Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 octobre 1861 15 octobre 1861
Description : 1861/10/15 (A6,N128). 1861/10/15 (A6,N128).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203281r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
328 L'ISTHME DE SUEZ,
- celui de l'Égypte pour cette culture spéciale, mais il
y a grand besoin d'introduire une meilleure espèce
d'instruments que ceux dont on se sert et qui sont de la
nature la plus grossière. Le peuple qui a l'intelligence
de produire les résultats que j'ai vus en se servant de
ces instruments, améliorerait promptement sa condition
si on l'enseignait et l'encourageait à employer des ins-
truments d'une construction plus moderne, lui écono-
misant à la fois beaucoup de temps et de travail. L'es-
pace de pays que j'ai parcouru a plusieurs milliers de
milles carrés, dont la totalité est au même niveau et
arrosée dans toutes ses parties pendant quelques mois
de l'année par les machines d'irrigation les plus pri-
mitives; plus de quarante mille sakiês ou roues à
eau de la construction la plus barbare sont employés
à arroser les terres, et estimant chacune d'elles à une
moyenne de 50 livres sterling (1,250 francs), elles
représentent un gros capital et démontrent la va-
leur attachée par le peuple à de bons moyens d'irri-
gation. Le capital consacré à ce but serait donc très-
convenablement rémunéré en Égypte, d'autant plus
que l'irrigation est employée non-seulement pour le
coton, mais encore pour les grains et pour plusieurs
autres produits.
» Dans mon entrevue avec Votre Altesse, vous avez
exprimé l'opinion que le plus grand besoin du pays
était un meilleur système d'avances de nature à mettre
les classes les plus pauvres des cultivateurs à même
d'exploiter leurs terres en se procurant l'argent à un
intérêt plus modéré. Maintenant je suis pleinement de
cet avis. J'ai trouvé, après enquête, que les avances fai-
tes aux cultivateurs leur coûtent de 4 à 6 0/) par mois,
de 60 à 70 0/0 par an, et j'apprends en même temps
qu'il y a peu ou point de pertes pour les prêteurs, par
suite de la non-observation des contrats.
Cela est déplorable pour la culture et appelle l'intro-
duction d'un meilleur système.
La suggestion que m'a faite Votre Altesse pendant
l'entrevue, et que j'ai déjà transmise à mes commet-
tants, relativement à la formation d'une banque coton-
nière ou de quelque établissement analogue, effectuant
des avances aux fellahs à 1 ou 2 0/0 par mois, me pa-
rait être fondée sur une appréciation juste et politique
des nécessités de3 travailleurs. En outre, l'assurance
de Votre Altesse, de donner à une Compagnie de
cette espèce tout le poids de sa puissante influence, et
d'assurer ses opérations en garantissant par l'intermé-
diaire des gouverneurs locaux l'équitable exécution des
emprunts contractés, sera pleinement appréciée par les
capitalistes d'Angleterre, et je suis informé que des
personnes influentes d'Alexandrie même sont disposées
à participer à tout plan bien conçu pour mettre en pra-
tique cette importante suggestion.
J'apprends en outre qu'il existe déà en exercice
ays des égrenoirs Mac Carthy, au nombre de
/y*-f fis^à <5&pts, mus par la vapeur, et dont plusieurs
w .^a^ïariièiînem aux pachas; le reste est exploité par des
2 ï lentfepr&fyeucd européens de différents pays. J'ai trouvé
%t en construits dans différents districts, et
cours de préparation pour nettoyer la ré-
colte du coton. Le rendement de ces machines est très-
considérable et, autant que je puis le savoir, leur emploi
a été extrêmement avantageux aux propriétaires. Néan-
moins les trois quarts du coton d'Égypte est encore
nettoyé par les rudes et communs égrenoirs à la main
de construction indigène. Il y a donc là grandement
lieu à l'introduction, non-seulement d'égrenoirs à va-
peur, mais encore d'égrenoirs perfectionnés, à main ou
à pédale, tels que ceux dont le modèle sera bientôt ex-
pédié à Votre Altesse par notre association. Une grande
somme de travail sera épargnée par leur usage géné-
ral dans le pays, et les personnes auxquelles j'en ai
parlé dans les districts que j'ai traversés m'ont assuré
qu'elles seraient enchantées de les acheter. De meil-
leurs moyens d'emballer et de presser le coton sont
également nécessaires, mais ils suivront l'introduction
de meilleurs procédés de nettoyage, et ne manqueront
pas de produire une grande économie dans les frais de
transport.
D Il est surtout un fait sur lequel j'ai désiré prendre
les plus complètes informations et sur lequel j'appelle
spécialement toute l'attention de Votre Altesse : c'est
celui de la culture de l'espèce de coton américain, dite
Nouvelle-Orléans, éminemment adaptée au sol égyp-
tien. Pour cette classe de coton, la demande sur les
marchés de l'Europe est pour ainsi dire illimitée; au
moins la demande en est-elle constante et sans cesse
croissante si on la compare à celle du coton d'Égypte,
dont 80,000 balles seulement ont été demandées l'an-
née dernière par l'Angleterre, et l'Angleterre consomme
plus de coton que tous les autres pays ensemble. J'ai
constaté que l'extrême production d'un feddan en coton
égyptien était 300 livres, tandis que ce même feddan
semé de graines américaines envoyées par l'Association
que je représente, produisait 600 livres. Un échantillon
de ce coton a été estimé à Liverpool à 8 pence (80 cen-
times) par livre. La moyenne du coton égyptien peut-
être évaluée au prix de 10 à 11 pence (1 fr. à 1 fr. 10 c.)
la livre. Il semblerait être en conséquence de l'intérêt
de Votre Altesse que des grands propriétaires fonciers
de ses États s'efforçassent d'éprouver s'il ne serait pas
avantageux d'encourager la culture de la variété amé-
ricaine parallèlement avec la variété égyptienne, lais-
sant au temps de déterminer laquelle des deux doit
être préférée ; et, dans le cas d'un sérieux déficit dans
les envois d'Amérique pendant les deux ou trois an-
nées prochaines, la prompte introduction de cette va-
riété dans les États de Votre Altesse leur présenterait un
considérable bénéfice.
D Dans la plupart des fermes que j'ai visitées, on
aperçoit évidemment le besoin d'une direction et
d'une administration plus intelligentes. Il y faudrait
l'introduction d'un bon nombre de directeurs et d'ad-
ministrateurs ayant une connaissance pratique des prin-
cipes modernes de l'agriculture.
» L'établissement d'une Compagnie, sous les auspices
ou sous l'approbation connue de Votre Altesse, pour
l'introduction du capital à un taux raisonnable d'intérêt,
ferait beaucoup pour remédier à plusieurs des défauts
que j'ai déjà signalés. Une association de ce genre par
- celui de l'Égypte pour cette culture spéciale, mais il
y a grand besoin d'introduire une meilleure espèce
d'instruments que ceux dont on se sert et qui sont de la
nature la plus grossière. Le peuple qui a l'intelligence
de produire les résultats que j'ai vus en se servant de
ces instruments, améliorerait promptement sa condition
si on l'enseignait et l'encourageait à employer des ins-
truments d'une construction plus moderne, lui écono-
misant à la fois beaucoup de temps et de travail. L'es-
pace de pays que j'ai parcouru a plusieurs milliers de
milles carrés, dont la totalité est au même niveau et
arrosée dans toutes ses parties pendant quelques mois
de l'année par les machines d'irrigation les plus pri-
mitives; plus de quarante mille sakiês ou roues à
eau de la construction la plus barbare sont employés
à arroser les terres, et estimant chacune d'elles à une
moyenne de 50 livres sterling (1,250 francs), elles
représentent un gros capital et démontrent la va-
leur attachée par le peuple à de bons moyens d'irri-
gation. Le capital consacré à ce but serait donc très-
convenablement rémunéré en Égypte, d'autant plus
que l'irrigation est employée non-seulement pour le
coton, mais encore pour les grains et pour plusieurs
autres produits.
» Dans mon entrevue avec Votre Altesse, vous avez
exprimé l'opinion que le plus grand besoin du pays
était un meilleur système d'avances de nature à mettre
les classes les plus pauvres des cultivateurs à même
d'exploiter leurs terres en se procurant l'argent à un
intérêt plus modéré. Maintenant je suis pleinement de
cet avis. J'ai trouvé, après enquête, que les avances fai-
tes aux cultivateurs leur coûtent de 4 à 6 0/) par mois,
de 60 à 70 0/0 par an, et j'apprends en même temps
qu'il y a peu ou point de pertes pour les prêteurs, par
suite de la non-observation des contrats.
Cela est déplorable pour la culture et appelle l'intro-
duction d'un meilleur système.
La suggestion que m'a faite Votre Altesse pendant
l'entrevue, et que j'ai déjà transmise à mes commet-
tants, relativement à la formation d'une banque coton-
nière ou de quelque établissement analogue, effectuant
des avances aux fellahs à 1 ou 2 0/0 par mois, me pa-
rait être fondée sur une appréciation juste et politique
des nécessités de3 travailleurs. En outre, l'assurance
de Votre Altesse, de donner à une Compagnie de
cette espèce tout le poids de sa puissante influence, et
d'assurer ses opérations en garantissant par l'intermé-
diaire des gouverneurs locaux l'équitable exécution des
emprunts contractés, sera pleinement appréciée par les
capitalistes d'Angleterre, et je suis informé que des
personnes influentes d'Alexandrie même sont disposées
à participer à tout plan bien conçu pour mettre en pra-
tique cette importante suggestion.
J'apprends en outre qu'il existe déà en exercice
ays des égrenoirs Mac Carthy, au nombre de
/y*-f fis^à <5&pts, mus par la vapeur, et dont plusieurs
w .^a^ïariièiînem aux pachas; le reste est exploité par des
2 ï lentfepr&fyeucd européens de différents pays. J'ai trouvé
%t en construits dans différents districts, et
cours de préparation pour nettoyer la ré-
colte du coton. Le rendement de ces machines est très-
considérable et, autant que je puis le savoir, leur emploi
a été extrêmement avantageux aux propriétaires. Néan-
moins les trois quarts du coton d'Égypte est encore
nettoyé par les rudes et communs égrenoirs à la main
de construction indigène. Il y a donc là grandement
lieu à l'introduction, non-seulement d'égrenoirs à va-
peur, mais encore d'égrenoirs perfectionnés, à main ou
à pédale, tels que ceux dont le modèle sera bientôt ex-
pédié à Votre Altesse par notre association. Une grande
somme de travail sera épargnée par leur usage géné-
ral dans le pays, et les personnes auxquelles j'en ai
parlé dans les districts que j'ai traversés m'ont assuré
qu'elles seraient enchantées de les acheter. De meil-
leurs moyens d'emballer et de presser le coton sont
également nécessaires, mais ils suivront l'introduction
de meilleurs procédés de nettoyage, et ne manqueront
pas de produire une grande économie dans les frais de
transport.
D Il est surtout un fait sur lequel j'ai désiré prendre
les plus complètes informations et sur lequel j'appelle
spécialement toute l'attention de Votre Altesse : c'est
celui de la culture de l'espèce de coton américain, dite
Nouvelle-Orléans, éminemment adaptée au sol égyp-
tien. Pour cette classe de coton, la demande sur les
marchés de l'Europe est pour ainsi dire illimitée; au
moins la demande en est-elle constante et sans cesse
croissante si on la compare à celle du coton d'Égypte,
dont 80,000 balles seulement ont été demandées l'an-
née dernière par l'Angleterre, et l'Angleterre consomme
plus de coton que tous les autres pays ensemble. J'ai
constaté que l'extrême production d'un feddan en coton
égyptien était 300 livres, tandis que ce même feddan
semé de graines américaines envoyées par l'Association
que je représente, produisait 600 livres. Un échantillon
de ce coton a été estimé à Liverpool à 8 pence (80 cen-
times) par livre. La moyenne du coton égyptien peut-
être évaluée au prix de 10 à 11 pence (1 fr. à 1 fr. 10 c.)
la livre. Il semblerait être en conséquence de l'intérêt
de Votre Altesse que des grands propriétaires fonciers
de ses États s'efforçassent d'éprouver s'il ne serait pas
avantageux d'encourager la culture de la variété amé-
ricaine parallèlement avec la variété égyptienne, lais-
sant au temps de déterminer laquelle des deux doit
être préférée ; et, dans le cas d'un sérieux déficit dans
les envois d'Amérique pendant les deux ou trois an-
nées prochaines, la prompte introduction de cette va-
riété dans les États de Votre Altesse leur présenterait un
considérable bénéfice.
D Dans la plupart des fermes que j'ai visitées, on
aperçoit évidemment le besoin d'une direction et
d'une administration plus intelligentes. Il y faudrait
l'introduction d'un bon nombre de directeurs et d'ad-
ministrateurs ayant une connaissance pratique des prin-
cipes modernes de l'agriculture.
» L'établissement d'une Compagnie, sous les auspices
ou sous l'approbation connue de Votre Altesse, pour
l'introduction du capital à un taux raisonnable d'intérêt,
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