Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-08-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 août 1861 15 août 1861
Description : 1861/08/15 (A6,N124). 1861/08/15 (A6,N124).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203277v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
262 L'ISTHME DE SUEZ,
? différents districts fixant le nombre d'hommes que
» chaque village doit fournir, et les ehoiks lèvent ce
» contingent en obigeant les fellahs cultivateurs ou
» travailleurs intéressés dans les terres du village, soit
» à se présenter eux-mêmes, soit à fournir un rempla-
» çant qu'ils trouvent généralement dans la classe la plus
» pauvre, les murabeens, en les payant, selon les cir-
» constances, à raison de deux ou trois piastres par
)) jour. »
1; Et plus loin :
« Or, pour ce qui est de M. de Lesseps, le gouverne-
» ment égyptien n'a donné aucun ordre, quel qu'il
a soit, aux gouverneurs des districts ou aux cheiks des
» villages pour le pourvoir d'un seul fellah travailleur;
» au contraire, la demande faite au vice-roi en février
» dernier de cinq mille fellahs a été rejetée; mais M. de
» Lesseps sollicita ensuite que ses agents fussent auto-
D risés à louer un nombre analogue ou approchant
» d'ouvriers dans les différents villages, après qu'en
» mai dernier la moisson fut récoltée. Cette permission
» fut accordée et M. de Lesseps put recruter son monde
facilement parmi ces mu rabeens qui étaient heureux
» de pouvoir accepter, en cette saison, alors que la
» moisson était terminée, les termes favorables que leur
» offraient les agents de la Compagnie. Il n'y a iLncpas
» eu de contrainte employée dans cette affaire, et il faut de-
» charger M. d? Lesseps de l'accusation d'avoir usé contre les
) fellahs du procédé du travail forcé, et U vice-roi de l'imputa-
lion d'avoir sanctionné cette mesure. »
» La nouvelle attitude que le Morning Post prend ainsi
à l'égard du canal maritime de Suez prouve, une fois
de plus, la toute-puissance de l'opinion publique. Celle-
ci s'était révélée en Angleterre dune façon trop écla-
tante; on avait proclamé avec trop d'unanimité, dans
les principaux centres manufacturiers et industriels de
la Grande-Bretagne, les avantages que le commerce
du monde devait retirer du percement de l'isthme, pour
que le bon sens pratique de la nation anglaise ne
triomphât pas tôt ou tari de la politique égoïste et ja-
louse d'un petit nombre de ses hommes d'Etat.
» Le Morning Post vient de nous prouver que M. le
consul général d'Angleterre avait pu dire avec raison
aux ouvriers réunis au seuil d'El-Guisr : « Je viens de
» visiter vos'kchantiers_et je suis frappé de l'organisation
» de vos travaux; ce que j'ai vu me donne la convic-
» tion que vous saurez vaincre les difficultés matérielles
» de votre belle entreprise, et si d'autres difficultés se
» présentaient, notre siècle éclairé saura les aplanir.
Il Louis BELLE T. «
LE TRAVAIL ANGLAIS ET LE TRAVAIL ÉGYPTIEN.
D'après tous les détails qui sont transmis de Londres,
d'Alexandrie, et de Constantinople nous devons avoir
la confiance que l'opposition anglaise cède enfin de-
vant l'évidence des faits. On ne se retranche plus et
très-faiblement de l'autre côté du détroit que sur une
dernière objection, on"peut même dire que cette objec-
tion n'existe plus que dans les susceptibilités phi-
lanthropiques de M. Griffith. Nous pensons avoir dès
à présent prouvé que ces susceptibilités étaient très-
mal fondées ; nous avons publié les déclarations de
plus de soixante cheiks ou chefs de village, qui, au
nom de leurs ouvriers employés aux travaux du ca-
nal, attestaient les bons traitements dont les indigènes
étaient l'objet, la régularité de leur salaire et leur
entière satisfaction. Nous avons reproduit dans notre
dernier numéro l'article du Morning Post qui rend une
si entière justice au mode de recrutement adopté ainsi
qu'à la conduite du vice-roi et de M. Ferdinand de
Lesseps. Certes quand on se rappelle les antécédents
de ce journal, son témoignage a une valeur qu'il n'est
pas possible de contester, et il vient de le corroborer
encore dans une nouvelle correspondance que nous
avons citée ci-dessus. Lord Palmerston lui-mêm a
dû avouer tout récemment de la Chambre des com-
munes que les indigènes étaient libéralement payés,
et certes il lui eût été impossible d'insinuer que sous
tous les rappor s ils ne fussent pas bien traités. Tou-
tefois il ne peut pas être sans intérêt et sans utilité
dans la question de comparer les conditions du travail
en Angleterre en beaucoup de cas avec celles que fait
la Compagnie universelle aux travailleurs égyptiens.
Nous avons analysé d'un côté toutes les garanties
stipulées entre le vice-roi et la Compagnie en faveur
de ses ouvriers par le contrat de juillet 1856; nous
avons mis en regard les détails douloureux du sort
des apprentis dans un grand nombre de manufactures
anglaises, et nous avons emprunté ces renseignements
aux plus graves autorités britanniques. Ce sujet ce-
pendant nesL pas encore épuisé; le mal est assez
grand pour que tout récemment la Chambre des
lords ait cru devoir y porter sa haute intervention,
et dans la séance du 5 de ce mois lord Shaftesbury
a proposé à la noble Chambre une résolution tendant
à inviter le gouvernement de la reine à prescrire une
enquête relativement à l'emploi des enfants et des jeu-
nes personnes dans diverses industries et manufac-
tures. Cette proposition a été adoptée à l'unanimité
par la Chambre après les développements de par lord
Shaftesbury, auxquels nous empruntons les constata-
tions suivantes :
En 1840 le noble lord avait obtenu qu'une com-
mission fût nommée pour instituer une enquête sem-
blable à celle qu'il réclamait de nouveau. Cette com-
mission fit son rapport en 1842 après avoir réuni des
émoignages très-nombreux et très-précieux.
« On m'a souvent demandé, dit le noble lord, pourquoi
je n'avais pas présenté de nouvelles propositions sur ce
sujet. Voici ce que je fis alors : je fus autorisé à pro-
poser un bill pour le règlement du travail des jeunes
enfants dans les mines de houille; des mesures d'une
nature analogue furent également prises et adoptées à
? différents districts fixant le nombre d'hommes que
» chaque village doit fournir, et les ehoiks lèvent ce
» contingent en obigeant les fellahs cultivateurs ou
» travailleurs intéressés dans les terres du village, soit
» à se présenter eux-mêmes, soit à fournir un rempla-
» çant qu'ils trouvent généralement dans la classe la plus
» pauvre, les murabeens, en les payant, selon les cir-
» constances, à raison de deux ou trois piastres par
)) jour. »
1; Et plus loin :
« Or, pour ce qui est de M. de Lesseps, le gouverne-
» ment égyptien n'a donné aucun ordre, quel qu'il
a soit, aux gouverneurs des districts ou aux cheiks des
» villages pour le pourvoir d'un seul fellah travailleur;
» au contraire, la demande faite au vice-roi en février
» dernier de cinq mille fellahs a été rejetée; mais M. de
» Lesseps sollicita ensuite que ses agents fussent auto-
D risés à louer un nombre analogue ou approchant
» d'ouvriers dans les différents villages, après qu'en
» mai dernier la moisson fut récoltée. Cette permission
» fut accordée et M. de Lesseps put recruter son monde
facilement parmi ces mu rabeens qui étaient heureux
» de pouvoir accepter, en cette saison, alors que la
» moisson était terminée, les termes favorables que leur
» offraient les agents de la Compagnie. Il n'y a iLncpas
» eu de contrainte employée dans cette affaire, et il faut de-
» charger M. d? Lesseps de l'accusation d'avoir usé contre les
) fellahs du procédé du travail forcé, et U vice-roi de l'imputa-
lion d'avoir sanctionné cette mesure. »
» La nouvelle attitude que le Morning Post prend ainsi
à l'égard du canal maritime de Suez prouve, une fois
de plus, la toute-puissance de l'opinion publique. Celle-
ci s'était révélée en Angleterre dune façon trop écla-
tante; on avait proclamé avec trop d'unanimité, dans
les principaux centres manufacturiers et industriels de
la Grande-Bretagne, les avantages que le commerce
du monde devait retirer du percement de l'isthme, pour
que le bon sens pratique de la nation anglaise ne
triomphât pas tôt ou tari de la politique égoïste et ja-
louse d'un petit nombre de ses hommes d'Etat.
» Le Morning Post vient de nous prouver que M. le
consul général d'Angleterre avait pu dire avec raison
aux ouvriers réunis au seuil d'El-Guisr : « Je viens de
» visiter vos'kchantiers_et je suis frappé de l'organisation
» de vos travaux; ce que j'ai vu me donne la convic-
» tion que vous saurez vaincre les difficultés matérielles
» de votre belle entreprise, et si d'autres difficultés se
» présentaient, notre siècle éclairé saura les aplanir.
Il Louis BELLE T. «
LE TRAVAIL ANGLAIS ET LE TRAVAIL ÉGYPTIEN.
D'après tous les détails qui sont transmis de Londres,
d'Alexandrie, et de Constantinople nous devons avoir
la confiance que l'opposition anglaise cède enfin de-
vant l'évidence des faits. On ne se retranche plus et
très-faiblement de l'autre côté du détroit que sur une
dernière objection, on"peut même dire que cette objec-
tion n'existe plus que dans les susceptibilités phi-
lanthropiques de M. Griffith. Nous pensons avoir dès
à présent prouvé que ces susceptibilités étaient très-
mal fondées ; nous avons publié les déclarations de
plus de soixante cheiks ou chefs de village, qui, au
nom de leurs ouvriers employés aux travaux du ca-
nal, attestaient les bons traitements dont les indigènes
étaient l'objet, la régularité de leur salaire et leur
entière satisfaction. Nous avons reproduit dans notre
dernier numéro l'article du Morning Post qui rend une
si entière justice au mode de recrutement adopté ainsi
qu'à la conduite du vice-roi et de M. Ferdinand de
Lesseps. Certes quand on se rappelle les antécédents
de ce journal, son témoignage a une valeur qu'il n'est
pas possible de contester, et il vient de le corroborer
encore dans une nouvelle correspondance que nous
avons citée ci-dessus. Lord Palmerston lui-mêm a
dû avouer tout récemment de la Chambre des com-
munes que les indigènes étaient libéralement payés,
et certes il lui eût été impossible d'insinuer que sous
tous les rappor s ils ne fussent pas bien traités. Tou-
tefois il ne peut pas être sans intérêt et sans utilité
dans la question de comparer les conditions du travail
en Angleterre en beaucoup de cas avec celles que fait
la Compagnie universelle aux travailleurs égyptiens.
Nous avons analysé d'un côté toutes les garanties
stipulées entre le vice-roi et la Compagnie en faveur
de ses ouvriers par le contrat de juillet 1856; nous
avons mis en regard les détails douloureux du sort
des apprentis dans un grand nombre de manufactures
anglaises, et nous avons emprunté ces renseignements
aux plus graves autorités britanniques. Ce sujet ce-
pendant nesL pas encore épuisé; le mal est assez
grand pour que tout récemment la Chambre des
lords ait cru devoir y porter sa haute intervention,
et dans la séance du 5 de ce mois lord Shaftesbury
a proposé à la noble Chambre une résolution tendant
à inviter le gouvernement de la reine à prescrire une
enquête relativement à l'emploi des enfants et des jeu-
nes personnes dans diverses industries et manufac-
tures. Cette proposition a été adoptée à l'unanimité
par la Chambre après les développements de par lord
Shaftesbury, auxquels nous empruntons les constata-
tions suivantes :
En 1840 le noble lord avait obtenu qu'une com-
mission fût nommée pour instituer une enquête sem-
blable à celle qu'il réclamait de nouveau. Cette com-
mission fit son rapport en 1842 après avoir réuni des
émoignages très-nombreux et très-précieux.
« On m'a souvent demandé, dit le noble lord, pourquoi
je n'avais pas présenté de nouvelles propositions sur ce
sujet. Voici ce que je fis alors : je fus autorisé à pro-
poser un bill pour le règlement du travail des jeunes
enfants dans les mines de houille; des mesures d'une
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