Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1861 15 janvier 1861
Description : 1861/01/15 (A6,N110). 1861/01/15 (A6,N110).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203263t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
24 L'ISTHME DE SUEZ,
les communications annonçant la reddition de Pékin
et la conclusion de la paix, n'ont pas consisté seule-
ment en quelques lignes transmises par l'électricité,
mais en correspondances complètes. Il ressort donc de
là que le gouvernement russe a organisé, par Kiatcha,
des services de poste qui fonctionnent avec une régu-
larité et une promptitude remarquables.
En Angleterre, où l'on attache, avec raison, tant
de prix à recevoir directement les nouvelles de la
haute Asie, on s'est déjà ému de cette supériorité de
la route de terre sur la route de mer. On a compris
qu'il est telles circonstances où cette supériorité pour-
rait avoir des inconvéniens pour la politique anglaise,
et qu'il serait peut-être nécessaire de la contre-balancer,
sous beaucoup de rapports, par le percement de l'is-
thme de Suez. Le canal, qui se construit en ce moment
• à travers cette langue de terrain, étant une voie de
navigation, serait en effet d'autant plus précieux pour
nos voisins qu'ils ont sur mer une importance consi-
dérable. C'est un argument de plus à faire valoir con-
tre l'erreur des personnes qui croient servir les inté-
rêts anglais en cherchant à s'opposer à l'exécution du
grand travail entrepris par M. de Lesseps.
ERNEST DnÉOLLE.
(Constitutionnel.)
LES TRAVAILLEURS CHINOIS ET LE COTON EN ALGÉRIE.
On lit dans le Times du 7 janvier (nouvelles de la
Bourse et de la Cité) :
« Un correspondant nous fournit l'extrait suivantd'une
lettre de Paris, sous la date du 31 décembre, ayant
pour objet de faire connaître les vues du gouveruement
français, quant aux résultats qu'il veut obtenir au moyen
de la clause du traité avec la Chine, légalisant l'expor-
tation des travailleurs. Nous ne savons pas si l'écrivain
parle d'après l'autorité, et si ses très-vives espérances
et ses conclusions sont partagées dans les régions offi
cielles. Cette lettre s'exprime comme suit :
« On a pu voir par les derniers avis de la Chine que
le gouvernement français, par son traité avec les Chi-
nois, a légalisé l'exportation des coolies.
» Cela a été fait sans aucun do ite dans le but d'ob-
tenir un nombre suffisant de travailleurs pour la culture
du coton en Algérie.
» La grande immoralité des adultes chinois jusqu'ici
importés a fait que la question a reçu une attention
sérieuse et complète, et un plan a été proposé pour im-
porter de petits garçons et de petites filles confiés aux
soins de prêtres et de sœurs de charité qui, en les
recevant en Chine, commenceront par les approprier et
les vêtir, et les assujettiront immédiatement à une édu-
cation religieuse et séculière.
» Arrivés en Algérie, ils seront distribués parmi les
planteurs, tout en conservant leurs instituteurs, et leurs
jeunes doigts seront prêts à cueillir les baies de coton
à mesure qu'elles mûriront. La culture de la terre doit
s'opérer par des charrues à vapeur et des lioues mues
par des chevaux, et de cette manière une énorme sur-
face de terrain pourra être cultivée à peu de frais. Le
rendement du coton, comme dans les Etats-Unis, étant
limité seulement par le nombre des moissonneurs, le
coton peut être ainsi produit pour la moitié du prix de
l'Amérique, grâce à la différence de la valeur de la terre
et des esclaves.
» Dans l'année 1855, il fut envoyé de l'Algérie à Paris
cinq balles de coton de la meilleure qualité; mais le
défaut d'un système de travail organisé à l'instar du
système des Etats cotonniers aux Etats-Unis, causa
pour un temps l'abandon de cette culture. Les grandes
améliorations introduites dans la mécanique agricole
ont maintenant écarté en partie cette difficulté, et l'im-
portation des enfants coolies fournira tout ce qui est
demandé pour assurer actuellement le succès.
» Les enfants resteront en apprentissage pendant vingt
ans; ils seront toujours soumis il une surveillance; lors-
que la saison de la récolte sera finie, ils seront employés
à produire leurs propres aliments et à tisser et à faire
leurs habits. A la fin de l'apprentissage ils pourront se
marier et devenir citoyens avec une concession de terre
ou rentrer en Chine à leur choix.
» Tel est en peu de mots le projet qui, je n'en doute
pas, sera aussi adopté par l'Angleterre et mis à exécu-
tion dans la Guyane britannique et dans les divers ter-
rains à coton de ses vastes colonies. Ce ne sont pas les
terres à coton qui manquent dans le inonde, ainsi que
ne tardera pas à le prouver l'application de la charrue
à vapeur avec l'émigration des coolies. Dans cinq ans
la France et l'Angleterre récolteront au moins la moitié
du coton qu'elles consomment, poussées non-seulement
par l'indépendance que cette production supplémentaire
leur donnera, mais encore par l'utilité de la grande
entreprise missionnaire que cette œuvre inaugurera.
» Le travail organisé du système des chemins de fer
a rendu familière l'exécution rapide et facile des grandes
opérations de labour, et quatre cents enfants par navire
prêt à les recevoir, auront bientôt peuplé les planta-
tions.
» Je vous envoie ci-joint un récent article du Moniteur
qui démontre l'énorme accroissement de la consomma-
tion du coton en France, pendant l'année dernière, d'où
la conséquence de la sollicitude de son gouvernement
à naturaliser cette culture sur le sol de l'Empire.
« Nous avons publié le 19 décembre, dit le Moniteur,
» les tableaux comparés de l'administration des douanes
» et des contributions indirectes, présentant les expor-
» tations et importations des principales espèces de
w marchandises. Le premier fait attirant l'attention est
» le large accroissement, dans l'importation, de certaines
» matières premières , destinées aux manufactures
» françaises. Le coton, dont les quantités ayant acquité
» les droits s'étaient élevées, en 1858, à 715,000 quintaux
M métriques, et en 1859, à 739,000 quintaux métriques,
a atteint, en 1860, l'énorme chiffre de 1,160,000 quin-
» taux. Même en faisant déduction des quantités ex
» portées, il reste 1,083,070 quintaux, c'est-à-dire,
» 344,000 quintaux de plus que la quantité consommée
» dans la période correspondante de 1859. »
les communications annonçant la reddition de Pékin
et la conclusion de la paix, n'ont pas consisté seule-
ment en quelques lignes transmises par l'électricité,
mais en correspondances complètes. Il ressort donc de
là que le gouvernement russe a organisé, par Kiatcha,
des services de poste qui fonctionnent avec une régu-
larité et une promptitude remarquables.
En Angleterre, où l'on attache, avec raison, tant
de prix à recevoir directement les nouvelles de la
haute Asie, on s'est déjà ému de cette supériorité de
la route de terre sur la route de mer. On a compris
qu'il est telles circonstances où cette supériorité pour-
rait avoir des inconvéniens pour la politique anglaise,
et qu'il serait peut-être nécessaire de la contre-balancer,
sous beaucoup de rapports, par le percement de l'is-
thme de Suez. Le canal, qui se construit en ce moment
• à travers cette langue de terrain, étant une voie de
navigation, serait en effet d'autant plus précieux pour
nos voisins qu'ils ont sur mer une importance consi-
dérable. C'est un argument de plus à faire valoir con-
tre l'erreur des personnes qui croient servir les inté-
rêts anglais en cherchant à s'opposer à l'exécution du
grand travail entrepris par M. de Lesseps.
ERNEST DnÉOLLE.
(Constitutionnel.)
LES TRAVAILLEURS CHINOIS ET LE COTON EN ALGÉRIE.
On lit dans le Times du 7 janvier (nouvelles de la
Bourse et de la Cité) :
« Un correspondant nous fournit l'extrait suivantd'une
lettre de Paris, sous la date du 31 décembre, ayant
pour objet de faire connaître les vues du gouveruement
français, quant aux résultats qu'il veut obtenir au moyen
de la clause du traité avec la Chine, légalisant l'expor-
tation des travailleurs. Nous ne savons pas si l'écrivain
parle d'après l'autorité, et si ses très-vives espérances
et ses conclusions sont partagées dans les régions offi
cielles. Cette lettre s'exprime comme suit :
« On a pu voir par les derniers avis de la Chine que
le gouvernement français, par son traité avec les Chi-
nois, a légalisé l'exportation des coolies.
» Cela a été fait sans aucun do ite dans le but d'ob-
tenir un nombre suffisant de travailleurs pour la culture
du coton en Algérie.
» La grande immoralité des adultes chinois jusqu'ici
importés a fait que la question a reçu une attention
sérieuse et complète, et un plan a été proposé pour im-
porter de petits garçons et de petites filles confiés aux
soins de prêtres et de sœurs de charité qui, en les
recevant en Chine, commenceront par les approprier et
les vêtir, et les assujettiront immédiatement à une édu-
cation religieuse et séculière.
» Arrivés en Algérie, ils seront distribués parmi les
planteurs, tout en conservant leurs instituteurs, et leurs
jeunes doigts seront prêts à cueillir les baies de coton
à mesure qu'elles mûriront. La culture de la terre doit
s'opérer par des charrues à vapeur et des lioues mues
par des chevaux, et de cette manière une énorme sur-
face de terrain pourra être cultivée à peu de frais. Le
rendement du coton, comme dans les Etats-Unis, étant
limité seulement par le nombre des moissonneurs, le
coton peut être ainsi produit pour la moitié du prix de
l'Amérique, grâce à la différence de la valeur de la terre
et des esclaves.
» Dans l'année 1855, il fut envoyé de l'Algérie à Paris
cinq balles de coton de la meilleure qualité; mais le
défaut d'un système de travail organisé à l'instar du
système des Etats cotonniers aux Etats-Unis, causa
pour un temps l'abandon de cette culture. Les grandes
améliorations introduites dans la mécanique agricole
ont maintenant écarté en partie cette difficulté, et l'im-
portation des enfants coolies fournira tout ce qui est
demandé pour assurer actuellement le succès.
» Les enfants resteront en apprentissage pendant vingt
ans; ils seront toujours soumis il une surveillance; lors-
que la saison de la récolte sera finie, ils seront employés
à produire leurs propres aliments et à tisser et à faire
leurs habits. A la fin de l'apprentissage ils pourront se
marier et devenir citoyens avec une concession de terre
ou rentrer en Chine à leur choix.
» Tel est en peu de mots le projet qui, je n'en doute
pas, sera aussi adopté par l'Angleterre et mis à exécu-
tion dans la Guyane britannique et dans les divers ter-
rains à coton de ses vastes colonies. Ce ne sont pas les
terres à coton qui manquent dans le inonde, ainsi que
ne tardera pas à le prouver l'application de la charrue
à vapeur avec l'émigration des coolies. Dans cinq ans
la France et l'Angleterre récolteront au moins la moitié
du coton qu'elles consomment, poussées non-seulement
par l'indépendance que cette production supplémentaire
leur donnera, mais encore par l'utilité de la grande
entreprise missionnaire que cette œuvre inaugurera.
» Le travail organisé du système des chemins de fer
a rendu familière l'exécution rapide et facile des grandes
opérations de labour, et quatre cents enfants par navire
prêt à les recevoir, auront bientôt peuplé les planta-
tions.
» Je vous envoie ci-joint un récent article du Moniteur
qui démontre l'énorme accroissement de la consomma-
tion du coton en France, pendant l'année dernière, d'où
la conséquence de la sollicitude de son gouvernement
à naturaliser cette culture sur le sol de l'Empire.
« Nous avons publié le 19 décembre, dit le Moniteur,
» les tableaux comparés de l'administration des douanes
» et des contributions indirectes, présentant les expor-
» tations et importations des principales espèces de
w marchandises. Le premier fait attirant l'attention est
» le large accroissement, dans l'importation, de certaines
» matières premières , destinées aux manufactures
» françaises. Le coton, dont les quantités ayant acquité
» les droits s'étaient élevées, en 1858, à 715,000 quintaux
M métriques, et en 1859, à 739,000 quintaux métriques,
a atteint, en 1860, l'énorme chiffre de 1,160,000 quin-
» taux. Même en faisant déduction des quantités ex
» portées, il reste 1,083,070 quintaux, c'est-à-dire,
» 344,000 quintaux de plus que la quantité consommée
» dans la période correspondante de 1859. »
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