Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1861 01 mai 1861
Description : 1861/05/01 (A6,N117). 1861/05/01 (A6,N117).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203270z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
132 L'ISTHME DE SUEZ,
avec le Nil et le chemin de fer qui, aboutissant à cette
ville, la relie avec Alexandrie, et elle rendra à la fois
plus faciles et plus économiques les transports de toute
sorte qui s'effectuent entre Zagazig et les seuils.
D'autres seront employés à trancher les seuils de
Ferdane à Timsah ; et une troisième partie, enfin,
achève de pratiquer la petite rigole qui va rattacher
par une navigation directe Kantara à Port-Saïd à tra-
vers le Menzaleh, et prolongera ensuite, à travers le
lac Ballah, cette tranchée jusqu'à Ferdane.
Ainsi, au môment où nous écrivons, les travaux
sont attaqués sur trois points importants à la fois :
par l'exécution du canal navigable d'eau douce, indé-
pendant de la prise d'eau du lac Maxama qui alimente
les travailleurs déjà depuis le mois de janvier,
on établit la ligne intérieure unissant l'isthme avec
les plus fertiles provinces égyptiennes. Par la petite
rigole attaquée simultanément de Port-Saïd vers
Kantara et de Kantara vers Port-Saïd, avec son très-
prochain prolongement jusqu'à Ferdane, les bateaux
arriveront de la Méditerranée auprès des seuils, et
nous croyons que nous pourrons bientôt f jire connaî-
tre l'achèvement de ce travail. Enfin, par le perce-
ment en même temps poursuivi des seuils intermé
diaires, toute la ligne de communication sera établie
de la Méditerranée jusqu'au Nil, et le centre de
l'isthme pourra recevoir à la fois ses approvisionne-
ments et par la mer et par le fleuve.
Nous pensons rester au-dessous de la vérité en
calculant, d'après nos informations, que cet ensemble
d'opérations sera réalisé avant la fin de cette année.
Nous avons dit qu'aujourd'hui six à sept mille hom-
mes étaient engagés dans ces terrassements; mais
d'après l'élan manifesté par les populations, d'après la
faveur qui accueille le recrutement tant en Syrie qu'en
Égypte, nous avons quelque raison d'espérer que ce
nombre s'accroîtra progressivement et régulièrement.
C'est là l'œuvre de l'entreprise générale, car c'est elle
qui, chargée de la responsabilité et de l'exécution
des travaux, est naturellement investie de la mission
d'engager les travailleurs. La Compagnie n'est
qu'auxiliaire dans ces transactions où l'entrepreneur
général est le contractant direct et personnel. Ce
- sont ses obligations envers la Compagnie qu'il s'est
mis en état de remplir à l'aide des bras volontaires
qui viennent se grouper autour de lui ; et le troubler
dans l'exercice ou la jouissance de cette faculté, ce
serait violer ses intérêts et ses droits les plus légiti-
mes, même avant ceux de la Compagnie avec la-
quelle il a traité publiquement sous la garantie
d'une concession authentique et publique.
Ne perdons point cette occasion d'ajouter, puisque
nous parlons du rôle de M. Hardon dans cette affaire,
que toutes nos correspondances rendent un chaleureux
hommage à l'énergie, à l'activité, à l'intelligence pra-
tique avec lesquelles il a dirigé l'organisation et les
dispositions si variées de la machine vaste et compli-..
quée de ces travaux. Dans ces six derniers mois, il
a amplement payé de sa personne sur ce champ de
bataille ; il n'a cessé un instant de déployer cette
persévérance et cette inflexibilité de volonté qui sem-
blent être l'heureux apanage des hommes placés à la
tête de ce grand ouvrage. M. Hàrdon a déjà beaucoup
fait ; il lui reste beaucoup à faire encore : il aspire
plus à l'honneur qu'à la fortune dans sa participation
très-notable à la réalisation d'un projet qui sera l'un
des titres de gloire de notre siècle, et nous n'hésitons
pas à croire que son passé et son présent répondent
de son avenir.
Ainsi, avec les progrès déjà réalisés, avec les
faits dès aujourd'hui acquis, avec cette phalange de
travailleurs présents dans les chantiers de l'isthme,
avec tous les engins mécaniques destinés encore à
multiplier l'œuvre des bras, nous pouvons compter
que l'entreprise est entrée à grands pas dans une
marche large et complètement rassurante. Les ré-
sultats, nous les apprendrons dans leur succession dé-
sormais rapide, et nous nous empresserons de les
communiquer au public.
Cependant ces travaux, que sont-ils en eux-mê-
mes ? Est-il vrai qu'ils soient compliqués de ces dif-
ficultés redoutables que l'envie ou la passion ont in-
ventées autour d'eux? Sur ce point nous pouvons citer
et nous avons sous les yeux une lettre qui nous est
adressée par un voyageur très-intelligent, qui vient
de visiter par lui-même la ligne du canal. Nous ne
répéterons point tous les détails qu'il nous donne,
parce que nous avons eu plus d'une occasion de les
placer déjà, de notre côté, sous les yeux de nos lec-
teurs. Mais nous pouvons citer au moins la conclu-
sion à laquelle son examen attentif l'a conduit :
» Pour comprendre, dit-il, la facilité du travail,
» pour avoir foi en sa prochaine exécution, il faut
» se rendre sur les lieux, étudier le terrain. Là, l'in-
» crédulité, le doute, disparaissent en raison même
» de l'application qu'on a portée à cette étude. On
» voit, on touche, comme saint Thomas, et on ne dit
» plus : Le canal de Suez se fera; on dit : Le canal
» ile Suez est fait. 1)
Toutefois, parmi les particularités contenues dans
cette relation, il en est une que nous ne pouvons nous
dispenser de mentionner, parce qu'elle est encore iné-
dite. On peut se faire, nous nous faisions nous-même
une idée exagérée des obstacles que pouvait présenter
le double seuil de Ferdane et d'El-Guisr. Il semble, à
l'inspection des plans en profil de ces deux localités,
à l'aspect de ces pointes qu'il a fallu accentuer pour
leur donner leurs hauteurs relatives, que les deux seuils
forment des éminences qui doivent pour le moins ar-
rêter et frapper l'œil. Il n'en est rien cependant, et,
voici la description que notre correspondant acciden-
tel nous trace de ces lieux ; d
avec le Nil et le chemin de fer qui, aboutissant à cette
ville, la relie avec Alexandrie, et elle rendra à la fois
plus faciles et plus économiques les transports de toute
sorte qui s'effectuent entre Zagazig et les seuils.
D'autres seront employés à trancher les seuils de
Ferdane à Timsah ; et une troisième partie, enfin,
achève de pratiquer la petite rigole qui va rattacher
par une navigation directe Kantara à Port-Saïd à tra-
vers le Menzaleh, et prolongera ensuite, à travers le
lac Ballah, cette tranchée jusqu'à Ferdane.
Ainsi, au môment où nous écrivons, les travaux
sont attaqués sur trois points importants à la fois :
par l'exécution du canal navigable d'eau douce, indé-
pendant de la prise d'eau du lac Maxama qui alimente
les travailleurs déjà depuis le mois de janvier,
on établit la ligne intérieure unissant l'isthme avec
les plus fertiles provinces égyptiennes. Par la petite
rigole attaquée simultanément de Port-Saïd vers
Kantara et de Kantara vers Port-Saïd, avec son très-
prochain prolongement jusqu'à Ferdane, les bateaux
arriveront de la Méditerranée auprès des seuils, et
nous croyons que nous pourrons bientôt f jire connaî-
tre l'achèvement de ce travail. Enfin, par le perce-
ment en même temps poursuivi des seuils intermé
diaires, toute la ligne de communication sera établie
de la Méditerranée jusqu'au Nil, et le centre de
l'isthme pourra recevoir à la fois ses approvisionne-
ments et par la mer et par le fleuve.
Nous pensons rester au-dessous de la vérité en
calculant, d'après nos informations, que cet ensemble
d'opérations sera réalisé avant la fin de cette année.
Nous avons dit qu'aujourd'hui six à sept mille hom-
mes étaient engagés dans ces terrassements; mais
d'après l'élan manifesté par les populations, d'après la
faveur qui accueille le recrutement tant en Syrie qu'en
Égypte, nous avons quelque raison d'espérer que ce
nombre s'accroîtra progressivement et régulièrement.
C'est là l'œuvre de l'entreprise générale, car c'est elle
qui, chargée de la responsabilité et de l'exécution
des travaux, est naturellement investie de la mission
d'engager les travailleurs. La Compagnie n'est
qu'auxiliaire dans ces transactions où l'entrepreneur
général est le contractant direct et personnel. Ce
- sont ses obligations envers la Compagnie qu'il s'est
mis en état de remplir à l'aide des bras volontaires
qui viennent se grouper autour de lui ; et le troubler
dans l'exercice ou la jouissance de cette faculté, ce
serait violer ses intérêts et ses droits les plus légiti-
mes, même avant ceux de la Compagnie avec la-
quelle il a traité publiquement sous la garantie
d'une concession authentique et publique.
Ne perdons point cette occasion d'ajouter, puisque
nous parlons du rôle de M. Hardon dans cette affaire,
que toutes nos correspondances rendent un chaleureux
hommage à l'énergie, à l'activité, à l'intelligence pra-
tique avec lesquelles il a dirigé l'organisation et les
dispositions si variées de la machine vaste et compli-..
quée de ces travaux. Dans ces six derniers mois, il
a amplement payé de sa personne sur ce champ de
bataille ; il n'a cessé un instant de déployer cette
persévérance et cette inflexibilité de volonté qui sem-
blent être l'heureux apanage des hommes placés à la
tête de ce grand ouvrage. M. Hàrdon a déjà beaucoup
fait ; il lui reste beaucoup à faire encore : il aspire
plus à l'honneur qu'à la fortune dans sa participation
très-notable à la réalisation d'un projet qui sera l'un
des titres de gloire de notre siècle, et nous n'hésitons
pas à croire que son passé et son présent répondent
de son avenir.
Ainsi, avec les progrès déjà réalisés, avec les
faits dès aujourd'hui acquis, avec cette phalange de
travailleurs présents dans les chantiers de l'isthme,
avec tous les engins mécaniques destinés encore à
multiplier l'œuvre des bras, nous pouvons compter
que l'entreprise est entrée à grands pas dans une
marche large et complètement rassurante. Les ré-
sultats, nous les apprendrons dans leur succession dé-
sormais rapide, et nous nous empresserons de les
communiquer au public.
Cependant ces travaux, que sont-ils en eux-mê-
mes ? Est-il vrai qu'ils soient compliqués de ces dif-
ficultés redoutables que l'envie ou la passion ont in-
ventées autour d'eux? Sur ce point nous pouvons citer
et nous avons sous les yeux une lettre qui nous est
adressée par un voyageur très-intelligent, qui vient
de visiter par lui-même la ligne du canal. Nous ne
répéterons point tous les détails qu'il nous donne,
parce que nous avons eu plus d'une occasion de les
placer déjà, de notre côté, sous les yeux de nos lec-
teurs. Mais nous pouvons citer au moins la conclu-
sion à laquelle son examen attentif l'a conduit :
» Pour comprendre, dit-il, la facilité du travail,
» pour avoir foi en sa prochaine exécution, il faut
» se rendre sur les lieux, étudier le terrain. Là, l'in-
» crédulité, le doute, disparaissent en raison même
» de l'application qu'on a portée à cette étude. On
» voit, on touche, comme saint Thomas, et on ne dit
» plus : Le canal de Suez se fera; on dit : Le canal
» ile Suez est fait. 1)
Toutefois, parmi les particularités contenues dans
cette relation, il en est une que nous ne pouvons nous
dispenser de mentionner, parce qu'elle est encore iné-
dite. On peut se faire, nous nous faisions nous-même
une idée exagérée des obstacles que pouvait présenter
le double seuil de Ferdane et d'El-Guisr. Il semble, à
l'inspection des plans en profil de ces deux localités,
à l'aspect de ces pointes qu'il a fallu accentuer pour
leur donner leurs hauteurs relatives, que les deux seuils
forment des éminences qui doivent pour le moins ar-
rêter et frapper l'œil. Il n'en est rien cependant, et,
voici la description que notre correspondant acciden-
tel nous trace de ces lieux ; d
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