Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 septembre 1861 15 septembre 1861
Description : 1861/09/15 (A6,N126). 1861/09/15 (A6,N126).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203279p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 295
LES SOURCES DU NIL.
On lit dans la Patrie du 4 courant :
« Un Français au service du vice-roi d'Égypte, le doc-
teur Peney, entreprend en ce moment un voyage hardi
vers les sources du Nil. Voici l'extrait d'une lettre
qu'il adresse à M. Jomard :
» Fleuve Blanc, province Barry, 20 mai 1860.
» Monsieur,
» J'ai eu l'honneur de vous expédier, en date du
20 février dernier, une lettre contenant un sommaire
de mes premières explorations au fleuve Blanc. J'i-
gnore si cette lettre aura eu la bonne fortune de par-
venir jusqu'à vous. Malgré toutes les chances plus ou
moins aventureuses de la route, je viens, Monsieur,
confier une seconde missive au raïs d'un bateau qui
descend à Khartoum et qui, peut-être, remettramon en-
voi au moudyr de la province.
» Après mon expédition chez les Niambara, expédi-
tion dont je vous ai entretenu dans ma lettre précé-
dente, je suis allé faire une exploration aux rapides et
cataractes du Nil, situés au sud de Gondokoro. Mon
but était de vérifier par moi-même, et avant d'entre-
prendre mon voyage en règle, si, au moyen des ba-
teaux que mon compagnon de voyage, M. Debono, a
fait construire ad hoc à Khartoum, il est possible ou non
de franchir les obstacles devant lesquels ont reculé
jusqu'à ce jour toutes les expéditions précédentes.
g^» Parti de Gondokoro, le 20 février, avec deux des
bateaux dont il est fait mention précédemment, et un
pCtitcanbt, portant ensemble vingt-cinq hommes d'équi-
page et trente hommes d'escorte, je remontai le fleuve,
et, le 22, après avoir dépassé Pile de Janker, j'attei-
gnais les premiers rapides du district de Djendoky-
Garbô. Au lieu de suivre la route parcourue par les
expéditions précédentes , et, l'année dernière , par
M. Miani (lequel n'a pas été plus heureux que ses devan-
ciers, puisqu'il a été obligé de rebrousser chemin db
Djendoky-Garbô), nous iious engageâmes, sur l'avis des
nègres, dans un canal situé à l'est de l'affluent principal ;
et, après avoir allégé notre flottille d'une partie de son
matériel et de son personnel, nous fûmes assez heureux
pour franchir les premiers obstacles, en moins d'une
demi-heure. Mais nous n'étions qu'au début de nos fa-
tigues, et nous tardâmes peu à nous en apercevoir. En
effet, à 4 kilomètres au-dessus de Djendoky-Garbô, nous
fûmes arrêtés par de nouveaux obstacles bien plus sé-
rieux que ceux que nous venions d'enjamber avec tant
de succès.
» Les obstacles dont je parle, situés dans le district
de Térémo-Garbô, se présentent sous forme de rapides et
de chutes d'eau, occasionnés par d'innombrables écueils.
Ils nous retinrent prisonniers deux journées entières,
au bout desquelles nous parvînmes enfin à dégager
notre flottille, après avoir perdu, il est vrai, la majeure
partie de nos cordes et de nos amarres. La longueur
de ce passage n'est que de 150 mètres. Au-dessus de
Djendoky-Garbô, et pendant l'espace de 32 kilomètres,
le Nil coule sans entraves dans un lit de couches sédi-
mèntaires que traversent sur les deux rives de petits
affluents alimentés par des sources d'eau vive. Ces ca-
naux, qui, à l'époque des pluies, deviennent d'effroya-
bles torrents, commencent à se montrer vers la partie
septentrionale, en face du pic de Logonek; le Kyk, in-
diqué par le Rév. Knoblether, est le premier dans la
série.
» Les affluents dont je par'e sont si nombreux que
j'en ai compté plus d'une centaine dans l'espace de
40 kilomètres; en dehors de la saison pluvieuse, leurs
sources, voisines des rives du fleuve, fournissent à ce-
lui-ci une alimentation continuelle, et contribuent, pour
une bonne part, à maintenir le niveau du Nil à une
hauteur presque toujours constante dans ces parages.
On peut donc les considérer déjà comme parties inté-
grantes des sources du fleuve Blanc. Je dois encore
mèntionner ici une rivière que je n'ai vue indiquée
dans aucune carte; c'est le Loukouédi, qui prend sa
source dans la partie occidentale de la chaîne du Régo
(4° 10' lat. nord), et qui vient se jeter dans le fleuve par
sa rive gauche et au milieu des premiers rapides de
Djendoky-Garbô.
» A 8 lieues sud de Djendoky-Garbô, se trouvent les
cataractes de Makédo; je me sers ici du mot cataractes;
car le passage présente deux chutes d'eau tombant
chacune d'une hauteur de 1"',50 environ.
» Malheureusement, à Makédo, une avarie survenue
dans les flancs de la plus grande de nos barques, et la
pénurie de câbles à laquelle nous nous trouvions réduits,
nous obligèrent à jeter l'ancre au-dessous de la cata-
racte, et nous enlevèrent l'espoir de continuer notre
voyage par eau.
» Une coupe du fleuve, exécutée au-dessous de la
cataracte, en face du village de Tambour, m'a donné
les résultats suivants : largeur, 45 mètres ; profondeur
moyenne, 5m,20 ; courant moyen, 85 mètres; courant
au milieu du fleuve, 180 mètres à la minute.
» Notre flottille nous étant devenue inutile, je résolus
de continuer mon exploration par terre; en consé-
quence, après m'être procuré quelques nègres pour
transporter nos provisions, je poursuivis mon voyage
en côtoyant lu fleuve. En face de la cataracte de Ma-
kédo je suivis un canal à l'est creusé dans un lit de
gneiss, assez large pour donner passage à notre flottille,
qui malheureusement se trouvait réduite à l'inaction.
Après avoir remonté ce canal jusqu'à sa sortie du Nil,
je poursuivis ma route vers le sud, et après trois jours
de marche, j'arrivai en face de la chaîne du mont Régo,
et à 8 kilomètres du point de cette chaîne. La chaîne
du Régo, qui forme la limite méridionale de la province
Barry et au delà de laquelle commence la province
Mâdy, s'étend du S. S. E. au N. N. O., sur une largeur
d'un demi-degré. Son extrémité méridionale se termine
par le pic Gniri au pied duquel vient passer le fleuve et
où se trouvent des écueils très-difficiles pour la naviga-
tion. Là s'est arrêtée notre excursion, les nègres qui
nous accompagnaient ayant refusé de passer outre sous
prétexte qu'ils étaient en guerre avec les Mâdy.
» D'après mes calculs et mon estime de route, le pic
de Gniri, situé à quelques kilomètres au-dessous de Ga-
loufi (terme de l'expédition de M. Miani, l'année der-
nière), se trouve à 25 lieues ou un degré S. de GondQ-
LES SOURCES DU NIL.
On lit dans la Patrie du 4 courant :
« Un Français au service du vice-roi d'Égypte, le doc-
teur Peney, entreprend en ce moment un voyage hardi
vers les sources du Nil. Voici l'extrait d'une lettre
qu'il adresse à M. Jomard :
» Fleuve Blanc, province Barry, 20 mai 1860.
» Monsieur,
» J'ai eu l'honneur de vous expédier, en date du
20 février dernier, une lettre contenant un sommaire
de mes premières explorations au fleuve Blanc. J'i-
gnore si cette lettre aura eu la bonne fortune de par-
venir jusqu'à vous. Malgré toutes les chances plus ou
moins aventureuses de la route, je viens, Monsieur,
confier une seconde missive au raïs d'un bateau qui
descend à Khartoum et qui, peut-être, remettramon en-
voi au moudyr de la province.
» Après mon expédition chez les Niambara, expédi-
tion dont je vous ai entretenu dans ma lettre précé-
dente, je suis allé faire une exploration aux rapides et
cataractes du Nil, situés au sud de Gondokoro. Mon
but était de vérifier par moi-même, et avant d'entre-
prendre mon voyage en règle, si, au moyen des ba-
teaux que mon compagnon de voyage, M. Debono, a
fait construire ad hoc à Khartoum, il est possible ou non
de franchir les obstacles devant lesquels ont reculé
jusqu'à ce jour toutes les expéditions précédentes.
g^» Parti de Gondokoro, le 20 février, avec deux des
bateaux dont il est fait mention précédemment, et un
pCtitcanbt, portant ensemble vingt-cinq hommes d'équi-
page et trente hommes d'escorte, je remontai le fleuve,
et, le 22, après avoir dépassé Pile de Janker, j'attei-
gnais les premiers rapides du district de Djendoky-
Garbô. Au lieu de suivre la route parcourue par les
expéditions précédentes , et, l'année dernière , par
M. Miani (lequel n'a pas été plus heureux que ses devan-
ciers, puisqu'il a été obligé de rebrousser chemin db
Djendoky-Garbô), nous iious engageâmes, sur l'avis des
nègres, dans un canal situé à l'est de l'affluent principal ;
et, après avoir allégé notre flottille d'une partie de son
matériel et de son personnel, nous fûmes assez heureux
pour franchir les premiers obstacles, en moins d'une
demi-heure. Mais nous n'étions qu'au début de nos fa-
tigues, et nous tardâmes peu à nous en apercevoir. En
effet, à 4 kilomètres au-dessus de Djendoky-Garbô, nous
fûmes arrêtés par de nouveaux obstacles bien plus sé-
rieux que ceux que nous venions d'enjamber avec tant
de succès.
» Les obstacles dont je parle, situés dans le district
de Térémo-Garbô, se présentent sous forme de rapides et
de chutes d'eau, occasionnés par d'innombrables écueils.
Ils nous retinrent prisonniers deux journées entières,
au bout desquelles nous parvînmes enfin à dégager
notre flottille, après avoir perdu, il est vrai, la majeure
partie de nos cordes et de nos amarres. La longueur
de ce passage n'est que de 150 mètres. Au-dessus de
Djendoky-Garbô, et pendant l'espace de 32 kilomètres,
le Nil coule sans entraves dans un lit de couches sédi-
mèntaires que traversent sur les deux rives de petits
affluents alimentés par des sources d'eau vive. Ces ca-
naux, qui, à l'époque des pluies, deviennent d'effroya-
bles torrents, commencent à se montrer vers la partie
septentrionale, en face du pic de Logonek; le Kyk, in-
diqué par le Rév. Knoblether, est le premier dans la
série.
» Les affluents dont je par'e sont si nombreux que
j'en ai compté plus d'une centaine dans l'espace de
40 kilomètres; en dehors de la saison pluvieuse, leurs
sources, voisines des rives du fleuve, fournissent à ce-
lui-ci une alimentation continuelle, et contribuent, pour
une bonne part, à maintenir le niveau du Nil à une
hauteur presque toujours constante dans ces parages.
On peut donc les considérer déjà comme parties inté-
grantes des sources du fleuve Blanc. Je dois encore
mèntionner ici une rivière que je n'ai vue indiquée
dans aucune carte; c'est le Loukouédi, qui prend sa
source dans la partie occidentale de la chaîne du Régo
(4° 10' lat. nord), et qui vient se jeter dans le fleuve par
sa rive gauche et au milieu des premiers rapides de
Djendoky-Garbô.
» A 8 lieues sud de Djendoky-Garbô, se trouvent les
cataractes de Makédo; je me sers ici du mot cataractes;
car le passage présente deux chutes d'eau tombant
chacune d'une hauteur de 1"',50 environ.
» Malheureusement, à Makédo, une avarie survenue
dans les flancs de la plus grande de nos barques, et la
pénurie de câbles à laquelle nous nous trouvions réduits,
nous obligèrent à jeter l'ancre au-dessous de la cata-
racte, et nous enlevèrent l'espoir de continuer notre
voyage par eau.
» Une coupe du fleuve, exécutée au-dessous de la
cataracte, en face du village de Tambour, m'a donné
les résultats suivants : largeur, 45 mètres ; profondeur
moyenne, 5m,20 ; courant moyen, 85 mètres; courant
au milieu du fleuve, 180 mètres à la minute.
» Notre flottille nous étant devenue inutile, je résolus
de continuer mon exploration par terre; en consé-
quence, après m'être procuré quelques nègres pour
transporter nos provisions, je poursuivis mon voyage
en côtoyant lu fleuve. En face de la cataracte de Ma-
kédo je suivis un canal à l'est creusé dans un lit de
gneiss, assez large pour donner passage à notre flottille,
qui malheureusement se trouvait réduite à l'inaction.
Après avoir remonté ce canal jusqu'à sa sortie du Nil,
je poursuivis ma route vers le sud, et après trois jours
de marche, j'arrivai en face de la chaîne du mont Régo,
et à 8 kilomètres du point de cette chaîne. La chaîne
du Régo, qui forme la limite méridionale de la province
Barry et au delà de laquelle commence la province
Mâdy, s'étend du S. S. E. au N. N. O., sur une largeur
d'un demi-degré. Son extrémité méridionale se termine
par le pic Gniri au pied duquel vient passer le fleuve et
où se trouvent des écueils très-difficiles pour la naviga-
tion. Là s'est arrêtée notre excursion, les nègres qui
nous accompagnaient ayant refusé de passer outre sous
prétexte qu'ils étaient en guerre avec les Mâdy.
» D'après mes calculs et mon estime de route, le pic
de Gniri, situé à quelques kilomètres au-dessous de Ga-
loufi (terme de l'expédition de M. Miani, l'année der-
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