Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 août 1861 15 août 1861
Description : 1861/08/15 (A6,N124). 1861/08/15 (A6,N124).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203277v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 263
l'égard des fabriques de toiles peintes et des blanchisse-
ries: dans le courant de cette année un bill nous a été
soumis étendant ces mêmes dispositions aux ateliers de
passementerie. La difficulté de légiférer sur cette ques-
tion est très-grande parce que chaque branche d'indus-
trie ayant ses difficultés et ses besoins spéciaux une
loi séparée est nécessaire pour chaque cas particulier;
les mesures de cette espèce rencontrent toujours une op-
position considérable, c'est pourquoi il fallait attendre
et guetter le mouvement de l'opinion publique. L opi-
nion publique voyant maintenant les bons effets pro-
duits par la législation intervenue est arrivée à recon-
naître sous tous les rapports, sous le rapport moral,
social, commercial et politique, l'avantage de marcher
dans la même direction. Il est également désirable
d'établir une nouvelle enquête par la raison qu'une
longue période s'est écoulée depuis le rapport de 1842.
# Depuis ce temps les maux signalés dans ce docu-
ment ont été en quelques cas mitigés, en d'autres,
aggravés et accrus. De plus, tandis que de vieilles in-
dustries se sont éteintes, par ailleurs d'autres se sont
créées. Toutefois, les abus encore existants sont si
grands, le mal causé par le système actuel est si ef-
frayant, que les recherches de la dernière enquête
nous fournissent une indication très-imparfaite de ce
que nous révélerait une autre investigation.
» Les industries et les genres de travaux qui, quoi-
que soumis à l'inspection, ne sont pas encore réglés
par la loi, sont : les mines d'étain, de cuivre, de zinc,
les articles en métaux, la poterie, le verre, la dentelle
d'oreillers, la bonneterie. la fabrication du papier, le
papier peint, le tissage par les enfants, le bobinage et
le retordage à la main, les manufactures de tabac, les
allumettes chimiques, la fabrication des chemises, la
broderie, la fabrication des cordages et ficelles ; l'apprê-
tage et le coupage des futaines ; la fabrication des gants
de peau, le posage des cardes, la briqueterie, la mine
de plomb et divers autres.
» Je veux maintenant appeler l'attention de Vos Sei-
gneuries sur les conclusions générales auxquelles ont
abouti les commissaires de 18-10 : — Voici d'abord ce
qu'ils disent relativement à l'âge :
« Il y a des exemples dans lesquels les enfants com-
mencent à travailler à trois ou quatre ans, et il est
fréquent qu'ils commencent à cinq ou entre cinq et six
ans. Eu général on les emploie régulièrement entre
sept et huit ans, et dans tous les cas les personnes qui
emploient les enfants de l'âge le plus tendre sont les
parents eux-mêmes. Les industries où les enfants les
plus jeunes sont employés sont les n :nufactures d'é-
pingles, la poterie, la passementerie mécanique, la
bonneterie, le tissage par les enfants, etc., etc. »
Sur les heures de travail les commissaires disent :
« Les exemples sont rares où les heures de travail
soient au-dessous de douze, y compris une heure ou
une heure et demie pour les repas ; mais souvent les
heures de travail n'indiquent pas la durée du travail
lui-même, qui fréquemment est poussée de treize à
dix-huit heures sans interruption. »
» Quel est cependant l'état des lieux où le travail
s'exécute ? L'enquête le décrit ainsi :
« A quelques exceptions près ces ateliers sont en
général-lamentablement dépourvus d'écoulement, de
ventilation, de température régulière et de propreté. *
L'enquête poursuit en signalant < leur état dégoûtant
d'infection. »
Sur le travail de nuit elle s'exprime en ces termes:
« Pour plusieurs industries et manufactures il n'y a
pas de travail de nuit régulier, mais dans d'autres il est
si constant qu'il constitue tout un système.. » Ses effets
moraux et physiques sur les travailleurs et particu-
lièrement sur les enfants sont universellement dénoncés
comme hautement préjudiciables.
Les remarques suivantes sont faites sur les traite-
ments infligés :
« Dans toutes les-industries il est quelques établisse-
ments où les châtiments enriorels ne sont ni permis
ni pratiqués. Mais, dans un trop grand nombre de cas
l'enfant est le serviteur de l'ouvrier Le maître ne
sait lien de ce qui se passe ou au moins ne se mêle
jamais de cela. Dans cette position l'enfant est sou-
vent traité avec sévérité et parfois avec cruauté; et
dans une branche manufacturière, dans un district en
particulier le traitement est oppressif et brutal au der-
dernier degré. »
» Des résultats de l'enquête, les commissaires tirent
les conséquences suivantes quant à l'influence du tra-
vail sur la condition physique des travailleurs :
« Sauf peu d'exceptions il n'y a rien dans la nature
des travaux qui soit directement compromettant pour
la santé ; mais ils sont souvent exécutés dans des cir-
constances qui l'altèrent ; par exemple le travail trop
matinal, le travail trop prolongé, la nourriture insuffi-
sante et malsaine et les mauvais vêtements,,, n en ré-
sulte, d'après les commissaires, des dispo.-itions à cer-
taines maladies qui abrègent la vie, sans ne rien dire
des difformités, des déviations de l'épine dorsale, etc.,
avec toutes leurs infirmités et leurs longues souffrances.
» Je regarde comme très-consolant, qu'à peu tf excep-
tions près il n'y ait rien dans la nature du travail qui
soit directement préjudiciable à la santé des enfants; il
faut qu'ils vivent de] leur labeur, et c'est une grande
consolation de savoir qu'il n'y a rien de préjudiciable
dans ce travail lui-même.
» Quant aux effets moraux de ce système, les témoi-
gnages recueillis sont unanimement effroyables ; un
commissaire fait le rapport suivant sur une des villes
qu'il a visitées : « Des centaines d'hommes sont entretenus
par les salaires de leurs femmes et de leurs enfants, et
il y a divers cas dans lesquels les parents dépensent à
s'enivrer tout l'argent gagné par leurs enfants. D A propos
d'une autre ville, le commissaire s'exprime ainsi: «Je
ne pense pas qu'il soit possible de trouver un niveau
plus bas de moralité ; le sentiment moral n'existe point
parmi ces cré turcs; elles n'ont aucune espèce de mo-
ralité. »
» L'enquête déclare que l'éducation est impossible ou
inutile dans des habitations semblables à celles qua
décrivent les commissaires. L'un d'entre eux fait ces
observations sur les jeunes personnes d'une des villes
de son ressort :
« Leurs paroles horribles, leurs gestes féroces, leur
l'égard des fabriques de toiles peintes et des blanchisse-
ries: dans le courant de cette année un bill nous a été
soumis étendant ces mêmes dispositions aux ateliers de
passementerie. La difficulté de légiférer sur cette ques-
tion est très-grande parce que chaque branche d'indus-
trie ayant ses difficultés et ses besoins spéciaux une
loi séparée est nécessaire pour chaque cas particulier;
les mesures de cette espèce rencontrent toujours une op-
position considérable, c'est pourquoi il fallait attendre
et guetter le mouvement de l'opinion publique. L opi-
nion publique voyant maintenant les bons effets pro-
duits par la législation intervenue est arrivée à recon-
naître sous tous les rapports, sous le rapport moral,
social, commercial et politique, l'avantage de marcher
dans la même direction. Il est également désirable
d'établir une nouvelle enquête par la raison qu'une
longue période s'est écoulée depuis le rapport de 1842.
# Depuis ce temps les maux signalés dans ce docu-
ment ont été en quelques cas mitigés, en d'autres,
aggravés et accrus. De plus, tandis que de vieilles in-
dustries se sont éteintes, par ailleurs d'autres se sont
créées. Toutefois, les abus encore existants sont si
grands, le mal causé par le système actuel est si ef-
frayant, que les recherches de la dernière enquête
nous fournissent une indication très-imparfaite de ce
que nous révélerait une autre investigation.
» Les industries et les genres de travaux qui, quoi-
que soumis à l'inspection, ne sont pas encore réglés
par la loi, sont : les mines d'étain, de cuivre, de zinc,
les articles en métaux, la poterie, le verre, la dentelle
d'oreillers, la bonneterie. la fabrication du papier, le
papier peint, le tissage par les enfants, le bobinage et
le retordage à la main, les manufactures de tabac, les
allumettes chimiques, la fabrication des chemises, la
broderie, la fabrication des cordages et ficelles ; l'apprê-
tage et le coupage des futaines ; la fabrication des gants
de peau, le posage des cardes, la briqueterie, la mine
de plomb et divers autres.
» Je veux maintenant appeler l'attention de Vos Sei-
gneuries sur les conclusions générales auxquelles ont
abouti les commissaires de 18-10 : — Voici d'abord ce
qu'ils disent relativement à l'âge :
« Il y a des exemples dans lesquels les enfants com-
mencent à travailler à trois ou quatre ans, et il est
fréquent qu'ils commencent à cinq ou entre cinq et six
ans. Eu général on les emploie régulièrement entre
sept et huit ans, et dans tous les cas les personnes qui
emploient les enfants de l'âge le plus tendre sont les
parents eux-mêmes. Les industries où les enfants les
plus jeunes sont employés sont les n :nufactures d'é-
pingles, la poterie, la passementerie mécanique, la
bonneterie, le tissage par les enfants, etc., etc. »
Sur les heures de travail les commissaires disent :
« Les exemples sont rares où les heures de travail
soient au-dessous de douze, y compris une heure ou
une heure et demie pour les repas ; mais souvent les
heures de travail n'indiquent pas la durée du travail
lui-même, qui fréquemment est poussée de treize à
dix-huit heures sans interruption. »
» Quel est cependant l'état des lieux où le travail
s'exécute ? L'enquête le décrit ainsi :
« A quelques exceptions près ces ateliers sont en
général-lamentablement dépourvus d'écoulement, de
ventilation, de température régulière et de propreté. *
L'enquête poursuit en signalant < leur état dégoûtant
d'infection. »
Sur le travail de nuit elle s'exprime en ces termes:
« Pour plusieurs industries et manufactures il n'y a
pas de travail de nuit régulier, mais dans d'autres il est
si constant qu'il constitue tout un système.. » Ses effets
moraux et physiques sur les travailleurs et particu-
lièrement sur les enfants sont universellement dénoncés
comme hautement préjudiciables.
Les remarques suivantes sont faites sur les traite-
ments infligés :
« Dans toutes les-industries il est quelques établisse-
ments où les châtiments enriorels ne sont ni permis
ni pratiqués. Mais, dans un trop grand nombre de cas
l'enfant est le serviteur de l'ouvrier Le maître ne
sait lien de ce qui se passe ou au moins ne se mêle
jamais de cela. Dans cette position l'enfant est sou-
vent traité avec sévérité et parfois avec cruauté; et
dans une branche manufacturière, dans un district en
particulier le traitement est oppressif et brutal au der-
dernier degré. »
» Des résultats de l'enquête, les commissaires tirent
les conséquences suivantes quant à l'influence du tra-
vail sur la condition physique des travailleurs :
« Sauf peu d'exceptions il n'y a rien dans la nature
des travaux qui soit directement compromettant pour
la santé ; mais ils sont souvent exécutés dans des cir-
constances qui l'altèrent ; par exemple le travail trop
matinal, le travail trop prolongé, la nourriture insuffi-
sante et malsaine et les mauvais vêtements,,, n en ré-
sulte, d'après les commissaires, des dispo.-itions à cer-
taines maladies qui abrègent la vie, sans ne rien dire
des difformités, des déviations de l'épine dorsale, etc.,
avec toutes leurs infirmités et leurs longues souffrances.
» Je regarde comme très-consolant, qu'à peu tf excep-
tions près il n'y ait rien dans la nature du travail qui
soit directement préjudiciable à la santé des enfants; il
faut qu'ils vivent de] leur labeur, et c'est une grande
consolation de savoir qu'il n'y a rien de préjudiciable
dans ce travail lui-même.
» Quant aux effets moraux de ce système, les témoi-
gnages recueillis sont unanimement effroyables ; un
commissaire fait le rapport suivant sur une des villes
qu'il a visitées : « Des centaines d'hommes sont entretenus
par les salaires de leurs femmes et de leurs enfants, et
il y a divers cas dans lesquels les parents dépensent à
s'enivrer tout l'argent gagné par leurs enfants. D A propos
d'une autre ville, le commissaire s'exprime ainsi: «Je
ne pense pas qu'il soit possible de trouver un niveau
plus bas de moralité ; le sentiment moral n'existe point
parmi ces cré turcs; elles n'ont aucune espèce de mo-
ralité. »
» L'enquête déclare que l'éducation est impossible ou
inutile dans des habitations semblables à celles qua
décrivent les commissaires. L'un d'entre eux fait ces
observations sur les jeunes personnes d'une des villes
de son ressort :
« Leurs paroles horribles, leurs gestes féroces, leur
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