Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 mai 1861 15 mai 1861
Description : 1861/05/15 (A6,N118)-1861/05/18. 1861/05/15 (A6,N118)-1861/05/18.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203271c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 157
qu'elle doit rendre au monde, aux bénéfices qu'elle
doit procurer, nous n'avons que l'embarras du choix
dans les citations ; nous nous bornerons à la suivante,
parce qu'elle résume ces différents point de vue :
« On peut affirmer que, le percement accompli, on
» se servira beaucoup de cette nouvelle route; que
» l'abréviation du chemin entre l'Europe, l'Asie et
» l'Afrique, secondera énergiquement le développe-
» ment du commerce universel et amènera de nou-
» velles combinaisons qui seraient restées cachées et
» non utilisées pendant des siècles, si l'on avait con-
» tinué à suivre l'ancienne route, en passant par le
» cap de Bonne-Espérance. » (Sensation.)
Après avoir tracé un remarquable tableau des ef-
fets que produira le percement de l'isthme sur toutes
les nations maritimes et commerciales du globe, la
commission présente cette conclusion :
fi De tout ce qui précède il. résulte clairement que
» le nouveau chemin des Indes donnera un stimulant
» à l'ensemble du commerce universel; qu'il le donnera
» de tous côtés, à toutes les populations, à LA RACE HUMAINE
» ENTIÈRE, dont les développements ont depuis quel-
» que temps pris une si grande extension. »
Permettez-nous de vous faire remarquer, Messieurs,
que, tout en exprimant ces convictions, la commission
appréhende que son pays ne soit un des moins favo-
risés par le percement de l'isthme, tandis qu'au con-
traire elle range l'Angleterre parmi les nations qui
doivent en recueillir les plus grands avantages. Mais
cette crainte n'influe en rien sur l'impartialité et la
sérénité de son jugement, et voici en quel noble lan-
gage elle expose ses sentiments à cet égard :
« Une entreprise acceptée avec autant de faveur
» parle public ne doit être jugée qu'au point de vue
» général; ce serait montrer de l'égoïsme que de s'é-
» carter de cet ordre d'idées et de venir opposer sans
» utilité un intérêt local au développement du bien-
» être de tous. Quand le temps est venu, le progrès se pro-
» duit malgré tous les obstacles. »
Vous le voyez donc, Messieurs, partout où l'on
consent à ne point substituer l'arbitraire à l'examen,
à ne point mettre l'obstination à la place des faits,
notre cause est de plus en plus triomphante ; elle est
gagnée au point de vue technique, moral et commer-
cial ; elle est gagnée par cette clameur de la sympa-
thie universelle, sanction des grandes choses qui sont
arrivées au jour de leur maturité.
Cette faveur de tous les peuples pour notre entre-
prise, cette conscience de son utilité, s'étendent de plus
en plus jusqu'aux régions les plus éloignées du cen-
tre de notre action. Des rivages de l'océan Pacifique,
une nouvelle manifestation de cet état des esprits
nous attendait à notre récent retour à Paris. C'est
une démonstration officielle, par laquelle l'illustre
président de la nation péruvienne, S. Exc. le maré-
chal don Ramon de Castilla, réclame pour son pays
une part de solidarité morale dans la poursuite de
notre grand objet. (Marques de satisfaction.)
« L'œuvre que vous avez entreprise, dit-il, est co-
» lossale et présente des avantages inappréciables,
» même pour les régions- qui, comme la nôtre, sont
» placées si loin de la mer des Indes et de la Médi-
-» terranée. »
Nous ne pouvions manquer de vous signaler cet
acte d'une noble et généreuse sympathie : c'est un
nouvel hommage décerné à vos lumières et à votre
dévouement. (Applaudissements réitérés.)
L'état de l'opinion, la publication et l'autorité de
l'enquête néerlandaise, la force de la situation en
elle-même, semblèrent amortir un moment les efforts
de l'opposition anglaise. Cette trêve dura peu ; une
autre campagne commença. Il s'agissait, d'un côté,
d'essayer de jeter le trouble et la discorde dans la
Compagnie en persuadant aux actionnaires que rien
ne se faisait dans l'isthme, et que les travaux
n'étaient qu'une fantasmagorie ; de l'autre côté,
d'entraver en Egypte ces mêmes travaux par tous
les moyens possibles. A ce double effet, tandis que
certains journaux ministériels de Londres se faisaient
écrire d'Alexandrie que les travaux n'existaient que
sur le papier, l'ambassadeur d'Angleterre à Constan-
tinople se plaignait auprès de la Porte de leur dan-
gereux avancement. (Exclamations.) Simultanément
on alarmait les actionnaires sur notre inertie, et l'on
excitait, sur nos progrès, les inquiétudes de la Tur-
quie, pour la pousser à quelque démonstration. (Excla-
mations. )
On avait beau rappeler à l'agent britannique que,
par suite des délibérations du Divan, son gouverne-
ment avait été invité à accepter des négociations
sur ce sujet ; il insistait toujours, profitant surtout
des moments où l'aide de la diplomatie anglaise était
sollicité par la politique ottomane. Son insistance
devint surtout très-vive, lorsqu'il apprit que tout
était disposé dans l'isthme pour la réalisation du
programme voté par vous, et que nous pouvions
nous trouver dans le cas de demander au vice-roi
d'Egypte les travailleurs qu'il devait nous fournir en
vertu de son contrat. Le représentant de l'Angleterre
.finit par arracher à la Porte, et en se tenant derrière
elle, une nouvelle lettre du grand-vizir, adressée au
vice-roi d'Egypte, pour chercher à enlever à la Com-
pagnie l'assistance du gouvernement égyptien.
Au même moment, le journal le plus puissant de
l'Angleterre, dont l'influence s'exerce même sur le
gouvernement, se plaignait avec éclat de notre pré-
tendue inaction. « Nous attendons, disait-il, le mo-
» ment où l'on pourra naviguer à travers cette lan-
» gue de terre ; nous éprouvons le besoin de passer
» l'isthme de Suez à la voile. Nos ports sont remplis
» de bons et solides vaisseaux bien chargés, prêts à
» payer à la Compagnie toute redevance raisonnable
qu'elle doit rendre au monde, aux bénéfices qu'elle
doit procurer, nous n'avons que l'embarras du choix
dans les citations ; nous nous bornerons à la suivante,
parce qu'elle résume ces différents point de vue :
« On peut affirmer que, le percement accompli, on
» se servira beaucoup de cette nouvelle route; que
» l'abréviation du chemin entre l'Europe, l'Asie et
» l'Afrique, secondera énergiquement le développe-
» ment du commerce universel et amènera de nou-
» velles combinaisons qui seraient restées cachées et
» non utilisées pendant des siècles, si l'on avait con-
» tinué à suivre l'ancienne route, en passant par le
» cap de Bonne-Espérance. » (Sensation.)
Après avoir tracé un remarquable tableau des ef-
fets que produira le percement de l'isthme sur toutes
les nations maritimes et commerciales du globe, la
commission présente cette conclusion :
fi De tout ce qui précède il. résulte clairement que
» le nouveau chemin des Indes donnera un stimulant
» à l'ensemble du commerce universel; qu'il le donnera
» de tous côtés, à toutes les populations, à LA RACE HUMAINE
» ENTIÈRE, dont les développements ont depuis quel-
» que temps pris une si grande extension. »
Permettez-nous de vous faire remarquer, Messieurs,
que, tout en exprimant ces convictions, la commission
appréhende que son pays ne soit un des moins favo-
risés par le percement de l'isthme, tandis qu'au con-
traire elle range l'Angleterre parmi les nations qui
doivent en recueillir les plus grands avantages. Mais
cette crainte n'influe en rien sur l'impartialité et la
sérénité de son jugement, et voici en quel noble lan-
gage elle expose ses sentiments à cet égard :
« Une entreprise acceptée avec autant de faveur
» parle public ne doit être jugée qu'au point de vue
» général; ce serait montrer de l'égoïsme que de s'é-
» carter de cet ordre d'idées et de venir opposer sans
» utilité un intérêt local au développement du bien-
» être de tous. Quand le temps est venu, le progrès se pro-
» duit malgré tous les obstacles. »
Vous le voyez donc, Messieurs, partout où l'on
consent à ne point substituer l'arbitraire à l'examen,
à ne point mettre l'obstination à la place des faits,
notre cause est de plus en plus triomphante ; elle est
gagnée au point de vue technique, moral et commer-
cial ; elle est gagnée par cette clameur de la sympa-
thie universelle, sanction des grandes choses qui sont
arrivées au jour de leur maturité.
Cette faveur de tous les peuples pour notre entre-
prise, cette conscience de son utilité, s'étendent de plus
en plus jusqu'aux régions les plus éloignées du cen-
tre de notre action. Des rivages de l'océan Pacifique,
une nouvelle manifestation de cet état des esprits
nous attendait à notre récent retour à Paris. C'est
une démonstration officielle, par laquelle l'illustre
président de la nation péruvienne, S. Exc. le maré-
chal don Ramon de Castilla, réclame pour son pays
une part de solidarité morale dans la poursuite de
notre grand objet. (Marques de satisfaction.)
« L'œuvre que vous avez entreprise, dit-il, est co-
» lossale et présente des avantages inappréciables,
» même pour les régions- qui, comme la nôtre, sont
» placées si loin de la mer des Indes et de la Médi-
-» terranée. »
Nous ne pouvions manquer de vous signaler cet
acte d'une noble et généreuse sympathie : c'est un
nouvel hommage décerné à vos lumières et à votre
dévouement. (Applaudissements réitérés.)
L'état de l'opinion, la publication et l'autorité de
l'enquête néerlandaise, la force de la situation en
elle-même, semblèrent amortir un moment les efforts
de l'opposition anglaise. Cette trêve dura peu ; une
autre campagne commença. Il s'agissait, d'un côté,
d'essayer de jeter le trouble et la discorde dans la
Compagnie en persuadant aux actionnaires que rien
ne se faisait dans l'isthme, et que les travaux
n'étaient qu'une fantasmagorie ; de l'autre côté,
d'entraver en Egypte ces mêmes travaux par tous
les moyens possibles. A ce double effet, tandis que
certains journaux ministériels de Londres se faisaient
écrire d'Alexandrie que les travaux n'existaient que
sur le papier, l'ambassadeur d'Angleterre à Constan-
tinople se plaignait auprès de la Porte de leur dan-
gereux avancement. (Exclamations.) Simultanément
on alarmait les actionnaires sur notre inertie, et l'on
excitait, sur nos progrès, les inquiétudes de la Tur-
quie, pour la pousser à quelque démonstration. (Excla-
mations. )
On avait beau rappeler à l'agent britannique que,
par suite des délibérations du Divan, son gouverne-
ment avait été invité à accepter des négociations
sur ce sujet ; il insistait toujours, profitant surtout
des moments où l'aide de la diplomatie anglaise était
sollicité par la politique ottomane. Son insistance
devint surtout très-vive, lorsqu'il apprit que tout
était disposé dans l'isthme pour la réalisation du
programme voté par vous, et que nous pouvions
nous trouver dans le cas de demander au vice-roi
d'Egypte les travailleurs qu'il devait nous fournir en
vertu de son contrat. Le représentant de l'Angleterre
.finit par arracher à la Porte, et en se tenant derrière
elle, une nouvelle lettre du grand-vizir, adressée au
vice-roi d'Egypte, pour chercher à enlever à la Com-
pagnie l'assistance du gouvernement égyptien.
Au même moment, le journal le plus puissant de
l'Angleterre, dont l'influence s'exerce même sur le
gouvernement, se plaignait avec éclat de notre pré-
tendue inaction. « Nous attendons, disait-il, le mo-
» ment où l'on pourra naviguer à travers cette lan-
» gue de terre ; nous éprouvons le besoin de passer
» l'isthme de Suez à la voile. Nos ports sont remplis
» de bons et solides vaisseaux bien chargés, prêts à
» payer à la Compagnie toute redevance raisonnable
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