galles ; qu'elle a une po-
pulation d'environ 12,000 Européens et de 150,000 indi-
vidus de race de couleur, parmi lesquels se trouvent
beaucoup de réfugiés des tribus voisines. Les Zulu-
caffres habitent une partie du pays au nord de Natal
qui, au delà d'une ligne de 40 milles, est extrême-
ment malsain pour les blancs. Cette nombreuse et
puissante tribu des Zulucaffres a vécu jusqu'ici sous le
gouvernement du roi Panda, connu par ses dispositions
favorables pour les Anglais, mais qui actuellement est
gras, vieux et affaibli par l'âge. Il a une nombreuse
famille de fils rudes et insoumis, qui se détestent en-
tre eux, et semblent n'aspirer qu'à s'entre-détruire.
Cetywayo est le pire de la bande. Dès 1856, il avait en-
voyé à trépas son frère Umbuzali, et avec lui, en même
temps, plusieurs milliers de ses partisans. Cela eut lieu
sur les bords du Tugela. C'est un fleuve large et sa-
blonneux qui traverse une vallée dont le paysage donne
à certains endroits au voyageur, par son aspect sauvage,
une idée du chaos. Quelque large et profonde que soit
la vallée, des blocs énormes de rochers précipités des
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