Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
524 L'ISTHME DE SUEZ,
» Donc il fallait prendre un chemin de traverse, et la
ligue a obéi au même mot d'ordre avec une discipline
qui lui fait honneur. On s'est mis à combattre le canal
de Suez au nom des intérêts du canal de Suez. On
a nié contre toute évidence" l'intervention etTaction de
l'Angleterre dans ce débat. On a adopté la tactique
d'abattre à coups d'encensoir l'homme que l'on sait bien
être l'âme du projet ; en un mot on a de son mieux
imité l'exemple de ces quadrupèdes sauveteurs qui,
voyant un nageur prendre tranquillement son bain au
milieu d'un fleuve, se jettent précipitamment à l'eau,
le saisissent bon gré mal gré à belles dents et le rap-
portent noyé sur le rivage.
» On s'est donc mis à défendre la Compagnie contre
elle-même, à lui démontrer, Dieu sait comment,
qu'elle ne connaissait pas ses intérêts, qu'on les con-
naissait beaucoup mieux qu'elle; et sous cette couver-
ture on s'est appliqué à faire prévaloir par tous les
moyens ce système que les Anglais eux-mêmes définis-
sent, on ne saurait trop le répéter, comme la ruine de
la Compagnie et l'impossibilité du canal.
» Sur cette thèse, les tenants de la petite ligue se sont
posés comme les bienfaiteurs de l'isthme, comme les
sauveurs des actionnaires, et comme rendant à la Com-
pagnie des services pour lesquels cependant ils ont
le désintéressement de ne point attendre d'elle de ré-
compense, sauf peut-être à gémir sur l'ingratitude hu-
maine.
» Le premier de ces services consiste à prouver au
public, à l'Angleterre, à la Turquie et à l'Égypte que
la Compagnie n'a aucune espèce de droits, qu'elle n'est
pas même régulièrement constituée, que ses contrats
n'ont aucune valeur, et qu'elle est complétement à la
merci de tous les caprices qui voudront la ruiner, de
toutes les intrigues qui voudront la combattre, de toutes
les conditions désastreuses ou inacceptables qu'on
voudra lui imposer.
» Le second de ces services a été de travailler à per-
suader au public que le gouvernement français parta-
geait là-dessus l'avis de la ligue turco-anglaise, et pour
la faire taire sur ce point il n'a fallu rien moins que le
démenti foudroyant du Moniteur.
- » Pour troisième service, la ligue encourage de tout
son pouvoir l'Angleterre dans ses espérances, la Tur-
quie dans ses insoutenables prétentions. Elle travaille
à leur faire croire qu'un parti existe en France ou qui
repousse : le canal de Suez ou qui veut l'enlever à la
Compagnie actuelle, ce qui, certes, n'est pas propre à
aplanir les obstacles et à modérer les exigences que
l'on exprime à Constantinople sur les ordres et d'après
les instructions de Londres.
» Pour quatrième service, on jette le trouble et l'in-
quiétude parmi les actionnaires ; on publie des pièces
- qui étaient depuis longtemps ensevelies dans la chan-
cellerie égyptienne; on refuse de publier les réponses
"", de la Compagnie, car en ce moment la Semaine financière,
le Constitutionnel, le Pays et le Temps retiennent dans
leurs cartons des réponses décisives, selon nous, qui,
leur ont été adressées sur les diverses phases de la
question, réponses qui ont déjà près de vingt jours de
date.
» Voilà comment la ligue entend la sincérité de la
discussion.
» Enfin nous n'avons plus rien à dire sur le prétendu
compromis dont les quatre ou cinq journaux coalisés
se sont faits les défenseurs, et dont les dangers ont
été si explicitement démontrés par les considérations
exposées dans la résolution du Conseil en date du
29 octobre.
» Nous croirions faire injure au public en cherchant
à tirer des conclusions de ce simple et court historique.
Il voit que la polémique de la ligue n'a pour effet que
de fournir des arguments aux adversaires du canal,
de dissimuler ceux de la Compagnie, de déconcerter
l'opinion, de décourager les partisans de ce grand ou-
vrage, d'en raffermir et d'en fortifier les ennemis. Ce
n'est pas ainsi qu'on peut penser servir une œuvre, et
on ne peut ainsi travailler qu'à la démolir.
» P.-B.-s. DARNIS. »
LE CHARIVARI.
11 décembre.
« La question de l'isthme de Suez passionne toute
la presse ; elle a partout les honneurs du premier-Pa-
ris, et son importance est en outre constatée par la note
du Moniteur. M. Grandguillot l'a égayée par une citation
de Royer-Collard, pourquoi pas d'Aristote? L'article de
M. Grandguillot a fait par ses naïvetés la joie de tous
ceux qui s'occupent quelque peu des questions finan-
cières ou industrielles. Quel malheur que M. Grandguil-
lot, qui obtient de ces sortes de succès chaque fois qu'il
prend la plume, la prenne si rarement !
» Il est à remarquer que les adversaires de M. de
Lesseps s'accordent à reconnaître que son entreprise
est justement populaire en France, qu'elle a pour nous
un caractère national, et qu'elle rencontre une grande
hostilité à Londres et à Constantinopje. Un seul journal
nie la malveillance du gouvernement anglais, et ne
veut reconnaître que celle de la Turquie. Soit, les opi-
nions sont libres. L'essentiel est que l'on reconnaisse
qu'il existe quelque part une opposition systématique
qui entrave l'affaire. Cela posé, il semble qu'il n'y au-
rait plus qu'à combattre cette opposition d'où qu'elle
vienne; on lui tend la main au contraire, au lieu de
venir en aide à une entreprise que l'on reconnaît être
populaire et nationale. Cette façon de comprendre le
patriotisme n'est pas à l'honneur des journaux qui l'ont
inventée, et c'est le cas de chanter comme dans la
Dame blanche : Quel est donc ce mystère? La note du
Moniteur permet de croire du reste que l'appui du gou-
vernement ne manquera pas à la courageuse entreprise :
de M. de Lesseps.
» CLÉMENT CARAGUEL. »
L'EUROPE DE FRANCFORT.
12 décembre.
(Correspondance financière de Paris.)
« Une vive polémique s'est engagée dans les jour-
naux depuis quelque temps,, à propos des travaux de
» Donc il fallait prendre un chemin de traverse, et la
ligue a obéi au même mot d'ordre avec une discipline
qui lui fait honneur. On s'est mis à combattre le canal
de Suez au nom des intérêts du canal de Suez. On
a nié contre toute évidence" l'intervention etTaction de
l'Angleterre dans ce débat. On a adopté la tactique
d'abattre à coups d'encensoir l'homme que l'on sait bien
être l'âme du projet ; en un mot on a de son mieux
imité l'exemple de ces quadrupèdes sauveteurs qui,
voyant un nageur prendre tranquillement son bain au
milieu d'un fleuve, se jettent précipitamment à l'eau,
le saisissent bon gré mal gré à belles dents et le rap-
portent noyé sur le rivage.
» On s'est donc mis à défendre la Compagnie contre
elle-même, à lui démontrer, Dieu sait comment,
qu'elle ne connaissait pas ses intérêts, qu'on les con-
naissait beaucoup mieux qu'elle; et sous cette couver-
ture on s'est appliqué à faire prévaloir par tous les
moyens ce système que les Anglais eux-mêmes définis-
sent, on ne saurait trop le répéter, comme la ruine de
la Compagnie et l'impossibilité du canal.
» Sur cette thèse, les tenants de la petite ligue se sont
posés comme les bienfaiteurs de l'isthme, comme les
sauveurs des actionnaires, et comme rendant à la Com-
pagnie des services pour lesquels cependant ils ont
le désintéressement de ne point attendre d'elle de ré-
compense, sauf peut-être à gémir sur l'ingratitude hu-
maine.
» Le premier de ces services consiste à prouver au
public, à l'Angleterre, à la Turquie et à l'Égypte que
la Compagnie n'a aucune espèce de droits, qu'elle n'est
pas même régulièrement constituée, que ses contrats
n'ont aucune valeur, et qu'elle est complétement à la
merci de tous les caprices qui voudront la ruiner, de
toutes les intrigues qui voudront la combattre, de toutes
les conditions désastreuses ou inacceptables qu'on
voudra lui imposer.
» Le second de ces services a été de travailler à per-
suader au public que le gouvernement français parta-
geait là-dessus l'avis de la ligue turco-anglaise, et pour
la faire taire sur ce point il n'a fallu rien moins que le
démenti foudroyant du Moniteur.
- » Pour troisième service, la ligue encourage de tout
son pouvoir l'Angleterre dans ses espérances, la Tur-
quie dans ses insoutenables prétentions. Elle travaille
à leur faire croire qu'un parti existe en France ou qui
repousse : le canal de Suez ou qui veut l'enlever à la
Compagnie actuelle, ce qui, certes, n'est pas propre à
aplanir les obstacles et à modérer les exigences que
l'on exprime à Constantinople sur les ordres et d'après
les instructions de Londres.
» Pour quatrième service, on jette le trouble et l'in-
quiétude parmi les actionnaires ; on publie des pièces
- qui étaient depuis longtemps ensevelies dans la chan-
cellerie égyptienne; on refuse de publier les réponses
"", de la Compagnie, car en ce moment la Semaine financière,
le Constitutionnel, le Pays et le Temps retiennent dans
leurs cartons des réponses décisives, selon nous, qui,
leur ont été adressées sur les diverses phases de la
question, réponses qui ont déjà près de vingt jours de
date.
» Voilà comment la ligue entend la sincérité de la
discussion.
» Enfin nous n'avons plus rien à dire sur le prétendu
compromis dont les quatre ou cinq journaux coalisés
se sont faits les défenseurs, et dont les dangers ont
été si explicitement démontrés par les considérations
exposées dans la résolution du Conseil en date du
29 octobre.
» Nous croirions faire injure au public en cherchant
à tirer des conclusions de ce simple et court historique.
Il voit que la polémique de la ligue n'a pour effet que
de fournir des arguments aux adversaires du canal,
de dissimuler ceux de la Compagnie, de déconcerter
l'opinion, de décourager les partisans de ce grand ou-
vrage, d'en raffermir et d'en fortifier les ennemis. Ce
n'est pas ainsi qu'on peut penser servir une œuvre, et
on ne peut ainsi travailler qu'à la démolir.
» P.-B.-s. DARNIS. »
LE CHARIVARI.
11 décembre.
« La question de l'isthme de Suez passionne toute
la presse ; elle a partout les honneurs du premier-Pa-
ris, et son importance est en outre constatée par la note
du Moniteur. M. Grandguillot l'a égayée par une citation
de Royer-Collard, pourquoi pas d'Aristote? L'article de
M. Grandguillot a fait par ses naïvetés la joie de tous
ceux qui s'occupent quelque peu des questions finan-
cières ou industrielles. Quel malheur que M. Grandguil-
lot, qui obtient de ces sortes de succès chaque fois qu'il
prend la plume, la prenne si rarement !
» Il est à remarquer que les adversaires de M. de
Lesseps s'accordent à reconnaître que son entreprise
est justement populaire en France, qu'elle a pour nous
un caractère national, et qu'elle rencontre une grande
hostilité à Londres et à Constantinopje. Un seul journal
nie la malveillance du gouvernement anglais, et ne
veut reconnaître que celle de la Turquie. Soit, les opi-
nions sont libres. L'essentiel est que l'on reconnaisse
qu'il existe quelque part une opposition systématique
qui entrave l'affaire. Cela posé, il semble qu'il n'y au-
rait plus qu'à combattre cette opposition d'où qu'elle
vienne; on lui tend la main au contraire, au lieu de
venir en aide à une entreprise que l'on reconnaît être
populaire et nationale. Cette façon de comprendre le
patriotisme n'est pas à l'honneur des journaux qui l'ont
inventée, et c'est le cas de chanter comme dans la
Dame blanche : Quel est donc ce mystère? La note du
Moniteur permet de croire du reste que l'appui du gou-
vernement ne manquera pas à la courageuse entreprise :
de M. de Lesseps.
» CLÉMENT CARAGUEL. »
L'EUROPE DE FRANCFORT.
12 décembre.
(Correspondance financière de Paris.)
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