Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1861 01 octobre 1861
Description : 1861/10/01 (A6,N127). 1861/10/01 (A6,N127).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203280b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 311
LES RAPPORTS DE LA CHINE ET DE L'EUROPE.
L'extrême Orient nous est désormais ouvert et il
nous offre un vaste champ à exploiter, non seulement
au point de vue des intérêts commerciaux, mais
aussi au point de vue de notre agriculture et de
notre production alimentaire. En Chine, par exemple,
tout prouve que sous ces deux derniers rapports nous
avons beaucoup à découvrir, beaucoup à observer,
beaucoup à nous approprier. Mais nous ne connaî-
trons bien tous les mystères de la civilisation chi-
noise que lorsque ces populations auront été large-
ment mêlées aux populations occidentales, et ce
mélange lui-même ne s'opérera dans toute son éner-
gie que lorsque le percement de l'isthme de Suez
aura rendu nos mers européennes accessibles aux
jonques chinoises et mis les Européens en communi-
cation avec le Céleste-Empire par un mouvement
continu de cabotage s'étendant des côtes de la Mé-
diterranée et de la mer Rouge à toute la côte asiati-
que, depuis les bouches de l'Indus jusqu'au golfe
de Tartarie. Alors véritablement les routes du monde
seront ouvertes aux nations, alors aussi les peuples
pourront se communiquer et échanger leurs procédés
et leurs progrès réciproques.
Pour montrer ce que dans ce mouvement peut nous
donner la Chine, seulement comme moyens de mul-
tiplier nos ressources d'alimentation, nous emprun-
tons au journal officiel la notice suivante, qu'à coup
sûr nos lecteurs accueilleront avec intérêt.
FLEURY.
On lit dans le Moniteur :
« M. Eugène Simon , chargé d'une mission agricole
en Chine, vient d'envoyer au gouvernement français
plusieurs espèces de poissons dont l'acclimatation pa-
rait possible.
» Nous extrayons du rapport qu'il a adressé au mi-
nistre de l'agriculture, du commerce et des travaux
publics, sur la pêche et la pisciculture dans ce pays,
les passages suivants :
» Parmi les bienfaits dont il a plu au Créateur de
doter la Chine, il n'en est peut-être pas de plus digne
d'envie que son système fluvial. En-aucun lieu du
monde, les eaux du ciel et celles des montagnes ne se
tracent des écoulements plus nombreux, et leurs cours
ne se prêtent aussi bien aux besoins des populations.
Toutefois ce présent ne lui a point été fait sans condi-
tions, car, si précieux qu'il fût, il n'était point sans
dangers, et la seule nécessité de les éviter devait com-
mander les efforts les plus incessants. Le plan général
donné, les bassins formés et les lits des principaux
fleuves creusés, la nature abandonnait son œuvre et
laissait à l'homme le soin de l'achever pour sa plus
grande commodité.
» C'est ce que le peuple chinois paraît avoir compris
dès l'origine, et par les travaux qu'il a entrepris pour
répondre aux exigences de la situation, il faut convenir
qu'il était impossible de mieux comprendre les indications
qu'il avait sous les yeux. Partout des digues ont été
élevées, des canaux ont été creusés, les fleuves ont été
mis en communication, ou bien leurs cours vers la mer
ont été doublés, des montagnes ont été percées pour
livrer passage à leurs eaux, des lacs ont été formés,
les rivières ont été liées de telle façon que la Chine
semble couverte d'un immense réseau d'eau. Alors les
dangers des inondations ont été conjurés, et des pro-
vinces entières' sont sorties du déluge sous lequel elles
étaient submergées.
» On a déjà pu se faire une idée de l'influence que ces
travaux ont eue sur l'agriculture chinoise ; ils ont en-
core eu, notamment sur la distribution de la population
et sur sa répartition dans les différentes industries, un
effet dont on aura bientôt à se préoccuper; je ne veux
aujourd'hui que dire quelques mots des richesses que ren-
ferment ces innombrables réservoirs, et qui entrent pour
une si large part dans l'alimentation du peuple.
» C'est une chose très-digne de remarque que la sa-
gacité avec laquelle les Chinois ont renoncé aux produits
coûteux et que l'on ne peut en quelque sorte obtenir
qu'à force d'artifice, pour appliquer toute leur sollicitude
au développement de ceux que le sol fournirait presque
sans eux. Ainsi le riz a été substitué au blé, le coton à
la laine, le porc au bœuf, le bambou au bois, etc., etc.
Dans des conditions normales de sécurité et de travail,
il en est résulté non-seulement l'augmentation et le bon
marché des premières denrées de consommation, mais en-
core le bon marché de produits rares ou plus difficiles à
obtenir, dont la population n'a pas pris l'habitude et
qu'elle recherche peu.
Il D'après cette direction générale de l'économie pu-
blique, on doit bien pressentir que les Chinois n'ont
pas négligé les ressources que leur offraient naturelle-
ment les fleuves et les canaux dont leur pays est
sillonné.
» Je veux parler des poissons qui les peuplent.
» La pêche seule du grand Kiang, dit le P. du Halde,
» équivaut à celle de tous les peuples de l'Europe ré-
* unis. » Et bien qu'il soit impossible de prouver cette
assertion par des chiffres, on peut la regarder comme
exacte. La pèche de ce eeul fleuve occupe des millions
d'individus, et elle y est tellement abondante que,
sauf quelques espèces recherchées, les poissons ne se
vendent guère dans les villes au delà de 10 à 15 cen-
times la livre chinoise (0k,60t).
» Mais les poissons du fleuve Bleu ne sont pas seule-
ment abondants, ils présentent encore une variété de
genres et d'espèces très-remarquables, et il ne serait
pas difficile d'en compter quarante ou cinquante parmi
les variétés comestibles seulement dont nous nous oc-
cupons.
» Toutes, il est vrai, ne sont pas également bonnes,
mais il y en a qui dépassent en grosseur ou en qua-
lité, et quelquefois en grosseur et qualité nos meil-
leures et nos plus belles espèces. On en trouverait
bien une douzaine dans ce cas. Je me contenterai d'en
citer sept auxquelles je ne crois pas qu'il y en ait
beaucoup de comparables dans les fleuves ou rivières
du monde entier.
LES RAPPORTS DE LA CHINE ET DE L'EUROPE.
L'extrême Orient nous est désormais ouvert et il
nous offre un vaste champ à exploiter, non seulement
au point de vue des intérêts commerciaux, mais
aussi au point de vue de notre agriculture et de
notre production alimentaire. En Chine, par exemple,
tout prouve que sous ces deux derniers rapports nous
avons beaucoup à découvrir, beaucoup à observer,
beaucoup à nous approprier. Mais nous ne connaî-
trons bien tous les mystères de la civilisation chi-
noise que lorsque ces populations auront été large-
ment mêlées aux populations occidentales, et ce
mélange lui-même ne s'opérera dans toute son éner-
gie que lorsque le percement de l'isthme de Suez
aura rendu nos mers européennes accessibles aux
jonques chinoises et mis les Européens en communi-
cation avec le Céleste-Empire par un mouvement
continu de cabotage s'étendant des côtes de la Mé-
diterranée et de la mer Rouge à toute la côte asiati-
que, depuis les bouches de l'Indus jusqu'au golfe
de Tartarie. Alors véritablement les routes du monde
seront ouvertes aux nations, alors aussi les peuples
pourront se communiquer et échanger leurs procédés
et leurs progrès réciproques.
Pour montrer ce que dans ce mouvement peut nous
donner la Chine, seulement comme moyens de mul-
tiplier nos ressources d'alimentation, nous emprun-
tons au journal officiel la notice suivante, qu'à coup
sûr nos lecteurs accueilleront avec intérêt.
FLEURY.
On lit dans le Moniteur :
« M. Eugène Simon , chargé d'une mission agricole
en Chine, vient d'envoyer au gouvernement français
plusieurs espèces de poissons dont l'acclimatation pa-
rait possible.
» Nous extrayons du rapport qu'il a adressé au mi-
nistre de l'agriculture, du commerce et des travaux
publics, sur la pêche et la pisciculture dans ce pays,
les passages suivants :
» Parmi les bienfaits dont il a plu au Créateur de
doter la Chine, il n'en est peut-être pas de plus digne
d'envie que son système fluvial. En-aucun lieu du
monde, les eaux du ciel et celles des montagnes ne se
tracent des écoulements plus nombreux, et leurs cours
ne se prêtent aussi bien aux besoins des populations.
Toutefois ce présent ne lui a point été fait sans condi-
tions, car, si précieux qu'il fût, il n'était point sans
dangers, et la seule nécessité de les éviter devait com-
mander les efforts les plus incessants. Le plan général
donné, les bassins formés et les lits des principaux
fleuves creusés, la nature abandonnait son œuvre et
laissait à l'homme le soin de l'achever pour sa plus
grande commodité.
» C'est ce que le peuple chinois paraît avoir compris
dès l'origine, et par les travaux qu'il a entrepris pour
répondre aux exigences de la situation, il faut convenir
qu'il était impossible de mieux comprendre les indications
qu'il avait sous les yeux. Partout des digues ont été
élevées, des canaux ont été creusés, les fleuves ont été
mis en communication, ou bien leurs cours vers la mer
ont été doublés, des montagnes ont été percées pour
livrer passage à leurs eaux, des lacs ont été formés,
les rivières ont été liées de telle façon que la Chine
semble couverte d'un immense réseau d'eau. Alors les
dangers des inondations ont été conjurés, et des pro-
vinces entières' sont sorties du déluge sous lequel elles
étaient submergées.
» On a déjà pu se faire une idée de l'influence que ces
travaux ont eue sur l'agriculture chinoise ; ils ont en-
core eu, notamment sur la distribution de la population
et sur sa répartition dans les différentes industries, un
effet dont on aura bientôt à se préoccuper; je ne veux
aujourd'hui que dire quelques mots des richesses que ren-
ferment ces innombrables réservoirs, et qui entrent pour
une si large part dans l'alimentation du peuple.
» C'est une chose très-digne de remarque que la sa-
gacité avec laquelle les Chinois ont renoncé aux produits
coûteux et que l'on ne peut en quelque sorte obtenir
qu'à force d'artifice, pour appliquer toute leur sollicitude
au développement de ceux que le sol fournirait presque
sans eux. Ainsi le riz a été substitué au blé, le coton à
la laine, le porc au bœuf, le bambou au bois, etc., etc.
Dans des conditions normales de sécurité et de travail,
il en est résulté non-seulement l'augmentation et le bon
marché des premières denrées de consommation, mais en-
core le bon marché de produits rares ou plus difficiles à
obtenir, dont la population n'a pas pris l'habitude et
qu'elle recherche peu.
Il D'après cette direction générale de l'économie pu-
blique, on doit bien pressentir que les Chinois n'ont
pas négligé les ressources que leur offraient naturelle-
ment les fleuves et les canaux dont leur pays est
sillonné.
» Je veux parler des poissons qui les peuplent.
» La pêche seule du grand Kiang, dit le P. du Halde,
» équivaut à celle de tous les peuples de l'Europe ré-
* unis. » Et bien qu'il soit impossible de prouver cette
assertion par des chiffres, on peut la regarder comme
exacte. La pèche de ce eeul fleuve occupe des millions
d'individus, et elle y est tellement abondante que,
sauf quelques espèces recherchées, les poissons ne se
vendent guère dans les villes au delà de 10 à 15 cen-
times la livre chinoise (0k,60t).
» Mais les poissons du fleuve Bleu ne sont pas seule-
ment abondants, ils présentent encore une variété de
genres et d'espèces très-remarquables, et il ne serait
pas difficile d'en compter quarante ou cinquante parmi
les variétés comestibles seulement dont nous nous oc-
cupons.
» Toutes, il est vrai, ne sont pas également bonnes,
mais il y en a qui dépassent en grosseur ou en qua-
lité, et quelquefois en grosseur et qualité nos meil-
leures et nos plus belles espèces. On en trouverait
bien une douzaine dans ce cas. Je me contenterai d'en
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