Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 septembre 1861 15 septembre 1861
Description : 1861/09/15 (A6,N126). 1861/09/15 (A6,N126).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203279p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 293
Nous sommes trop heureux de retrouver l'expres-
sion de ces mêmes sympathies dans l'éloquent prélat
qui vient de lui succéder dans notre métropole médi-
terranéenne. Mgr Cruice vient d'inaugurer la prise
de possession de son siège épiscopal par un man.
dement que les journaux de Marseille ont reproduit
et d'où nous extrayons le passage suivant :
« Mais, ô mon Dieu, quelle est cette belle partie de
votre royaume terrestre où vous avez conduit nos pas?
Quelle est cette cité qui s'ouvre devant nous pour
nous donner le nom de pasteur et de père ? Ah ! Mar-
seille, d'autres célébreront ta gloire, ta puissance et
tes richesses ; d'autres diront que, par l'activité et
l'étendue de ton commerce, tu l'emportes sur Tyr,
Carthage et Alexandrie; que tu es plus florissante que
Gênes ne le fut jamais ; que tu seras bientôt plus belle
et plus opulente que Venise ne le fut aux jours de sa
prospérité; que déjà, reine de la Méditerranée, tu vois
tes innombrables navigateurs porter ta renommée aux
extrémités de l'univers ; d'autres diront que les mers
orientales elles-mêmes, sépaiées de nous par d'insur-
montables barrières, vont bientôt les briser, et qu'à
travers un détroit creusé par le génie de l'homme,
les flottes de tes armateurs iront chercher les richesses
de l'Inde pour te les livrer et les distribuer par tes
mains dans toute l'Europe. Quant à nous, nous célé-
brerons ta foi et ta charité. 0 Marseille, cité bénie de
Dieul comment louer dignement ta charité, qui est
aussi infatigable que les vagues de la mer qui bai-
gnent tes rivages et se succèdent sans interruption et
sans fin? Ta foi, aussi ardente que ton soleil, est cé-
lébrée dans le monde entier, en sorte que nous pou-
vons t'adresser ces paroles de l'apôtre : fides vestra
annuntiatur in univtrso mundo. »
J. MONGIN.
MOUVEMENT COMMERCIAL EN CHINE.
Le colonel Sykes, membre du Parlement, l'un des
anciens directeurs de l'ex-Compagnie des Indes orien-
tales et membre du conseil actuel des Indes, a lu à
l'association britannique réunie en ce moment à Man-
chester, un document qui reçoit une grande autorité
de la position de son auteur; par conséquent nous
croyons devoir le reproduire comme indication du
développement qui attend le commerce européen, et
le commerce anglais spécialement, lorsque le perce-
ment de l'isthme de Suez facilitera et abrégera les re-
lations entre l'Occident du monde et l'extrême Orient.
Ce document est intitulé : Note sur le progrès et les pers-
pectives du commerce de l'Angleterre avec la Chine depuis
1833. En voici la substance :
« Que notre politique passée à l'égard de la Chine
soit ou ne soit pas justifiable, l'extension de nos rap-
avec les -Chinois est suffisamment
remarquable. En 1814, la somme totale des importa-
tions et exportations au compte de l'Angleterre était
d'environ5,500,000 livres sterling (144 millions de fr.) ;
en 1826, cette valeur excédait 7 millions sterling
(175 millions de francs), et pendant les cinq dernières
années après lesquelles expira le monopole de la
Compagnie des Indes orientales, la valeur moyenne
du trafic de la Compagnie et de celui auquel elle
permettait à ses agents de se livrer, approcha de
10 millions sterling (250 millions de francs). Depuis
l'acte de 1853 qui priva la Compagnie de son mono-
pole, une invasion d'intérêts concurrents a largement
quadruplé ce trafic. En 1856, sa valeur indépendam-
ment du commerce d'opium avec l'Inde, s'élevait à
17,526,198 livres sterling. Les exportations excé-
daient les importations de près de 4 millions de livres
sterling (100 millions de francs), qui ont dû être
payés à la Chine en monnaie d'argent. Mais comme
la balance entre l'Inde et la Chine a toujours été en
faveur de l'Inde, l'argent venu d'Europe s'en est allé
aux Indes en passant par la Chine pour payer J'o-
pium, et ce fait explique l'introduction de l'argent qui
s'opère annuellement dans l'Inde et ne quitte plus ce
pays.
Si maintenant nous examinons l'énorme accrois-
sement des importations de Shanghaï pendant
une succession d'années sans qu'il ait amené une
augmentation proportionnelle avec les exportations,
les faits se présentent avec un caractère contraire
même aux probabilités. En 1845-46, les exporta-
tions effectuées à Shanghaï s'élevaient en thé à 3,800,627
livres pesant, et en soie à 6,433 balles. Dès l'année
suivante, l'exportation du thé était quadruplée et les
balles de soie s'élevèrent à 18,192. Ce mouvement en thé
et en soie se maintint annuellement, et l'année où les
rebelles prirent possession de Nankin les exportations
de Shanghaï s'élevaient en thé à 69,431,000 livres et
en soie à 28,076 balles. En 1853-54, comme il était
naturel de s'y attendre, par suite du renversement
des autorités tartares, l'exportation du thé tomba à
50,343,847 livres, mais par un phénomène assez sin-
gulier l'exportation de la soie alla à 58,319 balles.
Depuis cette année, l'exportation du thé varia en-
tre 39,135,939 livres, en 1858-59, et 53,463,771 livres,
en 1859-60. La soie néanmoins se maintint dans les
plus hauts chiffres : en 1856-57 l'exportation s'en
éleva à 92,160 balles, la plus grande quantité
exportée dans le cours d'une année, et en 1860 cette
exportation n'avait pas baissé au-dessous de 67,874
balles.
» Si nous comparons la première et la dernière des
seize années, nous constatons un merveilleux progrès
dans le commerce d'exportation ; celle du thé a
augmenté de plus de 1,300 0/0, et celle de la soie de
plus de 950 0/0. , ,'-,
» Si nous considérons la destination des articles
exportés en 1850, nous - trouvons" qire la Grande-
Bretagne a pris plus de la moitié du thé (31,621,204
livres) et seulement 19,084 balles de soie; les États-
Unis ont pris après nous la plus grande quantité de
t
Nous sommes trop heureux de retrouver l'expres-
sion de ces mêmes sympathies dans l'éloquent prélat
qui vient de lui succéder dans notre métropole médi-
terranéenne. Mgr Cruice vient d'inaugurer la prise
de possession de son siège épiscopal par un man.
dement que les journaux de Marseille ont reproduit
et d'où nous extrayons le passage suivant :
« Mais, ô mon Dieu, quelle est cette belle partie de
votre royaume terrestre où vous avez conduit nos pas?
Quelle est cette cité qui s'ouvre devant nous pour
nous donner le nom de pasteur et de père ? Ah ! Mar-
seille, d'autres célébreront ta gloire, ta puissance et
tes richesses ; d'autres diront que, par l'activité et
l'étendue de ton commerce, tu l'emportes sur Tyr,
Carthage et Alexandrie; que tu es plus florissante que
Gênes ne le fut jamais ; que tu seras bientôt plus belle
et plus opulente que Venise ne le fut aux jours de sa
prospérité; que déjà, reine de la Méditerranée, tu vois
tes innombrables navigateurs porter ta renommée aux
extrémités de l'univers ; d'autres diront que les mers
orientales elles-mêmes, sépaiées de nous par d'insur-
montables barrières, vont bientôt les briser, et qu'à
travers un détroit creusé par le génie de l'homme,
les flottes de tes armateurs iront chercher les richesses
de l'Inde pour te les livrer et les distribuer par tes
mains dans toute l'Europe. Quant à nous, nous célé-
brerons ta foi et ta charité. 0 Marseille, cité bénie de
Dieul comment louer dignement ta charité, qui est
aussi infatigable que les vagues de la mer qui bai-
gnent tes rivages et se succèdent sans interruption et
sans fin? Ta foi, aussi ardente que ton soleil, est cé-
lébrée dans le monde entier, en sorte que nous pou-
vons t'adresser ces paroles de l'apôtre : fides vestra
annuntiatur in univtrso mundo. »
J. MONGIN.
MOUVEMENT COMMERCIAL EN CHINE.
Le colonel Sykes, membre du Parlement, l'un des
anciens directeurs de l'ex-Compagnie des Indes orien-
tales et membre du conseil actuel des Indes, a lu à
l'association britannique réunie en ce moment à Man-
chester, un document qui reçoit une grande autorité
de la position de son auteur; par conséquent nous
croyons devoir le reproduire comme indication du
développement qui attend le commerce européen, et
le commerce anglais spécialement, lorsque le perce-
ment de l'isthme de Suez facilitera et abrégera les re-
lations entre l'Occident du monde et l'extrême Orient.
Ce document est intitulé : Note sur le progrès et les pers-
pectives du commerce de l'Angleterre avec la Chine depuis
1833. En voici la substance :
« Que notre politique passée à l'égard de la Chine
soit ou ne soit pas justifiable, l'extension de nos rap-
avec les -Chinois est suffisamment
remarquable. En 1814, la somme totale des importa-
tions et exportations au compte de l'Angleterre était
d'environ5,500,000 livres sterling (144 millions de fr.) ;
en 1826, cette valeur excédait 7 millions sterling
(175 millions de francs), et pendant les cinq dernières
années après lesquelles expira le monopole de la
Compagnie des Indes orientales, la valeur moyenne
du trafic de la Compagnie et de celui auquel elle
permettait à ses agents de se livrer, approcha de
10 millions sterling (250 millions de francs). Depuis
l'acte de 1853 qui priva la Compagnie de son mono-
pole, une invasion d'intérêts concurrents a largement
quadruplé ce trafic. En 1856, sa valeur indépendam-
ment du commerce d'opium avec l'Inde, s'élevait à
17,526,198 livres sterling. Les exportations excé-
daient les importations de près de 4 millions de livres
sterling (100 millions de francs), qui ont dû être
payés à la Chine en monnaie d'argent. Mais comme
la balance entre l'Inde et la Chine a toujours été en
faveur de l'Inde, l'argent venu d'Europe s'en est allé
aux Indes en passant par la Chine pour payer J'o-
pium, et ce fait explique l'introduction de l'argent qui
s'opère annuellement dans l'Inde et ne quitte plus ce
pays.
Si maintenant nous examinons l'énorme accrois-
sement des importations de Shanghaï pendant
une succession d'années sans qu'il ait amené une
augmentation proportionnelle avec les exportations,
les faits se présentent avec un caractère contraire
même aux probabilités. En 1845-46, les exporta-
tions effectuées à Shanghaï s'élevaient en thé à 3,800,627
livres pesant, et en soie à 6,433 balles. Dès l'année
suivante, l'exportation du thé était quadruplée et les
balles de soie s'élevèrent à 18,192. Ce mouvement en thé
et en soie se maintint annuellement, et l'année où les
rebelles prirent possession de Nankin les exportations
de Shanghaï s'élevaient en thé à 69,431,000 livres et
en soie à 28,076 balles. En 1853-54, comme il était
naturel de s'y attendre, par suite du renversement
des autorités tartares, l'exportation du thé tomba à
50,343,847 livres, mais par un phénomène assez sin-
gulier l'exportation de la soie alla à 58,319 balles.
Depuis cette année, l'exportation du thé varia en-
tre 39,135,939 livres, en 1858-59, et 53,463,771 livres,
en 1859-60. La soie néanmoins se maintint dans les
plus hauts chiffres : en 1856-57 l'exportation s'en
éleva à 92,160 balles, la plus grande quantité
exportée dans le cours d'une année, et en 1860 cette
exportation n'avait pas baissé au-dessous de 67,874
balles.
» Si nous comparons la première et la dernière des
seize années, nous constatons un merveilleux progrès
dans le commerce d'exportation ; celle du thé a
augmenté de plus de 1,300 0/0, et celle de la soie de
plus de 950 0/0. , ,'-,
» Si nous considérons la destination des articles
exportés en 1850, nous - trouvons" qire la Grande-
Bretagne a pris plus de la moitié du thé (31,621,204
livres) et seulement 19,084 balles de soie; les États-
Unis ont pris après nous la plus grande quantité de
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