Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1861 15 juillet 1861
Description : 1861/07/15 (A6,N122). 1861/07/15 (A6,N122).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032751
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 239
La Compagnie égyptienne de navigation à vapeur
sur la mer Rouge, la Medjidié, établie depuis 1858 sous
le patronage du vice-roi, a concouru à accroître dans
une proportion considérable le mouvement commer-
cial du port de Djeddah. Les négociants indigènes, pos-
sesseurs de forts capitaux, qui, je l'ai dit déjà, étaient
propriétaires de nombreuses barques faisant les voya-
ges entre Djeddah et Suez, n'avaient vu qu'avec un sen-
timent de vif déplaisir l'établissement de cette ligne,
qui, par la fréquence de l'arrivée de ces bateaux, al-
lait changer singulièrement le système de monopole
commercial qu'ils avaient créé en quelque sorte sur cette
place. Ils ont fini, cependant, par reconnaître les avan*
tages qui devaient nécessairement résulter, aussi bien
pour eux que pour les autres commerçants, de la rapi-
dité et de la multiplicité de ces nouvelles communica-
tions entre l'Égypte et le Hedjaz.
Pour compléter ces avantages dont Djeddah jouit au-
jourd'hui, il serait à désirer que la Compagnie de la
Medjidié, ou toute autre qui lui succéderait ou lui ferait
concurrence, pût établir un véritable réseau dans la
mer Rouge, et qu'elle embrassât dans les lignes à des-
servir le port de Massouah, en Abyssinie, et les échel-
les de Mokha, Hodeïda et Loheïa, dans le Yemen. Il est
à espérer que la Compagnie actuelle introduira ces
améliorations dans son service, et qu'elle compren-
dra ainsi beaucoup mieux ses propres intérêts.
Si le commerce de Djeddah, ou, pour mieux dire, ce-
lui du golfe Arabique, est déjà redevable de très-grands
avantages à la Compagnie égyptienne de la Medjidié,
qui n'a pu cependant affecter à son service , jusqu'à
présent, que quatre navires à hélice, dont deux sont
presque constamment et successivement en répara-
tions, que sera-ce donc lorsque le percement de l'isthme
de Suez, cette grande œuvre du progrès qui sera la
merveille du siècle qui l'aura vue naître, comme elle
sera la gloire de la France qui l'aura patronnée et fa-
vorisée ; lorsque cette gigantesque entreprise que l'E-
gypte tenta dans les siècles passés à son seul profit, et
dont la noble initiative et l'admirable persévérance
d'un homme de cœur s'est attaché, de nos jours, à as-
surer les immenses avantages au monde entier, répon.
dant par le silence du dédain et par un redoublement
de courageux dévouement aux oppositions malveillan-
tes de ses égoïstes détracteurs ; que sera-ce donc lors-
que le canal des deux mers aura mis l'Europe en com-
munication rapide et facile avec l'extrême Orient.
et ouvert à toutes les marines du bassin méditerra-
néen, des États du Nord et de la mer Noire, les abords
du golfe Arabique qui leur sont à peu près inconnus
aujourd'hui?.
Le but principal à atteindre est, avant tout, d'établir
des relations directes et économiques de temps et de
navigation avec les Indes, l'Australie et la Chine ; mais
à coup sûr, il n'a échappé à l'attention de personne,
moins encore à la profonde sagacité du hardi promo-
teur de cette idée féconde, que les provinces que bai-
gne la mer Rouge, elles aussi, devaient profiter dans
une large mesure des bienfaits de cette entreprise, et
qu'en retour elles lui offriront infailliblement des
avantages considérables et par l'exportation de leurs
nombreux et riches produits naturels, et par les larges
facilités qu'elles présenteront pour l'écoulement des
produits européens dans tout le Soudan égyptien, dans
tout l'empire abyssin et jusque même dans l'Afrique
centrale par le Kordofan, le Darfour et le Wadaï.
On peut donc augurer très-favorablement du futur
commerce du golfe Arabique et dire, sans crainte des
mécomptes, avec une certitude parfaite, que du jour où
l'isthme de Suez sera percé, le commerce se trouvera
complétement changé, ou plutôt qu'il sera créé d'un
même coup, et qu'il acquerra en fort peu de temps
d'incroyables éléments de prospérité. On peut en voir
un commencement de preuve dans la vive sympathie
avec laquelle la nouvelle du prochain percement a été
accueillie par les indigènes eux-mêmes des deux rives
de la mer Rouge, et dans l'anxieuse impatience qu'ils
éprouvent, eux aussi, de voir cette belle entreprise
passer de la théorie dans le domaine des faits ac-
complis.
Pour compléter l'ensemble des informations commet
ciales qui précèdent, je joindrai ici un tableau des poids
et mesures en usage à Djeddah, mis en regard de leur
valeur correspondante européenne.
VALEUR DE L'UNITÉ. DÉNOMINATION. VALEUR. OBSERVATIONS.
1 Guinée angtaise 445 piastres courantes. La piastre est la piastre tur-
1 Id. russe (5 roubles) 116 id. id. que, qui se divise en 40 paras.
Les comptes se font de deux
I Id. turque. 130 id. id. Les comptes se font de deux
1 T1 , ,. sortes: en piastres, dites au
1 Id. égyptienne 150 id. id. sortes : en piastres, dites b
] tant, appelles sagq, en arabe,
„ J Pièce de 20 francs 115 id. id. tarif, piastres oourantes,,, dites
MONNAIES < ou en piastres courantes, dites
j Thalari d'Autriche, ou colonate d'Es- cherouk en arabe. Daus.le pre-
j pagne. 30 id. id. mier cas, 3 piastres et 85 cen-
I Maggiar. 70 id. id. tièmes de piastre représentent
Pièce de 5 francs. 28 id. id. le franc ; dans le second, on
Houpie.,. 14 id. id. ajoute un tiers en sus.
- 1
La Compagnie égyptienne de navigation à vapeur
sur la mer Rouge, la Medjidié, établie depuis 1858 sous
le patronage du vice-roi, a concouru à accroître dans
une proportion considérable le mouvement commer-
cial du port de Djeddah. Les négociants indigènes, pos-
sesseurs de forts capitaux, qui, je l'ai dit déjà, étaient
propriétaires de nombreuses barques faisant les voya-
ges entre Djeddah et Suez, n'avaient vu qu'avec un sen-
timent de vif déplaisir l'établissement de cette ligne,
qui, par la fréquence de l'arrivée de ces bateaux, al-
lait changer singulièrement le système de monopole
commercial qu'ils avaient créé en quelque sorte sur cette
place. Ils ont fini, cependant, par reconnaître les avan*
tages qui devaient nécessairement résulter, aussi bien
pour eux que pour les autres commerçants, de la rapi-
dité et de la multiplicité de ces nouvelles communica-
tions entre l'Égypte et le Hedjaz.
Pour compléter ces avantages dont Djeddah jouit au-
jourd'hui, il serait à désirer que la Compagnie de la
Medjidié, ou toute autre qui lui succéderait ou lui ferait
concurrence, pût établir un véritable réseau dans la
mer Rouge, et qu'elle embrassât dans les lignes à des-
servir le port de Massouah, en Abyssinie, et les échel-
les de Mokha, Hodeïda et Loheïa, dans le Yemen. Il est
à espérer que la Compagnie actuelle introduira ces
améliorations dans son service, et qu'elle compren-
dra ainsi beaucoup mieux ses propres intérêts.
Si le commerce de Djeddah, ou, pour mieux dire, ce-
lui du golfe Arabique, est déjà redevable de très-grands
avantages à la Compagnie égyptienne de la Medjidié,
qui n'a pu cependant affecter à son service , jusqu'à
présent, que quatre navires à hélice, dont deux sont
presque constamment et successivement en répara-
tions, que sera-ce donc lorsque le percement de l'isthme
de Suez, cette grande œuvre du progrès qui sera la
merveille du siècle qui l'aura vue naître, comme elle
sera la gloire de la France qui l'aura patronnée et fa-
vorisée ; lorsque cette gigantesque entreprise que l'E-
gypte tenta dans les siècles passés à son seul profit, et
dont la noble initiative et l'admirable persévérance
d'un homme de cœur s'est attaché, de nos jours, à as-
surer les immenses avantages au monde entier, répon.
dant par le silence du dédain et par un redoublement
de courageux dévouement aux oppositions malveillan-
tes de ses égoïstes détracteurs ; que sera-ce donc lors-
que le canal des deux mers aura mis l'Europe en com-
munication rapide et facile avec l'extrême Orient.
et ouvert à toutes les marines du bassin méditerra-
néen, des États du Nord et de la mer Noire, les abords
du golfe Arabique qui leur sont à peu près inconnus
aujourd'hui?.
Le but principal à atteindre est, avant tout, d'établir
des relations directes et économiques de temps et de
navigation avec les Indes, l'Australie et la Chine ; mais
à coup sûr, il n'a échappé à l'attention de personne,
moins encore à la profonde sagacité du hardi promo-
teur de cette idée féconde, que les provinces que bai-
gne la mer Rouge, elles aussi, devaient profiter dans
une large mesure des bienfaits de cette entreprise, et
qu'en retour elles lui offriront infailliblement des
avantages considérables et par l'exportation de leurs
nombreux et riches produits naturels, et par les larges
facilités qu'elles présenteront pour l'écoulement des
produits européens dans tout le Soudan égyptien, dans
tout l'empire abyssin et jusque même dans l'Afrique
centrale par le Kordofan, le Darfour et le Wadaï.
On peut donc augurer très-favorablement du futur
commerce du golfe Arabique et dire, sans crainte des
mécomptes, avec une certitude parfaite, que du jour où
l'isthme de Suez sera percé, le commerce se trouvera
complétement changé, ou plutôt qu'il sera créé d'un
même coup, et qu'il acquerra en fort peu de temps
d'incroyables éléments de prospérité. On peut en voir
un commencement de preuve dans la vive sympathie
avec laquelle la nouvelle du prochain percement a été
accueillie par les indigènes eux-mêmes des deux rives
de la mer Rouge, et dans l'anxieuse impatience qu'ils
éprouvent, eux aussi, de voir cette belle entreprise
passer de la théorie dans le domaine des faits ac-
complis.
Pour compléter l'ensemble des informations commet
ciales qui précèdent, je joindrai ici un tableau des poids
et mesures en usage à Djeddah, mis en regard de leur
valeur correspondante européenne.
VALEUR DE L'UNITÉ. DÉNOMINATION. VALEUR. OBSERVATIONS.
1 Guinée angtaise 445 piastres courantes. La piastre est la piastre tur-
1 Id. russe (5 roubles) 116 id. id. que, qui se divise en 40 paras.
Les comptes se font de deux
I Id. turque. 130 id. id. Les comptes se font de deux
1 T1 , ,. sortes: en piastres, dites au
1 Id. égyptienne 150 id. id. sortes : en piastres, dites b
] tant, appelles sagq, en arabe,
„ J Pièce de 20 francs 115 id. id. tarif, piastres oourantes,,, dites
MONNAIES < ou en piastres courantes, dites
j Thalari d'Autriche, ou colonate d'Es- cherouk en arabe. Daus.le pre-
j pagne. 30 id. id. mier cas, 3 piastres et 85 cen-
I Maggiar. 70 id. id. tièmes de piastre représentent
Pièce de 5 francs. 28 id. id. le franc ; dans le second, on
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