Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1861 01 avril 1861
Description : 1861/04/01 (A6,N115). 1861/04/01 (A6,N115).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203268w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
106 L'ISTHME DE SUEZ,
minent le Cambodge, province riche et fertile destinée
à devenir Je centre de notre domination dans cette
partie de l'Asie.
» Une dépêche privée, que nous avons précédem-
ment mentionnée, annonçait que le corps expédition-
naire, dont les derniers détachements ont quitté Shan-
ghaï le 30 janvier, avait débarqué à Saïgon dans la
première quinzaine du mois de février et battu l'armée
annamite. On n'a pas reçu la confirmation authenti-
que de cette dépêche privée; mais, d'après les détails
qu'elle donne, on regarde comme très-probables, dans
leur ensemble, les faits qu'elle expose.
» D'après nos renseignements particuliers de Shan-
ghaï, il aurait été décidé que si l'expédition dirigée sur
le Cambodge, malgré son succès, n'amenait pas l'em-
pereur à traiter avec nous d'une manière complète et
décisive, une seconde expédition, commandée par le
général de Montauban en personne, serait dirigée con-
tre Hué, capitale de l'empire d'Annam. Le succès de
cette entreprise était regardé comme infaillible.
» La ville de Hué a pour l'empereur d'Annam la
même importance que Pékin pour l'empereur de Chine.
» Dans la prévision de la nouvelle expédition contre
Hué, dont nous venons de parler, on renforçait les li-
gnes de Si-ka-wé, qui couvrent entièrement Shanghaï
et qui pourront être défendues contre les rebelles avec
un corps peu nombreux. Les Pères jésuites ont assuré
le casernement de ses troupes, ainsi que leur approvi-
sionnement Les ramifications qu'ils ont dans tout le
pays leur ont permis de fournir au général en chef des
indications très-utiles sur les mouvements des bandes
d'insurgés, sur leurs ressources et sur leurs inten-
tions. »
Pour extrait : J. RosÉ.
UNE MISSION EN ABYSSINIE.
On écrit de Toulon, 22 mars, au Messager du Midi:
« Les correspondances de Paris annoncent les prépa-
ratifs d'un projet pour une nouvelle mission diploma-
tique en Abyssinie. On prendrait cette fois une voie
plus courte et moins dangereuse pour arriver jusqu'à
Goniar. M. de Russel, capitaine de vaisseau, serait en-
core mis à la tête de cette ambassade, qui se compose-
rait d'un personnel assez nombreux d'officiers et de
savants.
» La corvette à vapeur le Phlégèton, désignée pour
remplir cette mission, doublerait le cap de Bonne-Es-
pérance et viendrait recevoir à Suez les membres de la
commission scientifique, qui, au lieu de prendre la voie
de Massouah, irait débarquer à Arkiko, petit port de la
mer Rouge, très-fréquenté par les Portugais, qui tra-
versent dans tous les sens ces régions peu connues en
Europe, mais qu'ils exploitent impunément depuis un
temps immémorial.'De ce point à la capitale, ces intré-
pides colporteurs comptent dix jours de marche à tra-
- vers de hautes montagnes, dont les vallées son extrê-
mement fertiles et surtout très-peuplées.
» L'influence toute-puissante des missionnaires por-
tugais, qui, depuis plus d'un siècle, ont répandu et pro-
pagé le christianisme au milieu de ces populations, le r
a procuré en même temps un bien-être qui rend les
voies de communication très-sûres et les transactions
commerciales lucratives pour les marchands, dont les
agents de la religion sont généralement les principaux
associés. Aussi, afin de conserver le plus longtemps
possible ce riche monopole, il n'est pas de contes et
d'histoires effrayants- qu'ils n'aient répandus à dessein
pour écarter les étrangers et éloigner toute concur-
rence..
» La guerre civile qui désole depuis longtemps les
autres provinces de l'Abyssinie n'a jamais pu pénétrer
dans cette contrée d'un abord difficile, et où les pré-
tendants auraient rencontré de vigoureux montagnards
sachant se servir de la poudre et du mousquet, ne re-
connaissant par habitude pour roi que le chef qui rè-
gne à Gondar, et qui auraient fait un mauvais parti à
tout envahisseur qui serait venu avec l'intention de leur
imposer une dynastie ou une religion qui ne leur con-
vient pas. »
UN GRAVE INCIDENT À LA CHAMBRE DES COMMUNES.
Sous ce titre on lit dans le Moniteur industriel du
24 mars:
« La situation de la fière Angleterre n'est pas bril-
lante en ce moment. Livrée à la fois à une crise ou-
vrière et à une crise monétaire, elle voit en outre s'in-
tercepter, par des événements divers, les trois principaux
débouchés de son exportation. L'Australie encombrée
lui demande de suspendre ses envois; l'Inde, en proie
à la famine, laisse et laissera longtemps les produits de
Manchester s'accumuler dans les entrepôts de Calcutta
et de Bombay, et le nouveau tarif des Etats-Unis vient
de porter aux expéditions britanniques dans cette riche
partie du monde un coup dont l'Angleterre frémissante
craint encore de ne point mesurer suffisamment l'é-
tendue.
» A ces embarras très-profonds, il en faut désormais
ajouter un autre tout aussi considérable et qui les ag-
grave tous ; c'est la perspective d'une désorganisation
ministérielle provenant de la rupture de la majorité,
sans que le parti de l'opposition puisse s'assurer de son
côté, pour gouverner, d'une majorité quelconque, situa-
tion qui équivaut par conséquent à l'impossibilité de
toute administration forte et stable.
» Nous avons déjà exposé dans cette feuille les causes
qui déterminent la faiblesse du ministère présidé par
lord Palmerston; la majorité de ce cabinet, à vrai dire,
était une majorité de transaction. Après une longue
querelle avec lord Palmerston, qu'elle avait renversé,
une fraction importante et influente du parti libéral,
conduite par lord John Russell, MM. Gladstone, Bright,
Cobden, Milner Gibson, etc., s'était rapprochée du
noble lord, pour renvoyer le cabinet tory, et le cabinet
nouveau fut formé. MM. Gladstone, John Russell, Milner
Gibson y acceptèrent une place, mais on se rappelle
que M. Cobden déclina les offres qui lui furent faites
pour entrer dans cette combinaison.
minent le Cambodge, province riche et fertile destinée
à devenir Je centre de notre domination dans cette
partie de l'Asie.
» Une dépêche privée, que nous avons précédem-
ment mentionnée, annonçait que le corps expédition-
naire, dont les derniers détachements ont quitté Shan-
ghaï le 30 janvier, avait débarqué à Saïgon dans la
première quinzaine du mois de février et battu l'armée
annamite. On n'a pas reçu la confirmation authenti-
que de cette dépêche privée; mais, d'après les détails
qu'elle donne, on regarde comme très-probables, dans
leur ensemble, les faits qu'elle expose.
» D'après nos renseignements particuliers de Shan-
ghaï, il aurait été décidé que si l'expédition dirigée sur
le Cambodge, malgré son succès, n'amenait pas l'em-
pereur à traiter avec nous d'une manière complète et
décisive, une seconde expédition, commandée par le
général de Montauban en personne, serait dirigée con-
tre Hué, capitale de l'empire d'Annam. Le succès de
cette entreprise était regardé comme infaillible.
» La ville de Hué a pour l'empereur d'Annam la
même importance que Pékin pour l'empereur de Chine.
» Dans la prévision de la nouvelle expédition contre
Hué, dont nous venons de parler, on renforçait les li-
gnes de Si-ka-wé, qui couvrent entièrement Shanghaï
et qui pourront être défendues contre les rebelles avec
un corps peu nombreux. Les Pères jésuites ont assuré
le casernement de ses troupes, ainsi que leur approvi-
sionnement Les ramifications qu'ils ont dans tout le
pays leur ont permis de fournir au général en chef des
indications très-utiles sur les mouvements des bandes
d'insurgés, sur leurs ressources et sur leurs inten-
tions. »
Pour extrait : J. RosÉ.
UNE MISSION EN ABYSSINIE.
On écrit de Toulon, 22 mars, au Messager du Midi:
« Les correspondances de Paris annoncent les prépa-
ratifs d'un projet pour une nouvelle mission diploma-
tique en Abyssinie. On prendrait cette fois une voie
plus courte et moins dangereuse pour arriver jusqu'à
Goniar. M. de Russel, capitaine de vaisseau, serait en-
core mis à la tête de cette ambassade, qui se compose-
rait d'un personnel assez nombreux d'officiers et de
savants.
» La corvette à vapeur le Phlégèton, désignée pour
remplir cette mission, doublerait le cap de Bonne-Es-
pérance et viendrait recevoir à Suez les membres de la
commission scientifique, qui, au lieu de prendre la voie
de Massouah, irait débarquer à Arkiko, petit port de la
mer Rouge, très-fréquenté par les Portugais, qui tra-
versent dans tous les sens ces régions peu connues en
Europe, mais qu'ils exploitent impunément depuis un
temps immémorial.'De ce point à la capitale, ces intré-
pides colporteurs comptent dix jours de marche à tra-
- vers de hautes montagnes, dont les vallées son extrê-
mement fertiles et surtout très-peuplées.
» L'influence toute-puissante des missionnaires por-
tugais, qui, depuis plus d'un siècle, ont répandu et pro-
pagé le christianisme au milieu de ces populations, le r
a procuré en même temps un bien-être qui rend les
voies de communication très-sûres et les transactions
commerciales lucratives pour les marchands, dont les
agents de la religion sont généralement les principaux
associés. Aussi, afin de conserver le plus longtemps
possible ce riche monopole, il n'est pas de contes et
d'histoires effrayants- qu'ils n'aient répandus à dessein
pour écarter les étrangers et éloigner toute concur-
rence..
» La guerre civile qui désole depuis longtemps les
autres provinces de l'Abyssinie n'a jamais pu pénétrer
dans cette contrée d'un abord difficile, et où les pré-
tendants auraient rencontré de vigoureux montagnards
sachant se servir de la poudre et du mousquet, ne re-
connaissant par habitude pour roi que le chef qui rè-
gne à Gondar, et qui auraient fait un mauvais parti à
tout envahisseur qui serait venu avec l'intention de leur
imposer une dynastie ou une religion qui ne leur con-
vient pas. »
UN GRAVE INCIDENT À LA CHAMBRE DES COMMUNES.
Sous ce titre on lit dans le Moniteur industriel du
24 mars:
« La situation de la fière Angleterre n'est pas bril-
lante en ce moment. Livrée à la fois à une crise ou-
vrière et à une crise monétaire, elle voit en outre s'in-
tercepter, par des événements divers, les trois principaux
débouchés de son exportation. L'Australie encombrée
lui demande de suspendre ses envois; l'Inde, en proie
à la famine, laisse et laissera longtemps les produits de
Manchester s'accumuler dans les entrepôts de Calcutta
et de Bombay, et le nouveau tarif des Etats-Unis vient
de porter aux expéditions britanniques dans cette riche
partie du monde un coup dont l'Angleterre frémissante
craint encore de ne point mesurer suffisamment l'é-
tendue.
» A ces embarras très-profonds, il en faut désormais
ajouter un autre tout aussi considérable et qui les ag-
grave tous ; c'est la perspective d'une désorganisation
ministérielle provenant de la rupture de la majorité,
sans que le parti de l'opposition puisse s'assurer de son
côté, pour gouverner, d'une majorité quelconque, situa-
tion qui équivaut par conséquent à l'impossibilité de
toute administration forte et stable.
» Nous avons déjà exposé dans cette feuille les causes
qui déterminent la faiblesse du ministère présidé par
lord Palmerston; la majorité de ce cabinet, à vrai dire,
était une majorité de transaction. Après une longue
querelle avec lord Palmerston, qu'elle avait renversé,
une fraction importante et influente du parti libéral,
conduite par lord John Russell, MM. Gladstone, Bright,
Cobden, Milner Gibson, etc., s'était rapprochée du
noble lord, pour renvoyer le cabinet tory, et le cabinet
nouveau fut formé. MM. Gladstone, John Russell, Milner
Gibson y acceptèrent une place, mais on se rappelle
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