Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-06-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juin 1861 15 juin 1861
Description : 1861/06/15 (A6,N120). 1861/06/15 (A6,N120).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032736
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNÏON DÈS DEUXMËnS. M7. --
nos forces, notre courage persévérant et surtout
notre confiance.
» Permettez-moi, avant de terminer ma lettre, de
vous citer un fait qui a sa signification. Le 15 mai,
à l'heure même où les actionnaires de la Compagnie
étaient réunis à Paris en séance générale, accla-
maient et remerciaient M. de Lesseps, un bon nombre
d'actionnaires du département d'Indre-et-Loire, pré-
sents à Tours et qui n'avaient pu, comme plusieurs
de leurs collègues, aller presser la main de notre
président, se sont réunis pour correspondre d'inten-
tion avec la grande assemblée de Paris. Ils ont aussi
voté des remerciements à M. de Lesseps; ils l'ont ac-
clamé ; leur cœur s'est uni au sien dans cette jour-
née ; ils ont porté plus d'un toast chaleureux à sa
conservation, dans l'intérêt non-seulement de notre
Compagnie, mais encore des bienfaits de notre œuvre
pour la civilisation et le commerce. Ce petit banquet,
que nous avons appelé le banquet du canal de Suez
et que nous avons l'intention de renouveler, a été une
cordiale fête de famille. Puissent les sentiments qui
y ont été exprimés arriver par votre intermédiaire
jusqu'à M. de Lesseps; c'est ce que nous désirons tous,
heureux si nous pouvons adoucir par ces témoignages
ses incessantes fatigues, les ennuis auxquels il est
en butte, et lui prouver qu'il est secondé par des
cœurs fidèles qui ne lui feront pas défaut.
» En assurant M. le président de mon plus profond
respect, veuillez recevoir pour vous personnellement
l'assurance de tous mes sentiments affectueux et
dévoués.
» A. HOUZÉ,
» Percepteur à Sainte-Maure de Touraine.
» P. S. -Plusieurs membres de notre Société, pré-
sents à la réunion improvisée à .Tours, me font con-
naître que beaucoup d'actionnaires des départements
voisins ont le projet de suivre notre exemple l'année
prochaine, en s'unissant d'intention à la grande as-
semblée de Paris. »
UNE CORRESPONDANCE ÉGYPTIENNE DU TIMES.
On a fait un gros livre sur les variétés des sectes
qui ont affligé le christianisme ; on en pourra bien-
tôt faire un autre, d'un volume respectable, sur les
variations de l'opposition anglaise à propos du canal
de Suez. Elle a successivement épuisé toutes les ob-
jections et toutes les thèses; il n'est point de fan-
tômes, point de chimères qu'elle n'ait soulevés. Bat-
tue sur chacun de ces terrains, elle se transportait
imperturbablement vers un autre; mais la mobilité
elle-même de ses attaques ne cessait de démontrer
leur peu de solidité.
Nous avons vu récemment par la discussion de
la Chambre des lords, par les articles du Morning-
Post et .du Times que nos adversaires d'outre-Man-
che commençaient à fléchir. singulièrement dans leur
grand et suprême argument relatif à l'impossible
exécution du travail. Ils soupçonnent, enfin que le
canal pourra bien ne pas engloutir les sommes fabu-
leuses que, d'après eux, on devait y enterrer et qu'au
total l'opinion étudiée et motivée de la commission
internationale et la sanction donnée aux devis de
cette commission par tous les corps savants de l'Eu-
rope, valaient bien les dénégations intéressées et arbi-
traires de quelques agents, de quelques ministres
britanniques.
Nous avions recueilli, de plus, les doubles déclara-
tions du Timps, en décembre et mai derniers, protes-
tant l'une que l'Angleterre aspirait à l'achèvement
du canal, qu'elle l'attendait avec impatience, qu'il lui
présenterait des avantages bien supérieurs à ceux
qu'en pourraient retirer les autres nations, qu'elle
sommait la Compagnie d'avoir à l'exécuter; et l'autre
que, contente d'obtenir les garanties assurant la neu-
tralité de l'Egypte, la libre jouissance du passage
pour tous les pavillons,moyennant les péages stipulés,
le gouvernement anglais abandonnait désormais cette
exécution à l'épreuve du temps et des éléments.
Nous avions donc tout lieu de croire que, sauf les
deux points ci-dessus mentionnés et sur lesquels
aucun dissentiment ne s'élève, cette opposition avait
mis bas les armes. Cependant elle semble vouloir se
réfugier derrière un nouveau retranchement : elle
consent que le travail se fasse; elle en réclame elle-
même les progrès, mais à condition qu'elle lui refu-
sera les moyens matériels de s'effectuer. Elle n'en-
tend pas -que nous employions à notre œuvre ce
qu'elle appelle le travail forcé. Le travail forcé est
devenu une espèce de mot d'ordre de l'autre côté du
détroit. Quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, les tra-
vaux du canal seront des travaux forcés ; tout tra-
vailleur indigène dont les bras seront occupés à creu-
ser l'isthme est un travailleur forcé. Voilà ce qu'ap-
prend en ce moment à l'Angleterre le correspondant
que le Times entretient à Alexandrie. Conformémen
à notre usage invariable que nos adversaires imi-
tent si peu, nous allons d'abord communiquer à nos
lecteurs le réquisitoire complet de ce correspondant.
Il faut qu'ils n'ignorent rien des accusations dont l'en-
treprise du canal est l'objet. Nous reproduisons donc,
d'abord, la dénonciation du correspondant et nous
la ferons suivre de notre très-facile réfutation. Nous
y faisons toutefois une réserve préalable.
Nous savons que le Times accueille ses diverses
correspondances sans y engager pour cela sa propre
opinion et nous aimons à croire que dans cette occa-
sion il a voulu livrer au public un simple rensei-
gnement sans consentir à en accepter lui-même le
fonds et la responsabilité.
-ERNEST DESPUCES,
nos forces, notre courage persévérant et surtout
notre confiance.
» Permettez-moi, avant de terminer ma lettre, de
vous citer un fait qui a sa signification. Le 15 mai,
à l'heure même où les actionnaires de la Compagnie
étaient réunis à Paris en séance générale, accla-
maient et remerciaient M. de Lesseps, un bon nombre
d'actionnaires du département d'Indre-et-Loire, pré-
sents à Tours et qui n'avaient pu, comme plusieurs
de leurs collègues, aller presser la main de notre
président, se sont réunis pour correspondre d'inten-
tion avec la grande assemblée de Paris. Ils ont aussi
voté des remerciements à M. de Lesseps; ils l'ont ac-
clamé ; leur cœur s'est uni au sien dans cette jour-
née ; ils ont porté plus d'un toast chaleureux à sa
conservation, dans l'intérêt non-seulement de notre
Compagnie, mais encore des bienfaits de notre œuvre
pour la civilisation et le commerce. Ce petit banquet,
que nous avons appelé le banquet du canal de Suez
et que nous avons l'intention de renouveler, a été une
cordiale fête de famille. Puissent les sentiments qui
y ont été exprimés arriver par votre intermédiaire
jusqu'à M. de Lesseps; c'est ce que nous désirons tous,
heureux si nous pouvons adoucir par ces témoignages
ses incessantes fatigues, les ennuis auxquels il est
en butte, et lui prouver qu'il est secondé par des
cœurs fidèles qui ne lui feront pas défaut.
» En assurant M. le président de mon plus profond
respect, veuillez recevoir pour vous personnellement
l'assurance de tous mes sentiments affectueux et
dévoués.
» A. HOUZÉ,
» Percepteur à Sainte-Maure de Touraine.
» P. S. -Plusieurs membres de notre Société, pré-
sents à la réunion improvisée à .Tours, me font con-
naître que beaucoup d'actionnaires des départements
voisins ont le projet de suivre notre exemple l'année
prochaine, en s'unissant d'intention à la grande as-
semblée de Paris. »
UNE CORRESPONDANCE ÉGYPTIENNE DU TIMES.
On a fait un gros livre sur les variétés des sectes
qui ont affligé le christianisme ; on en pourra bien-
tôt faire un autre, d'un volume respectable, sur les
variations de l'opposition anglaise à propos du canal
de Suez. Elle a successivement épuisé toutes les ob-
jections et toutes les thèses; il n'est point de fan-
tômes, point de chimères qu'elle n'ait soulevés. Bat-
tue sur chacun de ces terrains, elle se transportait
imperturbablement vers un autre; mais la mobilité
elle-même de ses attaques ne cessait de démontrer
leur peu de solidité.
Nous avons vu récemment par la discussion de
la Chambre des lords, par les articles du Morning-
Post et .du Times que nos adversaires d'outre-Man-
che commençaient à fléchir. singulièrement dans leur
grand et suprême argument relatif à l'impossible
exécution du travail. Ils soupçonnent, enfin que le
canal pourra bien ne pas engloutir les sommes fabu-
leuses que, d'après eux, on devait y enterrer et qu'au
total l'opinion étudiée et motivée de la commission
internationale et la sanction donnée aux devis de
cette commission par tous les corps savants de l'Eu-
rope, valaient bien les dénégations intéressées et arbi-
traires de quelques agents, de quelques ministres
britanniques.
Nous avions recueilli, de plus, les doubles déclara-
tions du Timps, en décembre et mai derniers, protes-
tant l'une que l'Angleterre aspirait à l'achèvement
du canal, qu'elle l'attendait avec impatience, qu'il lui
présenterait des avantages bien supérieurs à ceux
qu'en pourraient retirer les autres nations, qu'elle
sommait la Compagnie d'avoir à l'exécuter; et l'autre
que, contente d'obtenir les garanties assurant la neu-
tralité de l'Egypte, la libre jouissance du passage
pour tous les pavillons,moyennant les péages stipulés,
le gouvernement anglais abandonnait désormais cette
exécution à l'épreuve du temps et des éléments.
Nous avions donc tout lieu de croire que, sauf les
deux points ci-dessus mentionnés et sur lesquels
aucun dissentiment ne s'élève, cette opposition avait
mis bas les armes. Cependant elle semble vouloir se
réfugier derrière un nouveau retranchement : elle
consent que le travail se fasse; elle en réclame elle-
même les progrès, mais à condition qu'elle lui refu-
sera les moyens matériels de s'effectuer. Elle n'en-
tend pas -que nous employions à notre œuvre ce
qu'elle appelle le travail forcé. Le travail forcé est
devenu une espèce de mot d'ordre de l'autre côté du
détroit. Quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, les tra-
vaux du canal seront des travaux forcés ; tout tra-
vailleur indigène dont les bras seront occupés à creu-
ser l'isthme est un travailleur forcé. Voilà ce qu'ap-
prend en ce moment à l'Angleterre le correspondant
que le Times entretient à Alexandrie. Conformémen
à notre usage invariable que nos adversaires imi-
tent si peu, nous allons d'abord communiquer à nos
lecteurs le réquisitoire complet de ce correspondant.
Il faut qu'ils n'ignorent rien des accusations dont l'en-
treprise du canal est l'objet. Nous reproduisons donc,
d'abord, la dénonciation du correspondant et nous
la ferons suivre de notre très-facile réfutation. Nous
y faisons toutefois une réserve préalable.
Nous savons que le Times accueille ses diverses
correspondances sans y engager pour cela sa propre
opinion et nous aimons à croire que dans cette occa-
sion il a voulu livrer au public un simple rensei-
gnement sans consentir à en accepter lui-même le
fonds et la responsabilité.
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