Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1861 15 décembre 1861
Description : 1861/12/15 (A6,N132). 1861/12/15 (A6,N132).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203285d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
, JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 389
nage total de 2,546,237 tonnes. Dans ce nombre
figurent au moins 500 clippers de 2,000 à 4,000 tonnes
chacun, ayant une capacité et une consistance suf-
fisantes pour recevoir un armement de 30 à 50 des
plus gros canons. Ils varient en longueur de 220 à
320 pieds, et en largeur de 40 à 52 pieds. Leur
échantillon est plus fort que celui des vaisseaux de
guerre d'une égale grandeur. Six semaines suffiraient
pour transformer la majeure partie de ces clippers en
vaisseaux de guerre. Un grand nombre de ces mêmes
clippers sont, par la beauté de leurs formes et leur
large dimension, très-bien adaptés pour être trans-
formés en frégates à hélice de 36 à 50 canons,
500 ou plus de barques et bricks fins voiliers peuvent
être transformés en autant de navires de guerre de
8 à 30 canons, et plus d'un millier de nos grands
schooners de cabotage peuvent être armés de 3 à
5 gros canons. Quoiqu'un vaisseau armé à hélice
soit toujours préférable à un vaisseau à voiles muni
d'un égal armement, il reste à l'expérience de déci-
der encore si la différence en faveur du vaisseau à
hélice sera, dans un combat, réellement aussi grande
que généralement on le suppose d'avance. Nous avons
largement un nombre suffisant de matelots d'élite
pour monter tous ces vaisseaux et un nombre suffi-
sant de canons pour les armer. Voilà pour ce qui
concerne les forces navales que nous pouvons immé-
diatement employer pour la défense du pays.
» Nos facilités de construire une nouvelle flotte sont
plus grandes que celles des puissances navales de
l'Europe; je crois même pouvoir dire à coup sûr
qu'elles sont plus grandes que celles de toutes ces
puissances combinées. En Europe, la construction de
la plus forte classe des vaisseaux est exclusivement
dans les mains d'un petit nombre des plus grands
constructeurs ; aux États-Unis, on trouverait à peine
un seul constructeur qui n'ait pas construit au moins
quelque vaisseau excédant 2,000 tonnes, et tous
les chantiers sont aménagés de façon à pouvoir cons-
truire les plus gros vaisseaux. Nos chantiers mili-
taires peuvent achever en un an 60 des plus forts vais-
seaux, ayant en magasin un approvisionnement
choisi de tous les matériaux nécessaires pour cons-
truire une flotte de 100 vaisseaux de ligne. Une
flotte à hélice de 600 voiles de toute espèce, depuis
la canonnière jusqu'au plus fort vaisseau cuirassé,
pourrait, sans le moindre doute, être complétée en un
an, et cela en coûtant moitié moins à notre pays
qu'à tout autre pays du monde. Quoique nous n'avons
pas de canons Armstrong, nous possédons le canon
Dahlgren dernièrement tourné et rayé, instrument
que nous considérons pour l'exactitude de son tir
et pour ses effets destructifs, sinon même pour sa
portée, comme infiniment supérieur à ceux d'Arms-
trong. Les dernières expériences de Shoeburyness ne
semblent pas confirmer que ces canons Armstrong si
vantés aient une grande puissance de détruire les
vaisseaux cuirassés, tandis que le canon rayé Dahl-
gren a facilement mis en pièces des plaques sembla-
bles à celles dont est doublé le Warrior, ayant 6 pouces
d'épaisseur au lieu de 4 pouces. Si notre pays
doit être engagé dans une guerre navale, de nou-
veaux engins de guerre verront le-jour que le monde
n'a jamais rêvé, et les vaisseaux cuirassés auront
affaire à des agents de destruction tels qu'aucune cui-
rasse n'y pourra résister, eût-elle une épaisseur de
10 pouces. »
Les journaux anglais ont traité comme une forfan-
terie ce formidable tableau : nous sommes narrateurs
et non pas juges; nous n'avons pas à nous prononcer.
Nous sommes loin de croire que toute espèce d'ar-
rangement à propos de l'affaire du Trent ne puisse
point aboutir entre l'Angleterre et l'Amérique du
Nord. Les premières ébullitions passées, nous croyons
qu'on réfléchira des deux côtés, avant de se lancer
dans des collisions aussi effrayantes, et nous n'avons
pas besoin de dire que nos vœux les plus ardents
sont pour la conciliation et la paix.
Toutefois, si la lutte éclatait ou si l'Angleterre
avait envie de profiter des embarras actuels de
l'Union américaine, c'est alors qu'elle aurait à repro-
cher grièvement à ses hommes d'État d'avoir entravé
et retardé de tout leur pouvoir la prompte exécution
de l'ouverture de l'isthme. Quelque jugement que
l'on porte sur les assertions que nous venons de citer,
il reste toujours vrai que les Américains possèdent un
nombre considérable de navires de toutes les formes
et de toutes les espèces , navires à voiles, clippers,
navires à vapeur. Ils ont aussi une armée de mate-
lots exercés et hardis, et couvrant la mer de leurs
corsaires, ils peuvent porter la plus vaste perturba-
tion dans la navigation britannique , et par consé-
quent dans les ateliers de l'industrie anglaise vivant
de l'exportation. Le commerce de l'Angleterre avec
la Chine, l'Australie, l'Indo-Chine, les Indes et l'Orient
en général, ne peut s'effectuer aujourd'hui que par
le cap de Bonne-Espérance, c'est-à-dire en traversant
l'Atlantique, et l'Atlantique est essentiellement la
mer américaine. Il faudra donc que les navires an-
glais traversent constamment la nuée des écumeurs
de mer qui s'élanceront sans cesse des ports de
l'Union et qui n'auront pas trop à s'éloigner de leurs
ports de ravitaillement et de refuge, soit pour s'y ré-
parer, soit pour s'y recruter, soit pour y conduire
leurs riches proies. Ils n'auront pas besoin d'aller
courir les dangers ou les difficultés d'une croisière
lointaine. Ils savent d'avance qu'ils rencontreront
tous les navires venant de l'Orient, dans ces espaces
qui s'ouvrent à l'ouest du cap de Bonne-Espérance, et
qui sont le chemin obligé de la navigation entre les
deux hémisphères. Mais la question serait bien dif-
férente si en cas de guerre le commerce anglais pou-
nage total de 2,546,237 tonnes. Dans ce nombre
figurent au moins 500 clippers de 2,000 à 4,000 tonnes
chacun, ayant une capacité et une consistance suf-
fisantes pour recevoir un armement de 30 à 50 des
plus gros canons. Ils varient en longueur de 220 à
320 pieds, et en largeur de 40 à 52 pieds. Leur
échantillon est plus fort que celui des vaisseaux de
guerre d'une égale grandeur. Six semaines suffiraient
pour transformer la majeure partie de ces clippers en
vaisseaux de guerre. Un grand nombre de ces mêmes
clippers sont, par la beauté de leurs formes et leur
large dimension, très-bien adaptés pour être trans-
formés en frégates à hélice de 36 à 50 canons,
500 ou plus de barques et bricks fins voiliers peuvent
être transformés en autant de navires de guerre de
8 à 30 canons, et plus d'un millier de nos grands
schooners de cabotage peuvent être armés de 3 à
5 gros canons. Quoiqu'un vaisseau armé à hélice
soit toujours préférable à un vaisseau à voiles muni
d'un égal armement, il reste à l'expérience de déci-
der encore si la différence en faveur du vaisseau à
hélice sera, dans un combat, réellement aussi grande
que généralement on le suppose d'avance. Nous avons
largement un nombre suffisant de matelots d'élite
pour monter tous ces vaisseaux et un nombre suffi-
sant de canons pour les armer. Voilà pour ce qui
concerne les forces navales que nous pouvons immé-
diatement employer pour la défense du pays.
» Nos facilités de construire une nouvelle flotte sont
plus grandes que celles des puissances navales de
l'Europe; je crois même pouvoir dire à coup sûr
qu'elles sont plus grandes que celles de toutes ces
puissances combinées. En Europe, la construction de
la plus forte classe des vaisseaux est exclusivement
dans les mains d'un petit nombre des plus grands
constructeurs ; aux États-Unis, on trouverait à peine
un seul constructeur qui n'ait pas construit au moins
quelque vaisseau excédant 2,000 tonnes, et tous
les chantiers sont aménagés de façon à pouvoir cons-
truire les plus gros vaisseaux. Nos chantiers mili-
taires peuvent achever en un an 60 des plus forts vais-
seaux, ayant en magasin un approvisionnement
choisi de tous les matériaux nécessaires pour cons-
truire une flotte de 100 vaisseaux de ligne. Une
flotte à hélice de 600 voiles de toute espèce, depuis
la canonnière jusqu'au plus fort vaisseau cuirassé,
pourrait, sans le moindre doute, être complétée en un
an, et cela en coûtant moitié moins à notre pays
qu'à tout autre pays du monde. Quoique nous n'avons
pas de canons Armstrong, nous possédons le canon
Dahlgren dernièrement tourné et rayé, instrument
que nous considérons pour l'exactitude de son tir
et pour ses effets destructifs, sinon même pour sa
portée, comme infiniment supérieur à ceux d'Arms-
trong. Les dernières expériences de Shoeburyness ne
semblent pas confirmer que ces canons Armstrong si
vantés aient une grande puissance de détruire les
vaisseaux cuirassés, tandis que le canon rayé Dahl-
gren a facilement mis en pièces des plaques sembla-
bles à celles dont est doublé le Warrior, ayant 6 pouces
d'épaisseur au lieu de 4 pouces. Si notre pays
doit être engagé dans une guerre navale, de nou-
veaux engins de guerre verront le-jour que le monde
n'a jamais rêvé, et les vaisseaux cuirassés auront
affaire à des agents de destruction tels qu'aucune cui-
rasse n'y pourra résister, eût-elle une épaisseur de
10 pouces. »
Les journaux anglais ont traité comme une forfan-
terie ce formidable tableau : nous sommes narrateurs
et non pas juges; nous n'avons pas à nous prononcer.
Nous sommes loin de croire que toute espèce d'ar-
rangement à propos de l'affaire du Trent ne puisse
point aboutir entre l'Angleterre et l'Amérique du
Nord. Les premières ébullitions passées, nous croyons
qu'on réfléchira des deux côtés, avant de se lancer
dans des collisions aussi effrayantes, et nous n'avons
pas besoin de dire que nos vœux les plus ardents
sont pour la conciliation et la paix.
Toutefois, si la lutte éclatait ou si l'Angleterre
avait envie de profiter des embarras actuels de
l'Union américaine, c'est alors qu'elle aurait à repro-
cher grièvement à ses hommes d'État d'avoir entravé
et retardé de tout leur pouvoir la prompte exécution
de l'ouverture de l'isthme. Quelque jugement que
l'on porte sur les assertions que nous venons de citer,
il reste toujours vrai que les Américains possèdent un
nombre considérable de navires de toutes les formes
et de toutes les espèces , navires à voiles, clippers,
navires à vapeur. Ils ont aussi une armée de mate-
lots exercés et hardis, et couvrant la mer de leurs
corsaires, ils peuvent porter la plus vaste perturba-
tion dans la navigation britannique , et par consé-
quent dans les ateliers de l'industrie anglaise vivant
de l'exportation. Le commerce de l'Angleterre avec
la Chine, l'Australie, l'Indo-Chine, les Indes et l'Orient
en général, ne peut s'effectuer aujourd'hui que par
le cap de Bonne-Espérance, c'est-à-dire en traversant
l'Atlantique, et l'Atlantique est essentiellement la
mer américaine. Il faudra donc que les navires an-
glais traversent constamment la nuée des écumeurs
de mer qui s'élanceront sans cesse des ports de
l'Union et qui n'auront pas trop à s'éloigner de leurs
ports de ravitaillement et de refuge, soit pour s'y ré-
parer, soit pour s'y recruter, soit pour y conduire
leurs riches proies. Ils n'auront pas besoin d'aller
courir les dangers ou les difficultés d'une croisière
lointaine. Ils savent d'avance qu'ils rencontreront
tous les navires venant de l'Orient, dans ces espaces
qui s'ouvrent à l'ouest du cap de Bonne-Espérance, et
qui sont le chemin obligé de la navigation entre les
deux hémisphères. Mais la question serait bien dif-
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