Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 551
► » Qu'ajouter après ces paroles? elles constatent l'IN-
TERVENTION COUPABLE ET ARBITRAIRE, L'OPPOSITION IL-
LÉGITIME.
» Et c'est le Temps qui dans sa bonne foi les repro-
duit!
» Soit ! nous lui donnons acte qu'en Angleterre, il
est des hommes qui laisseraient volontiers M. de Les-
seps accomplir le travail du percement; mais ils ont
vainement fait leurs professions de foi aux meetings et
au Parlement, elles n'ont pas eu plus de succès pour
l'isthme de Suez que pour la Pologne. Lord Palmerston
continue à suivre la voie qui isole de plus en plus l'An-
gleterre du reste du continent.
» Evidemment l'article du Temps est le prélude d'une
attaque nouvelle contre la Compagnie, nous l'apprécie-
rons.
» Seulement, qu'on nous permette de poser deux
questions à cet organe de publicité :
» 1° Le sultan ou le pacha d'Egypte ont-ils fait op-
position à la souscription qui conviait les capitaux fran-
çais à l'œuvre de l'isthme de Suez ?
» Ont-ils protesté contre les rapports lus aux assem-
blées générales, et constatant la marche des travaux et
les développements de l'entreprise?
» 20 S'ils ont par leur silence acquiescé tacitement
aux concessions et à tout ce qui en a été la consé-
quence, de quel droit vient-on demander au Conseil
d'administration d'abandonner une partie des conces-
sions et avantages sous la foi desquels les actionnaires
se sont engagés? N'est-il pas évident que le Conseil
fût-il disposé à céder, il n'en aurait pas le droit ?
» P.-S. — Ces lignes étaient composées, lorsqu'en ou
vrant le journal le Pays, ce soir, nous trouvons un nouvel
article dans lequel on cherche, comme dans le Temps, à
disculper l'Angleterre de toute hostilité contre l'œuvre
de M, de Lesseps; on ajoute, comme dans le Temps,
que dans un prochain article on traitera la question. Bien
évidemment, c'est un nouvel ennemi de la Compagnie
de Suez qui s'y révèle. Heureusement, les actionnaires,
forts de leur bon droit, ont peu à se préoccuper de
cette ligue. »
12 décembre.
« La polémique soulevée par trois journaux quoti-
diens s'est poursuivie depuis huit jours ; mais un com-
muniqué adressé à l'un de ces journaux et une note
insérée au Jloniteur et qui qualifie cette polémique de
regrettable, semblent, pour le moment du moins, y
avoir mis un terme. Nous nous tairions donc également,
si, d'une part, nous n'avions été mis directement en
cause par le Temps, et si, de l'autre, il ne nous sem-
blait indispensable d'ajouter quelques mots de réflexion
sur les assertions nouvelles qui se sont produites.
» Nous serions, d'ailleurs, des premiers, à regretter
la clôture de la discussion, car, à notre avis l'œuvre en-
treprise par M. de Lesseps n'a qu'à gagner à ce débat
contradictoire, et en définitive, elle en sortira victo-
rieuse.
» Du reste, les agresseurs eux - mêmes n'ont pas
marchandé l'éloge à M. de Lesseps, et il n'y a aucune
exagération à dire qu'on a réellement cherché à l'étouf-
fer sous les fleurs.
» Nous acceptons ce premier point : « l'œuvre est
grande et utile. » On ne nie pas qu'elle ne soit éminem-
ment française et qu'elle ne chagrine le gouvernement
anglais. La Semaine financière avait essayé de le con- -
tester d'abord ; le Temps, à sa suite, s'était appliqué à
établir des distinctions entre tel et tel ministre anglais,
entre telle et telle opinion d'un même ministre ; mais,
il y a deux jours, le Constitutionnel, laissant ses alliés
embourbés dans une fausse manœuvre, a dit toute la
vérité sur le rôle de l'Angleterre dans l'affaire de l'is-
thme de Suez. Qu'on médite ce passage de son dernier
article :
« Nous répudions formellement la note d'Aali-Pacha.
» C'est une note anglaise.
» M. Rœbuck y a mis, de son autorité privée, le sceau
» du cabinet britannique quand il a dit en plein Parle-
» ment : « On a traîné là le nom anglais dans la boue. »
» Oui, oui, chaque pierre du canal de Suez, chaque
» flot du canal de Suez, sera, dans l'avenir, un repro-
» che à l'égoïsme anglais, égoïsme cupide qui ne veut
» rien laisser à qui que ce soit, et qui, l'un après l'au-
» tre, semble prendre à tâche de déshonorer tous les
» peuples ; qui vole Singapour, après avoir volé Gibral-
» tar ; qui vole Périm après avoir volé Singapour, et
» qui, depuis un siècle, tient à la gorge ConstanLino-
» pie, l'étrangle ou la laisse vivre, selon qu'elle se voit
» près ou loin des Dardanelles. Nous nous désolons de
» ce refus d'autorisation de la Porte, qui cède à la pres-
» sion persistante de l'Angleterre voyant presque avec
» ennui les navires des Messageries impériales gagner
» deux jours sur la traversée de Bombay à Suez, un
» jour sur la traversée d'Alexandrie à Marseille, et les
» vaisseaux italiens aller aussi rapides que les siens. »
» Voilà qui est bien dit et vigoureusement senti ; pour-
quoi faut-il que ces éloquentes paroles préparent de
nouvelles attaques contre la Compagnie, l'œuvre même
qu'on exalte en de pareils termes? On reconnaît que
le canal de Suez est une entreprise éminemment fran-
çaise ; on constate qu'elle rencontre une odieuse résis-
tance de la part du gouvernement anglais, tremblant
de voir la route des Indes s'abréger sous les pas de ses
rivaux, et l'on blâme la Compagnie de défendre avec
énergie et sa mission civilisatrice et les capitaux qui se
sont confiés à son initiative !
» Ramenons donc la question sur le terrain pratique.
De quoi s'agit-il ? Il existe un contrat ; l'une des deux
parties propose des modifications que l'autre juge inac-
ceptables. Cette dernière est-elle dans son tort?
» La Compagnie de Suez a-t-elle tort de ne pas vouloir
réduire à un nombre insuffisant le contingent d'ou-
vriers fellahs employés au canal, ce qui équivaut à de-
mander si elle a tort de ne pas vouloir retarder l'a-
chèvement des travaux?
» La Compagnie a-t-elle tort d'y regarder à deux fois,
► » Qu'ajouter après ces paroles? elles constatent l'IN-
TERVENTION COUPABLE ET ARBITRAIRE, L'OPPOSITION IL-
LÉGITIME.
» Et c'est le Temps qui dans sa bonne foi les repro-
duit!
» Soit ! nous lui donnons acte qu'en Angleterre, il
est des hommes qui laisseraient volontiers M. de Les-
seps accomplir le travail du percement; mais ils ont
vainement fait leurs professions de foi aux meetings et
au Parlement, elles n'ont pas eu plus de succès pour
l'isthme de Suez que pour la Pologne. Lord Palmerston
continue à suivre la voie qui isole de plus en plus l'An-
gleterre du reste du continent.
» Evidemment l'article du Temps est le prélude d'une
attaque nouvelle contre la Compagnie, nous l'apprécie-
rons.
» Seulement, qu'on nous permette de poser deux
questions à cet organe de publicité :
» 1° Le sultan ou le pacha d'Egypte ont-ils fait op-
position à la souscription qui conviait les capitaux fran-
çais à l'œuvre de l'isthme de Suez ?
» Ont-ils protesté contre les rapports lus aux assem-
blées générales, et constatant la marche des travaux et
les développements de l'entreprise?
» 20 S'ils ont par leur silence acquiescé tacitement
aux concessions et à tout ce qui en a été la consé-
quence, de quel droit vient-on demander au Conseil
d'administration d'abandonner une partie des conces-
sions et avantages sous la foi desquels les actionnaires
se sont engagés? N'est-il pas évident que le Conseil
fût-il disposé à céder, il n'en aurait pas le droit ?
» P.-S. — Ces lignes étaient composées, lorsqu'en ou
vrant le journal le Pays, ce soir, nous trouvons un nouvel
article dans lequel on cherche, comme dans le Temps, à
disculper l'Angleterre de toute hostilité contre l'œuvre
de M, de Lesseps; on ajoute, comme dans le Temps,
que dans un prochain article on traitera la question. Bien
évidemment, c'est un nouvel ennemi de la Compagnie
de Suez qui s'y révèle. Heureusement, les actionnaires,
forts de leur bon droit, ont peu à se préoccuper de
cette ligue. »
12 décembre.
« La polémique soulevée par trois journaux quoti-
diens s'est poursuivie depuis huit jours ; mais un com-
muniqué adressé à l'un de ces journaux et une note
insérée au Jloniteur et qui qualifie cette polémique de
regrettable, semblent, pour le moment du moins, y
avoir mis un terme. Nous nous tairions donc également,
si, d'une part, nous n'avions été mis directement en
cause par le Temps, et si, de l'autre, il ne nous sem-
blait indispensable d'ajouter quelques mots de réflexion
sur les assertions nouvelles qui se sont produites.
» Nous serions, d'ailleurs, des premiers, à regretter
la clôture de la discussion, car, à notre avis l'œuvre en-
treprise par M. de Lesseps n'a qu'à gagner à ce débat
contradictoire, et en définitive, elle en sortira victo-
rieuse.
» Du reste, les agresseurs eux - mêmes n'ont pas
marchandé l'éloge à M. de Lesseps, et il n'y a aucune
exagération à dire qu'on a réellement cherché à l'étouf-
fer sous les fleurs.
» Nous acceptons ce premier point : « l'œuvre est
grande et utile. » On ne nie pas qu'elle ne soit éminem-
ment française et qu'elle ne chagrine le gouvernement
anglais. La Semaine financière avait essayé de le con- -
tester d'abord ; le Temps, à sa suite, s'était appliqué à
établir des distinctions entre tel et tel ministre anglais,
entre telle et telle opinion d'un même ministre ; mais,
il y a deux jours, le Constitutionnel, laissant ses alliés
embourbés dans une fausse manœuvre, a dit toute la
vérité sur le rôle de l'Angleterre dans l'affaire de l'is-
thme de Suez. Qu'on médite ce passage de son dernier
article :
« Nous répudions formellement la note d'Aali-Pacha.
» C'est une note anglaise.
» M. Rœbuck y a mis, de son autorité privée, le sceau
» du cabinet britannique quand il a dit en plein Parle-
» ment : « On a traîné là le nom anglais dans la boue. »
» Oui, oui, chaque pierre du canal de Suez, chaque
» flot du canal de Suez, sera, dans l'avenir, un repro-
» che à l'égoïsme anglais, égoïsme cupide qui ne veut
» rien laisser à qui que ce soit, et qui, l'un après l'au-
» tre, semble prendre à tâche de déshonorer tous les
» peuples ; qui vole Singapour, après avoir volé Gibral-
» tar ; qui vole Périm après avoir volé Singapour, et
» qui, depuis un siècle, tient à la gorge ConstanLino-
» pie, l'étrangle ou la laisse vivre, selon qu'elle se voit
» près ou loin des Dardanelles. Nous nous désolons de
» ce refus d'autorisation de la Porte, qui cède à la pres-
» sion persistante de l'Angleterre voyant presque avec
» ennui les navires des Messageries impériales gagner
» deux jours sur la traversée de Bombay à Suez, un
» jour sur la traversée d'Alexandrie à Marseille, et les
» vaisseaux italiens aller aussi rapides que les siens. »
» Voilà qui est bien dit et vigoureusement senti ; pour-
quoi faut-il que ces éloquentes paroles préparent de
nouvelles attaques contre la Compagnie, l'œuvre même
qu'on exalte en de pareils termes? On reconnaît que
le canal de Suez est une entreprise éminemment fran-
çaise ; on constate qu'elle rencontre une odieuse résis-
tance de la part du gouvernement anglais, tremblant
de voir la route des Indes s'abréger sous les pas de ses
rivaux, et l'on blâme la Compagnie de défendre avec
énergie et sa mission civilisatrice et les capitaux qui se
sont confiés à son initiative !
» Ramenons donc la question sur le terrain pratique.
De quoi s'agit-il ? Il existe un contrat ; l'une des deux
parties propose des modifications que l'autre juge inac-
ceptables. Cette dernière est-elle dans son tort?
» La Compagnie de Suez a-t-elle tort de ne pas vouloir
réduire à un nombre insuffisant le contingent d'ou-
vriers fellahs employés au canal, ce qui équivaut à de-
mander si elle a tort de ne pas vouloir retarder l'a-
chèvement des travaux?
» La Compagnie a-t-elle tort d'y regarder à deux fois,
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