Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1861 15 janvier 1861
Description : 1861/01/15 (A6,N110). 1861/01/15 (A6,N110).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203263t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 25
Ces renseignements que nous ne garantissons pas
plus que ne les garantit le Times, nous ont paru
cependant de nature à intéresser nos lecteurs ; et
cette question, qui peut avoir sans contredit un grand
avenir, touche aussi par un de ses côtés essentiels au
percement de l'isthme de Suez. Par le canal, en effet,
les eufants qu'on enverrait de Chine en Algérie au-
raient à exécuter un trajet de moitié plus court que
celui qui leur serait imposé s'ils avaient à traverser
deux fois l'équateur, à doubler le cap de Bonne-Espé-
rance et à passer le détroit de Gibraltar. Une sem-
blable traversée pour des êtres faibles et dont la
constitution n'est pas encore formée, aurait certaine-
ment, dans la plupart des cas, des inconvénients
déplorables, et si l'intention de notre gouvernement
est de favoriser par le moyen indiqué la production
du coton en Algérie, l'ouverture du canal de Suez est
certainement pour lui et pour son projet une double
question de principe au point de vue de l'humanité
et au point de vue de l'économie et du succès.
J. MONGIN.
LA PERSE.
Le golfe Persique est le grand débouché maritime
de la PeMe, et ce golfe est en même temps en face
du détroit de Bab-el-Mandeb, c'est-à-dire de la route
entre l'Orient et l'Occident par l'isthme de Suez.
C'est par l'isthme de Suez, quand il sera percé, que
passera incontestablement tout le commerce du golfe
Persique avec l'Europe. Il est donc intéressant pour
nous d'étudier les ressources commerciales et natu-
relles de la Perse et de seconder autant qu'il est en
nous, par notre publicité, les efforts tendant à la
mettre en communication plus directe et plus fré-
quente avec les nations occidentales. C'est à ce titre
que nous recueillons et reproduisons un intéressant
article inséré dans l'Opinion nationale, de nature à
nous faire apprécier l'avenir de ce pays et l'impor-
tance qu'il doit prendre dans le courant de tran-
sactions créées par l'œuvre de la jonction de la
Méditerranée avec la mer Rouge.
J. MONO IN.
« On s'occupe à peine de la Perse ou Iran parmi nous,
la France ne tourne qu'à de rares intervalles un regard
distrait vers ce pays plein de glorieux souvenirs. La
lutte sourde mais opiniâtre qui s'y trouve engagée en-
tre l'Angleterre et la Russie devrait pourtant nous en
faire apprécier l'importance, au point de vue des grandes
questions de l'Orient, qui seront bientôt, si elles ne le
sont déjà, des questions vitales pour l'Europe.
» Qu'il nous soit donc permis d'appeler aujourd'hui
sur la Perse l'attention spéciale de nos négociants et
de nos hommes d'Etat. Nos concitoyens peut-être com-
prendront , après avoir lu ces lignes, qu'ils auraient
beaucoup à faire et beaucoup à gagner dans ce royaume
de260,000lieues carrées, où les attendent huit à dix mil-
lions de consommateurs plus susceptibles qu'aucun peu-
ple de l'Asie d'apprécier les produits de notre industrie
nationale.
» Il existe, en effet, entre les Français et les Persans,
une analogie de caractère, de goûts et de tendances,
qui amènera tôt ou tard entre les deux nations un rap-
prochement intime. Les habitants de l'Iran, surnommés
à juste titre les Français de l'Orient, ne sont ni orgueil-
leux, ni méprisables, ni indolents, ni fanatiques comme
les Turcs; leur esprit, au contraire, est conciliant, vif
et gai comme le nôtre; ils aiment passionnément le luxe
et le confort; recherchent avec empressement tout ce
qui est finement fait, délicatement fabriqué, supérieu-
rement confectionné.
» Le goût des arts est inné chez eux. Ils possèdent
pour la civilisation une aptitude qui assure à leur patrie
un avenir dont semblent exclus à jamais les peuples
voisins. Ces qualités se reflètent dans leur physionomie,
dans leur attitude, dans leurs gestes, et nous avons
entendu des personnes s'écrier avec un naïf étonne-
ment, en sortant d'une réunion où assistaient l'ambas-
sadeur de Perse et le personnel de la légation :
« C'était des Persans que nous allions voir, et nous
» n'avons trouvé que des Parisiens de Téhéran. »
» Nous pouvons affirmer qu'il n'y avait rien d'exagéré
dans cet éloge, car Hassan-Ali-Khan est un homme
d'une distinction parfaite et d'une affabilité charmante,
dons précieux de la race iranienne.
» Ce n'est pas une digression que nous venons de
faire : en esquissant la physionomie morale de la popu-
lation persane, nous avons voulu produire, dans l'in-
térêt de la thèse que nous soutenons, un argument
dont on comprendra la valeur. Avec une nation si heu-
reusement douée, les rapports sont faciles, et le com-
merce français ne doit pas hésiter à suivre les Anglais
sur les grands marchés de l'Iran, où des destinées bril-
lantes lui sont réservées.
D Si l'Angleterre nous a devancés dans ce pays, d'au-
tres nations encore, sans parler de la Russie limitrophe,
pourraient y prendre la place que nous metlons si peu
d'empressement à occuper. Nous signalerons, parmi
d'autres tentatives, celles de la Belgique et de la Prusse,
qui cherchent avec une ardeur persévérante des débou-
chés dans l'Orient. Le gouvernement prussien a même
envoyé en Perse, il y a deux ans, un homme de talent,
le docteur Otto Blau, chargé de la mission spéciale d'é-
tudier les ressources en tout genre de cette contrée et
les avantages commerciaux qu'elle peut offrir à l'Alle-
magne.
» Il est donc grand temps de sortir de notre apathie
et de développer sur une large échelle nos relations
timidement inaugurées et nonchalamment poursuivies
avec ces fertiles régions.
» Nous n'avons pas la prétention de représenter par
des chiffres exacts l'importance du commerce de l'Iran.
Les importations sont évaluées à 84 millions de francs,
dont 52 millions se font par les frontières de l'est; les
exportations s'élèvent à une somme égale ou un peu su-
- -
périeure, répartie la,,,,s 1 ,o>portions entre les
périeure, répartie dans lej^^pSSfSW^portions entre les
frontières orientales et^ôccideAtales. Mlûs ce commerce
n'existe encore qu'à rafttIl comprend
,/ l" l,.,
Ces renseignements que nous ne garantissons pas
plus que ne les garantit le Times, nous ont paru
cependant de nature à intéresser nos lecteurs ; et
cette question, qui peut avoir sans contredit un grand
avenir, touche aussi par un de ses côtés essentiels au
percement de l'isthme de Suez. Par le canal, en effet,
les eufants qu'on enverrait de Chine en Algérie au-
raient à exécuter un trajet de moitié plus court que
celui qui leur serait imposé s'ils avaient à traverser
deux fois l'équateur, à doubler le cap de Bonne-Espé-
rance et à passer le détroit de Gibraltar. Une sem-
blable traversée pour des êtres faibles et dont la
constitution n'est pas encore formée, aurait certaine-
ment, dans la plupart des cas, des inconvénients
déplorables, et si l'intention de notre gouvernement
est de favoriser par le moyen indiqué la production
du coton en Algérie, l'ouverture du canal de Suez est
certainement pour lui et pour son projet une double
question de principe au point de vue de l'humanité
et au point de vue de l'économie et du succès.
J. MONGIN.
LA PERSE.
Le golfe Persique est le grand débouché maritime
de la PeMe, et ce golfe est en même temps en face
du détroit de Bab-el-Mandeb, c'est-à-dire de la route
entre l'Orient et l'Occident par l'isthme de Suez.
C'est par l'isthme de Suez, quand il sera percé, que
passera incontestablement tout le commerce du golfe
Persique avec l'Europe. Il est donc intéressant pour
nous d'étudier les ressources commerciales et natu-
relles de la Perse et de seconder autant qu'il est en
nous, par notre publicité, les efforts tendant à la
mettre en communication plus directe et plus fré-
quente avec les nations occidentales. C'est à ce titre
que nous recueillons et reproduisons un intéressant
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nous faire apprécier l'avenir de ce pays et l'impor-
tance qu'il doit prendre dans le courant de tran-
sactions créées par l'œuvre de la jonction de la
Méditerranée avec la mer Rouge.
J. MONO IN.
« On s'occupe à peine de la Perse ou Iran parmi nous,
la France ne tourne qu'à de rares intervalles un regard
distrait vers ce pays plein de glorieux souvenirs. La
lutte sourde mais opiniâtre qui s'y trouve engagée en-
tre l'Angleterre et la Russie devrait pourtant nous en
faire apprécier l'importance, au point de vue des grandes
questions de l'Orient, qui seront bientôt, si elles ne le
sont déjà, des questions vitales pour l'Europe.
» Qu'il nous soit donc permis d'appeler aujourd'hui
sur la Perse l'attention spéciale de nos négociants et
de nos hommes d'Etat. Nos concitoyens peut-être com-
prendront , après avoir lu ces lignes, qu'ils auraient
beaucoup à faire et beaucoup à gagner dans ce royaume
de260,000lieues carrées, où les attendent huit à dix mil-
lions de consommateurs plus susceptibles qu'aucun peu-
ple de l'Asie d'apprécier les produits de notre industrie
nationale.
» Il existe, en effet, entre les Français et les Persans,
une analogie de caractère, de goûts et de tendances,
qui amènera tôt ou tard entre les deux nations un rap-
prochement intime. Les habitants de l'Iran, surnommés
à juste titre les Français de l'Orient, ne sont ni orgueil-
leux, ni méprisables, ni indolents, ni fanatiques comme
les Turcs; leur esprit, au contraire, est conciliant, vif
et gai comme le nôtre; ils aiment passionnément le luxe
et le confort; recherchent avec empressement tout ce
qui est finement fait, délicatement fabriqué, supérieu-
rement confectionné.
» Le goût des arts est inné chez eux. Ils possèdent
pour la civilisation une aptitude qui assure à leur patrie
un avenir dont semblent exclus à jamais les peuples
voisins. Ces qualités se reflètent dans leur physionomie,
dans leur attitude, dans leurs gestes, et nous avons
entendu des personnes s'écrier avec un naïf étonne-
ment, en sortant d'une réunion où assistaient l'ambas-
sadeur de Perse et le personnel de la légation :
« C'était des Persans que nous allions voir, et nous
» n'avons trouvé que des Parisiens de Téhéran. »
» Nous pouvons affirmer qu'il n'y avait rien d'exagéré
dans cet éloge, car Hassan-Ali-Khan est un homme
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dons précieux de la race iranienne.
» Ce n'est pas une digression que nous venons de
faire : en esquissant la physionomie morale de la popu-
lation persane, nous avons voulu produire, dans l'in-
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dont on comprendra la valeur. Avec une nation si heu-
reusement douée, les rapports sont faciles, et le com-
merce français ne doit pas hésiter à suivre les Anglais
sur les grands marchés de l'Iran, où des destinées bril-
lantes lui sont réservées.
D Si l'Angleterre nous a devancés dans ce pays, d'au-
tres nations encore, sans parler de la Russie limitrophe,
pourraient y prendre la place que nous metlons si peu
d'empressement à occuper. Nous signalerons, parmi
d'autres tentatives, celles de la Belgique et de la Prusse,
qui cherchent avec une ardeur persévérante des débou-
chés dans l'Orient. Le gouvernement prussien a même
envoyé en Perse, il y a deux ans, un homme de talent,
le docteur Otto Blau, chargé de la mission spéciale d'é-
tudier les ressources en tout genre de cette contrée et
les avantages commerciaux qu'elle peut offrir à l'Alle-
magne.
» Il est donc grand temps de sortir de notre apathie
et de développer sur une large échelle nos relations
timidement inaugurées et nonchalamment poursuivies
avec ces fertiles régions.
» Nous n'avons pas la prétention de représenter par
des chiffres exacts l'importance du commerce de l'Iran.
Les importations sont évaluées à 84 millions de francs,
dont 52 millions se font par les frontières de l'est; les
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frontières orientales et^ôccideAtales. Mlûs ce commerce
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