Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1861 15 avril 1861
Description : 1861/04/15 (A6,N116). 1861/04/15 (A6,N116).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032699
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
12t ^ISTHME bE SUEZ,
» Après avoir débarqué son chargement à Port-de-
France et reçu les débris- du ponton la Moselle, la frégate
a embarqué les troupes de l'infanterie de marine dont
le temps de service était achevé et a fait voile le 5
octobre pour Sydney (Australie), où elle a mouillé le
15. Après y avoir fait des vivres et quelques répara-
tions, la Sibylle. a appareillé le 14 novembre pour Rio-
Janeiro, où elle est arrivée en 56 jours, quoique con-
trariée pendant environ 10 jours aux approches du
Brésil. La distance parcourue de la Nouvelle-Calédonie
à Rio est de 3,500 lieues marines.
» Le séjour de Rio a été très-court: la fièvre jaune
commençait à sévir. Le 17, la \Sibylle appareillait,
et 47 jours après, le 7 mars, elle mouillait à Brest, et
avait parcouru dans ce dernier trajet 2,400 lieues.
» Ainsi, en moins de onze mois la Sibylle a parcouru
11,150 lieues marines, ce qui fait environ 13,500 lieues
terrestres, passé le cap de Bonne-Espérance, le cap sud
de la Tasmanie (île de Van Diémen) et le cap Horn, le
tout en 217 jours de mer. C'est la première fois qu'une
frégate française fait en si peu de temps le tour du
monde et parcourt une aussi grande étendue de mer.
» Elle revient avec un équipage de 238 hommes, 169
passagers militaires, 33 passagers civils pris en Calé-
donie, à Sydney et à Rio ; total, 440,
» L'état sanitaire est on ne peut plus satisfaisant. »
LE CRÉDIT FRANÇAIS EN ORIENT.
En multipliant et resserrant de plus en plus leurs
relations, le monde oriental et l'Europe ne cessent de
créer de nouveaux besoins que la civilisation et l'es-
prit d'entreprise commercial s'appliquent à satisfaire.
C'est ainsi que l'année dernière, le Comptoir national
d'escompte de Paris a été autorisé par notre gouver-
nement à établir en Chine un comptoir de banque
et d'escompte.
Nous n'avons point besoin de faire ressortir pour
notre commerce et l'avenir de ses opérations dans
ces contrées lointaines l'utilité de cette institution.
On sait que, par un décret en date du 25 mai 1860,
le Comptoir d'escompte a reçu la faculté d'introduire
dans ses statuts des modifications nécessaires pour
fonder des agences dans les colonies et à l'étranger.
Il en a profité pour créer des comptoirs à Calcutta,
Bombay, Madras, Pondichéry et Shang-Haï.
Cette organisation du crédit nous paraît d'une
grande importance pour les négociants de notre pays.
Jusqu'ici leurs opérations financières devaient
passer par les mains des banques anglaises, et natu-
rellement y rencontraient parfois certains inconvé-
nients. Par exemple, pour escompter leurs traiter,
représentées par des marchandises embarquées et ga-
ranties par des polices d'assurances, les escompteurs
anglais exigeaient que ces assurances fussent faites
par des Compagnies britanniques; on refusait tout
papier sur Paris. De ces causes et d'autres encore
surgissaient des embarras aggravant les difficultés
de nos expéditions.
Les établissements du Comptoir d'escompte ont
pour objet de faire disparaître ces difficultés, et de
placer le commerce français sur des bases solides et
indépendantes, que viendront encore élargir les com-
munications que leur présente le percement de l'isthme
de Suez.
JULES ROSÉ.
CORRESPONDANCE.
Au directeur de ^ISTHME DE SUEZ.
Monsieur le directeur,
Le grand projet dont M. Ferdinand de Lesseps
poursuit la réalisation avec une indomptable éner-
gie, et qui doit amener dans le commerce du monde
une révolution des plus salutaires, avait déjà été re-
commandé vers la fin du XVIIe siècle par un jésuite
italien, mathématicien des plus distingués.
Ouvrez l'ouvrage devenu rare d'ailleurs et fort peu
connu en France : Letlera al 'signor Fr. Redinella
quale si contengono alcuni discorsi fisicomatematici,
Roma, 1680, in-4°. L'auteur de cet écrit, le P. Eschi-
nardi, signale la possibilité d'unir, au moyen d'un
canal, la Méditerranée et la mer Rouge, et il insiste
sur les grands avantages qui en résulteraient.
La chose vous paraîtra sans doute digne d'être
signalée.
Agréez, etc.
UN BIBLIOPHILE.
COCHINCHINE.
Le télégraphe a apporté en France la nouvelle d'un
grand succès obtenu par nos troupes sur l'armée
annamite. Les résultats de cette victoire ont été la
prise de cinq forts et de deux 'positions redoutable-
ment retranchées. Nous croyons être agréable à nos
lecteurs en empruntant à la Patfie du 13 les détails
suivants sur cette brillante affaire.
J. MGNGIX.
« Je vous écris à la hâte. Je suis exténué de fatigue
et la chaleur est épouvantable.
» Le 23 février, la petite armée française et espagnole
était tout entière concentrée dans l'ancienne ville chi-
noise de Saïgon et prête à attaquer, le lendemain 24,
les Cochinchinois. Des reconnaissances avaient été
faites la veille. A la pointe du jour, nous nous mettions
en route sous la conduite d'un officier du génie.
» Pendant la marche, les forts que notre ancienne
» Après avoir débarqué son chargement à Port-de-
France et reçu les débris- du ponton la Moselle, la frégate
a embarqué les troupes de l'infanterie de marine dont
le temps de service était achevé et a fait voile le 5
octobre pour Sydney (Australie), où elle a mouillé le
15. Après y avoir fait des vivres et quelques répara-
tions, la Sibylle. a appareillé le 14 novembre pour Rio-
Janeiro, où elle est arrivée en 56 jours, quoique con-
trariée pendant environ 10 jours aux approches du
Brésil. La distance parcourue de la Nouvelle-Calédonie
à Rio est de 3,500 lieues marines.
» Le séjour de Rio a été très-court: la fièvre jaune
commençait à sévir. Le 17, la \Sibylle appareillait,
et 47 jours après, le 7 mars, elle mouillait à Brest, et
avait parcouru dans ce dernier trajet 2,400 lieues.
» Ainsi, en moins de onze mois la Sibylle a parcouru
11,150 lieues marines, ce qui fait environ 13,500 lieues
terrestres, passé le cap de Bonne-Espérance, le cap sud
de la Tasmanie (île de Van Diémen) et le cap Horn, le
tout en 217 jours de mer. C'est la première fois qu'une
frégate française fait en si peu de temps le tour du
monde et parcourt une aussi grande étendue de mer.
» Elle revient avec un équipage de 238 hommes, 169
passagers militaires, 33 passagers civils pris en Calé-
donie, à Sydney et à Rio ; total, 440,
» L'état sanitaire est on ne peut plus satisfaisant. »
LE CRÉDIT FRANÇAIS EN ORIENT.
En multipliant et resserrant de plus en plus leurs
relations, le monde oriental et l'Europe ne cessent de
créer de nouveaux besoins que la civilisation et l'es-
prit d'entreprise commercial s'appliquent à satisfaire.
C'est ainsi que l'année dernière, le Comptoir national
d'escompte de Paris a été autorisé par notre gouver-
nement à établir en Chine un comptoir de banque
et d'escompte.
Nous n'avons point besoin de faire ressortir pour
notre commerce et l'avenir de ses opérations dans
ces contrées lointaines l'utilité de cette institution.
On sait que, par un décret en date du 25 mai 1860,
le Comptoir d'escompte a reçu la faculté d'introduire
dans ses statuts des modifications nécessaires pour
fonder des agences dans les colonies et à l'étranger.
Il en a profité pour créer des comptoirs à Calcutta,
Bombay, Madras, Pondichéry et Shang-Haï.
Cette organisation du crédit nous paraît d'une
grande importance pour les négociants de notre pays.
Jusqu'ici leurs opérations financières devaient
passer par les mains des banques anglaises, et natu-
rellement y rencontraient parfois certains inconvé-
nients. Par exemple, pour escompter leurs traiter,
représentées par des marchandises embarquées et ga-
ranties par des polices d'assurances, les escompteurs
anglais exigeaient que ces assurances fussent faites
par des Compagnies britanniques; on refusait tout
papier sur Paris. De ces causes et d'autres encore
surgissaient des embarras aggravant les difficultés
de nos expéditions.
Les établissements du Comptoir d'escompte ont
pour objet de faire disparaître ces difficultés, et de
placer le commerce français sur des bases solides et
indépendantes, que viendront encore élargir les com-
munications que leur présente le percement de l'isthme
de Suez.
JULES ROSÉ.
CORRESPONDANCE.
Au directeur de ^ISTHME DE SUEZ.
Monsieur le directeur,
Le grand projet dont M. Ferdinand de Lesseps
poursuit la réalisation avec une indomptable éner-
gie, et qui doit amener dans le commerce du monde
une révolution des plus salutaires, avait déjà été re-
commandé vers la fin du XVIIe siècle par un jésuite
italien, mathématicien des plus distingués.
Ouvrez l'ouvrage devenu rare d'ailleurs et fort peu
connu en France : Letlera al 'signor Fr. Redinella
quale si contengono alcuni discorsi fisicomatematici,
Roma, 1680, in-4°. L'auteur de cet écrit, le P. Eschi-
nardi, signale la possibilité d'unir, au moyen d'un
canal, la Méditerranée et la mer Rouge, et il insiste
sur les grands avantages qui en résulteraient.
La chose vous paraîtra sans doute digne d'être
signalée.
Agréez, etc.
UN BIBLIOPHILE.
COCHINCHINE.
Le télégraphe a apporté en France la nouvelle d'un
grand succès obtenu par nos troupes sur l'armée
annamite. Les résultats de cette victoire ont été la
prise de cinq forts et de deux 'positions redoutable-
ment retranchées. Nous croyons être agréable à nos
lecteurs en empruntant à la Patfie du 13 les détails
suivants sur cette brillante affaire.
J. MGNGIX.
« Je vous écris à la hâte. Je suis exténué de fatigue
et la chaleur est épouvantable.
» Le 23 février, la petite armée française et espagnole
était tout entière concentrée dans l'ancienne ville chi-
noise de Saïgon et prête à attaquer, le lendemain 24,
les Cochinchinois. Des reconnaissances avaient été
faites la veille. A la pointe du jour, nous nous mettions
en route sous la conduite d'un officier du génie.
» Pendant la marche, les forts que notre ancienne
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