Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
558 L'ISTHME DE SUEZ,
avant de se déterminer à augmenter leur salaire déjà
supérieur au salaire ordinaire des ouvriers égyptiens? En
d'autres termes, a-t-elle tort de ne pas vouloir s'obérer,
de reculer devant une augmentation des prévisions et
des dépenses et devant la situation qui lui serait faite
par des hostilités non déguisées, si elle était jamais
obligée de faire appel à de nouveaux capitaux ?
» La Compagnie a-t-elle tort de ne pas vouloir qu'on
lui reprenne le canal d'eau douce qui doit la dédom-
mager amplement de ses sacrifices en amenant la fertilité
dans ces contrées devenues arides par l'épuisement des
courants d'eau, et qui n'ont besoin que de quelques ir-
rigations pour recouvrer leur ancienne valeur?
» On reconnaît qu'il y a un contrat synallagmatique, et
par conséquent également sacré pour les deux par-
ties, et qu'on le mutilerait déplorablement si les mo-
difications proposées pouvaient être acceptées, mais par
compensation on promet la ratification du sultan.
» Ce serait une singulière façon de procéder ! Pour
procurer cette ratification, on commencerait par retirer
à la Compagnie les avantages qui peuvent lui permettre
de conduire à fin son œuvre avec économie et rapi-
dité !
» Or, il faut bien le dire, pour rester dans la vérité
de la situation et de l'histoire, la ratification de la Porte,
réservée à l'origine par Saïd-Pacha, n'avait et ne pouvait
pas avoir la portée ni le caractère qu'on essaye de lui
donner aujourd'hui; les conventions de 1841 accordent
aux vice-rois d'Egypte, souverains héréditaires de ce
pays, l'administration pleine et entière, y compris lo
droit d'entreprendre les travaux d'utilité publique, et
même de fortifications qu'ils croient nécessaires au bien-
être et à la sûreté de leur royaume. La ratification de la
Porte, réserve respectueuse quant à la forme, ne peut
donc être considérée que comme une pure homologation,
sans quoi ce serait la Porte qui déciderait en dernier
ressort, et qui, par conséquent, administrerait l'Egypte,
contrairement aux conventions internationales de 1841,
qui régissent le droit public de l'Orient dans ses rap-
ports avec les cinq grandes puissances. Les capitalistes
anglais ont obtenu du gouvernement égyptien la conces-
sion du chemin de fer du Caire à Suez. Ont-ils obtenu
ou seulement demandé la ratification du sultan ? Où est-
elle? Or, au point de vue du droit politique et adminis-
tratif, quelle est la différence entre un chemin de fer
et un canal?
» L'œuvre française se poursuivra donc en dépit
de l'Angleterre, et viendra rendre aux ports de la
Méditerranée le commerce des deux mondes, au grand
profit de l'Egypte elle-même, qui recueillera les pre-
miers fruits de cette heureuse révolution commerciale.
» Dans l'article que nous avons cité plus haut, le
Constitutionnel établit entre la Compagnie de Suez et
la Compagnie des chemins de fer russes et autrichiens
une assimilation qui ne nous paraît pas exacte. « Prenez
» garde ! s'écrie-t-il, là aussi on a fait bon marché du
» patriotisme et des susceptibilités locales, et voyez ce
» qui est arrivé! Aujourd'hui, c'est l'Angleterre, c'est
» la banque anglaise qui domine à Saint - Pétersbourg
» et à Vienne! »
» Mais, nous le demandons, si la Compagnie de Suez
consentait aux sacrifices impossibles qu'on lui demande,
si elle se démembrait de ses propres mains, que ferait-
elle alors, sinon préparer sa ruine et son expropriation,
qui serait ensuite exécutée par l'Egypte avec les capi-
taux anglais? C'est précisément alors que la banque an-
glaise régnerait d'Alexandrie à Suez, comme on dit
qu'elle règne à Saint-Pétersbourg et à Vienne !
» Répétons-le donc une dernière fois, il est à désirer
que ce débat soulevé infructueusement prenne fin le
plus tôt possible. L'affaire est entrée, dit-on, dans une
phase d'examen calme et impartial tel que doivent le
désirer tous les intérêts légitimes. Nous pouvons donc
être pleins de conûance dans la solution.
» A. DE BIRAGUE D'APREMONT. »
CRÉDIT PUBLIC.
12 décembre.
o Les adversaires de la Compagnie du canal de Suez
ne paraissent pas encore disposés à mettre bas les ar-
mes. En vain le sentiment national s'est prononcé,
avec une émotion indignée, contre cette polémique anti-
francaise, contre cette guerre à outrance faite à des
hommes et à une œuvre qui s'imposent aux respects de
tous par le seul but qu'ils poursuivent ; ces contradic-
teurs sans vergogne persistent dans leur déplorable
tâche; seulement les protestations de l'opinion ont un
peu modifié leur tactique; tout en combattant pour
l'influence anglaise, ils s'efforcent de se séparer osten-
siblement de leur secret allié ; ils vont même, pour
mieux cacher leur jeu, jusqu'à bafouer nos voisins
d'outre-Manche, en même temps qu'ils cherchent à dé-
manteler la Compagnie de Suez ; ils espèrent dissimuler
sous les invectives adressées à l'Angleterre la perfide
campagne qu'ils ont dirigée contre M. de Lesseps. En
un mot, ils déblatèrent tout haut contre John Bull, tout
en défendant au fond ses plus chers intérêts.
» C'est peut-être adroit. Seulement, le masque est
mal ajusté, et il ne faut pas être grand clerc pour voir
ce qu'il y a dessous.
» Parmi les journaux qui sont entrés à tour de rôle
dans cette voie tortueuse de l'attaque à double face, il
en est un qui s'est fait remarquer cette semaine par le
vide de ses arguments et la fantaisie de sa polémique.
» Nous voulons parler du Constitutionnel.
» M. Grandguillot, le chef de file de sa rédaction,
après avoir préludé par quelques phrases qui tradui-
sent assez bien les scrupules d'un honnête avocat s'im-
posant de plaider une mauvaise cause, est venu à son
tour jeter son pavé sur la grande entreprise. Il lui a
suffi pour avoir ce triste courage de se griser avec une
citation de Royer-Collard :
« Le véritable honnête homme ne recule pas devant
» la calomnie, il marche dessus. D
» Nous comprenons que si M. Grandguillot marche sur
la calomnie, celle-ci ne s'en relève pas,
avant de se déterminer à augmenter leur salaire déjà
supérieur au salaire ordinaire des ouvriers égyptiens? En
d'autres termes, a-t-elle tort de ne pas vouloir s'obérer,
de reculer devant une augmentation des prévisions et
des dépenses et devant la situation qui lui serait faite
par des hostilités non déguisées, si elle était jamais
obligée de faire appel à de nouveaux capitaux ?
» La Compagnie a-t-elle tort de ne pas vouloir qu'on
lui reprenne le canal d'eau douce qui doit la dédom-
mager amplement de ses sacrifices en amenant la fertilité
dans ces contrées devenues arides par l'épuisement des
courants d'eau, et qui n'ont besoin que de quelques ir-
rigations pour recouvrer leur ancienne valeur?
» On reconnaît qu'il y a un contrat synallagmatique, et
par conséquent également sacré pour les deux par-
ties, et qu'on le mutilerait déplorablement si les mo-
difications proposées pouvaient être acceptées, mais par
compensation on promet la ratification du sultan.
» Ce serait une singulière façon de procéder ! Pour
procurer cette ratification, on commencerait par retirer
à la Compagnie les avantages qui peuvent lui permettre
de conduire à fin son œuvre avec économie et rapi-
dité !
» Or, il faut bien le dire, pour rester dans la vérité
de la situation et de l'histoire, la ratification de la Porte,
réservée à l'origine par Saïd-Pacha, n'avait et ne pouvait
pas avoir la portée ni le caractère qu'on essaye de lui
donner aujourd'hui; les conventions de 1841 accordent
aux vice-rois d'Egypte, souverains héréditaires de ce
pays, l'administration pleine et entière, y compris lo
droit d'entreprendre les travaux d'utilité publique, et
même de fortifications qu'ils croient nécessaires au bien-
être et à la sûreté de leur royaume. La ratification de la
Porte, réserve respectueuse quant à la forme, ne peut
donc être considérée que comme une pure homologation,
sans quoi ce serait la Porte qui déciderait en dernier
ressort, et qui, par conséquent, administrerait l'Egypte,
contrairement aux conventions internationales de 1841,
qui régissent le droit public de l'Orient dans ses rap-
ports avec les cinq grandes puissances. Les capitalistes
anglais ont obtenu du gouvernement égyptien la conces-
sion du chemin de fer du Caire à Suez. Ont-ils obtenu
ou seulement demandé la ratification du sultan ? Où est-
elle? Or, au point de vue du droit politique et adminis-
tratif, quelle est la différence entre un chemin de fer
et un canal?
» L'œuvre française se poursuivra donc en dépit
de l'Angleterre, et viendra rendre aux ports de la
Méditerranée le commerce des deux mondes, au grand
profit de l'Egypte elle-même, qui recueillera les pre-
miers fruits de cette heureuse révolution commerciale.
» Dans l'article que nous avons cité plus haut, le
Constitutionnel établit entre la Compagnie de Suez et
la Compagnie des chemins de fer russes et autrichiens
une assimilation qui ne nous paraît pas exacte. « Prenez
» garde ! s'écrie-t-il, là aussi on a fait bon marché du
» patriotisme et des susceptibilités locales, et voyez ce
» qui est arrivé! Aujourd'hui, c'est l'Angleterre, c'est
» la banque anglaise qui domine à Saint - Pétersbourg
» et à Vienne! »
» Mais, nous le demandons, si la Compagnie de Suez
consentait aux sacrifices impossibles qu'on lui demande,
si elle se démembrait de ses propres mains, que ferait-
elle alors, sinon préparer sa ruine et son expropriation,
qui serait ensuite exécutée par l'Egypte avec les capi-
taux anglais? C'est précisément alors que la banque an-
glaise régnerait d'Alexandrie à Suez, comme on dit
qu'elle règne à Saint-Pétersbourg et à Vienne !
» Répétons-le donc une dernière fois, il est à désirer
que ce débat soulevé infructueusement prenne fin le
plus tôt possible. L'affaire est entrée, dit-on, dans une
phase d'examen calme et impartial tel que doivent le
désirer tous les intérêts légitimes. Nous pouvons donc
être pleins de conûance dans la solution.
» A. DE BIRAGUE D'APREMONT. »
CRÉDIT PUBLIC.
12 décembre.
o Les adversaires de la Compagnie du canal de Suez
ne paraissent pas encore disposés à mettre bas les ar-
mes. En vain le sentiment national s'est prononcé,
avec une émotion indignée, contre cette polémique anti-
francaise, contre cette guerre à outrance faite à des
hommes et à une œuvre qui s'imposent aux respects de
tous par le seul but qu'ils poursuivent ; ces contradic-
teurs sans vergogne persistent dans leur déplorable
tâche; seulement les protestations de l'opinion ont un
peu modifié leur tactique; tout en combattant pour
l'influence anglaise, ils s'efforcent de se séparer osten-
siblement de leur secret allié ; ils vont même, pour
mieux cacher leur jeu, jusqu'à bafouer nos voisins
d'outre-Manche, en même temps qu'ils cherchent à dé-
manteler la Compagnie de Suez ; ils espèrent dissimuler
sous les invectives adressées à l'Angleterre la perfide
campagne qu'ils ont dirigée contre M. de Lesseps. En
un mot, ils déblatèrent tout haut contre John Bull, tout
en défendant au fond ses plus chers intérêts.
» C'est peut-être adroit. Seulement, le masque est
mal ajusté, et il ne faut pas être grand clerc pour voir
ce qu'il y a dessous.
» Parmi les journaux qui sont entrés à tour de rôle
dans cette voie tortueuse de l'attaque à double face, il
en est un qui s'est fait remarquer cette semaine par le
vide de ses arguments et la fantaisie de sa polémique.
» Nous voulons parler du Constitutionnel.
» M. Grandguillot, le chef de file de sa rédaction,
après avoir préludé par quelques phrases qui tradui-
sent assez bien les scrupules d'un honnête avocat s'im-
posant de plaider une mauvaise cause, est venu à son
tour jeter son pavé sur la grande entreprise. Il lui a
suffi pour avoir ce triste courage de se griser avec une
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« Le véritable honnête homme ne recule pas devant
» la calomnie, il marche dessus. D
» Nous comprenons que si M. Grandguillot marche sur
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