Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1861 01 février 1861
Description : 1861/02/01 (A6,N111). 1861/02/01 (A6,N111).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62032647
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 47
sophe et l'économiste peuvent en déduire des conclu-
sions également utiles à la société.
Il serait superflu que je m'arrêtasse à vous démontrer
- toutes les ramifications et les avantages d'une science
qui se rattache de tant de façons à chacune des bran-
ches de l'administration et de l'économie politique; l'in-
troduction aujourd'hui presque générale en Europe du
service de la statistique dans l'administration, depuis
Napoléon Ier et Frédéric III, vaut mieux que toute es-
pèce de démonstration; tout en disant parfois de dures
vérités, elle a le précieux avantage de montrer tou-
jours le remède à côté du mal ; aussi sommes-nous con-
vaincus, pour notre part, de l'obligation de compléter
les éléments encore bien imparfaits qui existaient dans
l'administration que nous avons l'honneur de diriger.
Aujourd'hui, Messieurs, j'ai l'honneur de vous offrir,
comme complément du mémoire que je vous ai pré-
senté, il y a quelque temps, sur la population de l'E-
gypte et sur les moyens de l'augmenter, le tableau ci
annexé du mouvement de la population des deux der-
nières années, avec quelques observations y relatives.
RAPPORT DES NAISSANCES DES DEUX SEXES.
Des écrivains du xvme siècle, entre autres Montesquieu,
avaient accrédité l'opinion en Europe que dans les pays
.où règne la polygamie, il naissait plus de filles que
de garçons; or, cette assertion se trouve démentie par
la statistique : celle de l'Egypte en particulier établit
la proposition contraire d'une manière péremptoire ; il
n'y a qu'à jeter les yeux sur le tableau des naissances
des trois dernières années pour en être convaincu.
Total Excédant Années
des Mâles. Femelles. des de
naissances. — — mâles. l'hégire.
128,138 69,355 58,183 10,572 1273 (1857)
161,702 87,095 74,607 12,488 1274 (1858)
159,348 83,239 74,103 11,133 1275 (1859)
Total : 34,193 en plus.
Comme il résulte de ce tableau, les mâles sont plus
nombreux dans le rapport de 22 à 21 sur les femelles
Quant aux naissances considérées comme résultat du
mariage, il est impossible, en l'absence de tout état
civil dans le pays, d'en établir même approximative-
meL t la proportion.
Relativement à la question si capitale en Europe,
des enfants issus hors du mariage, il n'y a pas lieu de
nous en occuper : la loi musulmane admettant la re-
cherche de la paternité, l'enfant est toujours reconnu
et légitimé par son auteur.
INFLUENCE DES CLIMATS SUR LES CONCEPTIONS ET LES
NAISSANCES.
La propagation de l'espèce humaine et les causes qui
la régissent, forment, sans contredit, un des éléments
les plus importants de la statistique; il importe donc
d'en suivre la marche et d'en caractériser les phéno-
mènes, en un mot de grouper la plus grande somme
de faits acquis à la science, pour bieu démêler les cau-
ses générales et les causes anormales qui président à
ce grand fait. L'observation a prouvé que sous les zones
froides et tempérées de l'Europe, les conceptions étaient
invariablement soumises à une intermittence périodi-
que, résultant directement de la hauteur des latitudes
de ces régions, et correspondant exactement au retour
annuel du soleil dans cet hemisphère. Cette périodicité
va en s'amoindrissant en allant vers l'équateur et com-
mence à disparaître vers les tropiques. Dans les lati-
tudes chaudes, au contraire, la marche de la propaga-
tion suit une loi constante et uniforme comme les sai-
sons, modifiée seulement par des circonstances topo-
graphiques et quelques autres causes particulières.
En Egypte, où l'uniformité des saisons exclut les
températures extrêmes, les naissances se répartissent
d'une manière à peu près égale dans tous les mois de
l'année ; un coup d'œil jeté sur le tableau mensuel des
trois dernières années suffira pour s'en convaincre :
ANNÉES 1er 2" 3" 4° 5° 6e 7° 8" g" 10" 11° 12e
A E~ÉES
de l'hégire. Mohaem. Safar. R. Awel. R. Aker. G. Awel. G. Aker Regeb. Cliaban. Ramaz. Chaval. Zilkade. Zilkege.
h7d é
1273 10,367 10,128 10,272 11,224 11,669 10,683 11,883 10,315 10,053 10,366 10,054 11,124
1274 11,169 11,712 11,928 16,584 16,895 14.684 13,560 13,380 13,380 13,479 12,915 12,225
1275 13,711 13,524 12,368 12,304 13,988 14,349 13,955 14,300 13,457 13,332 12,274 11,733
-----
La différence d'un mois à l'autre est en moyenne si
peu appréciable qu'il serait non-seulement impossible
de l'attribuer à la succession des saisons, puisqu'elles
sont à peu près uniformes, mais encore à des anomalies
tant soit peu caractéristiques; la topographie, les mœurs,
la religion, les occupations des habitants étant depuis
des siècles aussi uniformes que les saisons elles-mêmes.
DES MORT-NÉS.
L'observation a mis hors de doute que certains phé-
nomènes atmosphériques, la nature des occupations,
leur continuité, leur excès, les plaisirs génésiques et
certains abus auxquels peuvent être livrées les mères,
ont une influence désastreuse sur la gestation et causent,
en agissant, tantôt de concert, tantôt isolément, une
foule d'avortements dont la plus grande partie échappe
aux observations du statisticien ; quant à ceux qu'il lui
est donné de pouvoir constater, ce sont ceux qui sont
causés dans la dernière période de formation et que
nous "appelons mort-nés.
sophe et l'économiste peuvent en déduire des conclu-
sions également utiles à la société.
Il serait superflu que je m'arrêtasse à vous démontrer
- toutes les ramifications et les avantages d'une science
qui se rattache de tant de façons à chacune des bran-
ches de l'administration et de l'économie politique; l'in-
troduction aujourd'hui presque générale en Europe du
service de la statistique dans l'administration, depuis
Napoléon Ier et Frédéric III, vaut mieux que toute es-
pèce de démonstration; tout en disant parfois de dures
vérités, elle a le précieux avantage de montrer tou-
jours le remède à côté du mal ; aussi sommes-nous con-
vaincus, pour notre part, de l'obligation de compléter
les éléments encore bien imparfaits qui existaient dans
l'administration que nous avons l'honneur de diriger.
Aujourd'hui, Messieurs, j'ai l'honneur de vous offrir,
comme complément du mémoire que je vous ai pré-
senté, il y a quelque temps, sur la population de l'E-
gypte et sur les moyens de l'augmenter, le tableau ci
annexé du mouvement de la population des deux der-
nières années, avec quelques observations y relatives.
RAPPORT DES NAISSANCES DES DEUX SEXES.
Des écrivains du xvme siècle, entre autres Montesquieu,
avaient accrédité l'opinion en Europe que dans les pays
.où règne la polygamie, il naissait plus de filles que
de garçons; or, cette assertion se trouve démentie par
la statistique : celle de l'Egypte en particulier établit
la proposition contraire d'une manière péremptoire ; il
n'y a qu'à jeter les yeux sur le tableau des naissances
des trois dernières années pour en être convaincu.
Total Excédant Années
des Mâles. Femelles. des de
naissances. — — mâles. l'hégire.
128,138 69,355 58,183 10,572 1273 (1857)
161,702 87,095 74,607 12,488 1274 (1858)
159,348 83,239 74,103 11,133 1275 (1859)
Total : 34,193 en plus.
Comme il résulte de ce tableau, les mâles sont plus
nombreux dans le rapport de 22 à 21 sur les femelles
Quant aux naissances considérées comme résultat du
mariage, il est impossible, en l'absence de tout état
civil dans le pays, d'en établir même approximative-
meL t la proportion.
Relativement à la question si capitale en Europe,
des enfants issus hors du mariage, il n'y a pas lieu de
nous en occuper : la loi musulmane admettant la re-
cherche de la paternité, l'enfant est toujours reconnu
et légitimé par son auteur.
INFLUENCE DES CLIMATS SUR LES CONCEPTIONS ET LES
NAISSANCES.
La propagation de l'espèce humaine et les causes qui
la régissent, forment, sans contredit, un des éléments
les plus importants de la statistique; il importe donc
d'en suivre la marche et d'en caractériser les phéno-
mènes, en un mot de grouper la plus grande somme
de faits acquis à la science, pour bieu démêler les cau-
ses générales et les causes anormales qui président à
ce grand fait. L'observation a prouvé que sous les zones
froides et tempérées de l'Europe, les conceptions étaient
invariablement soumises à une intermittence périodi-
que, résultant directement de la hauteur des latitudes
de ces régions, et correspondant exactement au retour
annuel du soleil dans cet hemisphère. Cette périodicité
va en s'amoindrissant en allant vers l'équateur et com-
mence à disparaître vers les tropiques. Dans les lati-
tudes chaudes, au contraire, la marche de la propaga-
tion suit une loi constante et uniforme comme les sai-
sons, modifiée seulement par des circonstances topo-
graphiques et quelques autres causes particulières.
En Egypte, où l'uniformité des saisons exclut les
températures extrêmes, les naissances se répartissent
d'une manière à peu près égale dans tous les mois de
l'année ; un coup d'œil jeté sur le tableau mensuel des
trois dernières années suffira pour s'en convaincre :
ANNÉES 1er 2" 3" 4° 5° 6e 7° 8" g" 10" 11° 12e
A E~ÉES
de l'hégire. Mohaem. Safar. R. Awel. R. Aker. G. Awel. G. Aker Regeb. Cliaban. Ramaz. Chaval. Zilkade. Zilkege.
h7d é
1273 10,367 10,128 10,272 11,224 11,669 10,683 11,883 10,315 10,053 10,366 10,054 11,124
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La différence d'un mois à l'autre est en moyenne si
peu appréciable qu'il serait non-seulement impossible
de l'attribuer à la succession des saisons, puisqu'elles
sont à peu près uniformes, mais encore à des anomalies
tant soit peu caractéristiques; la topographie, les mœurs,
la religion, les occupations des habitants étant depuis
des siècles aussi uniformes que les saisons elles-mêmes.
DES MORT-NÉS.
L'observation a mis hors de doute que certains phé-
nomènes atmosphériques, la nature des occupations,
leur continuité, leur excès, les plaisirs génésiques et
certains abus auxquels peuvent être livrées les mères,
ont une influence désastreuse sur la gestation et causent,
en agissant, tantôt de concert, tantôt isolément, une
foule d'avortements dont la plus grande partie échappe
aux observations du statisticien ; quant à ceux qu'il lui
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