Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1861 15 novembre 1861
Description : 1861/11/15 (A6,N130). 1861/11/15 (A6,N130).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203283k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 367
une série de trous, grands et profonds, très- rapprochés
les uns des autres et formant, pour ainsi dire, un large
fossé continu, le long de la plage, sur une étendue de
près d'un mille. — Dès que les tortues ont pris terre
dans d'île; par des pentes ménagées tout exprès qui
s'avancent en s'inclinant du haut du rivage et jusqu'à
la mer, les indigènes se hâtent d'occuper ces passages
pour couper la retraite aux reptiles qui vont être
poursuivis. A un signal donné, la poursuite commence.
Chaque homme, armé d'un bâton, .chasse à grands cris
les tortues vers la mer; celles-ci, effrayées, se hâtent
de se traîner péniblement jusqu'au rivage; mais ces
malheureuses, avant de l'atteindre, tombent prison-
nières impuissantes dans les fossés creusés précisément
sur leur passage. Celles d'entre elles qui, mieux avi-
sées , essayent de regagner la mer par le chemin
qu'elles ont suivi pour en sortir, en sont repoussées
par les hommes de garde placés là tout exprès pour
les en empêcher, et, bon gré mal gré, elles sont for-
cées de venir se jeter d'elles-mêmes dans les fossés
préparés à l'avance comme autant de tombes où elles
doivent mourir.
Quand cette chasse est terminée, et souvent elle ne
finit point sans quelques graves accidents pour les
chasseurs, on s'occupe de la mise à mort de ces pau-
vres bêtes, exécution terrible qui ne laisse pas de pré-
senter également des dangers, car tout inoffensives
qu'elles soient de leur naturel, les tortues savent, au
besoin, fort bien se défendre avec leur long et formi-
dable bec crochu. — Dès que le massacre est achevé,
on retire les corps des victimes des fossés où elles ont
trouvé la mort, on se hâte de les dépecer et de sépa-
rer la carapace du plastron de chacune des tortues,
opération qui est très-habilement et très-proprement
faite.
Les indigènes mangent la chair, des tortues et se
servent de la graisse qu'ils en retirent comme d'un
excellent liniment contre les doukwrs rhumatisma-
les, etc. — Outre la carapace ou partie dorsale et le
plastron ou partie de dessous, ils retirent encore des
tortues les écailles marginales, ainsi que les ergots ou
onglons qui recouvrent les pattes de l'animal.
Les tortues pêchées dans l'archipel, de Dahlac sont
d'une grande espèce; car elles atteignent parfois 3 et
4 mètres de circonférence.
Toutes ces dépouilles sont vendues, comme le pro-
duit des autres pêches, lors de la foire de Debeôlo, à
des Banians ou à des trafiquants qui viennent à cet
effet des diverses échelles de l'Yémen. On estime à près
de 40,000 francs le chiffre total et annuel de ces
ventes.
PÊCHE DES CÉTACÉS.
On pêche aussi dans les eaux de l'archipel de Dahlac
un grand nombre de gros cétacés, espadons, phoques,
requins, etc., etc., dont les indigènes retirent l'huile,
la peau et les dents. La vente de ces produits, qui a
également lieu au marché de Debeôlo, peut s'élever au
chiffre de 40,000 francs par an.
Récapitulation. -
Produit, de la pêche des huîtres à perles. Fr. 200,000
Produit de la pêche des huîtres à nacre 40,000
Produit de la pêche des coquillages divers. 60,000
Produit de la pêche des tortues 40,000
Produit de la pêche des gros cétacés. 40,000
0 Total Fr. 380,000
Ce résultat général des pêches auxquelles se livre,
pour toute industrie, la population de l'archipel de Da-
hlac, est bien modeste sans doute ; mais, eu égard aux
moyens défectueux d'exploitation qui sont employés,
il n'est pas sans avoir une certaine importance rela-
tive, et, dans tous les cas, tel qu'il est, il suffit aux
besoins très-limités d'ailleurs de ces pauvres insulaires
qui, je l'ai dit, ne comptent pas plus de 1,800 âmes. —
Nul doute que si elles étaient mieux entendues et
mieux pratiquées, ces pêches offriraient des avantages
beaucoup plus considérables.
Puisque j'en suis à vous parler des ressources et des pro-
duits naturels du golfe Arabique, j'ajouterai que cette
mer abonde en corail et qu'on en pêche des quantités
assez considérables. Ce corail est noir et relativement
beaucoup plus léger que le corail rouge que l'on pê-
che dans la Méditerranée. Il acquiert un poli brillant,
et on en fait particulièrement-des chapelets que les pè-
lerins de la Mecque ne manquent point d'acheter au
moment où ils se rembarquent à Djeddah pour effec-
tuer leur retour dans leurs foyers. — On n'a jamais
trouvé le corail rouge dans cette mer.
La pêche du corail se fait surtout sur Je littoral ara-
bique, et par deux ou trois brasses de fond au plus.
Celui des environs de Djeddah est de beaucoup préféra-
ble à celui des côtes de l'Yémen. Il adhère aux rochers
par des bases qui ne sont pas très-larges et ne s'élève
guère, en forme d'arbrisseau rameux, à plus de 50 cen-
timètres ; son plus gros diamètre est ordinairement de
18 à 23 millimètres. — La pêche se fait à la main par
d'habiles et vigoureux plongeurs, et non point au filet
comme sur les côtes septentrionales de l'Afrique. — On
y pêche aussi du corail blanc. — Celui-ci est unique-
ment employé par les indigènes comme remède ; il a,
disent-ils , une efficacité réelle contre les inflamma-
tions ; on le pulvérise et on en fait tïes applications sur
les parties endolories. — Ce dernier corail ne paraît
pas susceptible de recevoir un aussi beau brillant que
le corail noir. — Il est à remarquer que sous les eaux
de la mer, le corail noir est d'une couleur rouge sang,
tandis que le blanc est d'un vert très-pâle.
Dans les eaux de Djeddah même, on en pêche an-
nuellement 180 quintaux environ. — La pêche est libre
et n'acquitte, à l'entrée, aucun droit de douane. —
J'estime la valeur approximative de la pêche annuelle
du corail à Djeddah à 24,000 francs environ, calculant
le prix du quintal de la matière pêchée à 130 talari.
Bien que l'éponge existe assez abondamment dans la
mer Rouge, on ne la pêche point. On assure d'ailleurs
que sa qualité est extrêmement inférieure à celleslde la
une série de trous, grands et profonds, très- rapprochés
les uns des autres et formant, pour ainsi dire, un large
fossé continu, le long de la plage, sur une étendue de
près d'un mille. — Dès que les tortues ont pris terre
dans d'île; par des pentes ménagées tout exprès qui
s'avancent en s'inclinant du haut du rivage et jusqu'à
la mer, les indigènes se hâtent d'occuper ces passages
pour couper la retraite aux reptiles qui vont être
poursuivis. A un signal donné, la poursuite commence.
Chaque homme, armé d'un bâton, .chasse à grands cris
les tortues vers la mer; celles-ci, effrayées, se hâtent
de se traîner péniblement jusqu'au rivage; mais ces
malheureuses, avant de l'atteindre, tombent prison-
nières impuissantes dans les fossés creusés précisément
sur leur passage. Celles d'entre elles qui, mieux avi-
sées , essayent de regagner la mer par le chemin
qu'elles ont suivi pour en sortir, en sont repoussées
par les hommes de garde placés là tout exprès pour
les en empêcher, et, bon gré mal gré, elles sont for-
cées de venir se jeter d'elles-mêmes dans les fossés
préparés à l'avance comme autant de tombes où elles
doivent mourir.
Quand cette chasse est terminée, et souvent elle ne
finit point sans quelques graves accidents pour les
chasseurs, on s'occupe de la mise à mort de ces pau-
vres bêtes, exécution terrible qui ne laisse pas de pré-
senter également des dangers, car tout inoffensives
qu'elles soient de leur naturel, les tortues savent, au
besoin, fort bien se défendre avec leur long et formi-
dable bec crochu. — Dès que le massacre est achevé,
on retire les corps des victimes des fossés où elles ont
trouvé la mort, on se hâte de les dépecer et de sépa-
rer la carapace du plastron de chacune des tortues,
opération qui est très-habilement et très-proprement
faite.
Les indigènes mangent la chair, des tortues et se
servent de la graisse qu'ils en retirent comme d'un
excellent liniment contre les doukwrs rhumatisma-
les, etc. — Outre la carapace ou partie dorsale et le
plastron ou partie de dessous, ils retirent encore des
tortues les écailles marginales, ainsi que les ergots ou
onglons qui recouvrent les pattes de l'animal.
Les tortues pêchées dans l'archipel, de Dahlac sont
d'une grande espèce; car elles atteignent parfois 3 et
4 mètres de circonférence.
Toutes ces dépouilles sont vendues, comme le pro-
duit des autres pêches, lors de la foire de Debeôlo, à
des Banians ou à des trafiquants qui viennent à cet
effet des diverses échelles de l'Yémen. On estime à près
de 40,000 francs le chiffre total et annuel de ces
ventes.
PÊCHE DES CÉTACÉS.
On pêche aussi dans les eaux de l'archipel de Dahlac
un grand nombre de gros cétacés, espadons, phoques,
requins, etc., etc., dont les indigènes retirent l'huile,
la peau et les dents. La vente de ces produits, qui a
également lieu au marché de Debeôlo, peut s'élever au
chiffre de 40,000 francs par an.
Récapitulation. -
Produit, de la pêche des huîtres à perles. Fr. 200,000
Produit de la pêche des huîtres à nacre 40,000
Produit de la pêche des coquillages divers. 60,000
Produit de la pêche des tortues 40,000
Produit de la pêche des gros cétacés. 40,000
0 Total Fr. 380,000
Ce résultat général des pêches auxquelles se livre,
pour toute industrie, la population de l'archipel de Da-
hlac, est bien modeste sans doute ; mais, eu égard aux
moyens défectueux d'exploitation qui sont employés,
il n'est pas sans avoir une certaine importance rela-
tive, et, dans tous les cas, tel qu'il est, il suffit aux
besoins très-limités d'ailleurs de ces pauvres insulaires
qui, je l'ai dit, ne comptent pas plus de 1,800 âmes. —
Nul doute que si elles étaient mieux entendues et
mieux pratiquées, ces pêches offriraient des avantages
beaucoup plus considérables.
Puisque j'en suis à vous parler des ressources et des pro-
duits naturels du golfe Arabique, j'ajouterai que cette
mer abonde en corail et qu'on en pêche des quantités
assez considérables. Ce corail est noir et relativement
beaucoup plus léger que le corail rouge que l'on pê-
che dans la Méditerranée. Il acquiert un poli brillant,
et on en fait particulièrement-des chapelets que les pè-
lerins de la Mecque ne manquent point d'acheter au
moment où ils se rembarquent à Djeddah pour effec-
tuer leur retour dans leurs foyers. — On n'a jamais
trouvé le corail rouge dans cette mer.
La pêche du corail se fait surtout sur Je littoral ara-
bique, et par deux ou trois brasses de fond au plus.
Celui des environs de Djeddah est de beaucoup préféra-
ble à celui des côtes de l'Yémen. Il adhère aux rochers
par des bases qui ne sont pas très-larges et ne s'élève
guère, en forme d'arbrisseau rameux, à plus de 50 cen-
timètres ; son plus gros diamètre est ordinairement de
18 à 23 millimètres. — La pêche se fait à la main par
d'habiles et vigoureux plongeurs, et non point au filet
comme sur les côtes septentrionales de l'Afrique. — On
y pêche aussi du corail blanc. — Celui-ci est unique-
ment employé par les indigènes comme remède ; il a,
disent-ils , une efficacité réelle contre les inflamma-
tions ; on le pulvérise et on en fait tïes applications sur
les parties endolories. — Ce dernier corail ne paraît
pas susceptible de recevoir un aussi beau brillant que
le corail noir. — Il est à remarquer que sous les eaux
de la mer, le corail noir est d'une couleur rouge sang,
tandis que le blanc est d'un vert très-pâle.
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nuellement 180 quintaux environ. — La pêche est libre
et n'acquitte, à l'entrée, aucun droit de douane. —
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du corail à Djeddah à 24,000 francs environ, calculant
le prix du quintal de la matière pêchée à 130 talari.
Bien que l'éponge existe assez abondamment dans la
mer Rouge, on ne la pêche point. On assure d'ailleurs
que sa qualité est extrêmement inférieure à celleslde la
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