Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1861 01 juin 1861
Description : 1861/06/01 (A6,N119). 1861/06/01 (A6,N119).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203272s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
180 L'ISTHME DE SUEZ,
formation de l'outillage, l'approvisionnement des ma-
tières, les salaires d'ouvriers, etc.
La partie délicate de ce traité, ce sont les avances.
La Compagnie était, le 30 avril 1860, créançière de
M. Hardon, à ce. titre de 3,624,678 fr. 31 c, et au-
cune limite ne semble avoir été ou pouvoir rigou -
reusement être stipulée en matière d'avances, entre
la Compagnie et l'entrepreneur. Sans doute, la plus
grande partie de ces 3 millions et demi a été dé-
boursée sur pièces et en vue d'acquisitions de maté-
riaux, de machines ou d'approvisionnements, de salai-
res ou de frais de transport, qui doivent se retrouver
soit en nature dans les magasins ou sur les chan-
tiers, soit en contre-valeur dans un travail exécuté ;
sans doute la partie passée en compte courant, et
formant le fonds de roulement de l'entrepreneur, ne
constitue pas positivement un découvert, puisqu'elle
repose sur le cautionnement hypothécaire de 1,200,000
francs fourni par M. Hardon; mais enfin, sans pré-
tendre nier ce qu'il peut y avoir de rassurant dans
ces faits, jusqu'à un certain point, il est impossible de
ne pas voir qu'il y a ici une position incomplète ;
qu'après avoir, par exemple, suivi attentivement
l'emploi des fonds allant à une acquisition, il reste à
suivre de même et à constater l'emploi de l'objet ac-
quis, par un acte régulier, comme l'auraient été une
prise en charge de la part d'agents responsables, un
inventaire détaillé de comptables, ou même une sim-
ple évaluation descriptive d'ingénieurs.
Ces lacunes s'expliquent, et l'administration de la
Compagnie elle-même avait devancé à ce sujet nos
observations.
D'ailleurs, la Compagnie a dû aborder le problème
d'une entreprise dont tous les éléments étaient à
créer : matériaux, moyens de transport, ouvriers,
subsistances, il a fallu tout imaginer, découvrir,
rassembler.
Les embarras, les difficultés d'un début étant désor-
mais écartés, elle s'est déjà mise en devoir, elle nous
l'a déclaré, de compléter par les mesures nécessaires
ce que sa comptabilité nous a paru laisser à désirer
à l'égard des avances.
La Compagnie trouvera ainsi dans ses relations
avec M. Hardon toutes les sécurités d'usage.
En résumé, votre commission de vérification vous
propose de donner votre approbation aux comptes
présentés dans l'assemblée du 15 mai 1860.
Elle vous a dit que les dépenses antérieures à la
constitution de la Société ne présentaient aucun point
obscur, qu'il s'agissait bien d'un remboursement de
frais exactement constatés, et non point d'un achat
de concession entre les mains des fondateurs.
Elle vous a dit que les dépenses d'administration
du 1er janvier 1859 au 30 avril 1860 lui ont paru con-
venablement justifiées.
Elle vous a dit enfin que si les dépenses relatives
aux travaux devaient être entourées de sécurités plus
complètes, elle concevait bien les difficultés d'orga
nisation présentées par un service établi à d'aussi
grandes distances de Paris, dans des conditions qui
n'ont pas d'analogues, et dans un milieu moral où
tout n'a pas été sympathique.
Nous avons fini, Messieurs. Nous ne pouvons pas
pourtant céder la parole sans offrir aux hommes dont
la Compagnie de Suez est l'œuvre considérable, à son
auteur M. de Lesseps avant tout, l'assurance de notre
concours et le tribut public de notre gratitude. Notre
modeste rôle de contrôleurs de chiffres nous a mis à
même de toucher du doigt tout ce que cette œuvre
renferme de difficultés à résoudre, de résistances à
vaincre, mais aussi de résultats magnifiques à re-
cueillir pour le bien du monde. Et il nous a semblé,
entraînés comme nous l'étions par le spectacle des
efforts énergiques auxquels nous assistions par la
pensée, stimulés dans notre cœur de Français par
ces jalousies étrangères qui sont parvenues à faire
du canal une gloire française, il nous a semblé qu'il
nous appartenait de dire en cette assemblée, aux ad-
ministrateurs, aux actionnaires et au pays : Confiance
et persévérance !
LES ERREURS DE LA CHAMBRE DES LORDS.
En reproduisant dans notre dernier numéro le
compte rendu de la séance du 6 mai à la Chambre
des lords, nous l'avons fait précéder de l'observation
suivante :
« En caractérisant ce débat devant l'assemblée gé-
» nérale des actionnaires, M. de Lesseps a dit qu'il
» ne contenait point, pour ainsi dire, une assertion
)> de fait à laquelle il ne faille attacher une rectifi-
» cation ou une dénégation ; nous nous faisons fort
» de prouver la stricte vérité de ce jugement. »
Nous venons aujourd'hui placer cette preuve sous
les yeux du public.
Nous ne pourrions, sans outrepasser les bornes rai-
sonnables de la discussion, signaler tous les détails
erronés dans lesquels se sont laissés égarer les ora-
teurs de la noble chambre. Nous nous limiterons aux
plus graves, aux plus matériels; ils sont déjà assez
nombreux pour former un très-riche contingent.
Les voici) non dans l'ordre des discours, mais dans
l'ordre des sujets.
1. — Le canal est impraticable comme entreprise
commerciale.
2. — L'invasion des sables, la rareté de l'eau, ar-
rêtent le travail.
3. — L'ensablement de la rade de Port-Saïd, à me-
sure qu'on construit les jetées, fait de cette opération
une œuvre de Sisyphe.
4. — Tous les ingénieurs anglais déclarent que le
canal est impossible.
formation de l'outillage, l'approvisionnement des ma-
tières, les salaires d'ouvriers, etc.
La partie délicate de ce traité, ce sont les avances.
La Compagnie était, le 30 avril 1860, créançière de
M. Hardon, à ce. titre de 3,624,678 fr. 31 c, et au-
cune limite ne semble avoir été ou pouvoir rigou -
reusement être stipulée en matière d'avances, entre
la Compagnie et l'entrepreneur. Sans doute, la plus
grande partie de ces 3 millions et demi a été dé-
boursée sur pièces et en vue d'acquisitions de maté-
riaux, de machines ou d'approvisionnements, de salai-
res ou de frais de transport, qui doivent se retrouver
soit en nature dans les magasins ou sur les chan-
tiers, soit en contre-valeur dans un travail exécuté ;
sans doute la partie passée en compte courant, et
formant le fonds de roulement de l'entrepreneur, ne
constitue pas positivement un découvert, puisqu'elle
repose sur le cautionnement hypothécaire de 1,200,000
francs fourni par M. Hardon; mais enfin, sans pré-
tendre nier ce qu'il peut y avoir de rassurant dans
ces faits, jusqu'à un certain point, il est impossible de
ne pas voir qu'il y a ici une position incomplète ;
qu'après avoir, par exemple, suivi attentivement
l'emploi des fonds allant à une acquisition, il reste à
suivre de même et à constater l'emploi de l'objet ac-
quis, par un acte régulier, comme l'auraient été une
prise en charge de la part d'agents responsables, un
inventaire détaillé de comptables, ou même une sim-
ple évaluation descriptive d'ingénieurs.
Ces lacunes s'expliquent, et l'administration de la
Compagnie elle-même avait devancé à ce sujet nos
observations.
D'ailleurs, la Compagnie a dû aborder le problème
d'une entreprise dont tous les éléments étaient à
créer : matériaux, moyens de transport, ouvriers,
subsistances, il a fallu tout imaginer, découvrir,
rassembler.
Les embarras, les difficultés d'un début étant désor-
mais écartés, elle s'est déjà mise en devoir, elle nous
l'a déclaré, de compléter par les mesures nécessaires
ce que sa comptabilité nous a paru laisser à désirer
à l'égard des avances.
La Compagnie trouvera ainsi dans ses relations
avec M. Hardon toutes les sécurités d'usage.
En résumé, votre commission de vérification vous
propose de donner votre approbation aux comptes
présentés dans l'assemblée du 15 mai 1860.
Elle vous a dit que les dépenses antérieures à la
constitution de la Société ne présentaient aucun point
obscur, qu'il s'agissait bien d'un remboursement de
frais exactement constatés, et non point d'un achat
de concession entre les mains des fondateurs.
Elle vous a dit que les dépenses d'administration
du 1er janvier 1859 au 30 avril 1860 lui ont paru con-
venablement justifiées.
Elle vous a dit enfin que si les dépenses relatives
aux travaux devaient être entourées de sécurités plus
complètes, elle concevait bien les difficultés d'orga
nisation présentées par un service établi à d'aussi
grandes distances de Paris, dans des conditions qui
n'ont pas d'analogues, et dans un milieu moral où
tout n'a pas été sympathique.
Nous avons fini, Messieurs. Nous ne pouvons pas
pourtant céder la parole sans offrir aux hommes dont
la Compagnie de Suez est l'œuvre considérable, à son
auteur M. de Lesseps avant tout, l'assurance de notre
concours et le tribut public de notre gratitude. Notre
modeste rôle de contrôleurs de chiffres nous a mis à
même de toucher du doigt tout ce que cette œuvre
renferme de difficultés à résoudre, de résistances à
vaincre, mais aussi de résultats magnifiques à re-
cueillir pour le bien du monde. Et il nous a semblé,
entraînés comme nous l'étions par le spectacle des
efforts énergiques auxquels nous assistions par la
pensée, stimulés dans notre cœur de Français par
ces jalousies étrangères qui sont parvenues à faire
du canal une gloire française, il nous a semblé qu'il
nous appartenait de dire en cette assemblée, aux ad-
ministrateurs, aux actionnaires et au pays : Confiance
et persévérance !
LES ERREURS DE LA CHAMBRE DES LORDS.
En reproduisant dans notre dernier numéro le
compte rendu de la séance du 6 mai à la Chambre
des lords, nous l'avons fait précéder de l'observation
suivante :
« En caractérisant ce débat devant l'assemblée gé-
» nérale des actionnaires, M. de Lesseps a dit qu'il
» ne contenait point, pour ainsi dire, une assertion
)> de fait à laquelle il ne faille attacher une rectifi-
» cation ou une dénégation ; nous nous faisons fort
» de prouver la stricte vérité de ce jugement. »
Nous venons aujourd'hui placer cette preuve sous
les yeux du public.
Nous ne pourrions, sans outrepasser les bornes rai-
sonnables de la discussion, signaler tous les détails
erronés dans lesquels se sont laissés égarer les ora-
teurs de la noble chambre. Nous nous limiterons aux
plus graves, aux plus matériels; ils sont déjà assez
nombreux pour former un très-riche contingent.
Les voici) non dans l'ordre des discours, mais dans
l'ordre des sujets.
1. — Le canal est impraticable comme entreprise
commerciale.
2. — L'invasion des sables, la rareté de l'eau, ar-
rêtent le travail.
3. — L'ensablement de la rade de Port-Saïd, à me-
sure qu'on construit les jetées, fait de cette opération
une œuvre de Sisyphe.
4. — Tous les ingénieurs anglais déclarent que le
canal est impossible.
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