Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1861 01 avril 1861
Description : 1861/04/01 (A6,N115). 1861/04/01 (A6,N115).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203268w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
98 L'ISTHME DE SUEZ,
le nombre d'actions par lui déposées, soit comme
actionnaire, soit comme mandataire.
Les cartes d'admission délivrées aux actionnaires
pour entrer à l'assemblée sont nominatives et per-
sonnelles.
MM. les actionnaires trouveront des modèles de
pouvoirs dans les bureaux de l'administration.
Par ordre du conseil :
Le secrétaire général de la Compagnie,
PAUL MERRUAU.
Paris, le 12 mars 1861.
LE RETOUR DE MÉDINE.
L'événement a pleinement justifié les prévisions
par lesquelles nous avons cherché à prémunir le pu-
blic et la presse contre les alarmes bienveillantes
mais mal fondées qui s'étaient propagées sur la por-
tée et les dangers du pèlerinage religieux de Mo-
hammed-Saïd aux villes saintes. Notons toutefois
en passant que ces alarmes prouvaient l'intérêt
attaché par l'opinion française à la sécurité du gou-
vernement égyptien, et la sollicitude qu'inspire la
conservation de la politique éclairée et civilisatrice de
S, A. le vice-roi.
Après un voyage qui n'a pas été troublé par le
plus léger incident fâcheux, et dans le cours duquel
Elle a recueilli les témoignages de la sympathie et du
respect des populations musulmanes de Médine et de
la Mecque, Son Altesse, après avoir débarqué à Suez,
est rentrée au Caire dans les premiers jours du mois
de mars. Son arrivée a été pour toute l'Egypte le
signal d'une allégresse universelle. Partout la joie
populaire s'est manifestée par des démonstrations ex-
pressives, et des fêtes ont été célébrées au Caire et à
Alexandrie pour saluer le retour du prince
Nous pouvons, entre autres, donner quelques dé-
tails sur les réjouissances d'Alexandrie. Toutes les
classes de la population de cette ville et toutes les
croyances se sont réunies dans un sentiment com-
mun; le corps commercial a nommé une commission
chargée de recueillir des souscriptions et de diriger les
détails de la fête ; il aurait été souscrit, nous écrit-
on, une somms de 75,000 francs. On avait élevé sur
la place des Consuls, au milieu de la promenade nou-
velle, un kiosque surmonté d'un dôme, au-dessus
duquel un globe rouge supportait un croissant de la
même couleur, le tout parsemé d'étoiles d'or. A l'in-
térieur, un fauteuil-trône avait été placé au centre
du kiosque, et autour de la salle étaient disposés des
sièges pour le corps consulaire. Aux quatre coins de
la place étaient élevés des arcs de triomphe avec cette
inscription : Vive Saïd Pacha! Les bassins de la place
étaient ornés aussi et leurs jets d'eau en pleine acti-
vité ; aux deux extrémités étaient deux obélisques
peints en mosaïque bleu et or.
Toutes les maisons avaient, en outre, leurs décora-
tions particulières, rehaussées de transparents et de
lampions en verre et en papier de toute couleur ; des
guirlandes de lanternes chinoises circulaient entre les
arbres.
A la nuit, l'illumination resplendissant dans toutes
les parties de la ville était féerique ; les banderolles
s'agitaient au vent, la foule se pressait dans les rues,
Arabes, Noirs, Turcs, Chrétiens, Européens, chacun
avec sa couleur, son costume et sa physionomie, tra-
duisant bruyamment sa joie et son admiration.
Le 8 mars au soir, Saïd Pacha, arrivé vers 9 heures
sur la place, a été reçu au kiosque par les consuls en
uniforme et par les membres de la commission. Les
officiers français des navires de guerre mouillés dans
le port, et les officiers de passage se rendant en
Cochinchine, ont été gracieusement accueillis par Son
Altesse. Le lendemain, le vice-roi a parcouru lentement
les rues au milieu d'un concours immense, exami-
nant de près les illuminations, les transparents, etc.
Le 10 au matin, le prince a reçu, à son palais de
Raz-el-Tin, les notables européens et ses employés.
L'illumination de cette dernière journée devait être
la plus brillante; malheureusement, elle a été contra-
riée par un vent assez vif pour empêcher la commu-
nication entre la terre et la rade.
En somme, écrit-on, les fêtes ont été belles, les
illuminations d'un effet admirable, et Son Altesse doit
être contente.
Cette réception, en effet, a été l'œuvre exclusive et
spontanée de la population, qui a voulu exprimer
ainsi à Son Altesse sa reconnaissance pour toutes les
améliorations que son gouvernement a introduites en
Egypte avec une persévérance qui ne s'est pas démen-
tie depuis le jour où le prince s'est trouvé investi du
pouvoir.
Tout, aujourd'hui, est rentré, en Égypte, dans
l'ordre accoutumé, et le voyage de Saïd-Pacha dans
les régions arabiques n'aura servi qu'à démontrer
davantage la solidité et la sécurité de son gouverne-
ment, basées sur l'affection des peuples.
ERNEST DESPLACES.
UNE CORRESPONDANCE DU TIMES.
Aux détails qu'on vient de lire, nous croyons de-
voir ajouter la correspondance suivante empruntée
au Times du 25 de ce mois. On y verra, par un té-
moignage certes bien impartial, car en général les
Angiais ne sont pas portés d'une grande bonne vo-
lonté pour le vice-roi, que nous sommes loin d'avoir
exagéré les sentiments d'affection et de joie avec
lesquels le retour de Son Altesse a été accueilli par
le nombre d'actions par lui déposées, soit comme
actionnaire, soit comme mandataire.
Les cartes d'admission délivrées aux actionnaires
pour entrer à l'assemblée sont nominatives et per-
sonnelles.
MM. les actionnaires trouveront des modèles de
pouvoirs dans les bureaux de l'administration.
Par ordre du conseil :
Le secrétaire général de la Compagnie,
PAUL MERRUAU.
Paris, le 12 mars 1861.
LE RETOUR DE MÉDINE.
L'événement a pleinement justifié les prévisions
par lesquelles nous avons cherché à prémunir le pu-
blic et la presse contre les alarmes bienveillantes
mais mal fondées qui s'étaient propagées sur la por-
tée et les dangers du pèlerinage religieux de Mo-
hammed-Saïd aux villes saintes. Notons toutefois
en passant que ces alarmes prouvaient l'intérêt
attaché par l'opinion française à la sécurité du gou-
vernement égyptien, et la sollicitude qu'inspire la
conservation de la politique éclairée et civilisatrice de
S, A. le vice-roi.
Après un voyage qui n'a pas été troublé par le
plus léger incident fâcheux, et dans le cours duquel
Elle a recueilli les témoignages de la sympathie et du
respect des populations musulmanes de Médine et de
la Mecque, Son Altesse, après avoir débarqué à Suez,
est rentrée au Caire dans les premiers jours du mois
de mars. Son arrivée a été pour toute l'Egypte le
signal d'une allégresse universelle. Partout la joie
populaire s'est manifestée par des démonstrations ex-
pressives, et des fêtes ont été célébrées au Caire et à
Alexandrie pour saluer le retour du prince
Nous pouvons, entre autres, donner quelques dé-
tails sur les réjouissances d'Alexandrie. Toutes les
classes de la population de cette ville et toutes les
croyances se sont réunies dans un sentiment com-
mun; le corps commercial a nommé une commission
chargée de recueillir des souscriptions et de diriger les
détails de la fête ; il aurait été souscrit, nous écrit-
on, une somms de 75,000 francs. On avait élevé sur
la place des Consuls, au milieu de la promenade nou-
velle, un kiosque surmonté d'un dôme, au-dessus
duquel un globe rouge supportait un croissant de la
même couleur, le tout parsemé d'étoiles d'or. A l'in-
térieur, un fauteuil-trône avait été placé au centre
du kiosque, et autour de la salle étaient disposés des
sièges pour le corps consulaire. Aux quatre coins de
la place étaient élevés des arcs de triomphe avec cette
inscription : Vive Saïd Pacha! Les bassins de la place
étaient ornés aussi et leurs jets d'eau en pleine acti-
vité ; aux deux extrémités étaient deux obélisques
peints en mosaïque bleu et or.
Toutes les maisons avaient, en outre, leurs décora-
tions particulières, rehaussées de transparents et de
lampions en verre et en papier de toute couleur ; des
guirlandes de lanternes chinoises circulaient entre les
arbres.
A la nuit, l'illumination resplendissant dans toutes
les parties de la ville était féerique ; les banderolles
s'agitaient au vent, la foule se pressait dans les rues,
Arabes, Noirs, Turcs, Chrétiens, Européens, chacun
avec sa couleur, son costume et sa physionomie, tra-
duisant bruyamment sa joie et son admiration.
Le 8 mars au soir, Saïd Pacha, arrivé vers 9 heures
sur la place, a été reçu au kiosque par les consuls en
uniforme et par les membres de la commission. Les
officiers français des navires de guerre mouillés dans
le port, et les officiers de passage se rendant en
Cochinchine, ont été gracieusement accueillis par Son
Altesse. Le lendemain, le vice-roi a parcouru lentement
les rues au milieu d'un concours immense, exami-
nant de près les illuminations, les transparents, etc.
Le 10 au matin, le prince a reçu, à son palais de
Raz-el-Tin, les notables européens et ses employés.
L'illumination de cette dernière journée devait être
la plus brillante; malheureusement, elle a été contra-
riée par un vent assez vif pour empêcher la commu-
nication entre la terre et la rade.
En somme, écrit-on, les fêtes ont été belles, les
illuminations d'un effet admirable, et Son Altesse doit
être contente.
Cette réception, en effet, a été l'œuvre exclusive et
spontanée de la population, qui a voulu exprimer
ainsi à Son Altesse sa reconnaissance pour toutes les
améliorations que son gouvernement a introduites en
Egypte avec une persévérance qui ne s'est pas démen-
tie depuis le jour où le prince s'est trouvé investi du
pouvoir.
Tout, aujourd'hui, est rentré, en Égypte, dans
l'ordre accoutumé, et le voyage de Saïd-Pacha dans
les régions arabiques n'aura servi qu'à démontrer
davantage la solidité et la sécurité de son gouverne-
ment, basées sur l'affection des peuples.
ERNEST DESPLACES.
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Aux détails qu'on vient de lire, nous croyons de-
voir ajouter la correspondance suivante empruntée
au Times du 25 de ce mois. On y verra, par un té-
moignage certes bien impartial, car en général les
Angiais ne sont pas portés d'une grande bonne vo-
lonté pour le vice-roi, que nous sommes loin d'avoir
exagéré les sentiments d'affection et de joie avec
lesquels le retour de Son Altesse a été accueilli par
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