Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 août 1861 01 août 1861
Description : 1861/08/01 (A6,N123). 1861/08/01 (A6,N123).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203276f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
246 L'ISTHME DE SUEZ,
» du canal de Suez, et a exprimé sa satisfaction de ce
» qu'il avait vu et entendu. Je demande si cette appro-
» bation doit êtrê entendue en ce sens qu'il ne serait
» pas fait usage du travail forcé dans les travaux
» du canal, et que les obligations du pacha d'Egypte
» envers la Porte à cet égard sont loyalement rem-
: plies? »
LORD JOHN RUSSELL. — « J'ai vu dans quelques jour-
D naux étrangers la relation à laquelle l'honorable mem-
» brefait allusion, mais je n'ai reçu aucune communi-
« cation du consul général d'une date postérieure au
D 15 juin. Dans une dépêche précédente ce fonctionnaire
» a bien annoncé qu'il était sur le point d'aller visiter
» les travaux du canal de Suez, mais je n'ai encore rien
» reçu sur la réalisation de ce projet. »
Sur son interpellation nous avons une observation
à présenter à M. Griffith: le 21 juin, à propos de
la même question, lord John Russell lui a répondu
qu'on ne croyait pas à Constantinople à l'emploi du
travail forcé dans l'isthme, et que le gouvernement
ottoman n'avait aucune plainte à faire entendre à
cet égard. Il nous semble que dès lors et puisqu'il
s'agit des lois de l'empire ottoman la question devrait
être vidée ; le Parlement anglais n'a pas sans doute
à intervenir dans l'administration intérieure ni de la
Turquie ni de TÉgypte, quand aucune discussion
n'existe entre l'Egypte et la Turquie.
JULES ROSÉ.
NOUVELLE PHASE DE LA QUESTION DE SUEZ.
Plusieurs personnes nous ont demandé, comme le
mot d'une énigme, l'explication des motifs qui ont
pu déterminer M. Colquhoun, consul général d'An-
gleterre en Egypte, accompagné du consul anglais
d'Alexandrie, à visiter les travaux de l'isthme et à
exprimer au seuil d'El Guisr des opinions si favora-
bles au canal. M. Colquhoun, dans son voyage, était-
il autorisé par son gouvernement, ses paroles sont-
elles autre chose que son opinion personnelle ? sont-
elles la pensée actuelle du cabinet britannique?
Sur la première question, nous n'hésitons pas à
répondre affirmativement ; oui, le ministère anglais
n'a pas seulement autorisé, il a probablement inspiré
le projet de son agent supérieur en Egypte. En effet,
répondant le 21 juin à une interpellation de M. Grif-
fith, sur l'usage prétendu du travail forcé dans
l'isthme, lord John Russell annonçait que de nou-
velles investigations à ce sujet allaient s'opérer sur
les lieux. On peut donc supposer sans témérité que
des instructions avaient été ou ont été transmises en
conséquence à M. Colquhoan. Dans tous les cas , il
ne peut être douteux que son projet n'ait été connu
du ministre et approuvé par lui, puisque celui-ci a
déclaré dans la séance du 23 juillet et toujours sur
les interpellations de M. Griffith, qu'il avait reçu à
la date du 15 juin avis de l'intention de son consul
général ; et qu'il ne s'y est point opposé.
Quant à la seconde question, nous avouons qu'elle
nous touche peu. M. Colquhoun a-t-il exprimé un
sentiment personnel ou un sentiment officiel? Faut-il
distinguer entre l'homme et le fonctionnaire, entre
le témoin impartial et sincère, et l'agent lié à un
parti pris, dont il ne serait que l'instrument? Nous
n'avons pas à examiner cette hypothèse d'ailleurs
blessante à la fois et pour l'agent lui-même et pour
son gouvernement. Il nous suffit, de savoir que
M. Colquhoun, prenant conseil de sa conscience et de
la vérité qu'il avait sous les yeux, a pleinement rendu
témoignage aux faits que nous n'avons cessé d'op-
poser à des récits mensongers. On disait que le canal
était impossible, et après vérification M. Colquhoun
croit à sa réussite. On disait que le canal était un
danger pour l'Angleterre, et dans son incontestable
patriotisme M. Colquhoun fait des vœux pour qu'il
s'exécute. On disait que les travaux ne marchaient
point : M. Colquhoun exprime publiquement son ad-
miration pour leur progrès. On disait que l'entreprise
n'était qu'un traquenard tendu à la crédulité des
dupe«, et M. Colquhoun proclame son estime pour
celui qui l'a conçue et l'organisation qu'il a créée.
Il est un autre point essentiel pour lequel nous
sommes heureux de pouvoir nous appuyer sur les
appréciations de M. Colquhoun : tandis qu'on faisait
des travaux du canal l'épouvantail et le fléau de
la population égyptienne, le consul général d'Angle-
terre déclarait avec nous que ces travaux étaient un
bienfait pour l'Egypte; que l'influence des travail-
leurs européens apprendrait à ses habitants à tra-
vailler et à se perfectionner, et que leur exemple
porterait ses fruits auprès de cette bonne et douce
population. Que maintenant ces constatations éma-
nent de la loyauté de l'homme ou du libre arbitre
laissé au fonctionnaire, qu'importe ! Nous réclamions
de l'Angleterre des juges sincères et impartiaux,
nous lui demandions de s'éclairer par des témoins en
qui elle pût avoir toute confiance. Qui contestera
l'impartialité de M. Colquhoun? Qui niera son désin-
téressement dans la querelle? Qui niera son expé-
rience et ses lumières? Qui contestera son dévoue-
ment aux intérêts de son pays, l'autorité dont il
est investi, et par sa fonction et par son caractère?
Dès lors qu'avons-nous à désirer de plus?
Nous allons plus loin. Nous prétendons que M. Col-
quhoun n'a pas fait acte seulement d'honnêteté, mais
aussi d'habileté. Il a dans la mesure qui lui appar-
tenait étouffé l'un des germes les plus actifs de la dé-
considération de la politique anglaise en Europe; amorti
l'une des blessures les plus vives qu'elle ait infligées
aux sentiments d'équité et de dignité de l'opinion
française. Il a pu s'apercevoir de ce double résultat
à l'ovation toute spontanée que lui ont décernée les
» du canal de Suez, et a exprimé sa satisfaction de ce
» qu'il avait vu et entendu. Je demande si cette appro-
» bation doit êtrê entendue en ce sens qu'il ne serait
» pas fait usage du travail forcé dans les travaux
» du canal, et que les obligations du pacha d'Egypte
» envers la Porte à cet égard sont loyalement rem-
: plies? »
LORD JOHN RUSSELL. — « J'ai vu dans quelques jour-
D naux étrangers la relation à laquelle l'honorable mem-
» brefait allusion, mais je n'ai reçu aucune communi-
« cation du consul général d'une date postérieure au
D 15 juin. Dans une dépêche précédente ce fonctionnaire
» a bien annoncé qu'il était sur le point d'aller visiter
» les travaux du canal de Suez, mais je n'ai encore rien
» reçu sur la réalisation de ce projet. »
Sur son interpellation nous avons une observation
à présenter à M. Griffith: le 21 juin, à propos de
la même question, lord John Russell lui a répondu
qu'on ne croyait pas à Constantinople à l'emploi du
travail forcé dans l'isthme, et que le gouvernement
ottoman n'avait aucune plainte à faire entendre à
cet égard. Il nous semble que dès lors et puisqu'il
s'agit des lois de l'empire ottoman la question devrait
être vidée ; le Parlement anglais n'a pas sans doute
à intervenir dans l'administration intérieure ni de la
Turquie ni de TÉgypte, quand aucune discussion
n'existe entre l'Egypte et la Turquie.
JULES ROSÉ.
NOUVELLE PHASE DE LA QUESTION DE SUEZ.
Plusieurs personnes nous ont demandé, comme le
mot d'une énigme, l'explication des motifs qui ont
pu déterminer M. Colquhoun, consul général d'An-
gleterre en Egypte, accompagné du consul anglais
d'Alexandrie, à visiter les travaux de l'isthme et à
exprimer au seuil d'El Guisr des opinions si favora-
bles au canal. M. Colquhoun, dans son voyage, était-
il autorisé par son gouvernement, ses paroles sont-
elles autre chose que son opinion personnelle ? sont-
elles la pensée actuelle du cabinet britannique?
Sur la première question, nous n'hésitons pas à
répondre affirmativement ; oui, le ministère anglais
n'a pas seulement autorisé, il a probablement inspiré
le projet de son agent supérieur en Egypte. En effet,
répondant le 21 juin à une interpellation de M. Grif-
fith, sur l'usage prétendu du travail forcé dans
l'isthme, lord John Russell annonçait que de nou-
velles investigations à ce sujet allaient s'opérer sur
les lieux. On peut donc supposer sans témérité que
des instructions avaient été ou ont été transmises en
conséquence à M. Colquhoan. Dans tous les cas , il
ne peut être douteux que son projet n'ait été connu
du ministre et approuvé par lui, puisque celui-ci a
déclaré dans la séance du 23 juillet et toujours sur
les interpellations de M. Griffith, qu'il avait reçu à
la date du 15 juin avis de l'intention de son consul
général ; et qu'il ne s'y est point opposé.
Quant à la seconde question, nous avouons qu'elle
nous touche peu. M. Colquhoun a-t-il exprimé un
sentiment personnel ou un sentiment officiel? Faut-il
distinguer entre l'homme et le fonctionnaire, entre
le témoin impartial et sincère, et l'agent lié à un
parti pris, dont il ne serait que l'instrument? Nous
n'avons pas à examiner cette hypothèse d'ailleurs
blessante à la fois et pour l'agent lui-même et pour
son gouvernement. Il nous suffit, de savoir que
M. Colquhoun, prenant conseil de sa conscience et de
la vérité qu'il avait sous les yeux, a pleinement rendu
témoignage aux faits que nous n'avons cessé d'op-
poser à des récits mensongers. On disait que le canal
était impossible, et après vérification M. Colquhoun
croit à sa réussite. On disait que le canal était un
danger pour l'Angleterre, et dans son incontestable
patriotisme M. Colquhoun fait des vœux pour qu'il
s'exécute. On disait que les travaux ne marchaient
point : M. Colquhoun exprime publiquement son ad-
miration pour leur progrès. On disait que l'entreprise
n'était qu'un traquenard tendu à la crédulité des
dupe«, et M. Colquhoun proclame son estime pour
celui qui l'a conçue et l'organisation qu'il a créée.
Il est un autre point essentiel pour lequel nous
sommes heureux de pouvoir nous appuyer sur les
appréciations de M. Colquhoun : tandis qu'on faisait
des travaux du canal l'épouvantail et le fléau de
la population égyptienne, le consul général d'Angle-
terre déclarait avec nous que ces travaux étaient un
bienfait pour l'Egypte; que l'influence des travail-
leurs européens apprendrait à ses habitants à tra-
vailler et à se perfectionner, et que leur exemple
porterait ses fruits auprès de cette bonne et douce
population. Que maintenant ces constatations éma-
nent de la loyauté de l'homme ou du libre arbitre
laissé au fonctionnaire, qu'importe ! Nous réclamions
de l'Angleterre des juges sincères et impartiaux,
nous lui demandions de s'éclairer par des témoins en
qui elle pût avoir toute confiance. Qui contestera
l'impartialité de M. Colquhoun? Qui niera son désin-
téressement dans la querelle? Qui niera son expé-
rience et ses lumières? Qui contestera son dévoue-
ment aux intérêts de son pays, l'autorité dont il
est investi, et par sa fonction et par son caractère?
Dès lors qu'avons-nous à désirer de plus?
Nous allons plus loin. Nous prétendons que M. Col-
quhoun n'a pas fait acte seulement d'honnêteté, mais
aussi d'habileté. Il a dans la mesure qui lui appar-
tenait étouffé l'un des germes les plus actifs de la dé-
considération de la politique anglaise en Europe; amorti
l'une des blessures les plus vives qu'elle ait infligées
aux sentiments d'équité et de dignité de l'opinion
française. Il a pu s'apercevoir de ce double résultat
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