Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1861 01 juin 1861
Description : 1861/06/01 (A6,N119). 1861/06/01 (A6,N119).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203272s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
182 L'ISTHME DE SUEZ,
l'Angleterre et aussi à la France, qui devrait en re-
tirer, selon l'orateur, un grand développement com-
mercial; comment le canal qui, d'après ces aveux,
devrait voir traverser ses eaux par tous les pavillons
des grandes nations maritimes, pourrait-il ne pas
recueillir une honorable rémunération des deux 200
millions, maximum de la dépense estimée par les
devis de la Commission internationale, et garanti par
un contrat qui soumissionne les travaux au-dessous
de ces devis ?
Nous pouvons encore sur ce sujet, comme sur ce-
lui de la facilité de l'exécution et sur les services que
rendra « à la race humaine entière » le percement
de l'isthme de Suez, renvoyer lord Carnarvon au rap-
port de la Commission néerlandaise publié l'année
dernière, et auquel, le 15 mai, devant les actionnaires
de la Compagnie, M. Ferdinand de Lesseps a rendu
un hommage si juste et si bien motivé.
Abordons maintenant les allégations relatives à la
concession et à l'attitude prise dans cette affaire par
la Sublime Porte.
Il est d'abord de toute inexactitude qu'après avoir
obtenu sa concession du vice-roi d'Egypte, M. de
Lesseps ait cru avoir « quelque temps après, » a en
obtenir une autre du sultan. La concession du vice-
roi était définitive. Il entreprenait par l'intermédiaire
d'une compagnie un grand travail d'utilité publique,
au même titre que son prédécesseur Abbas-Pacha
avait entrepris, sur les sollicitations de l'Angleterre,
sans l'autorisation préalable de la Porte, que la di-
plomatie anglaise soutenait alors n'être point néces-
saire, le chemin de fer d'Alexandrie au Caire ; au
même titre que, dans les mêmes conditions , Moham-
med-Saïd lui-même avait entrepris le chemin de fer
du Caire à Suez, complément de la communication
ferrée entre la Méditerranée et la mer Rouge. Les
Anglais, à qui ces deux chemins convenaient, non-
seulement ne firent point d'opposition à cette façon
de procéder, mais encore, répétons-le, ils la procla-
mèrent strictement conforme aux traités réglant les
rapports entre la Turquie et l'Egypte. C'était en
vertu du même droit que Mehemet-Ali avait conçu
et poursuivi de son côté, sans autorisation, ce barrage
du Nil dont les Anglais aussi ont voulu plus tard
faire un épouvantail pour la Porte. Toutefois pour
le canal de Suez, Mohammed-Saïd s'était réservé de
s'entendre directement avec le sultan dans l'objet
d'obtenir une simple autorisation dont la forme n'é-
tait point déterminée, ou une simple déclaration de
non-opposition.
Cette autorisation a-t-elle été donnée? Cette déclai*
ration de non-opposition a - t- elle été [nettement
formulée? Que les faits répondent.
Tous les actes relatifs à la constitution et aux
opérations de l'entreprise ont constamment été im-
médiatement ou à l'avance communiqués et soumis
aux ministres de la Porte. Après le premier acte de
concession, M. Ferdinand de Lesseps fut chargé par
le vice-roi d'appeler l'attention de la Porte sur cet acte
et de demander son assentiment. M. de* Lesseps fut
personnellement accueilli par S. H. le sultan avec
la plus grande bienveillance ; il fut chargé en par-
tant d'une lettre du grand visir Reschid-Pacha, dé-
clarant à Mohammed-Saïd que le percement de
l'isthme de Suez était considéré par son gouverne-
ment comme une entreprise intéressante et utile.
L'année suivante, en 1856, quelques journaux ayant
élevé quelques doutes sur les intentions du divan,
le Journal de Constantinople, organe semi-officiel du
grand-visir Reschid, inspiré évidemment par ce mi-
nistre et s'exprimant comme interprète de la pensée
du gouvernement, se prononçait pour le canal en ces
termes :
« Dénigrer une si grande entreprise, ce serait s'en-
» gager à prouver que les moyens qui abrègent les
« distances et multiplient les relations entre les peu-
» pies ne doivent pas être employés : nous nous in-
» surgerions seuls contre la pensée du siècle, et
» nous ne nous sentons pas de force à jouer le rôle
» ridicule et vain d'un Titan.
» Il ne peut donc pas se trouver d'opposant sur les
» avantages économiques du percement de l'isthme
» de Suez; sous ce rapport aucune volonté ne s'é-
» lève nulle part, comme aucune difnculté. Mais
» on ne peut nier que ce projet n'ait donné lieu à des
» dissidences sur son caractère purement politique,
» et le gouvernement impérial ne peut qu'attendre
» la fin de ces dissidences. »
Pendant ce temps la commission internationale
se rendait en Egypte pour visiter les lieux, ordon-
nait ou exécutait divers travaux préparatoires, se
réunissait ensuite à Paris, dressait tous les plans du
projet définitif, et son rapport était rendu public;
le tout sans aucune observation de la Porte.
Naturellement après les conclusions de ce docu-
ment remarquable, les travaux préparatoires reçurent
une nouvelle activité en Égypte.
A la fin de 1858, la souscription fut ouverte et la
Compagnie universelle fut fondée.
Préalablement M. de Lesseps s'était rendu à Cons-
tantinople pour faire connaître sa résolution au nou-
veau grand-visir Aali-Pacha. Il communiqua au pre-
mier ministre une circulaire destinée aux agents de
la souscription et dans laquelle il leur disait « que
» le gouvernement de S. M. I. le Sultan ne s'oppo-
» sait pas à la concession régulière de S. A. le vice-
» roi, en ce qui concernait ses droits de suzeraineté
» et les intérêts de son empire. »
Le 1er mars 1859, M. Ferd. de Lesseps adressait
au même grand-visir une lettre contenant des dé-
tails circonstanciés non-seulement sur la situation
de l'entreprise, mais encore sur la marche qu'elle se
l'Angleterre et aussi à la France, qui devrait en re-
tirer, selon l'orateur, un grand développement com-
mercial; comment le canal qui, d'après ces aveux,
devrait voir traverser ses eaux par tous les pavillons
des grandes nations maritimes, pourrait-il ne pas
recueillir une honorable rémunération des deux 200
millions, maximum de la dépense estimée par les
devis de la Commission internationale, et garanti par
un contrat qui soumissionne les travaux au-dessous
de ces devis ?
Nous pouvons encore sur ce sujet, comme sur ce-
lui de la facilité de l'exécution et sur les services que
rendra « à la race humaine entière » le percement
de l'isthme de Suez, renvoyer lord Carnarvon au rap-
port de la Commission néerlandaise publié l'année
dernière, et auquel, le 15 mai, devant les actionnaires
de la Compagnie, M. Ferdinand de Lesseps a rendu
un hommage si juste et si bien motivé.
Abordons maintenant les allégations relatives à la
concession et à l'attitude prise dans cette affaire par
la Sublime Porte.
Il est d'abord de toute inexactitude qu'après avoir
obtenu sa concession du vice-roi d'Egypte, M. de
Lesseps ait cru avoir « quelque temps après, » a en
obtenir une autre du sultan. La concession du vice-
roi était définitive. Il entreprenait par l'intermédiaire
d'une compagnie un grand travail d'utilité publique,
au même titre que son prédécesseur Abbas-Pacha
avait entrepris, sur les sollicitations de l'Angleterre,
sans l'autorisation préalable de la Porte, que la di-
plomatie anglaise soutenait alors n'être point néces-
saire, le chemin de fer d'Alexandrie au Caire ; au
même titre que, dans les mêmes conditions , Moham-
med-Saïd lui-même avait entrepris le chemin de fer
du Caire à Suez, complément de la communication
ferrée entre la Méditerranée et la mer Rouge. Les
Anglais, à qui ces deux chemins convenaient, non-
seulement ne firent point d'opposition à cette façon
de procéder, mais encore, répétons-le, ils la procla-
mèrent strictement conforme aux traités réglant les
rapports entre la Turquie et l'Egypte. C'était en
vertu du même droit que Mehemet-Ali avait conçu
et poursuivi de son côté, sans autorisation, ce barrage
du Nil dont les Anglais aussi ont voulu plus tard
faire un épouvantail pour la Porte. Toutefois pour
le canal de Suez, Mohammed-Saïd s'était réservé de
s'entendre directement avec le sultan dans l'objet
d'obtenir une simple autorisation dont la forme n'é-
tait point déterminée, ou une simple déclaration de
non-opposition.
Cette autorisation a-t-elle été donnée? Cette déclai*
ration de non-opposition a - t- elle été [nettement
formulée? Que les faits répondent.
Tous les actes relatifs à la constitution et aux
opérations de l'entreprise ont constamment été im-
médiatement ou à l'avance communiqués et soumis
aux ministres de la Porte. Après le premier acte de
concession, M. Ferdinand de Lesseps fut chargé par
le vice-roi d'appeler l'attention de la Porte sur cet acte
et de demander son assentiment. M. de* Lesseps fut
personnellement accueilli par S. H. le sultan avec
la plus grande bienveillance ; il fut chargé en par-
tant d'une lettre du grand visir Reschid-Pacha, dé-
clarant à Mohammed-Saïd que le percement de
l'isthme de Suez était considéré par son gouverne-
ment comme une entreprise intéressante et utile.
L'année suivante, en 1856, quelques journaux ayant
élevé quelques doutes sur les intentions du divan,
le Journal de Constantinople, organe semi-officiel du
grand-visir Reschid, inspiré évidemment par ce mi-
nistre et s'exprimant comme interprète de la pensée
du gouvernement, se prononçait pour le canal en ces
termes :
« Dénigrer une si grande entreprise, ce serait s'en-
» gager à prouver que les moyens qui abrègent les
« distances et multiplient les relations entre les peu-
» pies ne doivent pas être employés : nous nous in-
» surgerions seuls contre la pensée du siècle, et
» nous ne nous sentons pas de force à jouer le rôle
» ridicule et vain d'un Titan.
» Il ne peut donc pas se trouver d'opposant sur les
» avantages économiques du percement de l'isthme
» de Suez; sous ce rapport aucune volonté ne s'é-
» lève nulle part, comme aucune difnculté. Mais
» on ne peut nier que ce projet n'ait donné lieu à des
» dissidences sur son caractère purement politique,
» et le gouvernement impérial ne peut qu'attendre
» la fin de ces dissidences. »
Pendant ce temps la commission internationale
se rendait en Egypte pour visiter les lieux, ordon-
nait ou exécutait divers travaux préparatoires, se
réunissait ensuite à Paris, dressait tous les plans du
projet définitif, et son rapport était rendu public;
le tout sans aucune observation de la Porte.
Naturellement après les conclusions de ce docu-
ment remarquable, les travaux préparatoires reçurent
une nouvelle activité en Égypte.
A la fin de 1858, la souscription fut ouverte et la
Compagnie universelle fut fondée.
Préalablement M. de Lesseps s'était rendu à Cons-
tantinople pour faire connaître sa résolution au nou-
veau grand-visir Aali-Pacha. Il communiqua au pre-
mier ministre une circulaire destinée aux agents de
la souscription et dans laquelle il leur disait « que
» le gouvernement de S. M. I. le Sultan ne s'oppo-
» sait pas à la concession régulière de S. A. le vice-
» roi, en ce qui concernait ses droits de suzeraineté
» et les intérêts de son empire. »
Le 1er mars 1859, M. Ferd. de Lesseps adressait
au même grand-visir une lettre contenant des dé-
tails circonstanciés non-seulement sur la situation
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