Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1861 01 juillet 1861
Description : 1861/07/01 (A6,N121). 1861/07/01 (A6,N121).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203274m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 221
nous ne pensons pas qu'ils dépassent, comme le pré-
tend le correspondant, les limites de la discussion
loyale et du bon goût. La vérité n'est jamais dépla-
cée, et en disant à l'opposition anglaise qu'elle
obéit à des sentiments qu'elle dissimule sous de
fausses apparences, parce qu'ils ne sont pas avoua-
bles dans leur réalité, la presse française n'a fait
qu'exprimer une vérité admise dans toute l'Europe
et qui a trouvé plus d'un écho honnête dans le sein
de l'Angleterre elle-même.
Avant de finir nous avons ici un triste sujet à
aborder. Le correspondant cherche une sorte de jus-
tification à sa conduite dans les rancunes que ressen-
tiraient contre le canal de Suez quelques Français
résidant à Alexandrie. Le fait, dit-il, est connu de
M. de Lesseps. Hélas! oui. Nous savons comme lui
qu'une petite coterie envieuse, déjouée dans ses espé-
rances, intrigue de son mieux pour jeter quelques
cailloux sur le chemin de l'entreprise. Nous savons
qu'il y a une grande sympathie, et souvent une
grande analogie entre les lettres émanant du corres-
pondant du Times et celles que répand à bas bruit
dans notre pays cette petite conjuration. Nous ne se-
rions pas étonnés par exemple que la fausse nouvelle
relative à une prétendue révolte à Port-Saïd, et qui
n'a aucune espèce de fondement, ne provînt de cette
source; mais ces gens-là ne sont point aussi hardis
que veut bien le dire le correspondant ; ils cachent
leurs coups et ils marchent dans l'ombre ; ils répu-
gnent à se montrer, et la preuve, c'est que nous dé-
fions le correspondant d'obtenir d'un seul d'entre eux
la permission de le nommer.
Nous abandonnons maintenant la parole au corres-
pondant.
Correspondance particulière du TIMES.
« Alexandrie, 4 juin.
» Dans son exposé aux actionnaires de la Compagnie
du canal de Suez, M. de Lesseps semble combattre
l'exactitude des renseignements que je vous ai envoyés
à diverses époques, relativement aux progrès de ses
opérations dans l'isthme. C'est pourquoi pour l'infor-
mation de ceux de vos lecteurs qui n'auraient pas eu
l'occasion de lire le rapport présenté à l'assemblée gé-
nérale de Paris, je vais récapituler brièvement les
propres déclarations de M. de Lesseps sur ce qui a été
fait, et vous jugerez ensuite s'il y a aucune différence
essentielle entre nous.
» Conformément au rapport imprimé, des dragues et
autres appareils ont été portés dans l'isthme, des ate-
liers ont été érigés, des habitations ont été construites
pour le personnel, l'eau douce a été amenée en partie
par une rigole, en partie par des tubes en terre, de
Maxamah à l'entrée de l'Ouadée-Toumilat jusqu'aux
bords du lac Timsah, et un mécanisme a été installé
dans le but d'élever cette provision d'eau jusqu'aux
hauteurs du seuil d'El-Guisr. Ces travaux, en y joignant
la jetée de bois et les voies de fer à Port-Saïd, forment
aussi approximativement que possible la liste complète
de tout ce qui a été accompli dans l'isthme d'après
M. de Lesseps, non-seulement depuis le rapport de
l'année dernière, mais depuis les premières opérations
de la Compagnie au commencement de 1859 (1). Je me
suis naturellement borné à énumérer ce qui avait été
actuellement accompli, omettant la mention des ou-
vrages annoncés comme devant être immédiatement
exécutés, quoiqu'en vérité ces derniers occupent la plus
grande portion du rapport que j'ai sous les yeux. Les
résultats ci-dessus ont été obtenus moyennant une dé-
pense avouée un peu au-dessus de 900,000 livres ster-
liug, pas moins d'un huitième du capital de la Compa-
gnie et un sixième de la somme (5,200,000 liv. sterl.),
que M. de Lesseps a déclaré être le maximum nécessaire
pour la complète réalisation du projet.
» Pour faire mieux comprendre maintenant la ques-
tion, je rappellerai à vos lecteurs les travaux qui res-
tent à accomplir avec les cinq sixièmes de l'argent dispo-
nible. C'est d'abord la construction du canal maritime
lui-même, long de 93 milles, large de 182 pieds, et pro-
fond de 26 pieds ; c'est la construction du canal d'eau
douce qui doit couler parallèlement au canal maritime
avec un canal d'alimentation fournissant les moyens de
communication avec le Nil. Le lac Timsah qui n'est
guère maintenant qu'un marais doit être converti en un
spacieux port intérieur. A Suez des jetées de pierre
doivent être construites sur une longueur, pour l'une,
d'un mille et pour l'autre de trois quarts de mille. Et
finalement à Port-Saïd, les approches du canal doivent
être formées et le canal lui-même doit être prolongé
dans la mer, au moyen de deux jetées semblables d'une
longueur totale, autant que je puis me le rappeler, de
trois milles, et construites en pierres solides sur des
fondations de sable. Sans m'arrêter à entrer en discus-
sion sur les difficultés particulières de cette entreprise,
au point de vue de l'art de l'ingénieur, un tel pro-
gramme doit paraître à coup sûr suffisamment formi-
dable, et il semble difficile de concevoir qu'aucune per-
sonne, étudiant impartialement la question, n'admette
pas que les adversaires de M. de Lesseps, comme il se
plait à les nommer, aient quelques solides raisons pour
les doutes qu'ils expriment, et aient droit à un meilleur
traitement qu'à des accusations générales de préjugés
aveugles, de jalousie et de motifs intéressés.Que l'Angle-
terre ait des intérêts qui pourraient la pousser à s'op-
poser à la poursuite du projet de M. de Lesseps, c'est ce
que, d'après moi, on peut admettre librement. Mais les
intérêts qu'il compromet sont, par-dessus tout, ceux
qui sont pratiquement identifiés avec la paix et la pros-
périté de l'Egypte. Déjà cette prospérité s'est assombrie
sérieusement par l'addition des engagements du trésor
(1) Les travaux de Port-Saïd, entre autres, ont été annoncés déjà
comme existant à l'assemblée de l'année dernière, mais les voies de
fer ont été détruites par l'action de la mer, envahissant le terrain
par-dessus la bande étroite de sable qui sépare la mer du lac Men-
zaleh. Les lignes présentes ont conséquemment été construites dans
les douze derniers mois. M. de Lesseps nous informe qu'elles ser-
vent à élargir la langue de terre dont je viens de parler, au moyen
de sable pris sur le rivage, et il reconnaît qu'aussitôt que ce sable
est enlevé il est remplacé par de nouveaux dépôts.
(Note du correspondant.)
nous ne pensons pas qu'ils dépassent, comme le pré-
tend le correspondant, les limites de la discussion
loyale et du bon goût. La vérité n'est jamais dépla-
cée, et en disant à l'opposition anglaise qu'elle
obéit à des sentiments qu'elle dissimule sous de
fausses apparences, parce qu'ils ne sont pas avoua-
bles dans leur réalité, la presse française n'a fait
qu'exprimer une vérité admise dans toute l'Europe
et qui a trouvé plus d'un écho honnête dans le sein
de l'Angleterre elle-même.
Avant de finir nous avons ici un triste sujet à
aborder. Le correspondant cherche une sorte de jus-
tification à sa conduite dans les rancunes que ressen-
tiraient contre le canal de Suez quelques Français
résidant à Alexandrie. Le fait, dit-il, est connu de
M. de Lesseps. Hélas! oui. Nous savons comme lui
qu'une petite coterie envieuse, déjouée dans ses espé-
rances, intrigue de son mieux pour jeter quelques
cailloux sur le chemin de l'entreprise. Nous savons
qu'il y a une grande sympathie, et souvent une
grande analogie entre les lettres émanant du corres-
pondant du Times et celles que répand à bas bruit
dans notre pays cette petite conjuration. Nous ne se-
rions pas étonnés par exemple que la fausse nouvelle
relative à une prétendue révolte à Port-Saïd, et qui
n'a aucune espèce de fondement, ne provînt de cette
source; mais ces gens-là ne sont point aussi hardis
que veut bien le dire le correspondant ; ils cachent
leurs coups et ils marchent dans l'ombre ; ils répu-
gnent à se montrer, et la preuve, c'est que nous dé-
fions le correspondant d'obtenir d'un seul d'entre eux
la permission de le nommer.
Nous abandonnons maintenant la parole au corres-
pondant.
Correspondance particulière du TIMES.
« Alexandrie, 4 juin.
» Dans son exposé aux actionnaires de la Compagnie
du canal de Suez, M. de Lesseps semble combattre
l'exactitude des renseignements que je vous ai envoyés
à diverses époques, relativement aux progrès de ses
opérations dans l'isthme. C'est pourquoi pour l'infor-
mation de ceux de vos lecteurs qui n'auraient pas eu
l'occasion de lire le rapport présenté à l'assemblée gé-
nérale de Paris, je vais récapituler brièvement les
propres déclarations de M. de Lesseps sur ce qui a été
fait, et vous jugerez ensuite s'il y a aucune différence
essentielle entre nous.
» Conformément au rapport imprimé, des dragues et
autres appareils ont été portés dans l'isthme, des ate-
liers ont été érigés, des habitations ont été construites
pour le personnel, l'eau douce a été amenée en partie
par une rigole, en partie par des tubes en terre, de
Maxamah à l'entrée de l'Ouadée-Toumilat jusqu'aux
bords du lac Timsah, et un mécanisme a été installé
dans le but d'élever cette provision d'eau jusqu'aux
hauteurs du seuil d'El-Guisr. Ces travaux, en y joignant
la jetée de bois et les voies de fer à Port-Saïd, forment
aussi approximativement que possible la liste complète
de tout ce qui a été accompli dans l'isthme d'après
M. de Lesseps, non-seulement depuis le rapport de
l'année dernière, mais depuis les premières opérations
de la Compagnie au commencement de 1859 (1). Je me
suis naturellement borné à énumérer ce qui avait été
actuellement accompli, omettant la mention des ou-
vrages annoncés comme devant être immédiatement
exécutés, quoiqu'en vérité ces derniers occupent la plus
grande portion du rapport que j'ai sous les yeux. Les
résultats ci-dessus ont été obtenus moyennant une dé-
pense avouée un peu au-dessus de 900,000 livres ster-
liug, pas moins d'un huitième du capital de la Compa-
gnie et un sixième de la somme (5,200,000 liv. sterl.),
que M. de Lesseps a déclaré être le maximum nécessaire
pour la complète réalisation du projet.
» Pour faire mieux comprendre maintenant la ques-
tion, je rappellerai à vos lecteurs les travaux qui res-
tent à accomplir avec les cinq sixièmes de l'argent dispo-
nible. C'est d'abord la construction du canal maritime
lui-même, long de 93 milles, large de 182 pieds, et pro-
fond de 26 pieds ; c'est la construction du canal d'eau
douce qui doit couler parallèlement au canal maritime
avec un canal d'alimentation fournissant les moyens de
communication avec le Nil. Le lac Timsah qui n'est
guère maintenant qu'un marais doit être converti en un
spacieux port intérieur. A Suez des jetées de pierre
doivent être construites sur une longueur, pour l'une,
d'un mille et pour l'autre de trois quarts de mille. Et
finalement à Port-Saïd, les approches du canal doivent
être formées et le canal lui-même doit être prolongé
dans la mer, au moyen de deux jetées semblables d'une
longueur totale, autant que je puis me le rappeler, de
trois milles, et construites en pierres solides sur des
fondations de sable. Sans m'arrêter à entrer en discus-
sion sur les difficultés particulières de cette entreprise,
au point de vue de l'art de l'ingénieur, un tel pro-
gramme doit paraître à coup sûr suffisamment formi-
dable, et il semble difficile de concevoir qu'aucune per-
sonne, étudiant impartialement la question, n'admette
pas que les adversaires de M. de Lesseps, comme il se
plait à les nommer, aient quelques solides raisons pour
les doutes qu'ils expriment, et aient droit à un meilleur
traitement qu'à des accusations générales de préjugés
aveugles, de jalousie et de motifs intéressés.Que l'Angle-
terre ait des intérêts qui pourraient la pousser à s'op-
poser à la poursuite du projet de M. de Lesseps, c'est ce
que, d'après moi, on peut admettre librement. Mais les
intérêts qu'il compromet sont, par-dessus tout, ceux
qui sont pratiquement identifiés avec la paix et la pros-
périté de l'Egypte. Déjà cette prospérité s'est assombrie
sérieusement par l'addition des engagements du trésor
(1) Les travaux de Port-Saïd, entre autres, ont été annoncés déjà
comme existant à l'assemblée de l'année dernière, mais les voies de
fer ont été détruites par l'action de la mer, envahissant le terrain
par-dessus la bande étroite de sable qui sépare la mer du lac Men-
zaleh. Les lignes présentes ont conséquemment été construites dans
les douze derniers mois. M. de Lesseps nous informe qu'elles ser-
vent à élargir la langue de terre dont je viens de parler, au moyen
de sable pris sur le rivage, et il reconnaît qu'aussitôt que ce sable
est enlevé il est remplacé par de nouveaux dépôts.
(Note du correspondant.)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 13/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203274m/f13.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203274m/f13.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203274m/f13.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203274m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203274m
Facebook
Twitter