Presse et revues
18 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1861 15 mars 1861
Description : 1861/03/15 (A6,N114). 1861/03/15 (A6,N114).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203267g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/01/2014
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS, , 93
est malsain. Les chaleurs y sont excessives et l'humi-
dité des plus considérables. Ces deux conditions clima-
tériques jointes aux miasmes délétères qui se dégagent,
ainsi que je l'ai dit dans ma première lettre, des flaques
d'eau croupissante que la mer, en se retirant à cer-
taines époques de l'année, abandonne le long de la plage
et tout aux environs de la ville, ne contribuent pas peu,
vous le concevez aisément, à exercer une fatale influence
sur la santé publique. — D'un autre côté, le manque
absolu de précautions hygiéniques expose sans cesse
les habitants à des maladies qui, sous un ciel de feu,
deviennent d'autant plus dangereuses en fort peu de
temps, qu'il n'y a ici aucun médecin. Chez les Arabes,
vous le savez, le dogme du fatalisme semble exclure
toute idée de la conservation de soi-même. Ils s'aban-
donnent volontiers, et sans nul souci, aux hasards dé
la destinée, au maktoub, et si,.chez quelques-uns, le pré-
cepte fondamental de la loi naturelle reprend son éner-
gie au diagnostic d'une perturbation de leur économie,
c'est toujours pour suivre les conseils de bonnes femmes
expertes en guérisons miraculeuses ou pour se livrer
aux mains de quelque empirique qui les traite, le
plus souvent, avec une médication plus propre à dés
chevaux qu'à des hommes. Dans l'un ou l'autre cas, la
bonne femme ou l'empirique présentent leur traitement
comme devant avoir un résultat favorable, infaillible, à
moins, ont-ils soin d'ajouter, que la volonté du Tout-Puis-
sant, du Rob el âllJmine, n'ait décidé autrement du succès
de la médication et du sort du mâlade. A l'aide d'une réserve
aussi élastique, on se tire toujours d'embarras. -11 ré-
sulte de ce qui précède que nous sommes ici, en cas de
maladie, tout à fait à la garde et à la grâce de Dieu. On
ne serait point fataliste de sa nature, que dans de pa-
reilles conditions il serait impossible de ne pas le de-
venir.
Le tableau ci-après de mes observations thermomé-
triques, faites pendant le cours d'une année, vous don-
nera une idée des chaleurs de ce pays-ci. Il est bon de
noter que mes instruments sont placés à l'ombre, dans
la pièce la plus fralche de ma maison, et qu'en outre
les habitants m'ont avoué avec une bonhomie char
mante qu'ils s'estimaient heureux d'avoir eu aussi frais
1 endant toute cette période, les chaleurs ayant été
beaucoup plus fortes l'année précédente.
! - - OBSERVATIONS BAROMÉTRIQUES OBSERVATIONS THERMOMÉTRIQUES VENTS 1
domi- TEMPS
- mois (Ba omètre anéroïde). (Thermomètre centigrade). domi- TEMPS
nant de
DB .-. --- .0. - ----. dan
- durée
L'ANNÉE à 6 h. du m. à midi. à 6 h. du s. à 6 b. du m. à midi. à ô h. du s. '-Ie
courant des
(t&5D-1860). -- --- - - ,-- -- -- ---
1. du ; pluies.
Plus. Moins. Plus. Moins. Plus. Moins. Plus. Moins. Plu3. Moins. Plus. Moins, mois.
- - heures.
Mars 1859 765 759 7651/2 7581/2 765 1581/2 301/2 22 351/4 241/4 331/2 231/2 N.-o..
Avril 7631/2 758 764 7581/2 763 7571/2 31 253/4 35 291/2 34 28114 0.
Mai » 762 7571/2 762 7571/2 760 7561/2 331/2 291/2 35 311/4 34 311/2 N.-O. - 11/2
Juin » 7581/2 7541/2 759 756 7581/2 755 333/4 291/4 36 32 35 321/2 O.N.O. »
Juillet » » l » » » 351/4 31 371/4 321/4 361/2 261/2 S.-O. »
Août - » » » » » Il JI 38 323/4 41 343/4 391/2 341/4 S 1 1/2
- Septembre 762 7581/2 762 759 7611/2 7581/2 35 301/2 37 33 35 33 0. »
Octobre » 763 760 764 7601/2 763 760 33 281/2 341/4 311/2 333/4 31 N.-O. 5 1/4
Novembre » 7641/2 7601/2 7641/2 761 765 760 311/2 251/2 331/2 29 331/2 311/2 S. 4
Décembre » 7651/2 761 766 761 765 161 303/4 241/2 32 211/2 32 28 S.-O.;
Janvier 1860 766 1611/2166 7611/2 765 161 273/4 21 31 24 30 241/2 N.-O. 5 1/2
Février » 764 758 764 758 763 7593/4 271/2 191/2 331/2 23 31 23 N.-O. »
Je regrette de n'avoir pas un hygromètre pour noter
les degrés de sécheresse ou d'humidité de l'air atmo-
sphérique. Mais pour vous donner une idée des fortes
rosées de nos nuits, je vous dirai que souvent, le ma-
tin, les rues sont mouillées comme s'il avait réellement
plu, et que les habitants, qui, en été, couchent presque
tous sur les terrasses à la belle étoile, tout en ayant
soin pourtant de se couvrir d'une légère couverture, en
enlèvent, en se réveillant, la rosée à pleine main. Cec
est à la lettre.
Le vent le plus chaud est naturellement celui qui vient
des directions sud et sud-est. Il est appelé ici aziéb;
c'est le khamsin d'Egypte, le kobli de l'Algérie, le chilli
de la Tunisie. Ce vent est d'autant plus malsain que
tout en étant excessivement chaud il ne fait pas trans-
pirer ; il brûle et on se sent comme entouré d'une four-
est malsain. Les chaleurs y sont excessives et l'humi-
dité des plus considérables. Ces deux conditions clima-
tériques jointes aux miasmes délétères qui se dégagent,
ainsi que je l'ai dit dans ma première lettre, des flaques
d'eau croupissante que la mer, en se retirant à cer-
taines époques de l'année, abandonne le long de la plage
et tout aux environs de la ville, ne contribuent pas peu,
vous le concevez aisément, à exercer une fatale influence
sur la santé publique. — D'un autre côté, le manque
absolu de précautions hygiéniques expose sans cesse
les habitants à des maladies qui, sous un ciel de feu,
deviennent d'autant plus dangereuses en fort peu de
temps, qu'il n'y a ici aucun médecin. Chez les Arabes,
vous le savez, le dogme du fatalisme semble exclure
toute idée de la conservation de soi-même. Ils s'aban-
donnent volontiers, et sans nul souci, aux hasards dé
la destinée, au maktoub, et si,.chez quelques-uns, le pré-
cepte fondamental de la loi naturelle reprend son éner-
gie au diagnostic d'une perturbation de leur économie,
c'est toujours pour suivre les conseils de bonnes femmes
expertes en guérisons miraculeuses ou pour se livrer
aux mains de quelque empirique qui les traite, le
plus souvent, avec une médication plus propre à dés
chevaux qu'à des hommes. Dans l'un ou l'autre cas, la
bonne femme ou l'empirique présentent leur traitement
comme devant avoir un résultat favorable, infaillible, à
moins, ont-ils soin d'ajouter, que la volonté du Tout-Puis-
sant, du Rob el âllJmine, n'ait décidé autrement du succès
de la médication et du sort du mâlade. A l'aide d'une réserve
aussi élastique, on se tire toujours d'embarras. -11 ré-
sulte de ce qui précède que nous sommes ici, en cas de
maladie, tout à fait à la garde et à la grâce de Dieu. On
ne serait point fataliste de sa nature, que dans de pa-
reilles conditions il serait impossible de ne pas le de-
venir.
Le tableau ci-après de mes observations thermomé-
triques, faites pendant le cours d'une année, vous don-
nera une idée des chaleurs de ce pays-ci. Il est bon de
noter que mes instruments sont placés à l'ombre, dans
la pièce la plus fralche de ma maison, et qu'en outre
les habitants m'ont avoué avec une bonhomie char
mante qu'ils s'estimaient heureux d'avoir eu aussi frais
1 endant toute cette période, les chaleurs ayant été
beaucoup plus fortes l'année précédente.
! - - OBSERVATIONS BAROMÉTRIQUES OBSERVATIONS THERMOMÉTRIQUES VENTS 1
domi- TEMPS
- mois (Ba omètre anéroïde). (Thermomètre centigrade). domi- TEMPS
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DB .-. --- .0. - ----. dan
- durée
L'ANNÉE à 6 h. du m. à midi. à 6 h. du s. à 6 b. du m. à midi. à ô h. du s. '-Ie
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1. du ; pluies.
Plus. Moins. Plus. Moins. Plus. Moins. Plus. Moins. Plu3. Moins. Plus. Moins, mois.
- - heures.
Mars 1859 765 759 7651/2 7581/2 765 1581/2 301/2 22 351/4 241/4 331/2 231/2 N.-o..
Avril 7631/2 758 764 7581/2 763 7571/2 31 253/4 35 291/2 34 28114 0.
Mai » 762 7571/2 762 7571/2 760 7561/2 331/2 291/2 35 311/4 34 311/2 N.-O. - 11/2
Juin » 7581/2 7541/2 759 756 7581/2 755 333/4 291/4 36 32 35 321/2 O.N.O. »
Juillet » » l » » » 351/4 31 371/4 321/4 361/2 261/2 S.-O. »
Août - » » » » » Il JI 38 323/4 41 343/4 391/2 341/4 S 1 1/2
- Septembre 762 7581/2 762 759 7611/2 7581/2 35 301/2 37 33 35 33 0. »
Octobre » 763 760 764 7601/2 763 760 33 281/2 341/4 311/2 333/4 31 N.-O. 5 1/4
Novembre » 7641/2 7601/2 7641/2 761 765 760 311/2 251/2 331/2 29 331/2 311/2 S. 4
Décembre » 7651/2 761 766 761 765 161 303/4 241/2 32 211/2 32 28 S.-O.;
Janvier 1860 766 1611/2166 7611/2 765 161 273/4 21 31 24 30 241/2 N.-O. 5 1/2
Février » 764 758 764 758 763 7593/4 271/2 191/2 331/2 23 31 23 N.-O. »
Je regrette de n'avoir pas un hygromètre pour noter
les degrés de sécheresse ou d'humidité de l'air atmo-
sphérique. Mais pour vous donner une idée des fortes
rosées de nos nuits, je vous dirai que souvent, le ma-
tin, les rues sont mouillées comme s'il avait réellement
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tous sur les terrasses à la belle étoile, tout en ayant
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enlèvent, en se réveillant, la rosée à pleine main. Cec
est à la lettre.
Le vent le plus chaud est naturellement celui qui vient
des directions sud et sud-est. Il est appelé ici aziéb;
c'est le khamsin d'Egypte, le kobli de l'Algérie, le chilli
de la Tunisie. Ce vent est d'autant plus malsain que
tout en étant excessivement chaud il ne fait pas trans-
pirer ; il brûle et on se sent comme entouré d'une four-
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