Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1863-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1863 15 décembre 1863
Description : 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17. 1863/12/15 (A8,N180)-1863/12/17.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203259x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
550 I, ISTHME DE SUEZ,
» regret de ce que Son Excellence ait pris à la lettre une
» simple façon de parler, et qu'elle ait vu dans un procédé
» oratoire une indiscrétion ou une révélation diploma-
» tique. » (A. Grenier.) Comme nous sommes de ceux
qui n'aiment pas beaucoup, s'adrcssât-il à des adver-
saires, le genre de conversation qui s'appelle le » com-
» muniqué », attendu qu'il ne supporte pas le dialogue,
nous n'insisterons point, et nous quitterons le Pays pour
nous adresser à son frère jumeau le Constitutionnel.
» Celui-ci a pris la parole ce matin, et c'est « la di-
» rection nouvelle » qui y publie ses oracles. Elle n'est
pas heureuse, cette « direction nouvelle », et elle est
encore moins adroite, ce nous semble.
» L'étrange embarras qu'elle ressent se trahit dès le
début et règne tout du long de l'article. Nous ne sa-
vons pas de quelles « insinuations » elle a à se défen-
dre, mais ces « insinuations » lui causent des « hésita-
» tions et des scrupules » qui ne l'empêchent pas
« d'aller au-levant de la « calomnie » — le mot est
bien gros, d'autant plus qu'on ne dit pas de quoi il s'a-
git — et de v marcher dessus. » Laissons cette énigme
et allons au fait. Le fait, c'est le parti que le Constitu-
tionnel va prendre, pour ou contre la Compagnie ? Er-
reur! Le « courage » avec lequel le Constitutionnel an-
nonce qu'il va « dire tout ce qu'il pense sur ce grave
» débat » se réduit à ne rien dire du tout.
» C'est ne rien dire, en effet, que d'adresser une pe-
tite mercuriale aux « journaux quotidiens » coupables
d'avoir « agrandi la question », et d'avoir — on le dit
bien timidement ! — fait une « manifestation de pa-
« triotisme » qui pourrait « porter à faux.» Le reproche
est mal fondé, et l'opinion, qui voit juste, a parfaite-
ment démêlé combien le vrai « patriotisme D est inté-
ressé en cette affaire.
» Plus inadmissible encore est le conseil un peu trop
terre à terre auquel condescend le Constitutionnel. Qu'on
abandonne donc ce qu'il y a de politique, ce qu'il y a
d' « international » dans cette « œuvre gigantesque »,
et qu'on Le la considère qu'au point de vue de l'inté-
rêt matériel. « On demande aux titres des coupons et
» non des auréoles, dit M. Grandguillot, avec le style
» qui lui est particulier; on demande aux titres des
» dividendes et non de la gloire bruyante. D Cette
« qualité bourgeoise » est un peu bien humble dans la
question présente, et quelque sentiment plus relevé,
plus conforme à la nature et aux résultats de l'entre-
prise, nous toucherait volontiers, nous autres gens
d'ancien régime. Que voulez-vous? Nous avons appris
avec nos roi^, avec Sully, avec Colbert, à prendre les
choses par leur grand côté, et nous ne sommes plus au
niveau des hommes d'affaires de ce temps-ci.
Mais, que le Constitutionnel nous permette de le lui
dire, même en prenant son aune, même en calculant
les coupons et les dividendes, il est assez intéressant
de savoir, « au point de vue des actionnaires », si la
querelle de Turc qui est faite à la Compagnie réussira
à leur enlever, contre tout droit et toute équité, non-
seulement les moyens de travail et de succès que lui
garantissent ses traités, mais même sa constitution, sa
légalité it sa vie? Rien de plus « bourgeois » que de
s'enquérir si le défaut d'autorisation de la Porte, auto-
risation dont l'obtention était à la charge du vice-roi,
peut être aujourd'hui opposée à M. de Lesseps parce
même vice-roi. Iiien de plus « positif » que de s'inquié-
ter si, oui ou non, les agents du vice-roi peuvent ar-
guer de nullité une constitution sociale dont à trois
reprises différentes le vice-roi lui-même a procuré et
confirmé l'existence. Rien de plus « terre à terre » que
la prévoyance d'actionnaires sérieux qui ne veulent pas
que l'entreprise, après tant de sacrifices et à la veille
du succès, leur soit arrachée ou surprise pour tomber
dans les mains avides de l'Angleterre déjà tendues
pour la saisir.
# Voilà « l'affaire o, et c'est là-dessus que le Consti-
tutionnel se garde bien de donner son avis.
» Il prêche en faveur du « patriotisme égyptien. » Le
patriotisme égyptien, pour qui nous ne nous atten-
dions guère à trouver un avocat dans la presse fran-
çaise, n'a rien à voir ici. Il ne s'agit pas de lui; il
s'agit d'un contrat et de son exécution. Si le « patrio
D tisme égyptien D est assez étroit pour ne pas com-
prendre l'immense avantage qu'il a à se montrer favo-
rable à la Compagnie qui doit l'enrichir, il faut qu'il
sache être d'assez bonne foi pour ne pas se laisser
soupçonner de vouloir s'emparer du bien d'autrui: et
il faut qu'on lui apprenne, s'il l'ignore, à être assez
loyal pour tenir ses engagements et pour respecter ses
conventions. Tout le « patriotisme » du monde doit al-
ler à l'école de la Justice, s'il veut se faire tolérer.
» Le pacha d'Egypte n'a pas à se faire « Français ; »
qu'il reste Egyptien et qu'il soit fidèle à sa parole,
voilà tout.
» C'est ce que le Constitutionnel devrait bien lui con-
seiller, s'il a quelque crélit auprès de Son Altesse,
comme on l'assure.
» Pour le bon office, qui ne serait que de stricte
équité, nous le tiendrons quitte de sa mercuriale, la-
quelle est à l'adresse de la « perfide Albion », et même
de sa troisième mercuriale, laquelle va droit à Aali-
Pacha et au divan de Constantinople.
» Les grands effets de style dans le goût de ce qu'on
va lire, nous touchent très-peu :
« Oui, oui, s'écrie M. Grandguillot, chaque pierre du
» canal de Suez, chaque flot du canal de Suez, sera,
> dans l'avenir, un reproche à l'égoïsme anglais,
» égoïsme cupide, qui ne veut rien laisser à qui que
■» ce soit, et qui, l'un après l'autre, semble prendre à
» tâche de déshonorer tous les peuples ; qui vole Sin-
» gapour après avoir volé Gibraltar; qui vole Périm
D après avoir volé Singapour, et qui, depuis un siècle,
» tient à la gorge Constantinople, l'étrangle ou la
» laisse vivre, selon qu'elle se voit près ou loin des
» Dardanelles. » e et mal 8S-
» A quoi sert cette rhétorique pompeuse et mal as-
sise? Moins de mots, et plus d'actes; ce serait bien
sise ? Moins de Dot,
mieux le compte de l'isthme de Suez.
» C'est comme les déplaisirs qui gonflent le cœur du
Constitutionnel à l'endroit du Grand-Turc. « Nous nous
» désolons. dit-il, de ce refus d'autorisation de la Porte. «
» regret de ce que Son Excellence ait pris à la lettre une
» simple façon de parler, et qu'elle ait vu dans un procédé
» oratoire une indiscrétion ou une révélation diploma-
» tique. » (A. Grenier.) Comme nous sommes de ceux
qui n'aiment pas beaucoup, s'adrcssât-il à des adver-
saires, le genre de conversation qui s'appelle le » com-
» muniqué », attendu qu'il ne supporte pas le dialogue,
nous n'insisterons point, et nous quitterons le Pays pour
nous adresser à son frère jumeau le Constitutionnel.
» Celui-ci a pris la parole ce matin, et c'est « la di-
» rection nouvelle » qui y publie ses oracles. Elle n'est
pas heureuse, cette « direction nouvelle », et elle est
encore moins adroite, ce nous semble.
» L'étrange embarras qu'elle ressent se trahit dès le
début et règne tout du long de l'article. Nous ne sa-
vons pas de quelles « insinuations » elle a à se défen-
dre, mais ces « insinuations » lui causent des « hésita-
» tions et des scrupules » qui ne l'empêchent pas
« d'aller au-levant de la « calomnie » — le mot est
bien gros, d'autant plus qu'on ne dit pas de quoi il s'a-
git — et de v marcher dessus. » Laissons cette énigme
et allons au fait. Le fait, c'est le parti que le Constitu-
tionnel va prendre, pour ou contre la Compagnie ? Er-
reur! Le « courage » avec lequel le Constitutionnel an-
nonce qu'il va « dire tout ce qu'il pense sur ce grave
» débat » se réduit à ne rien dire du tout.
» C'est ne rien dire, en effet, que d'adresser une pe-
tite mercuriale aux « journaux quotidiens » coupables
d'avoir « agrandi la question », et d'avoir — on le dit
bien timidement ! — fait une « manifestation de pa-
« triotisme » qui pourrait « porter à faux.» Le reproche
est mal fondé, et l'opinion, qui voit juste, a parfaite-
ment démêlé combien le vrai « patriotisme D est inté-
ressé en cette affaire.
» Plus inadmissible encore est le conseil un peu trop
terre à terre auquel condescend le Constitutionnel. Qu'on
abandonne donc ce qu'il y a de politique, ce qu'il y a
d' « international » dans cette « œuvre gigantesque »,
et qu'on Le la considère qu'au point de vue de l'inté-
rêt matériel. « On demande aux titres des coupons et
» non des auréoles, dit M. Grandguillot, avec le style
» qui lui est particulier; on demande aux titres des
» dividendes et non de la gloire bruyante. D Cette
« qualité bourgeoise » est un peu bien humble dans la
question présente, et quelque sentiment plus relevé,
plus conforme à la nature et aux résultats de l'entre-
prise, nous toucherait volontiers, nous autres gens
d'ancien régime. Que voulez-vous? Nous avons appris
avec nos roi^, avec Sully, avec Colbert, à prendre les
choses par leur grand côté, et nous ne sommes plus au
niveau des hommes d'affaires de ce temps-ci.
Mais, que le Constitutionnel nous permette de le lui
dire, même en prenant son aune, même en calculant
les coupons et les dividendes, il est assez intéressant
de savoir, « au point de vue des actionnaires », si la
querelle de Turc qui est faite à la Compagnie réussira
à leur enlever, contre tout droit et toute équité, non-
seulement les moyens de travail et de succès que lui
garantissent ses traités, mais même sa constitution, sa
légalité it sa vie? Rien de plus « bourgeois » que de
s'enquérir si le défaut d'autorisation de la Porte, auto-
risation dont l'obtention était à la charge du vice-roi,
peut être aujourd'hui opposée à M. de Lesseps parce
même vice-roi. Iiien de plus « positif » que de s'inquié-
ter si, oui ou non, les agents du vice-roi peuvent ar-
guer de nullité une constitution sociale dont à trois
reprises différentes le vice-roi lui-même a procuré et
confirmé l'existence. Rien de plus « terre à terre » que
la prévoyance d'actionnaires sérieux qui ne veulent pas
que l'entreprise, après tant de sacrifices et à la veille
du succès, leur soit arrachée ou surprise pour tomber
dans les mains avides de l'Angleterre déjà tendues
pour la saisir.
# Voilà « l'affaire o, et c'est là-dessus que le Consti-
tutionnel se garde bien de donner son avis.
» Il prêche en faveur du « patriotisme égyptien. » Le
patriotisme égyptien, pour qui nous ne nous atten-
dions guère à trouver un avocat dans la presse fran-
çaise, n'a rien à voir ici. Il ne s'agit pas de lui; il
s'agit d'un contrat et de son exécution. Si le « patrio
D tisme égyptien D est assez étroit pour ne pas com-
prendre l'immense avantage qu'il a à se montrer favo-
rable à la Compagnie qui doit l'enrichir, il faut qu'il
sache être d'assez bonne foi pour ne pas se laisser
soupçonner de vouloir s'emparer du bien d'autrui: et
il faut qu'on lui apprenne, s'il l'ignore, à être assez
loyal pour tenir ses engagements et pour respecter ses
conventions. Tout le « patriotisme » du monde doit al-
ler à l'école de la Justice, s'il veut se faire tolérer.
» Le pacha d'Egypte n'a pas à se faire « Français ; »
qu'il reste Egyptien et qu'il soit fidèle à sa parole,
voilà tout.
» C'est ce que le Constitutionnel devrait bien lui con-
seiller, s'il a quelque crélit auprès de Son Altesse,
comme on l'assure.
» Pour le bon office, qui ne serait que de stricte
équité, nous le tiendrons quitte de sa mercuriale, la-
quelle est à l'adresse de la « perfide Albion », et même
de sa troisième mercuriale, laquelle va droit à Aali-
Pacha et au divan de Constantinople.
» Les grands effets de style dans le goût de ce qu'on
va lire, nous touchent très-peu :
« Oui, oui, s'écrie M. Grandguillot, chaque pierre du
» canal de Suez, chaque flot du canal de Suez, sera,
> dans l'avenir, un reproche à l'égoïsme anglais,
» égoïsme cupide, qui ne veut rien laisser à qui que
■» ce soit, et qui, l'un après l'autre, semble prendre à
» tâche de déshonorer tous les peuples ; qui vole Sin-
» gapour après avoir volé Gibraltar; qui vole Périm
D après avoir volé Singapour, et qui, depuis un siècle,
» tient à la gorge Constantinople, l'étrangle ou la
» laisse vivre, selon qu'elle se voit près ou loin des
» Dardanelles. » e et mal 8S-
» A quoi sert cette rhétorique pompeuse et mal as-
sise? Moins de mots, et plus d'actes; ce serait bien
sise ? Moins de Dot,
mieux le compte de l'isthme de Suez.
» C'est comme les déplaisirs qui gonflent le cœur du
Constitutionnel à l'endroit du Grand-Turc. « Nous nous
» désolons. dit-il, de ce refus d'autorisation de la Porte. «
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