Presse et revues
54 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
528 L'ISTHME DE SUEZ,
de distance qui séparent Salahieh de Tell-el-Kebir.
Averti par le chamelier, j'étais parti au milieu de la
nuit et je touchais, à la pointe du jour, les premiers
palmiers de Salahieh, lorsque je rencontrai MM. Voi-
sin et de Carné qui revenaient, ayant heureusement
rempli leur mission.
Pourquoi la loi qui sait atteindre nos cultivateurs
ne les protége-t-elle pas, et nos hommes sont-ils en
butte, depuis quelque temps, à des actes comme celui
que j'ai l'honneur de vous signaler?
Je dois ajouter que je m'étais adressé au gouver-
neur de la province, au lieu de faire faire l'enquête
par les agents du service; des faits antérieurs me
donnaient tout lieu de craindre que ma réclamation
n'eût point abouti.
Il est utile que M. le président soit au courant de
cette situation nouvelle qui touche aux intérêts de la
Compagnie comme à ceux de la civilisation, puisque
le premier cheik venu croit pouvoir mettre au carcan
ceux qui veulent transformer le désert sous les aus-
pices de la Compagnie.
Je me fais un devoir de terminer ce rapport,
monsieur l'agent supérieur, en appelant votre atten-
tion sur la fermeté et l'intelligence dont M. Voisin a
fait preuve en cette circonstance. Il a été bien se-
condé par M. Edmond de Carné et l'interprète Yacoub.
Les témoignages de joie et de remercîments qui ont
été manifestés par les locataires des terres concédées,
lorsque l'élargissement des prisonniers a été connu,
m'ont prouvé, le lendemain, combien était nécessaire,
pour rassurer nos colons, la démarche si heureuse-
ment accomplie par les jeunes agents du service
agricole.
'Veuillez agréer, etc.
Le Chef du service agricole,
GUICIIARD.
LE MONITEUR UNIVERSEL
Et les travaux de l'isthme de Suez.
On lit dans le Moniteur du 13 de ce mois :
« Les travaux qui se poursuivent en ce moment sur
l'ancienne terre des Pharaons et des Ptolémées, pour
faciliter à jamais les relations entre les pays occiden-
taux et orientaux, ont pris dans ces derniers temps un
développement considérable.
» Les travaux, qui se répartissent sur une longueur
de 150 kilomètres environ, de Port-Saïd à Suez, avaient
été divisés en deux sections : la première partant de
la Méditerranée et aboutissant au centre de l'isthme, au
lac Timsah ; la seconde partant de ce lac pour atteindre
la mer Rouge.
» En 1860, en 1861 et dans la plus grande partie de
1862, les opérations avaient été concentrées sur la pre-
mière section. Port-Saïd avait été fondé ; un chenal avait
été creusé à travers les vases du lac Menzaleh; enfin
le seuil d'El-Guisr, le point culminant de l'isthme, avait
été vigoureusement attaqué par un personnel de vingt
mille travailleurs.
» Nous avons précédemment indiqué la série d'obs-
tacles dont la Compagnie de Suez avait eu à triompher
sur ce parcours. Nous avons dit ce qu'était Port-Saïd, il
y a quatorze mois, ville toute nouvelle et qui a déjà une
population sédentaire, arabe et européenne, de plus de
4,000 âmes. Nous ne rappellerons pas que le seuil d'El-
Guisr a été traversé, dès le mois de novembre dernier,
par une rigole maritime de 15 mètres de largeur, sur
une profondeur de 2 mètres , déversant dans le lac
Timsah, au centre même de l'isthme, les eaux de la
Méditerranée.
» En outre, un canal d'eau douce débouchant de la tête
du Ouady avait été creusé jusqu'à Timsah, servant à
alimenter le désert d'eau et de vivres et à faciliter les
transports venant de l'intérieur de l'Egypte.
» Depuis cette époque et durant la campagne de 1862-
1863, les efforts se sont principalement portés sur la
seconde section, sur la partie comprise entre le lac
Timsah et Suez.
» Il y avait sur cette ligne un double travail à effec-
tuer. D'abord la prolongation du canal d'eau douce jus-
qu'à Suez, travail important à deux points de vue dif-
férents, puisque d'un côté il amenait aux travailleurs
tous les approvisionnements d'eau et de vivres, et que,
de l'autre, il devait aboutir à conduire enfin à Suez l'eau
potable qui manque à cette ville depuis qu'elle existe,
et qui y est apportée du Caire à grands frais par des
wagons-citernes voyageant sur le chemin de fer ; ensuite
la continuation de la tranchée du canal maritime se
dirigeant du sud du lac Timsah vers les lacs Amers et
la mer Rouge.
» Décrivons en premier lieu ce qui a été fait au canal
d'eau douce.
» Sur la partie de ce canal déjà exécutée, un peu au-
dessous de Timsah et tout près de Makfar, on trouve
un point nommé Nefiche. C'est là que les ingénieurs
ont placé le point de débranchement du canal sur Suez
De Raz-el-Ouady à Timsah, il se dirige de l'ouest à l'est.
A Nefiche, il change entièrement de direction et court
du nord au sud. De Nefiche à Suez la distance est d'en-
viron 80 kilomètres. 80 kilomètres de tranchée formaient
donc la ligne à creuser.
» Commencé au mois d'octobre 1862, cet ouvrage est
presque terminé aujourd'hui. La tranchée a dépassé dès
le mois dernier la chaîne de Geneffé à l'extrémité des
lacs Amers, pour s'avancer dans la plaine de Suez.
Avant la fin de l'année, l'eau douce doit être à Suez,
et nous croyons que dans le courant même de ce mois,
ou dans les premiers jours de janvier au plus tard, la
Compagnie se propose de faire l'inauguration de cette
voie qui fertilisera tout un désert, approvisionnera en
abondance la ville de Suez, pour ses irrigations agri-
coles et l'usage de ses habitants, de l'eau dont elle est
privée, affranchira ainsi le gouvernement égyptien
de distance qui séparent Salahieh de Tell-el-Kebir.
Averti par le chamelier, j'étais parti au milieu de la
nuit et je touchais, à la pointe du jour, les premiers
palmiers de Salahieh, lorsque je rencontrai MM. Voi-
sin et de Carné qui revenaient, ayant heureusement
rempli leur mission.
Pourquoi la loi qui sait atteindre nos cultivateurs
ne les protége-t-elle pas, et nos hommes sont-ils en
butte, depuis quelque temps, à des actes comme celui
que j'ai l'honneur de vous signaler?
Je dois ajouter que je m'étais adressé au gouver-
neur de la province, au lieu de faire faire l'enquête
par les agents du service; des faits antérieurs me
donnaient tout lieu de craindre que ma réclamation
n'eût point abouti.
Il est utile que M. le président soit au courant de
cette situation nouvelle qui touche aux intérêts de la
Compagnie comme à ceux de la civilisation, puisque
le premier cheik venu croit pouvoir mettre au carcan
ceux qui veulent transformer le désert sous les aus-
pices de la Compagnie.
Je me fais un devoir de terminer ce rapport,
monsieur l'agent supérieur, en appelant votre atten-
tion sur la fermeté et l'intelligence dont M. Voisin a
fait preuve en cette circonstance. Il a été bien se-
condé par M. Edmond de Carné et l'interprète Yacoub.
Les témoignages de joie et de remercîments qui ont
été manifestés par les locataires des terres concédées,
lorsque l'élargissement des prisonniers a été connu,
m'ont prouvé, le lendemain, combien était nécessaire,
pour rassurer nos colons, la démarche si heureuse-
ment accomplie par les jeunes agents du service
agricole.
'Veuillez agréer, etc.
Le Chef du service agricole,
GUICIIARD.
LE MONITEUR UNIVERSEL
Et les travaux de l'isthme de Suez.
On lit dans le Moniteur du 13 de ce mois :
« Les travaux qui se poursuivent en ce moment sur
l'ancienne terre des Pharaons et des Ptolémées, pour
faciliter à jamais les relations entre les pays occiden-
taux et orientaux, ont pris dans ces derniers temps un
développement considérable.
» Les travaux, qui se répartissent sur une longueur
de 150 kilomètres environ, de Port-Saïd à Suez, avaient
été divisés en deux sections : la première partant de
la Méditerranée et aboutissant au centre de l'isthme, au
lac Timsah ; la seconde partant de ce lac pour atteindre
la mer Rouge.
» En 1860, en 1861 et dans la plus grande partie de
1862, les opérations avaient été concentrées sur la pre-
mière section. Port-Saïd avait été fondé ; un chenal avait
été creusé à travers les vases du lac Menzaleh; enfin
le seuil d'El-Guisr, le point culminant de l'isthme, avait
été vigoureusement attaqué par un personnel de vingt
mille travailleurs.
» Nous avons précédemment indiqué la série d'obs-
tacles dont la Compagnie de Suez avait eu à triompher
sur ce parcours. Nous avons dit ce qu'était Port-Saïd, il
y a quatorze mois, ville toute nouvelle et qui a déjà une
population sédentaire, arabe et européenne, de plus de
4,000 âmes. Nous ne rappellerons pas que le seuil d'El-
Guisr a été traversé, dès le mois de novembre dernier,
par une rigole maritime de 15 mètres de largeur, sur
une profondeur de 2 mètres , déversant dans le lac
Timsah, au centre même de l'isthme, les eaux de la
Méditerranée.
» En outre, un canal d'eau douce débouchant de la tête
du Ouady avait été creusé jusqu'à Timsah, servant à
alimenter le désert d'eau et de vivres et à faciliter les
transports venant de l'intérieur de l'Egypte.
» Depuis cette époque et durant la campagne de 1862-
1863, les efforts se sont principalement portés sur la
seconde section, sur la partie comprise entre le lac
Timsah et Suez.
» Il y avait sur cette ligne un double travail à effec-
tuer. D'abord la prolongation du canal d'eau douce jus-
qu'à Suez, travail important à deux points de vue dif-
férents, puisque d'un côté il amenait aux travailleurs
tous les approvisionnements d'eau et de vivres, et que,
de l'autre, il devait aboutir à conduire enfin à Suez l'eau
potable qui manque à cette ville depuis qu'elle existe,
et qui y est apportée du Caire à grands frais par des
wagons-citernes voyageant sur le chemin de fer ; ensuite
la continuation de la tranchée du canal maritime se
dirigeant du sud du lac Timsah vers les lacs Amers et
la mer Rouge.
» Décrivons en premier lieu ce qui a été fait au canal
d'eau douce.
» Sur la partie de ce canal déjà exécutée, un peu au-
dessous de Timsah et tout près de Makfar, on trouve
un point nommé Nefiche. C'est là que les ingénieurs
ont placé le point de débranchement du canal sur Suez
De Raz-el-Ouady à Timsah, il se dirige de l'ouest à l'est.
A Nefiche, il change entièrement de direction et court
du nord au sud. De Nefiche à Suez la distance est d'en-
viron 80 kilomètres. 80 kilomètres de tranchée formaient
donc la ligne à creuser.
» Commencé au mois d'octobre 1862, cet ouvrage est
presque terminé aujourd'hui. La tranchée a dépassé dès
le mois dernier la chaîne de Geneffé à l'extrémité des
lacs Amers, pour s'avancer dans la plaine de Suez.
Avant la fin de l'année, l'eau douce doit être à Suez,
et nous croyons que dans le courant même de ce mois,
ou dans les premiers jours de janvier au plus tard, la
Compagnie se propose de faire l'inauguration de cette
voie qui fertilisera tout un désert, approvisionnera en
abondance la ville de Suez, pour ses irrigations agri-
coles et l'usage de ses habitants, de l'eau dont elle est
privée, affranchira ainsi le gouvernement égyptien
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