Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1863 01 décembre 1863
Description : 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03. 1863/12/01 (A8,N179)-1863/12/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203258h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 493
communiquant aux actionnaires la résolution motivée
du Conseil d'administration de lalCompagnie du canal
maritime de Suez, par laquelle elle rejette les proposi-
tions qui lui ont été transmises par Nubar -Pacha, envoyé
à cet effet.
» Nous ne pensons point qu'il y ait une réponse pos-
sible à cette démonstration des droits de la Compagnie
et de la virtualité des contrats par lesquels le gouver-
nement égyptien a engagé les souscripteurs à s asso ■*
cier à l'œuvre qu'il leur a proposée par son mandataire
ad hoc, M. Ferd. de Lesseps.
» Ces droits établis et acquis sont sous la sauve-
garde de l'opinion publique, sous la protection des
gouvernements qui ont tous un intérêt manifeste à
l'achèvement de l'œuvre, et spécialement sous celle
du gouvernement français, et nous avons tout lieu de
compter que, dans cette circonstance comme dans tant
d'autres, notre gouvernement ne faillira pas à la
défense des intérêts de vingt-cinq mille souscripteurs
français.
» Nous exprimons ici cette confiance et cette assu-
rance, parce que, parmi toutes les impostures que l'on
a fait circuler, on a osé dire et imprimer que le gou-
vernement français abandonnait la Compagnie univer-
selle. C'est là un mensonge de l'intrigue auquel nous
donnons le démenti le plus formel.
» Nos lecteurs, à coup sûr, nous sauront gré de
placer sous leurs yeux le document dont nous venons
de leur parler. Car il jette sur cette importante question
toutes les lumières que peuvent désirer pour se con-
vaincre les esprits sincères, et que des manœuvres qui
seront dévoilées n'entraînent pas volontairement ou
involontairement dans des voies antinationales au
point de vue français, antihumaines au point de vue
universel.
» P.-B. DARNIS.
(Suit la résolution du Conseil d'administration.)
L'ÉCONOMISTE FRANÇAIS.
10 novembre.
« Parmi les différends dont la solution appartient à
un congrès international nous signalerons, comme
l'un des plus graves, celui qui vient d'être révélé au
public, entre le vice-roi d'Égypte et la Compagnie du
canal de Suez. Nous publions plus loin toutes les pièces
du procès, où nos lecteurs trouveront le récit des évé-
nements qui ont amené l'énergique résolution du Con-
seil d'administration de la Compagnie. La sympathie
publique suivra M. de Lesseps dans sa ferme défense
du droit des souscripteurs et des intérêts du monde. Il
représente la civilisation, tandis que la Turquie, qui
dicte au vice-roi ses prétentions, représente la bar-
barie, ou pour mieux dire représente l'Angleterre seule.
Après avoir échoué dans leurs premiers efforts pour
empêcher le canal de Suez, voyant l'union prochaine
des deux mers, nos [voisins voudraient la confisquer à
leur profit. Le jeu est trop clair pour que l'on en soit
dupe. Depuis six ans, trente mille hommes travaillent
sur l'isthme, et c'est aujourd'hui que la Turquie s'avise
qu'elle n'a pas donné sa sanction 1 Mais le vice-roi lui-
même croit à cette sanction, puisqu'il offre de fournir,
pour la continuation des travaux, un contingent de
six mille fellahs. Entre Son Altesse et M. de Lesseps
il n'y a qu'un débat de nombre et non de principe.
Quant à l'objection tirée de la perturbation apportée à
l'agriculture égyptienne par cette levée mensuelle, la
délibération de la Compagnie la réfute par des faits et
des chiffres irréfragables : trente mille hommes sur cinq
millions d'habitants, un sur cent soixante-six, c'est
une proportion bien inférieure à celle de toutes les ar-
mées européennes qui ne produisent rien, tandis queles
trente mille travailleurs de Suez concourent à la fortune
de l'Egypte, et par l'œuvre qu'ils accomplissent et par
la solde qu'ils reçoivent. Toutefois, et sans critiquer la
Compagnie à l'instar de quelques journaux, nous croi-
rions opportun qu'elle profitât de. l'ouverture faite par
le vice-roi pour changer l'article de la convention, qui
exige que les quatre cinquièmes des ouvriers soient
égyptiens. Cette clause, qu'imposa la crainte d'une in-
vasion de l'Égypte par une armée industrielle qui eût
été en majorité composée de Français, a pour résultat
de tout livrer au bon vouloir du vice-roi. S'il refusait
d'ordonner les levées mensuelles, que ferait la Compa-
gnie? Il est de son intérêt de multiplier ses sources de
recrutement, dût-elle payer un peu plus cher la main-
d'œuvre, laquelle, à vrai dire, mesure toujours le tra-
vail au salaire. Déjà la Compagnie a eu recours à de
puissantes machines ; qu'elle leur donne pour auxiliaires
des bras européens, africains, asiatiques, librement re-
crutés ; il en arrivera par miliiers. Elle ôtera ainsi tout
prétexte aux doléances de ses adversaires, et donnera
satisfaction au droit commun. »
25 novembre.
« Depuis notre dernière revue, la Compagnie du canal
de Suez a soutenu, contre un écrivain de talent et deux
ou trois journaux, un débat qui a profondément
étonné et affligé le public, sans inquiéter les action-
naires. L'illustre promoteur du canal a réfuté toutes les
critiques avec une vigueur, une clarté, une puissance
de démonstration qui lui ont valu le beau rôle ; l'admi-
ration et la sympathie qu'il inspire ont redoublé; la
foi dans un succès prochain s'est fortifiée. Chacun a
compris que le président du Conseil d'administration
ne parlait avec tant de fermeté, que parce qu'il était
assuré d'être appuyé dans la revendication de ses
droits par le gouvernement français, si l'Angleterre
persévérait dans son hostilité. Nous disons l'Angle-
terre, car personne ne se méprend sur la main qui a
imposé à la Turquie (sous le couvert de l'Égypte) la
démarche du vice-roi. En vain on voudrait railler cette
suspicion; depuis six ans l'opposition du gouverne-
ment anglais s'est affichée avec trop d'éclat et agitée
avec trop de persévérance pour permettre à aucune
bonne foi candide la moindre illusion. De ce débat ré-
sultera pour tous la conviction que l'influence anglaise,
à peine voilée d'une couleur turque ou égyptienne, a
pénétré dans la presse parisienne à un degré qui do-
mine la voix de la raison, de la justice et du patrio-
tisme. Triste symptôme de notre époque. »
communiquant aux actionnaires la résolution motivée
du Conseil d'administration de lalCompagnie du canal
maritime de Suez, par laquelle elle rejette les proposi-
tions qui lui ont été transmises par Nubar -Pacha, envoyé
à cet effet.
» Nous ne pensons point qu'il y ait une réponse pos-
sible à cette démonstration des droits de la Compagnie
et de la virtualité des contrats par lesquels le gouver-
nement égyptien a engagé les souscripteurs à s asso ■*
cier à l'œuvre qu'il leur a proposée par son mandataire
ad hoc, M. Ferd. de Lesseps.
» Ces droits établis et acquis sont sous la sauve-
garde de l'opinion publique, sous la protection des
gouvernements qui ont tous un intérêt manifeste à
l'achèvement de l'œuvre, et spécialement sous celle
du gouvernement français, et nous avons tout lieu de
compter que, dans cette circonstance comme dans tant
d'autres, notre gouvernement ne faillira pas à la
défense des intérêts de vingt-cinq mille souscripteurs
français.
» Nous exprimons ici cette confiance et cette assu-
rance, parce que, parmi toutes les impostures que l'on
a fait circuler, on a osé dire et imprimer que le gou-
vernement français abandonnait la Compagnie univer-
selle. C'est là un mensonge de l'intrigue auquel nous
donnons le démenti le plus formel.
» Nos lecteurs, à coup sûr, nous sauront gré de
placer sous leurs yeux le document dont nous venons
de leur parler. Car il jette sur cette importante question
toutes les lumières que peuvent désirer pour se con-
vaincre les esprits sincères, et que des manœuvres qui
seront dévoilées n'entraînent pas volontairement ou
involontairement dans des voies antinationales au
point de vue français, antihumaines au point de vue
universel.
» P.-B. DARNIS.
(Suit la résolution du Conseil d'administration.)
L'ÉCONOMISTE FRANÇAIS.
10 novembre.
« Parmi les différends dont la solution appartient à
un congrès international nous signalerons, comme
l'un des plus graves, celui qui vient d'être révélé au
public, entre le vice-roi d'Égypte et la Compagnie du
canal de Suez. Nous publions plus loin toutes les pièces
du procès, où nos lecteurs trouveront le récit des évé-
nements qui ont amené l'énergique résolution du Con-
seil d'administration de la Compagnie. La sympathie
publique suivra M. de Lesseps dans sa ferme défense
du droit des souscripteurs et des intérêts du monde. Il
représente la civilisation, tandis que la Turquie, qui
dicte au vice-roi ses prétentions, représente la bar-
barie, ou pour mieux dire représente l'Angleterre seule.
Après avoir échoué dans leurs premiers efforts pour
empêcher le canal de Suez, voyant l'union prochaine
des deux mers, nos [voisins voudraient la confisquer à
leur profit. Le jeu est trop clair pour que l'on en soit
dupe. Depuis six ans, trente mille hommes travaillent
sur l'isthme, et c'est aujourd'hui que la Turquie s'avise
qu'elle n'a pas donné sa sanction 1 Mais le vice-roi lui-
même croit à cette sanction, puisqu'il offre de fournir,
pour la continuation des travaux, un contingent de
six mille fellahs. Entre Son Altesse et M. de Lesseps
il n'y a qu'un débat de nombre et non de principe.
Quant à l'objection tirée de la perturbation apportée à
l'agriculture égyptienne par cette levée mensuelle, la
délibération de la Compagnie la réfute par des faits et
des chiffres irréfragables : trente mille hommes sur cinq
millions d'habitants, un sur cent soixante-six, c'est
une proportion bien inférieure à celle de toutes les ar-
mées européennes qui ne produisent rien, tandis queles
trente mille travailleurs de Suez concourent à la fortune
de l'Egypte, et par l'œuvre qu'ils accomplissent et par
la solde qu'ils reçoivent. Toutefois, et sans critiquer la
Compagnie à l'instar de quelques journaux, nous croi-
rions opportun qu'elle profitât de. l'ouverture faite par
le vice-roi pour changer l'article de la convention, qui
exige que les quatre cinquièmes des ouvriers soient
égyptiens. Cette clause, qu'imposa la crainte d'une in-
vasion de l'Égypte par une armée industrielle qui eût
été en majorité composée de Français, a pour résultat
de tout livrer au bon vouloir du vice-roi. S'il refusait
d'ordonner les levées mensuelles, que ferait la Compa-
gnie? Il est de son intérêt de multiplier ses sources de
recrutement, dût-elle payer un peu plus cher la main-
d'œuvre, laquelle, à vrai dire, mesure toujours le tra-
vail au salaire. Déjà la Compagnie a eu recours à de
puissantes machines ; qu'elle leur donne pour auxiliaires
des bras européens, africains, asiatiques, librement re-
crutés ; il en arrivera par miliiers. Elle ôtera ainsi tout
prétexte aux doléances de ses adversaires, et donnera
satisfaction au droit commun. »
25 novembre.
« Depuis notre dernière revue, la Compagnie du canal
de Suez a soutenu, contre un écrivain de talent et deux
ou trois journaux, un débat qui a profondément
étonné et affligé le public, sans inquiéter les action-
naires. L'illustre promoteur du canal a réfuté toutes les
critiques avec une vigueur, une clarté, une puissance
de démonstration qui lui ont valu le beau rôle ; l'admi-
ration et la sympathie qu'il inspire ont redoublé; la
foi dans un succès prochain s'est fortifiée. Chacun a
compris que le président du Conseil d'administration
ne parlait avec tant de fermeté, que parce qu'il était
assuré d'être appuyé dans la revendication de ses
droits par le gouvernement français, si l'Angleterre
persévérait dans son hostilité. Nous disons l'Angle-
terre, car personne ne se méprend sur la main qui a
imposé à la Turquie (sous le couvert de l'Égypte) la
démarche du vice-roi. En vain on voudrait railler cette
suspicion; depuis six ans l'opposition du gouverne-
ment anglais s'est affichée avec trop d'éclat et agitée
avec trop de persévérance pour permettre à aucune
bonne foi candide la moindre illusion. De ce débat ré-
sultera pour tous la conviction que l'influence anglaise,
à peine voilée d'une couleur turque ou égyptienne, a
pénétré dans la presse parisienne à un degré qui do-
mine la voix de la raison, de la justice et du patrio-
tisme. Triste symptôme de notre époque. »
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