Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1861 01 février 1861
Description : 1861/02/01 (A6,N111). 1861/02/01 (A6,N111).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032647
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
38 L'ISTHME DE SUEZ,
Manchester, Londres, etc , sont aujourd'hui préoc-
cupées jusqu'à l'effroi de la crise violente qui me-
nace les Etats-Unis : Le coton peut nous manquer,
disent les manufacturiers, et que deviendraient alors
nos ateliers? Que deviendraient les multitudes d'ou-
vriers qu'ils emploient?
C'est à l'heure qu'il est le cri, presque le cauche-
mar de toute l'Angleterre; des sociétés se fondent
pour encourager la culture du coton, et jettent les
yeux avec anxiété sur toutes les parties du monde.
Les journaux de Londres et des comtés sont remplis de
projets destinés à répandre ce produit sous toutes les
latitudes où il peut croître; on indique Demerara,
la Jamaïque, les Bermudes, Port-Natal et mille au-
tres lieux. Mais toutes les espérances se reportent
surtout sur les Indes orientales C'est là qu'est le siège
de la suprématie anglaise. C'est de là que le coton
est déjà fourni avec une certaine abondance aux ma-
nufactures de la métropole. C'est là qu'une bon ne
administration et un emploi intelligent du capital
pourraient mettre à jamais l'Angleterre à l'abri des
redoutables inquiétudes auxquelles elle est en proie.
Mais le premier soin d'une bonne administration ne
serait-il point de commencer par favoriser une entre-
prise qui rapprocherait de la moitié du chemin le co-
ton indien des ateliers de Manchester, qui l'en rap-
procherait avec économie de risques, économie de
temps, économie de dépenses, et en même temps
ouvrirait à toutes les branches de l'échange une
carrière neuve de richesses et de progrès ?
De plus, parmi les contrées qui peuvent fournir le
coton en quantité, les Anglais peuvent-ils donc ou-
blier l'Egypte ? Nous empruntons au Times et nous
publions plus bas une lettre dans laquelle ce journal
démontre lui-même les immenses développements
que cette culture peut recevoir dans ce pays. La
Compagnie universelle ne peut-elle donc point être
dans ce but un très-utile auxiliaire aux plus grands
facricants de coton du monde, non-seulement en épar-
gnant à leurs chargements le long détour du cap de
Bonne-Espérance, mais encore en rendant à la pro-
duction cette vaste zone de terres fertiles que ses
travaux vont arroser et féconder? Le canal maritime ?
mais c'est aussi la civilisation et le travail produc-
tif rayonnant par le Nil jusqu'au cœur de l'Afrique
centrale, où le sol, le climat et la population sont
également propices à la culture indéfinie du textile
si recherché.
Avant de citer la lettre si honorable et si sen-
sée du correspondant du Malla Times, qu'il nous per-
mette de la faire précéder de quelques rectifications
qui nous paraissent indispensables. Malgré la bien-
veillance toute libérale avec laquelle il accepte cette
pensée nous ne pouvons admettre que l'ouverture de
l'isthme soit une entreprise exclusivement française.
Elle a été conçue par le prince éclairé qui gouverne
l'Egypte; elle a été proposée à tous les peuples et à
tous les gouvernements ; elle a recueilli leur appro-
bation et leur concours ; la Compagnie a appelé dans
son sein tous ceux qui ont bien voulu en faire partie
sans distinction de nationalité ; si le capital françai s
y contribue pour une forte part, ce n'est point qu'on
n'ait pas appelé ou qu'on ait rejeté dans une proportion
quelconque l'association des capitaux des autres
peuples. Chacun y a participé dans la mesure de ses
ressources et de son libre arbitre. Mais la Compagnie
a toujours persisté à se maintenir dans son caractère
d'universalité ; elle veut y rester fidèle, c'est sa loi
et son devoir, comme son intérêt ; elle fait une œuvre
utile à tous, commune à tous, absolument étrangère
à tout esprit de politique et de privilége exclusif
quel qu'il soit.
Le canal de Suez, pour répondre à ses destinées
et à la pensée qui l'aura créé, ne doit et ne peut
être que la grande route du monde, du commerce,
de la science et du rapprochement des races.
Le second point que nous avons à réserver, c'est
celui dans lequel il est dit que M. Ferdinand de Les-
seps compte moins, pour la rémunération du fonds,
social, sur les revenus qui doivent résulter du passage
des navires, que sur les produits des terres admi-
rables concédées à la Compagnie.
C'est là une erreur qu'il ne nous est pas possible de
ne point mentionner, parce qu'elle mettrait les pa-
roles de M. de Lesseps et les calculs qui lui ont servi
de base en désaccord avec lui-même.
Les évaluations des bénéfices du canal ont été es-
timées dans les documents publiés à 30 millions pour
le péage des navires traversant l'isthme, et de 6 à 7
millions pour les produits des terres cultivables.
Hâtons-nous d'ajouter que l'honorable correspondant
présente aussi des arguments pour démontrer que
même sur l'échelle la plus modeste du progrès pro-
bable, le revenu maritime du canal ne peut pas man-
quer d'être respectable. M. de Lesseps l'a calculé
dans les proportions d'un passage de 3 millions de
tonneaux. Nous avons prouvé plusieurs fois que cette
évaluation était des plus modérées. Là-dessus le rap-
port de la commission hollandaise, dont personne ne
peut contester l'honnêteté, les recherches conscien-
cieuses et encore moins l'impartialité, a en quelque
sorte prononcé en dernier ressort ; c'est là un tribunal
qu'a invoqué dans ce débat l'Angleterre elle-même ;
et dans un travail que nous avons reproduit, M. de Les-
seps a prouvé, en recueillant les faits constatés par le
rapport, qu'au minimum, d'après la commission hol-
landaise et les éléments qu'elle a réunis, c'est à plus
de 5 millions de tonneaux et non à 3 millions qu'il
faudrait porter le passage maritime qui s'effectuera
promptement par l'isthme de Suez.
Nous disons en outre que ce calcul est au-dessus
de toutes les prévisions; qu'en cette question, à
Manchester, Londres, etc , sont aujourd'hui préoc-
cupées jusqu'à l'effroi de la crise violente qui me-
nace les Etats-Unis : Le coton peut nous manquer,
disent les manufacturiers, et que deviendraient alors
nos ateliers? Que deviendraient les multitudes d'ou-
vriers qu'ils emploient?
C'est à l'heure qu'il est le cri, presque le cauche-
mar de toute l'Angleterre; des sociétés se fondent
pour encourager la culture du coton, et jettent les
yeux avec anxiété sur toutes les parties du monde.
Les journaux de Londres et des comtés sont remplis de
projets destinés à répandre ce produit sous toutes les
latitudes où il peut croître; on indique Demerara,
la Jamaïque, les Bermudes, Port-Natal et mille au-
tres lieux. Mais toutes les espérances se reportent
surtout sur les Indes orientales C'est là qu'est le siège
de la suprématie anglaise. C'est de là que le coton
est déjà fourni avec une certaine abondance aux ma-
nufactures de la métropole. C'est là qu'une bon ne
administration et un emploi intelligent du capital
pourraient mettre à jamais l'Angleterre à l'abri des
redoutables inquiétudes auxquelles elle est en proie.
Mais le premier soin d'une bonne administration ne
serait-il point de commencer par favoriser une entre-
prise qui rapprocherait de la moitié du chemin le co-
ton indien des ateliers de Manchester, qui l'en rap-
procherait avec économie de risques, économie de
temps, économie de dépenses, et en même temps
ouvrirait à toutes les branches de l'échange une
carrière neuve de richesses et de progrès ?
De plus, parmi les contrées qui peuvent fournir le
coton en quantité, les Anglais peuvent-ils donc ou-
blier l'Egypte ? Nous empruntons au Times et nous
publions plus bas une lettre dans laquelle ce journal
démontre lui-même les immenses développements
que cette culture peut recevoir dans ce pays. La
Compagnie universelle ne peut-elle donc point être
dans ce but un très-utile auxiliaire aux plus grands
facricants de coton du monde, non-seulement en épar-
gnant à leurs chargements le long détour du cap de
Bonne-Espérance, mais encore en rendant à la pro-
duction cette vaste zone de terres fertiles que ses
travaux vont arroser et féconder? Le canal maritime ?
mais c'est aussi la civilisation et le travail produc-
tif rayonnant par le Nil jusqu'au cœur de l'Afrique
centrale, où le sol, le climat et la population sont
également propices à la culture indéfinie du textile
si recherché.
Avant de citer la lettre si honorable et si sen-
sée du correspondant du Malla Times, qu'il nous per-
mette de la faire précéder de quelques rectifications
qui nous paraissent indispensables. Malgré la bien-
veillance toute libérale avec laquelle il accepte cette
pensée nous ne pouvons admettre que l'ouverture de
l'isthme soit une entreprise exclusivement française.
Elle a été conçue par le prince éclairé qui gouverne
l'Egypte; elle a été proposée à tous les peuples et à
tous les gouvernements ; elle a recueilli leur appro-
bation et leur concours ; la Compagnie a appelé dans
son sein tous ceux qui ont bien voulu en faire partie
sans distinction de nationalité ; si le capital françai s
y contribue pour une forte part, ce n'est point qu'on
n'ait pas appelé ou qu'on ait rejeté dans une proportion
quelconque l'association des capitaux des autres
peuples. Chacun y a participé dans la mesure de ses
ressources et de son libre arbitre. Mais la Compagnie
a toujours persisté à se maintenir dans son caractère
d'universalité ; elle veut y rester fidèle, c'est sa loi
et son devoir, comme son intérêt ; elle fait une œuvre
utile à tous, commune à tous, absolument étrangère
à tout esprit de politique et de privilége exclusif
quel qu'il soit.
Le canal de Suez, pour répondre à ses destinées
et à la pensée qui l'aura créé, ne doit et ne peut
être que la grande route du monde, du commerce,
de la science et du rapprochement des races.
Le second point que nous avons à réserver, c'est
celui dans lequel il est dit que M. Ferdinand de Les-
seps compte moins, pour la rémunération du fonds,
social, sur les revenus qui doivent résulter du passage
des navires, que sur les produits des terres admi-
rables concédées à la Compagnie.
C'est là une erreur qu'il ne nous est pas possible de
ne point mentionner, parce qu'elle mettrait les pa-
roles de M. de Lesseps et les calculs qui lui ont servi
de base en désaccord avec lui-même.
Les évaluations des bénéfices du canal ont été es-
timées dans les documents publiés à 30 millions pour
le péage des navires traversant l'isthme, et de 6 à 7
millions pour les produits des terres cultivables.
Hâtons-nous d'ajouter que l'honorable correspondant
présente aussi des arguments pour démontrer que
même sur l'échelle la plus modeste du progrès pro-
bable, le revenu maritime du canal ne peut pas man-
quer d'être respectable. M. de Lesseps l'a calculé
dans les proportions d'un passage de 3 millions de
tonneaux. Nous avons prouvé plusieurs fois que cette
évaluation était des plus modérées. Là-dessus le rap-
port de la commission hollandaise, dont personne ne
peut contester l'honnêteté, les recherches conscien-
cieuses et encore moins l'impartialité, a en quelque
sorte prononcé en dernier ressort ; c'est là un tribunal
qu'a invoqué dans ce débat l'Angleterre elle-même ;
et dans un travail que nous avons reproduit, M. de Les-
seps a prouvé, en recueillant les faits constatés par le
rapport, qu'au minimum, d'après la commission hol-
landaise et les éléments qu'elle a réunis, c'est à plus
de 5 millions de tonneaux et non à 3 millions qu'il
faudrait porter le passage maritime qui s'effectuera
promptement par l'isthme de Suez.
Nous disons en outre que ce calcul est au-dessus
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